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A ce propos M. Dubuquoy signale la promulgation récente d'une nouvelle loi relative à la conservation des monuments et objets ayant un intérêt historique ou artistique (loi du 16 février 1912, Journal Officiel du 17 février, page 1521).

M. Batteux rend compte dans les termes suivants d'une brochure, gracieusement envoyée à la Société par M. Tordeux, et intitulée « BIBRAX » :

« Les fouilles opérées il y a un demi-siècle sur le plateau de Mauchamp ayant fait la pleine lumière sur cette question, l'auteur a jugé inutile de revenir sur des discussions aujourd'hui sans objet. M. Tordeux se borne donc à exposer son sujet avec méthode et précision; il analyse le récit de Jules César et fait voir que le camp de Mauchamp, de même que le camp dit de Saint-Thomas, répondent bien en tous points aux indications du général romain. S'il rapporte les arguments de Melleville en faveur de Laon-Bibrax, c'est pour rappeler que cette ville, fondée au Ive siècle par le préteur Macrobe qui y transféra la garnison du Bibrax de César, fut appelée tantôt Landunum et tantôt Bibrax, comme l'ancien oppide auquel elle succédait et qui doit également porter ces deux noms. Depuis lors ce dernier a pris le nom de Vieux-Laon qu'il conserve encore aujourd'hui, tandis qu'un village voisin porte le nom de Berrieux, évidemment dérivé de Bibrax. L'erreur de Melleville trouve donc son explication dans une double confusion de nom de deux localités assez rapprochées, mais distinctes. >>

M. l'abbé Hivet émet quelque doute étymologique relativement à Bibrax-Berrieux.

M. Buttet donne lecture d'un chapitre de l'étude qu'il a entreprise sur l'Académie de Soissons au XVIIIe siècle.

M. Maquet rend compte ainsi qu'il suit 1° d'une récente visite au cimetière des Longues Raies et des dernières découvertes faites dans cette ancienne nécropole par M. Lengelé; 2° de la découverte d'un tronçon de voie romaine près la rue du GénéralPille, à Soissons :

I. Visite au cimetière des Longues Raies. Le 15 mars 1912, M. le colonel Lecer, Président, M. de Buttet et moi, nous nous sommes rendus au cimetière des Longues Raies pour assister à des fouilles exécutées par M. Lengelé.

La partie du cimetière Gallo-Romain qui devait être explorée est contiguë à la limite Ouest du stand de l'Arquebuse près de la butte de tir. Le travail préparatoire, c'est-à-dire l'enlèvement de la mince couche de terre arable, avait été effectué avant notre arrivée, et plusieurs fosses étaient à découvert. Ainsi que lors des visites précédentes, nous constatons que les sépultures ne sont pas placées suivant des règles définies. L'orientation générale de chacune d'elle est Nord-Sud, néanmoins un certain nombre sont orientées Est-Ouest. Quant aux ossements ils sont placés indifféremment sans tenir compte de l'orientation. Quelle que soit cette dernière il y a lieu de remarquer que leur profondeur n'excède pas om90 à 1m.

Six fosses ont été explorées par M. Lengelé qui apporte à ce travail un soin tout particulier. Dans l'une d'elles on trouva des ferrures, ayant dû servir

à entourer le cercueil, complètement rougies par la rouille et présentant, sur un côté, des dents de scie. Les objets trouvés au cours de ces recherches sont les suivants :

1° Deux coupelles en terre de Samos, de taille différente, en très bon état, portant respectivement les marques ci-après: CTTI. M et MONTANV.

2o Un récipient de om22 de hauteur, de forme sphérique à col court et étroit doté d'une anse, en terre rougeâtre commune n'ayant pas le poli et le brillant de la terre de Samos et ne portant ni dessin ni inscription.

3o Trois récipients en terre grisâtre commune de om13 de hauteur, ayant vaguement la forme d'une cruche à col élancé pourvu d'une anse. Il est à remarquer que ces récipients qui, comme le précédent, ne portent ni dessin ni inscription, reposent sur un fond très étroit rendant leur équilibre instable.

4° Un petit vase en verre vert pâle légèrement irisé, de 0,04 à 0,05 de hauteur, de forme sphérique avec col étroit et plat doté de deux anses en verre dans chacune desquelles passe un anneau en bronze

uni.

5° Une pièce de monnaie en bronze portant à l'avers une tête d'homme barbu et en exergue l'inscription: ANTONINUS... V X II, autrement dit : Antonin le Pieux qui régna de 138 à 161 de notre ère. (D'après une pièce identique possédée par M. Lengelé). Quant au revers il a été impossible de le déchiffrer.

II. Découverte d'un tronçon de voie romaine, rue du Général Pille. Dans le courant du mois de mars, des

terrassiers qui procédaient à des fouilles pour la construction d'une maison sise rue du Général Pille, no 48, ont mis à jour un tronçon d'ancien chemin. qui, par sa position et sa constitution semble avoir appartenu au réseau de voies qui aboutissaient, à l'époque Gallo-Romaine, au péristyle du Château d'Albâtre.

Ce chemin, enterré sous une couche de terre de Im30 d'épaisseur est orienté Nord-Sud. Rencontré déjà à plusieurs reprises par les mêmes ouvriers lors de la construction des maisons voisines, il a été détruit en partie au no 48, et ce qui reste longe la façade Ouest de la dite maison du côté du jardin. Il est regrettable qu'il n'ait pu être mis à jour dans toute sa largeur, car cela aurait permis d'en fixer la classification. Quoiqu'il en soit, la coupe longitudinale qui en a été faite a permis de distinguer nettement les quatre couches de matériaux qui composaient cette voie et par suite de supposer qu'elle avait dû appartenir à la catégorie des voies impor

tantes.

On se souvient d'ailleurs que la rue du Général Pille a déjà fourni des découvertes importantes de l'époque Gallo-Romaine; elles ont été signalées le 7 juin 1909, à la Société, par M. Blanchard.

M. Bouchel lit une note sur le portail de l'Eglise de Saint Mard et sur les grottes de ce village. (Voir ci-après, pages 215 à 219).

M. Firino signale l'intérêt que présente certain cœuilleret qu'il a retrouvé aux Archives nationales et

dont il aura l'occasion de reparler à la Société, car la partie qui a trait à l'histoire topographique de Soissons mériterait peut être d'être publiée dans le Bulletin.

Il est procédé au scrutin pour l'admission de MM. Noël et Lengelé, comme membres titulaires. Ces Messieurs sont élus à l'unanimité.

Séance levée à 5 h. 1/4.

Le Président,

LECER.

Le Secrétaire Général,
HENNEQUIN.

Séance du 6 Mai 1912

Présidence de M. LECER, Président

Le procès-verbal de la séance du 1er avril dernier est lu et adopté.

Parmi les articles publiés dans les volumes reçus depuis la dernière séance, un membre signale celui des Fouilles de Condren (Aisne) paru dans le Bulletin de la Société de Compiègne, tome XIII (1910), et un autre de M. Vauvillé, sur les alignements de pierres de Cuisy-en-Almont, paru dans le Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris nos 3-4 de 1911, page 171.

Est également signalée une suite d'articles concernant la Ferme de Mouflaye, parue sous la signature de M. Emile Gaillard, de Vic-sur-Aisne, dans les numéros des 27, 28, 30 mars, 6, 11, 13 et 18 avril 1912, de l'Argus Soissonnais.

M. Gautret, receveur des finances à Soissons, pré

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