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nautés limitrophes des Départemens de Bigorre et d'Armagnac, la faculté de choisir celui où il leur seroit plus convenable d'être annexés; mais la question préalable ayant été proposée et mise aux voix, il a été décidé qu'il n'y avoit pas lieu à délibérer. Le Décret suivant proposé par le Rapporteur a été mis aux voix et adopté par l'Assemblée.

« L'ASSEMBLÉE NATIONALE décrète, d'après l'avis de son Comité de Constitution,

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» 1°. Que le Département du Bigorre, dont la Ville de Tarbes est le chef-lieu, est divisé en cinq Districts, appelés Districts de Tarbes, Vic, la Montagne, Bagnères, les Quatre-Vallées, et pays adjacens.

» 2°. Que dans le District de la Montagne, le Siége de l'Administration est Argellez, et le Siége de la Jurisdiction avec les autres établissemens, est à Lourdes ;

» 3°. Que le chef-lieu de l'Administration du District des Quatre-Vallées et pays adjacens, est Labarthe de Nestes, et que l'Assemblée des Electeurs, tenue dans cette Ville, déterminera si le Siége de la Jurisdiction sera à Labarthe ou à tout autre lieu du District;

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4°. Que l'Assemblée de Département déterminera à la première Session, s'il est convenable de former un sixième District à Trie ou dans

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toute autre Ville du Département, sauf, en faveur des Villes de ce Département, qui n'ont pas District, la répartition, s'il y a lieu, des établissemens qui seront déterminés par la Constitution ».

Le Rapporteur a continué, et a proposé sur le Berry, le Décret suivant, qui a été adopté par l'Assemblée.

« L'ASSEMBLÉE NATIONALE décrète, 1°. que la Province de Berry est divisée en deux Départemens, suivant la ligne de démarcation arrêtée entre les Députés de ladite Province, dont le Procès-verbal du 3 de ce mois est déposé au Secrétariat du Comité de Constitution; 2°. que le chef-lieu du Departement du bas-Berry est provisoirement établi à la Ville de Château-Roux, sauf à l'Assemblée du Département à décider à la pluralité des voix si ledit Département sera ultérieu. rement fixé à Château - Roux ou à Issoudun 3 3o. que dans le Département du bas-Berry, il y aura six Districts dont les chefs-lieux sont Issoudun, Château-Roux, la Châtre, Argenton, Châtillon-sur-Inde et le Blanc, sauf, en faveur des Villes de Vatan, Vallançay, Buzançais, Levroux, Saint-Benoît-du-Sault, Saint-Gauthier, Aigurande, et autres Villes et lieux du Département, le partage des établissemens de chaque District, s'il y a lieu».

On a annoncé l'arrivée du Roi, et les délibérations ont été interrompues : tous les Membres

de l'Assemblée se sont levés; Sa Majesté est entrée dans la Salle, suivie de plusieurs Ministres, et accompagnée de la Députation. Les applaudis semens répétés ont manifesté la satisfaction générale de l'Assemblée. Le Roi s'est placé debout devant le fauteuil qui lui étoit destiné, les Ministres derrière lui, et M. le Président à sa droite, tous les Membres de l'Assemblée et des galeries debout. Sa Majesté a lu le Discours suivant, interrompu dans quelques endroits par les applau dissemens les plus vifs.

Discours prononcé par le ROI, À L'ASSEMBLÉE NATIONALE, le 4 Février 1790, au matin.

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« Messieurs, la gravité des circonstances où se trouve la France, m'attire au milieu de vous, Le relâchement progressif de tous les liens de l'ordre et de la subordination, la suspension ou l'inactivité de la Justice, les mécontentemens qui naissent des privations particulières, les oppositions, les haines malheureuses qui sont la suite inévitable des longues dissentions, la fituation critique des finances et les incertitudes sur la fortune publique; enfin, l'agitation générale des esprits, tout semble se réunir pour entretenir l'inquiétude des véritables amis de la prospérité et du bonheur du Royaume.

» Un grand but se présente à vos regards, mais

il faut y atteindre sans accroissement de trouble et sans nouvelles convulsions. C'étoit, je dois le dire, d'une manière plus douce et plus tranquille que j'espérois vous y conduire, lorsque je formai le dessein de vous rassembler, et de réunir, pour la félicité publique, les lumières et les volontés des Représentans de la Nation; mais non bonheur et ma gloire ne sont pas moins étroitement liés au succès de vos travaux.

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» Je les ai garantis, par une continuelle vigilance, de l'influence funeste que pouvoient avoir sur eux les circonstances malheureuses au milieu des→ quelles yous vous trouviez placés. Les horreurs de la disette que la France avoit à redouter l'année dernière, ont été éloignées par des soins multipliés et des approvisionnemens immenses. Le désordre que l'état ancien des finances, le discrédit, l'excessive rareté du numéraire et le dépérissement graduel des revenus devoient naturellement amener; ce désordre, au moins dans son éclat et dans ses excès, a été jusqu'à présent écarté. J'ai adouci par-tout, et principalement dans la Capitale, les dangereuses conséquences du défaut de travail ; et nonobstant l'affoiblissement de tous les moyens d'autorité, j'ai maintenu le Royaume, non pas, il s'en faut bien, dans le calme que j'eusse desiré, mais dans un état de tranquillité suffisante pour recevoir le bienfait N. 192. A 5

d'une liberté sage et bien ordonnée : enfin, malgré notre situation intérieure généralement connue, et malgré les orages politiques qui agitent d'autres Nations, j'ai conservé la paix au dehors, et j'ai entretenu avec toutes les Puissances de l'Europe les rapports d'égards et d'amitié, qui peuvent rendre cette paix plus durable.

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Après vous avoir ainsi préservés des grandes contrariétés qui pouvoient si aisément traverser vos soins et vos travaux, je crois le moment arrivé, où il importe à l'intérêt de l'Etat, que je m'associe d'une manière encore plus expresse et plus manifeste à l'exécution et à la réussite de tout ce que vous avez concerté pour l'avantage de la France. Je ne puis saisir une plus grande occasion que celle où vous présentez à mon acceptation, des Décrets destinés à établir dans le Royaume une organisation nouvelle, qui doit avoir une influence si importante et si propice sur le bonheur de mes Sujets et sur la prospérité de cet Empire.

» Vous savez, Messieurs, qu'il y a plus de dix ans, et dans un temps où le vœu de la Nation ne s'etoit pas encore expliqué sur les Assemblées provinciales, j'avois commencé à substituer ce genre d'administration à celui qu'une ancienne et longue habitude avoit consacré. L'expérience m'ayant fait connoître que je ne m'étois point trompé

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