Enfin, on nous apprend que trois Cygnes ont été vus sur le territoire de Ligny pendant la journée de dimanche et se dirigeant sur Maligny. Depuis l'hiver de 1829-30, ces oiseaux ne s'étaient pas montrés dans notre vallée. - Cinq autres Oies sont tuées, trois à Ligny, deux à Maligny. Le soir, le temps se couvre, comme si le dégel devait enfin commencer sérieusement. — A 5 heures du soir, nous n'avons plus que - 2o.

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Six autres Cygnes ont été vus au milieu des champs, pendant la journée, sur le territoire de Maligny, au lieu dit les Fays, à plus de 2 kilomètres de la rivière et de tout cours d'eau.

Les chasseurs estiment que plus d'un cent d'Oies ont circulé dans la vallée par compagnies de douze à trente. Combien ne

reverront pas les lieux qui leur ont servi de berceau ?

21. — Au matin, — 2o et pendant toute la journée 4 à 5 degrés au-dessus de zéro. Le dégel s'accentue par une pluie fine à 7 heures du soir.

Dans notre jardin, un Pigeon - Ramier est ramassé mort de froid.

22. La neige continue à fondre, et les Canards ont presque disparu de nos pays, s'avançant de plus en plus vers le Midi. Le premier passage peut être considéré comme terminé; il faudra attendre le retour: les vieux chasseurs prétendent que quand les Oies se montrent, on ne voit plus de Canards.

n'est pas absolument vraie.

Cette remarque

23. Le dégel continue et les Oies circulent toujours.

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26. Beau temps, vent S.-O. La neige a complètement disparu, la glace commence à fondre dans les chemins. Encore des Oies.

27.7 heures du matin, -1°; le temps se couvre et les pies commencent à se disputer la possession des vieux nids. On nous rapporte que, dans les premiers jours de ce mois, trois Cormorans ont été vus. Un Grèbe Oreillard est tué à notre porte.

28. Une Pie-Grièche grise trouve la mort en poursuivant un petit oiseau qui s'était réfugié dans une pile de paille; dans l'ardeur de sa chasse, elle s'est heurtée si violemment contre des fils de fer, qu'elle est tombée morte. Son estomac était garni de petits os, de débris de petits oiseaux. Un Grèbe Castagneux était gavé de petits poissons.

30. Deux Oies Bernaches Nonnettes, que nous avons préparées pour notre collection, s'étaient gorgées d'herbes aquatiques.

Février.

1. Nous préparons un jeune måle Outarde barbue. - Son estomac, deux fois gros comme un œuf de dinde, est rempli d'herbes graminées, de sainfoin, de chenilles et de cailloux.

Les Canards sauvages ont reparu, mais les Oies ont quitté nos pays si peu hospitaliers pour elles.

4. Vent N.-E. - Temps couvert, humide brouillard. - Deux Cygnes passent au-dessus de notre basse-cour à bonne portée de fusil.

6. Nous apprenons que les deux Cygnes qui sont venus nous visiter avant-hier avaient été tirés sur le territoire de Ligny-leChâtel, au lieu dit l'Écluse de Pontigny.

Les Pies ont commencé leurs nids depuis une huitaine de jours; c'est à la même époque que les autres années (28 janvier en 1889). Les Perdrix se sont mises en pariades dès la fin du mois précédent. De renseignements recueillis de plusieurs côtés, il résulte que de nombreuses Chouettes Effrayes ont été trouvées mortes de froid dans les colombiers. Ces malheureux oiseaux, si utiles, ont la fâcheuse habitude de se réfugier, de chercher un asile dans les petits colombiers, qui sont ordinairement très obscurs: S'ils ne s'attaquent pas aux Pigeons, ils jettent toujours l'épouvante parmi eux; aussi ces derniers ne veulent-ils plus rentrer au logis. - Les propriétaires qui s'en aperçoivent n'hésitent pas à sacrifier l'auteur de cette panique.

Retour des Cygnes au-dessus de notre clos.

7. Beau temps. Vent N.-E.- Nous rencontrons onze Canards sur Maligny et sur La Chapelle.

8.

4°.

Beau temps. 7 heures du matin, - 8°.

