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1791 le curé de Saint-Eusèbe qui a dit que par suite de l'adjonction des paroisses supprimées de Saint-Mamert et de Saint-Amatre, l'itinéraire des processions de la Fête-Dieu devait être changé, et que n'ayant point autorité pour faire tendre les maisons, il priait la municipalité d'y pourvoir. Arrêté que chaque curé donnera l'itinéraire de la procession de sa paroisse et que la municipalité fera avertir les citoyens, par publications au son du tambour, de faire tendre le devant de leurs maisons les jours de procession.

21 Juin.

Presbytère de Saint-Étienne. Vu un arrêté du Département du 16 de ce mois, et une pétition du sieur Julien, curé de SaintÉtienne, le Conseil arrête que la maison du sieur Perbal, ci-devant chanoine, appartenant à la nation, sera abandonnée audit sieur Julien pour lui tenir lieu provisoirement de presbytère.

22 Juin.

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Fuite du roi, son arrestation à Varennes. Le Bureau municipal assemblé, est arrivé un exprès porteur d'une lettre du maire de Joigny annonçant « que des ennemis de la Révolution sont parvenus à enlever le roi ». Semblable nouvelle est arrivée au Département. Le Conseil municipal est aussitôt assemblé, et il est arrêté que, des faits aussi affligeants pouvant mettre la chose publique en danger, il est nécessaire de prendre toutes les précautions possibles pour assurer la tranquillité publique, pour empêcher l'évasion du roi et arrêter ceux qui sont coupables de son enlèvement; que le commandant de la garde nationale sera mandé; qu'il devra mettre des postes aux cinq portes de la ville, afin de surveiller les voitures et d'arrêter toutes personnes non munies d'un passeport; qu'un poste sera également mis à l'hôtel du Département pour demeurer aux ordres de l'administration; que M. Maure fera porter à l'Hôtel-de-Ville toutes les poudres existant chez les débitants; enfin que le Conseil ne désemparera pas jusqu'à ce qu'il en ait été autrement délibéré. Le Département sera averti sur le champ des mesures qu'il vient de prendre.

14 heures. Est arrivé un commis du Département invitant le corps municipal à se rendre à ses séances. Il s'y rend, après avoir nommé MM. Marie, Duplessis, Lecarruyer et Jodot pour tenir le bureau municipal.

5 heures. Arrêté que MM. Maure et Dudésert feront la publication escortés d'un détachement de la garde nationale, de deux décrets de l'Assemblée nationale du 21 de ce mois, et d'un arrêté de ce jour pris par les corps administratif, municipal et judiciaire. Arrêté que le Conseil général de la commune sera convoqué de

suite pour venir en aide au Conseil municipal dont une partie est 1791 au Département où il forme avec des membres du district et des tribunaux, un Comité central permanent et profiter de ses lumières pour le bien général.

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7 heures du soir. CONSEIL GÉNÉRAL DE LA COMMUNE. Les mesures prises par le Conseil municipal sont approuvées. Arrêté que pour pouvoir aider les officiers municipaux à entretenir le Comité établi au Département, et dans leurs travaux particuliers à l'Hôtelde-Ville, il sera pareillement établi pour tenir le bureau municipal un Comité composé d'un officier municipal et de trois notables, lesquels seront relevés par d'autres de 4 heures en 4 heures, et que ce Comité aura droit et pouvoir d'arrêter ce qu'il jugera convenable en toutes choses. Pendant la séance est entré M. Arnauld, officier municipal nommé pour la visite et inspection des voitures publiques. Il rapporte qu'il a fait saisir et amener à l'Hôtel-deVille une caisse renfermant des armes avec d'autres objets, par une guimbarde au port Saint-Nicolas, pour partir demain par le coche. Des membres disent qu'il passe beaucoup de voyageurs à pied munis de passeports, et beaucoup de farine à destination de Châlons-sur-Saône et de Lyon. Le passage en sera laissé libre, mais on fera part du fait aux municipalités de Châlons et de Lyon. Le Conseil général a désemparé à 8 heures.

8 heures à minuit. MM. Dudesert, officier municipal; Borda, Bertrand et Lelièvre, notables. La tranquillité est parfaite.

Jeudi 23 juin, de minuit à 4 heures. — Jodot, officier municipal; Bachelet père, Thomas et Liégeard, notables. Quelques étrangers sont passés à pied et en voiture, tous munis de passeports qui ont été visités.

De 4 à 8 heures.

Lecarruyer, officier municipal; Prudot,

Marlot et François, notables. Il n'y a rien de nouveau.

