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ment, intéressant le duc de Chartres, digne d'être transmis à la postérité? Oui, sans aucun doute; ce fut le passage du roi Louis XV, allant à Reims pour la cérémonie du sacre, accompagné de la cour.

Reportons-nous aux auteurs du temps : « Le Roi, dit le Mercure de France de novembre 1722, partit de Versailles le 16 du mois d'octobre accompagné dans son carrosse de M. le Duc de Chartres, de M. le Duc de Bourbon, de M. le Comte de Clermont, de M. le Prince de Condé, et de M. le Duc de Charrost, son gouverneur ». Le monarque arrivé à Paris, coucha aux Tuileries. Le lendemain 17, il repartit, et s'arrêta à Dammartin: dans le carrosse du roi M. le Duc d'Orléans avait remplacé le Comte de Clermont. La cour coucha à Villers-Cotterêts le 18, et le 19 à Soissons. Elle y fait séjour le 20 et repart le 21 pour Reims. Le Duc de Chartres faisait donc partie du voyage en

allant à Reims.

Le 25, a lieu le sacre. A cette cérémonie, « les six pairs laïcs, dit le Journal Historique du règne de Louis XV, furent remplacés par six princes du sang, ce que l'on n'avait point encore vu à aucun sacre. Le Duc d'Orléans représentait le Duc de Bourgogne, le Duc de Chartres tint la place du Duc de Vermandois... >>

Le 30 le roi quitta Reims ; « Sa Majesté, dit encore le Mercure de France, était accompagnée dans son carrosse, de M. le Duc d'Orléans, du Duc de Chartres, du Duc de Bourbon,... » On couche à Fismes. Le 31 le roi arrive à Soissons, il y séjourne le 1er novembre, et repart le 2 pour Villers-Cotterêts.

A l'aller, comme au retour, le roi descendit à

l'évêché. Tous les princes qui l'accompagnaient ne pouvaient pas évidemment y trouver un appartement. Ils reçurent l'hospitalité, très vraisemblablement, chez les habitants les plus notables de la ville, ainsi qu'il était de coutume à cette époque. Qui eut l'honneur de recevoir le Duc de Chartres? Dans quelle maison descendit-il? Je ne puis répondre à ces questions. Mais n'est-il pas vraisemblable que son hôte, très fier du grand honneur qui lui était fait, en ait voulu perpétuer le souvenir, par une inscription qui rappellerait à la postérité le passage d'un prince du sang dans sa demeure?

Ce fut peut-être à cette circonstance que nous devons l'inscription qui nous intéresse. Je vous donne mon explication pour ce qu'elle vaut : elle n'a que le mérite de la vraisemblance. D'autres plus heureux approcheront peut-être plus près de la vérité.

M. Maquet lit ensuite une note, établie d'après un petit dossier des Archives de la Société, relative à la récolte en vins dans l'arrondissement de Soissons, en 1811, année dite de la Comète, qui au point de vue de cette récolte fut partout favorisée tant par la qualité que par la quantité.

Sans prendre parti dans les discussions qui se sont élevées à l'occasion de la récente incorporation d'une partie de l'arrondissement de Soissons dans la circonscription de la Champagne viticole, il est juste de rappeler que la vigne a été cultivée dans le Soissonnais et le Laonnois, jusqu'au milieu du xixe siècle. Cette culture a été abandonnée pour des raisons multiples. Mais dans les siècles précédents, tous les côteaux

de la contrée, depuis l'Ourcq jusqu'à Crécy-sur-Serre, étaient couverts de vignobles dont les crus furent très appréciés de nos aïeux. Beaucoup de ces crus, entre autres ceux de la région de Coucy, figuraient sur la table des rois de France, et Henri IV, tout le premier, avait une prédilection marquée pour les vins du Soissonnais et du Laonnois. Ils étaient pétillants et avaient une telle analogie avec ceux de la Champagne, que beaucoup de fabricants de cette province venaient s'approvisionner en raisins dans le Soissonnais, de préférence dans le canton de Vailly. Les Flamands, eux-mêmes, faisaient à Laon et à Soissons des achats considérables de vins qu'ils exportaient dans les Flandres.