9. Près de 9° à la même heure.

Pendant la reprise de ces froids de la nuit et malgré le beau soleil de la journée, les Pies ont cessé de travailler à leurs nids.Quelques petits oiseaux s'étaient montrés dans les jours de détente, les Mésanges (Grosse Charbonnière particulièrement). Quelques Grives d'avant-garde apparaissent, surtout dans les prés humides.

15.

Toujours le beau temps, avec gelée pendant la nuit. Les Grives sont plus nombreuses. Sur le territoire de Lignorelles, en plein champ, un volier nombreux picorait dans l'aprèsmidi. Quelques heures plus tard, presque à la tombée de la nuit, ces oiseaux n'avaient pas quitté le plateau où nous les avions vus dans le tantôt.

Les Éperviers sont plus nombreux, et l'on sait que ces rapaces accompagnent ou suivent les Grives dans leurs migrations.

Enfin, le 17, la Draine a fait entendre son chant du matin pour la première fois, dès 6 heures. Vent du N.-E. et beau temps - 1° (c'est près d'une semaine en avance sur 1889. 24 février). - PicVert qui ne veut pas rester en arrière, et Bruant Zizi, Pinson se mêlent dans la musique.

Pendant tout l'hiver, ces oiseaux étaient restés complètement muets. Encore quelques Canards de temps à autre.

23.

Toujours beau temps et toujours de la gelée le matin. A 6 heures 1/2, le thermomètre est à 4°. Malgré cette basse température, le Pinson qui s'était montré en vols assez nombreux pendant ces jours derniers, avait vigoureusement lancé son chant d'amour (ran plan plan). C'était le 25 février en 1889.

24. Même temps, même vent, même température le matin, -4°. Les jeunes Oies hybrides ont commencé leurs accouplements. Ce qui a démontré qu'il y avait eu erreur dans la diagnose des sexes, pour un des oiseaux tout au moins. Nous fixant sur la taille, nous avions pensé que les oiseaux les plus gros étaient les måles. Or, à coup sûr, l'un des plus petits, au cou le plus noir, appartient au sexe fort.

Depuis sept ou huit jours, tous les matins, l'accouplement est en pleine vigueur pour les oies d'Égypte. Comme toujours, cet acte est précédé et suivi par des cérémonies d'un comique achevé.

Il faut avoir assisté à cet accouplement pour en connaître tous les détails; tenter de le décrire, est une impossibilité. Comment dépeindre la physionomie, l'air de chaque époux, retournant à ses petites affaires, une fois l'acte de la reproduction accompli. 25. Les Pics-Épeiches se font entendre.

26, 27, 28. Toujours le même temps. Dans tout le mois de février, nous n'aurons eu qu'une demi-journée de pluie, et cela le dimanche matin 1er.

Ne fermons pas le cahier de février sans noter que les céréales d'automne, les colzas, les navettes paraissent perdus pour la plupart. Beaucoup de cultivateurs vont être obligés de semer de nouveau leurs blés; quant à nous, nous n'avons pas attendu la fin de ce mois pour le faire.

Qu'en adviendra-t-il? C'est à peine si le soc de la charrue peut entamer la terre à profondeur suffisante pour enterrer le grain.

Mars.

-

1. Gelée le matin, mais toujours le beau temps. Nos Palmipèdes se baignent beaucoup.

2. Temps couvert, petite pluie le soir. Pendant la nuit du 1er au 2, des cris de passage se font entendre au haut des airs.

nombreux oiseaux de

Canards et Oies.

3.

4.

Temps bas, couvert, pluie menaçante.

La journée s'est passée sans pluie, le vent étant retourné au N., malgré la gelée blanche du matin. Les Freux sont toujours dans nos contrées, au grand mécontentement des cultivateurs, dont ils éliminent un peu trop les semences de céréales confiées de nouveau à la terre après le désastre de l'hiver.

A l'ouverture de l'estomac d'un Corbeau Freux, en janvier, ayant trouvé une grande quantité de grains de blé parfaitement sains, commençant à peine à germer, nous en avions conclu que les blés derniers semés ne devaient pas avoir souffert. Cette conclusion était juste, car aujourd'hui dans nos pays on peut voir ces blés verdir chaque jour, tandis qu'il a fallu retourner et semer de nouveau les autres.

Depuis plusieurs jours, nous voyons encore quelques Grives,. qui sont assez rares du reste.