8 heures à midi. - Guénot, officier municipal; Bizot, Ducrot et Dhalle, notables. Il est passé deux voitures de farine à destination de Lyon et de Châlons. Les lettres de voiture ont été visées. Il est passé aussi des voyageurs ayant des passeports.

Midi à 4 heures. Maure, officier municipal; Maure le jeune, Mogier et Lesseré, notables. Il est passé plusieurs étrangers dont les passeports ont été visés.

Le Conseil municipal s'est rassemblé à 3 heures et a tenu séance avec les membres du Comité. Sont entrés MM. Fromantin, Beaumé, Laroche l'ainé et Sallé, membres et députés du Club patriotique. Lesquels ont dit que l'événement fàcheux de l'enlèvement du roi et de la famille royale, et les maux qui en peuvent être la suite devant être considérés comme des tribulations publi

1791 ques, ils étaient chargés de demander à la municipalité d'écrire aux curés des paroisses d'ajouter aux prières qui se font maintenant pour demander à Dieu du beau temps, le répons: Domine nomen tuum, et la collecte Deus a quo, et aux messes la même collecte, la secrète Protector noster et la post. communion Deus regnorum omnium. Lesdits députés retirés, et les avis sur la proposition des députés du Club ayant été pris, il a été écrit sur le champ aux curés pour les inviter à faire les prières demandées.

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Un cavalier venant de Clamecy vient demander si véritablement le roi et la famille royale sont partis de Paris. Le Département demande que ses commis astreints à un service de nuit soient exemptés momentanément de leur service dans la garde nationale. Accordé. Lecture d'une lettre de M. Marie, député à l'Assemblée, relative à la fuite du roi. Il est délivré à M. Chardon, officier commandant de la gendarmerie nationale de cette ville, 2 livres de poudre et 6 livres de balles. Il est arrêté que l'on fera appel à tous les citoyens non inscrits dans la garde nationale pour les faire concourir au maintien de l'ordre. - Aucun passage n'ayant lieu par la porte d'Égleny, le poste attaché à cette porte sera levé et la porte sera fermée.

8 heures à minuit. Villetard, maire; Tenaille, Degousse et Burat, notables. Tout a été bien tranquille.

Vendredi 24 juin, minuit à 4 heures. Arnauld, officier municipal; Guéron, Augé et Borda, notables. Rien de nouveau.

4 heures à 8 heures. Deluc, officier municipal; Bertrand, Lelièvre et Prudot, notables. Rien de nouveau.

8 heures à midi. - Marie, officier municipal; Marlot, François et Bachelet père, notables. Il est passé une voiture de farine pour Lyon, la lettre de voiture a été visée. Il est passé deux voyageurs. Ils sont connus. On leur a donné des passeports.

Midi à 4 heures. - Duplessis, officier municipal; Thomas, Liégeois et Bizot, notables. Il n'est passé que des voyageurs à pied. 4 heures à 8 heures du soir. - Dudésert, officier municipal, Ducrot, Dhalle et Maure le jeune, notables.

Est arrivé un courrier au département annonçant l'arrestation du roi et de la famille royale. Le Conseil municipal est réuni, et se rend sur invitation au Département. A 6 heures, le Conseil rentre à l'Hôtel-de-Ville apportant copie: 1° des détails relatifs à l'arrestation; 2o d'un décret de l'Assemblée Nationale d'hier, touchant le retour du roi à Paris; 3° d'un arrêté du Département, pris de l'avis des corps administratif, municipal et judiciaire, ordonnant que ces pièces seront publiées solennellement, que toutes les cloches seront sonnées, « et qu'il sera chanté un Te Deum

dans l'église Saint-Etienne, en présence de tous les corps réunis, 1791 en actions de grâces de la victoire que la Patrie vient de remporter sur ses ennemis, qui avaient osé lui ravir son roi, objet de son amour. On écrit de suite aux curés des paroisses, pour les inviter à chanter ledit Te Deum, et à faire sonner les cloches en volée pendant deux heures, sans discontinuation.

La publication s'est faite comme suit: Toute la garde nationale a été mise sous les armes et s'est réunie sur la place de l'Hôtel-deVille. Les députés, du Département et les membres présents du corps municipal se sont mis au centre de la garde, et M. Decourt, administrateur du Département a lu les détails et les décrets. Après lui, et lesdits députés retirés, M. Maure, nommé avec M. Dudésert par le corps municipal, pour faire ladite publication dans tous les lieux accoutumés, a fait sur le perron de l'Hôtel-de-Ville une nouvelle lecture des décrets, et dans les autres lieux accoutumés, étant escortés d'un détachement de 100 hommes de la garde nationale. A leur retour le corps municipal s'est rendu à l'église Saint-Étienne, où le Te Deum a été chanté. La cérémonie a fini à 9 heures. Le Conseil est revenu ensuite à l'Hôtel-de-Ville, où il a arrêté que publication serait faite à l'instant invitant les citoyens à illuminer, ainsi que l'Hôtel-de-Ville, et qu'il serait fait de suite une décharge d'artillerie.