Dans une notice sur la Généralité de Soissons au XVIIIe siècle, Matton nous fait connaître que les espèces de vignes qui y étaient cultivées étaient le Romeret, les Spins gris, vert, luisant, le Blanc-Meunier, le Pendrillart et le Bar-sur-Aube. Les vignerons ne les désignaient, paraît-il, que sous le nom de grosse et petite nature.

De l'étude du dossier il résulte: 1° que sur une étendue totale de 124.546 hectares, l'arrondissement de Soissons comprenait en 1811, environ 1.900 hectares cultivés en vigne, ainsi répartis :

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2o Que sur les 6 cantons de l'arrondissement, deux (Oulchy et Villers-Cotterêts) cultivaient très peu la vigne; que deux autres (Braine et Vic-sur-Aisne) la cultivaient dans presque toutes les communes; enfin que dans les deux derniers (Soissons et Vailly) cette culture se rencontrait dans toutes les communes (1), La séance est levée à 4 heures 3/4.

Le Président,

LECER.

Le Secrétaire Général,
HENNEQUIN.

Séance du 4 Novembre 1912

Présidence de M. LECER, Président

Le procès-verbal de la séance du 7 octobre dernier est lu et adopté.

M. Bouchel signale dans l'ouvrage «< Ancien Noyon » (qui constitue le tome xxшu des Comptesrendus et Mémoires du Comité historique de Noyon), les noms de plusieurs seigneurs de Blérancourt qui ne figurent pas dans le Dictionnaire de Melleville en 1341, Simon de Dargies en 1415, Jean de Dargies en 1540, Claude de Lanvain; ainsi que les noms de Me Robert de Soissons, curé de l'Eglise Saint-Hilaire de Noyon (en 1328 et 1329), et de frère Jean Tiercelin, du couvent des Célestins de Soissons, auteur d'une fontaine édifiée en 1492-93.

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M. Hennequin signale dans les « Annales de la Société Historique de Château-Thierry » (année 1911)

(1) Sur quelques « anciens vignobles soissonnais », voir la note de M. Collet, dans le Bulletin de 1903-04, pages 186-188.

l'étude intitulée « Notes administratives et judiciaires sur l'ancien Charly », dans laquelle au § 2 il est expliqué que Charly-sur-Marne dépendait autrefois de l'Election de Soissons et ressortissait à la Juridiction consulaire de cette même ville.

M. le Président donne lecture de la fin du rapport du commandant Roques-Salvaza relatif au siège de Soissons en 1870; puis il rappelle, d'après l'Historique du 15 Régiment d'Infanterie, le rôle joué par le dépôt de ce régiment au cours de ce même siège. (Voir ci-après pages 89 à 155).

A l'occasion de cette communication, M. Choron, avoué, offre à la Société (dont il est membre), une photographie représentant un épisode du siège de Soissons en 1870 et trouvée par lui dans les papiers de son père. Cette photographie reproduit une aquarelle conservée au Musée municipal et signée « P. Laurent. 1871 ». Elle représente les artilleurs volontaires de Soissons; on y remarque dans l'angle inférieur de droite M. Ernest Ringuier et dans la partie supérieure de gauche M. Quémet.

Cette pièce pour le don de laquelle des remerciements sont adressés à M. Choron sera déposée

aux Archives de la Société.

M. Bouchel communique une « Notice sur la paroisse de Saint-Germain-les-Villeneuve (ou Villeneuve-les-Soissons) au XVIIIe siècle » (Voir ci-après pages 220 à 261).

M. l'abbé Hivet lit les deux notes suivantes :

I. Essai étymologique sur Foigny et ses propriétés. FOIGNY, hameau situé à 10 kilomètres environ de

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