Mémoires autographes de M. le prince de Montbarey: ministre secrétaire d'état au Département de la guerre sous Louis XVI ...

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Page 380 - Il était partout ; mais ses talents étaient aussi médiocres que son intrépidité était grande. Ses voyages militaires , si prompts et si rapides , ressemblaient assez aux courses des paladins, et quand il arrivait de quelque cinq cents lieues , revenant de se battre ou y allant, on s'attendait à voir un chevalier de la Table ronde ; il paraissait , adieu le roman ; sa présence désenchantait : point d'éclat , point de brillant , pas même de vivacité ; son abord était froid, ses manières...
Page 311 - L'introduction des coups de bâton , comme punition militaire, devait avoir, selon moi, les plus graves inconvéniens, quoique je rie encore de bon cœur, de la réponse du major du régiment d'infanterie de Nassau, qui, consulté par le ministre sur ce qu'il pensait de l'usage des coups de bâton, dans l'armée, lui répondit gravement : Monsieur le duc, j'en ai beaucoup reçu , j'en ai beaucoup donné , et je ne m'en suis jamais que bien trouvé. Il avait été soldat, et n'était parvenu -que...
Page x - Sur un faux avis, que le peuple , maître de la Bastille , avait le projet de mettre le feu aux poudres qui se trouvaient dans cette forteresse, il sortit de chez lui, à pied, avec sa femme...
Page 31 - Après la pièce , l'actrice qui devait annoncer le spectacle du lendemain, s'avança, et chanta au public le couplet suivant : Demain , nous donnerons relâche Quoique le directeur s'en fâche : Vous voir eût comblé nos désirs; Mais il faut céder à la gloire. Nous ne songeons qu'à vos plaisirs , Vous ne songez qu'à la victoire. Après ce couplet...
Page 120 - — Vous suivre , répondit-elle , et vous plaire, si je puis. « — Je n'en vaux pas la peine, et puis c'est difficile, on ne « me plaît plus. « — Vous êtes blasé de bonne heure. « — C'est parce que je ne le suis pas, que je ne veux point « aller avec vous. « même de hauteur dans le caractère, beaucoup de noblesse dans sa façon « de penser et un goût très-déterminé pour l'indépendance, contribué« rent à lui rendre le séjour de la cour peu agréable.
Page 119 - Sa très-jolie ligure, son extrême jeunesse, sa gen« tillesse, au travers de laquelle on apercevait un très-grand fonds d'es« prit naturel, prévinrent tout le monde en sa faveur. On s'en occupa « avec enthousiasme pendant tout le voyage de Fontainebleau et pen« dant tout l'hiver qu'elle passa à la cour.
Page ix - SAINTGERMAIN). Il avait des formes agréables, écoutait tout le monde avec l'apparence de l'intérêt, promettait facilement et même peut-être plus qu'il ne pouvait tenir. Les espérances trompées amenèrent de l'humeur et des plaintes. La lenteur qu'il mettait dans ses opérations fut jugée peu propre à calmer les débats sur la discipline ; sa prudence passa pour de l'irrésolution, et sa douceur pour de la faiblesse. Enfin l'on prétendit trouver 'son administration en défaut pendant la...
Page 106 - Séduisant par lui-même, M. de Richelieu était peut-être plus dangereux encore par sa réputation que par ses qualités personnelles. Le mari avait brigué l'honneur de le recevoir chez lui ; il prépara lui-même la chute de sa femme , en lui procurant souvent les occasions de le voir. Sa prétention à l'esprit et sa manie d'auteur devenaient autant de piéges tendus à son amour propre. M. de Richelieu était premier gentilhomme de la chambre du Roi, et par conséquent surintendant des spectacles...
Page 311 - Les novateurs, selon moi, tendaient à dénaturer l'esprit national militaire, pour nous donner un air germanique et prussien. Je voyais avec douleur qu'on parviendrait à faire perdre au soldat français le caractère distinctif de vélocité et d'intrépidité qui avait fait sa réputation, et qu'on étoufferait son enthousiasme sous des formes qui lui faisaient envisager les troupes étrangères comme supérieures, puisqu'on les lui donnait pour modèles. L'introduction des coups de bâton , comme...
Page 107 - Mme de la Pouplinière se trouva perdue, sans avoir retiré aucun fruit de ce qui décida de sa réputation dans le monde, où cette aventure une fois connue fut commentée, augmentée par la médisance, la méchanceté, la jalousie et surtout par le commérage sanglant des dévotes surannées, au désespoir de n'être plus les héroïnes d'aucun roman.

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