Il est arrêté que la porte d'Égleny sera ouverte de 4 heures du matin à 9 heures du soir, et qu'après la fermeture, les clefs seront portées à l'Hôtel-de-Ville par le chef du poste qui sera rétabli.

Pendant ces 4 heures, il est passé une voiture de farine pour Châlons-sur-Saône, et quelques voyageurs munis de passe-port. 9 heures à minuit. Rien de nouveau.

Samedi 25 juin, de minuit à 4 heures. -Tout est tranquille. 4 heures à 8 heures. Rien de nouveau.

8 heures à midi. - Il a été signé quelques passe-ports.

Midi à 4 heures. Rien de nouveau.

4 heures à 8 heures. Conseil municipal: arrêté que les armes contenues dans une caisse saisie par M. Dudésert, et envoyée au district, y seront remises, et que la caisse sera portée au coche pour le destinataire. — Lecture d'une lettre de M. Marie, député, relative aux événements; d'une proclamation de l'Assemblée nationale du 22 de ce mois; et d'un décret ordonnant de surseoir à l'élection des députés.

8 heures à minuit. Rien de nouveau.

Dimanche 26 juin, de

4 heures à 8 heures.

minuit à 4 heures. Rien de nouveau.
Rien de nouveau.

1791

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8 heures à midi. Un nommé Jumelle Dupont, voiturier de la veuve Bourg, d'Amiens, s'est présenté. Il a déclaré avoir chargé à Amiens, pour M. Prudot, épicier à Auxerre, des marchandises, et entr'autres 10 sacs de plomb (à giboyer) du poids chacun de 50 livres, et un sac de chevrotines du même poids. Il a dit que le sac de chevrotines lui avait été enlevé par la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges, dont certificat, et que les 10 autres sacs lui avaient été pris par la municipalité de Montereau, dont certificat, et que le sieur Prudot refuse le paiement du transport des sacs de plomb, s'élevant à 13 livres 15 sols. Le comité arrête que cette somme sera payée de suite, sauf répétition. C'est ce qui a lieu. Midi à 4 heures. Rien de nouveau.

4 heures à 8 heures.

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Il a été visé plusieurs passe-ports.

8 heures à minuit. - Ne s'est rien présenté.

Lundi 27 juin, minuit à 4 heures. Rien de nouveau.

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8 heures à midi. - Est passé une voiture de farine pour Châlonssur-Saône.

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11 heures. A eu lieu réunion du Conseil municipal, à la demande des présidents, secrétaires et commissaires des trois sections des assemblées primaires. Ils entrent et déposent sur le bureau les procès-verbaux de leurs sections, contenant la liste des électeurs nommés. Ce sont: MM. Maure aîné, marchand épicier, Guénot, homme de loi, Alexandre Villetard fils, commissionnaire de vins, Fromentin, ancien notaire, Chardon, homme de loi, Borda, marchand, Maure jeune, aubergiste, François, chirurgien, Poussard, homme de loi, Liégeard, greffier du tribunal de commerce Baillet, greffier de justice de paix, Dudésert, bourgeois, LechatBaillet, bourgeois, Balme, marchand, Paradis, homme de loi, Sallet, bourgeois, et comme assesseurs: du juge de paix de la Rivière MM. Poussard, homme de loi, Tremeau, marchand de bois, et Champy, bourgeois; du juge de paix des Fontaines: Camelin, homme de loi, Massot, notaire, et Ruineau, homme de loi.

Midi à 4 heures.

4 heures à 8 heures.

Rien de nouveau.

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Visé plusieurs passe-ports.

8 heures à minuit. Rien de nouveau.

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Mardi 23 juin, minuit à 4 heures. Tout est tranquille.
4 heures à 8 heures. Ne s'est rien présenté.

8 heures à midi. - Quelques passe ports visés.

Midi à 4 heures. - Ont passé des voitures de farine pour Lyon. A 4 heures. Conseil municipal. M. le maire et d'autres officiers municipaux sont revenus du Département. Ils rapportent que le roi et la famille royale sont rentrés à Paris, où le calme est parfait,

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