Nos Oies font un tapage infernal pendant la nuit, particulièrement vers une heure du matin; leur voisinage de notre chambre à coucher devient de plus en plus importun.

7.

Le passage de Grives continue. Des 5 heures du matin, la Draine commence ses chansons, avec seconde reprise vers une heure du tantôt, pour les terminer vers 5 heures du soir.

Le baromètre baisse. — Grand vent de S.-O.- Menace de pluie. 8. Toujours grand vent, avec quelques gouttes d'eau le matin. Souffle en tempête vers midi et s'abat le soir avec une pluie légère.

Les Lamproyons (vulg. Chatouilles) commencent à frayer. C'est en avance sur l'année dernière. La ponte des Oies de Canada est commencée.

Enfin la voilà cette pluie tant demandée. Nos blés semés de nouveau se trouvent dans les meilleures conditions pour lever, bien que le sous-sol soit toujours gelé.

Aux expositions du Nord, dans les jardins, il est impossible de défoncer le terrain à la profondeur d'un fer de bêche, le sous-sol pris en glace ne se laisse pas entamer.

Mais c'en est fait, cette fois, car la pluie qui nous arrive chaude et abondante, remet l'espérance dans nos cœurs.

9. Qu'est-ce à dire ? Vers deux heures du tantôt, un immense volier, composé de Choucas, de Freux et d'Étourneaux, arrivant du N.-N.-E., passe sur Maligny, étagé en plusieurs couches. Sur une largeur de plus de 200 mètres, on peut évaluer à plus d'un mille les oiseaux qui le composent, et depuis deux ou trois jours, nous ne voyons plus aucun de ces oiseaux.

Dans leur voyage de retour au pays se seraient-ils heurtés à

quelque contre-temps, à quelque bourrasque qui les aurait obligés à chercher un refuge dans notre vallée ?

10. Nos Corbeaux avaient dit vrai pendant toute la nuit, une violente tempête de vent précède une pluie abondante qui tombe le matin vers 7 heures.

Le vieux couple Oies Canada et Guinée commence à couver.
Le jeune ne semble pas y penser.

11. Bourrasque, tempête avec quelques flocons de neige par S.-O., avec tendance à tourner au N.-O.

Nos Freux, prévoyant cette tempête, avaient eu raison de fuir vers le S.-O., car les journaux nous annoncent qu'il est tombé de la neige dans les départements du Nord et hors de France. - Ce fait du retour des Freux a été vérifié, ainsi que ses suites, par de nombreuses personnes auxquelles nous l'avions signalé (MM. Javey, Jolly et autres).

12. La tempête est enfin apaisée; gelée blanche le matin.

Les femelles Oies de Guinée ont gardé le nid pendant toute la journée.

Les grands froids n'ont pas retardé la ponte de ces Palmipèdes comme celle des Poules.

Quant à celle des Canards sauvages, déjà elle s'annonce active et par conséquent abondante.

16. Depuis plus de huit jours, de nombreuses Bécasses sont tuées dans le département; cependant, ces oiseaux sont encore rares, plus rares que l'on était en droit de le penser après les tempêtes de ces jours derniers, car toujours ces bouleversements de l'atmosphère ont pour conséquence de forcer ces voyageuses à chercher un abri dans nos bois.

Les Draines commencent à travailler à la reconstruction de leur nid.

17. Notre plus jeune Oie de Guinée, qui en est à sa première ponte, a jeté à bas de son nid tous ses œufs (12), se bornant à couver le dernier, qui n'est pas plus gros qu'un oeuf de pintade. 19. Impossible encore de signaler l'arrivée d'un seul oiseau insectivore. C'est une réflexion que tout le monde fait. Nous n'avons que les quelques Mésanges, Chardonnerets, Troglodytes, Bruants, nos hôtes habituels. Cependant, il faut noter le passage d'un petit vol de Bruants jaunes, composé de 10 à 12 femelles seulement, pas un mâle, qui dévore les restes de grenailles déposées dans le jardin, sur les pelouses, pour la nourriture de nos oiseaux pendant l'hiver.

20. Vers 2 heures de l'après-midi, beau temps. Vent S.-O. fort, froid. Un vol d'une centaine de Freux passe à tire-d'aile au-dessus de la maison, se dirigeant vers le N.