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20. Remarque concernant la collection de M. Périn.

A la suite de ce travail, on trouve une nouvelle correspondance échangée entre Laurendeau et Fleury.

Puis vient une réfutation trop longue d'une tradition rapportée par M. de Bussières dans la séance de la Société archéologique du 1er octobre 1850, tradition suivant laquelle les Alliés auraient demandé à quelle distance de Soissons se trouvait la ville d'Arlène. Il ne s'agit évidemment pas du lieu dit Arlaines, où des fouilles ont fait retrouver des restes de constructions probablement Gallo-Romaines, mais de la commune d'Hartennes.

Signalons aussi une lettre écrite par un Soissonnais, nommé Barbereux, à Laurendeau en 1869 au sujet des événements de 1814, et une réponse de notre auteur à une note d'un lieutenant du 2o bataillon de l'Aisne en 1814, du nom de Dégieux.

On trouve en outre dans le même volume le manuscrit du travail intitulé : « Les sièges de Soissons en 1814, » travail qui a été imprimé en annexe à notre Bulletin.

On rencontre enfin une pièce nullement relative à la période de 1814; c'est une note dans laquelle M. Laurendeau réfute une communication faite à notre Société par M. de Bussières au sujet de l'écroulement du bastion de Saint-Jean en 1833, et prend assez vivement à partie le génie de la place.

Fleury tira profit, pour la 2 édition de son ouvrage, des communications qui lui avaient été faites, mais ne crut pas cependant devoir suivre pied à pied

notre auteur qui le lui reproche, avec une certaine amertume, dans une lettre en date du 3 décembre 1858.

Cependant Ed. Fleury n'avait fait que suivre les conseils donnés par son correspondant même dans le chapitre qui a pour titre : De la réserve et des précautions à observer quand on raconte des faits des contemporains.

« Je pense, dit M. Laurendeau, qu'il ne faut prendre la tradition pour guide qu'avec les précautions de la critique la plus timorée et la plus méticuleuse. Je vais même plus loin, je crois qu'il ne faut pas toujours prendre au pied de la lettre non seulement les récits qui nous arrivent par des souvenirs de seconde main, mais encore ceux qu'après un long laps de temps peuvent encore nous faire maintenant les témoins oculaires eux-mêmes, surtout à l'égard des dates. >>

Or il faut noter deux faits importants en 1814 notre écrivain n'avait que II ans et il n'a rédigé ses souvenirs qu'en 1858, quarante-quatre ans après les événements.

D'autre part, M. Laurendeau se laisse quelquefois entraîner par la passion; on en trouverait la preuve en différents endroits et en particulier dans le chapitre 18 consacré à plusieurs de nos concitoyens. Il s'en rend d'ailleurs compte lui-mêine, car il n'adresse ce chapitre à Fleury qu'à titre confidentiel, et, à la suite d'une note du même chapitre, on lit : « Cette note n'a pas été envoyée à M. Fleury. »

Enfin sur un point spécial, la capitulation du 3 mars, M. Laurendeau paraît avoir été hanté d'une

idée fixe qui ne lui a pas permis d'apprécier ce grave événement avec impartialité; il semble qu'à ses yeux, soutenir que Moreau (en ne prolongeant pas sa défense) a nui gravement aux intérêts de l'Empereur et compromis sa cause, c'est déprécier notre ville et faire œuvre de mauvais Soissonnais. Est-il besoin de dire que cette conception est absolument erronée. En tout cas, trop sévère pour Rusca, M. Laurendeau est d'une indulgence excessive pour Moreau.

Ajoutons que les recherches que nous avons déjà faites en vue d'une histoire du Soissonnais en 1814, (l'entreprise est ardue!) nous ont permis de constater certaines erreurs dans les souvenirs de l'auteur.

Ces réserves faites, il est juste de reconnaître que le travail de M. Laurendeau présente un vif intérêt ; plusieurs récits, tels que celui du pillage de la maison de sa famille (elle habitait faubourg St-Waast, 6, rue du Port), le 3 mars et jours suivants, sont très curieux et très vivants. Toute personne qui voudra étudier les sièges subis par Soissons en 1814 devra consulter le manuscrit de M. Laurendeau et on ne peut trop remercier ses héritiers de nous l'avoir communiqué.

M. Guillemot présente deux petits objets anciens, l'un en grès, l'autre en métal, trouvés par lui dans les terres de la ferme de Sainte-Geneviève; il donne quelques explications sur les conditions de leur découverte, mais ces objets paraissent difficiles à identifier.

Pour le Musée, M. Aubineau offre à la Société, qui l'en remercie, une pierre représentant une tête

de femme; elle porte une partie d'inscription et la date de 1607. Ce morceau qui est peut être un fragment de pierre tombale a été trouvé à l'usine de l'Ange Gardien, près Vaurains.

M. Maquet signale qu'une commission a récemment examiné la porte de l'Arquebuse et qu'il est peut être possible d'espérer que les travaux de réfection demandés seront prochainement entrepris sur l'ordre des autorités compétentes.

M. Maquet donne en outre connaissance du travail si utile de classement et de déblaiement qu'il a effectué dans la bibliothèque de la Société. Il est décidé qu'un certain nombre de brochures sans intérêt et de volumes dépareillés ne seront pas catalogués. Ils seront mis de côté pour être vendus au besoin, s'ils ne trouvent pas d'amateurs parmi les membres de la Société, auxquels une liste des volumes disponibles du Bulletin de la Société sera incessamment soumise, avec indication du prix pour lequel chacun de ces volumes pourra être acquis par eux; ce prix devant varier suivant qu'il reste plus ou moins d'exemplaires et que la série à laquelle appartiennent les volumes est plus ou moins ancienne.

MM. Gautret, Vergnol fils et de Mussan, présentés à la dernière séance, sont élus membres titulaires à l'unanimité.

Séance levée à 4 h. 1/2.

Le Président,

LECER.

Le Secrétaire Général,

HENNEQUIN.

Séance du 1er Juillet 1912

Présidence de M. LECER, Président

Le procès-verbal de la séance du 3 juin dernier est lu et adopté.

Parmi les livres reçus au cours du mois, M. Hennequin signale: 1° dans le dernier volume paru du Bulletin de la Société Académique de Laon (tome xxxiv), plusieurs notices intéressantes; notamment celle de M. Broche, sur « Legrand-Delaleu », qui fut professeur de législation à l'Ecole Centrale du département de l'Aisne, laquelle fonctionna à Soissons sous le Directoire.

2o Dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris (1911), l'article intitulé: « La Place Royale; l'Hôtel de Chaulnes et de Nicolay », contenant divers renseignements sur la famille de Nicolay, dont un membre fut préfet et député de l'Aisne, sous la Restauration; et dans les Mémoires de cette même Société (1911), les « Notes sur les Prévôts des marchands et Echevins de la Ville de Paris », pour quelques indications sur Lepelletier de Mortefontaine, avant-dernier Intendant du Soissonnais.

3o Dans le Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin (tomes LX et LXI), l'article de M. Loutchiski, sur « La Propriété paysanne en France avant la Révolution », contenant de nombreux passages où sont cités, à l'appui de ses dires, des exemples pris dans le Laonnois et le Soissonnais, extraits de documents des Archives départementales de l'Aisne.

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