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our la Nive et sur l'Adour ne peuvent être détruits à présent. Je demande donc l'ajournement à la prochaine législature ». /

Cet ajournement fut appuyé tandis que d'autres demandoient l'ajournement pur et simple.

L'assemblée ajourna indéterminément. Avant de quitter cette matière, nous rap pellerons la réponse de Mirabeau à M. Lasnier, rapporteur du comité d'agriculture et de commerce, qui, pour prouver que la conservation de la franchise de Bayonne. étoit une question particulière, fixoit l'attention de l'assemblée sur la pétition de cette ville, et qui à cet égard disoit : « Bayonne est enfoncé dans les terres......

» Il me semble, répondit Mirabeau, qu'il faudroit aussi ajourner les connoissances, géographiques avec celles du comité. »>

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Séance du soir des 26 et 27 nov. Ces séances ont été consacrées à entendre le: rapport de quatre comités (1) sur l'exposi tion des principes de la constitution civile

(1) Comités d'aliénation, ecclésiastique, des rapports es des recherches réunis.

du clergé, par les évêques députés à l'assem

blée nationale.

M. Voidel, en examinant cet ouvrage, fit remarquer une coalition formée par le clergé de France, pour se soustraire à l'exécution des décrets et exciter les peuples à la révolte. Il proposa ensuite un projet de décret qui fut adopté avec quelques changemens dans la rédaction. Nous l'analyserons après avoir rapporté un discours (1) plein de choses fortes et d'expressions sublimes : c'est annoncer qu'il est de Mirabeau...

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«Tandis que de toutes parts les ennemis de la liberté publique vous accusent d'avoir juré la perte de la religion, je me lève en ce moment pour vous conjurer au nom de la patrie, de soutenir de toute la force dont la nation vous a revêtus, cette religion menacée par ses propres, ministres, et qui ne chancela jamais que sous

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les

(1) Prononcé à la séance du 26 novembre 1799.

coups

dont l'orgueil et le fanatisme des prêtres l'on trop souvent outragée ».

Quelle est, en effet, cette exposition qui vient, à la suite de protestations et de déclarations turbulentes, susciter de nouvelles interruptions à vos travaux et de nouvelles inquiétudes aux bons bons citoyens? Ne balançons pas à le dire, messieurs : c'est encore ici la ruse d'une hypocrisie qui cache, sous le masque de la piété et de la bonne foi, le punissable dessein de tromper la religion publique, et d'égarer le jugement du peuple. C'est l'artifice d'une cabale formée dans votre propre sein, qui continue à méditer des mesures pour le renversement de la constitution, en affectant le ton de la paix et qui met en mouvement tous les ressorts du trouble et de la sédition, lorsqu'elle se donne pour ne vouloir plaider que la cause de Dieu, et revendiquer les droits de la puissance spirituelle: »

<< Non messieurs, ce qu'on veut, n'est pas que vous apportiez des tempéramens et des modifications à ce que vous avez statué sur la constitution civile du clergé; mais que vous cessiez d'être sages, que vous

renonciez à toute justice; qu'après avoir réglé le dehors de la religion, vous en attaquiez le fond; que vous fouliez aux pieds la foi de vos pères, que vous anéantissiez un culte dont vous avez lié la des-> tinée à celle de l'empire; afin que votre chûte dans l'impiété vous imprime un caractère odieux, et semble intéresser la piété des peuples à la dispersion des législateurs de qui la France attendoit sa régénération. » (On applaudit.)

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<<< Mais s'il étoit vrai que le sacerdoce françois dût à la religion et à sa propre conscience d'opposer des réclamations à vos décrets, ces réclamations devroientelles être conçues, rédigées, publiées par les évêques députés à l'assemblée nationale?> Si cette exposition est un devoir indispen sable pour le corps des pasteurs, pourquoi nos collègues dans la représentation nationale, se rendent-ils les organes d'une résistance qui, fût-elle nécessaire auroit toujours ses inconvéniens et ses dangers ? Pourquoi faut-il que ce soit du fond de ce sanctuaire même de la loi, qu'il s'élève des voix pour la ruine de la loi ? N'étoitce pas là une commission délicate et ter

rible, dont la prudence vouloit qu'on choisit les instrumens au dehors du corps législatif et dans une classe d'hommes libres des ménagemens et des bienséances que la nation impose aux dépositaires de sa confiance et de son autorité? Ce ténébreux phénomène ne s'explique, messieurs, que par la détermination prise depuis long-temps de faire haïr des persécuteurs du christianisme dans les fondateurs de la liberté, et de réveiller contre vous l'ancien et infernal génie des fureurs sacrées. Un tel dessein demande des agens suscités du milieu de vous. Leur caractère public donne du poids à leurs calomnies. On a voulu, pour imprimer au ressort contre révolutionnaire une teinte constitutionnelle et nationale, que les moteurs en fussent pris parmi les spectateurs et les compagnons de vos travaux. Il résulte de- là un signal solemnel de scission qui ranime toutes les espérances; et qui, sans les vertus personnelles du prince que Vous avez appelé le restaurateur de la liberté françoise, promettroit au despotisme abattu, des forces pour briser son tombeau, et pour redresser son trône sur

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