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« au serment civique. Les premiers se « réunirent avec les officiers du régiment de

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Lyonnois, dans un café, dans la soirée du «< 10; des députés des deux clubs réunis << passant devant ce café, furent hués « attaqués, et quelques-uns blessés à coups, «< de pistolet; aucune blessure n'est dange-, « reuse...... Aussitôt les corps administra«tifs se rassemblèrent, et se réunirent à « la municipalité ; d'autres députés par«coururent la ville pour voir ce qui se passoit, et en informèrent l'administration « du département...... Quatre officiers de Lyonnois furent arrêtés, et conduits à la « maison commune ; aussitôt l'administra « tion fut instruite que d'autres officiers se « rendoient au quartier, faisoient prendre « les armes au régiment, et qu'ils se pro

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posoient de marcher contre l'hôtel com« mun pour en arracher leurs camarades « qui y étoient détenus. Le major du régi«ment et le quartier-maître, tous deux << connus par leur patriotisme, se rendirent « à la municipalité 'pour concerter les me«sures qu'il y auroit à prendre........ L'ad«ministration requit le départ immédiat « du régiment, ce qui fut exécuté ; il se

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« rendit dans différentes garnisons voi«sines....... Nous devons des témoignages << honorables aux grenadiers qui refusèrent « de marcher contre la maison commune; << (on applaudit ) c'est à leur fermeté que la « ville doit son salut, car les officiers eurent «assez d'influence sur les soldats pour leur faire faire plusieurs évolutions...... « Pour remplacer le régiment de Lyon« nois, l'administration requit 400 hommes «‹ du régiment d'Erneste, en garnison à «Marseille, et 100 hommes de la garde « nationale de cette ville, de venir au se& cours d'Aix. La paix alloit se rétablir, si & M. Paschalisqui avoit prononcé, à la clo« ture du parlement, un discours insultant & à la nation, n'avoit été arrêté et traduit en « prison. Le peuple vouloit avoir justice «des manœuvres de ses ennemis, il deman« doit sa tête. La garde de la prison étoit « confiée aux gardes nationales de Marseille « et d'Aix, et au détachement du régiment « d'Erneste : voilà quelle étoit notre situa«tion hier, à huit heures du matin; depuis « elle est devenue plus affreuse; les cris « qui demandoient la tête de M. Paschalis « redoublèrent. Les efforts que firent les

<«< administrateurs, ne servirent qu'à les « rendre suspects au peuple que les offi «< ciers municipaux en écharpe ne purent « contenir.... »

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« MM. Pascalis Laroque et Guirant « ont été pendus à des arbres....Jamais situa«tion ne fut plus terrible que celle des << administrateurs....La garde nationale de « Marseille a été requise de partir, afin de « diminuer le nombre des troupes armées.

Les tribunaux font une information: dif«férentes personnes inculpées ont été arrê«tées; plusieurs sont chargées par les « dernières paroles de MM. Paschalis et Gui<<< rant, dont le dernier est accusé lui-même «d'avoir tiré plusieurs coups de pistolet >>

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Mirabeau ajoute « quant à l'épigramme faite à la députation, à la fin du discours de M. l'abbé Maury, quoique nous y soyons peu sensibles, je dois dire que l'assemblée nous ayant chargés, samedi soir, de lui présenter des mesures provisoires, nous n'avons pas mis une heure à lui obéir. Hier nous demandions la parole, mais le cours de la discussion n'a pas per mis de nous l'accorder. En présentant notre projet de décret, nous n'avons pas

voulu jeter de la défaveur sur les administráteurs.. Je réponds à M. Démeuniers : il nous a paru que cette disposition étoit nécessaire pour que dans un pays partialisé, ils conservassent la confiance dont ils avoient besoin. Au reste, la députation adopte tout ce que l'assemblée jugera convenable. Mais je persiste dans mon principe : quand il y a eu un grand désordre, les administrateurs sont parties, et ne peuvent concourir à la requisition de la force publique.»

M. Charles Lameth rejetoit les dispositions du décret, et vouloit qu'on s'en rapportât aux corps administratifs de leur zèle et de leur activité à remplir toute l'étendue de leurs devoirs.

Mirabeau. Mais c'est pour eux que nous demandons des commissaires. Les administrateurs sont dignes de toute la confiance des citoyens et de l'assemblée nationale. Tous les moyens nous échappent : celui qui dit cela, appelle les secours des représentans de la nation. J'ai oublié d'observer qu'il est bien étrange qu'on nous reproche de nous être conformés aux principes, en ne déterminant pas le nombre des troupes que l'assemblée priera le roi d'envoyer

dans le département des bouches du Rhône. Voici le projet de décret.

« L'assemblée nationale, oui la lecture des lettres du président du département des bouches du Rhône, et des corps administratifs, en date du 14 de ce mois, décrète que le roi sera prié de faire passer à Aix, et dans le département des troupes de ligne, un nombre suffisant, pour y rétablir la tranquillité publique, et d'y envoyer trois commissaires civils, pour y être concurremment avec trois membres choisis dans les corps administratifs, chargés de la requisition de la force publique. >>

Ce projet de décret fut adopté.

PRÉSIDENCE DE M. DANDRÉ.

Du 22 décembre au 4 janvier 1791.

Le jour de la dénomination de M. Dan、 dré à la place de président, Mirabeau prévint l'assemblée qu'il alloit s'absenter pour un mois. Le lendemain il écrivit au président pour qu'il lui délivrât un passe-port. L'assemblée décida prequ'unanimement que le passe-port seroit accordé. Nous croyons devoir rappeler ici les sacrifices que fit

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