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Pomme Rouge, mais un peu plus à l'Ouest. M. Laurendeau dit avoir vu l'inscription: Rue des Boulloirs, gravée sur un mur de la rue Porte-aux-Anes.

La rue Matigny d'aujourd'hui est indiquée rue du Jeu de Paulme neuf (ou tripot) aux remparts. La plupart de ces renseignements sont tirés de Berlette.

E) Dans l'étude suivante, M. Laurendeau attaque de nouveau M. de Laprairie au sujet de l'opinion qu'il émet (Bulletin re S. tome vII, p. 199) sur l'âge de la partie de l'enceinte qui, au moyen-âge couvrait l'Ouest et le Nord de la ville. M. de Laprairie a cru reconnaître deux enceintes successives établies, l'une au XIIe siècle et l'autre vers 1414 M. Laurendeau n'en admet qu'une.

Je n'ai nulle intention de chercher à départager les adversaires, mais je ne puis résister au désir de vous rappeler que, sans le soupçonner, en 1908, nous avons pris partie dans la querelle (Bull. 3o Sér. T. xv, page 65) en émettant une opinion contraire à celle de M. Laurendeau. C'était à l'occasion de l'examen que nous passions ensemble des murs de clôture des propriétés particulières avoisinant le Jeu de Paume et nous avions conclu que ces murs avaient appartenu à une enceinte fortifiée, ce que nie énergiquement M. Laurendeau. Il est vrai que nous étions moins catégoriques que lui, car notre compterendu se terminait ainsi : «... sur des sujets aussi anciens, il est sage de ne pas être trop affirmatif ». Nous pouvons, je crois, nous en tenir à ce principe. M. Laurendeau, dans son manuscrit, déclare que

le travail ci-dessus mentionné, déposé sur le bureau à la séance du 1er août 1864, n'a pas été lu.

F) Enfin le dernier chapitre du volume contient le Rapport de l'Abbé Poquet, rapport lu en séance du 4 février 1867 et qui commente une grande partie des mémoires divers présentés par M. Laurendeau, entre autres le mémoire précédent. Il figure au Bulletin, 2o série, tome 1, page 21. Naturellement M. Laurendeau y répond, mais assez brièvement : il a reçu en partie satisfaction. >>

Après la lecture du compte-rendu qui précède, un membre appelle l'attention de la Société sur le délabrement de la Porte de l'Arquebuse, datant de 1638 et classée comme monument historique par arrêté ministériel du 19 juillet 1901: elle se trouve actuellement dans un état tel, indépendamment de la détérioration artistique, qu'il peut y avoir lieu de concevoir des craintes pour la sécurité publique.

Cette porte dépend d'un batiment occupé par le génie militaire. Faute de bornes placées vers l'intérieur, à distance convenable, les voitures, souvent mal engagées par leurs conducteurs, viennent heurter les panneaux de la dite porte, en provoquant le descellement des gonds ainsi que le déplacement des assises voisines. Certaines de ces dernières ayant été brisées par les chocs répétés, il s'en est suivi un affaissement de l'ensemble de la construction et par suite une menace d'effondrement.

La façade est également en très mauvais état; les

colonnes ioniques ornementales sont complètement ruinées à leur base et présentent un aspect lépreux lamentable.

Il serait nécessaire, il est même urgent au point de vue archéologique et historique (comme vraisemblablement au point de vue pratique) de consolider la Porte de l'Arquebuse en faisant remplacer ou resceller ses assises et de lui éviter à l'avenir de nouvelles dégradations, en faisant placer des bornes dans la cour intérieure.

Après discussion, les membres présents s'associent à la proposition de leur collègue; ils chargent le bureau de la Société de signaler la situation aux autorités compétentes, et de faire auprès d'elles toutes démarches utiles pour obtenir qu'il soit remédié le plus promptement possible à cette situation, d'autant qu'il s'agit d'une construction classée, à la conservation de laquelle est attaché un intérêt public officiellement reconnu.

A ce propos un autre sociétaire, ancien élève du Collège et membre de son Conseil d'Administration, signale la détérioration que le temps a fait subir au fronton ornemental de la grande porte de cet établissement, qui elle aussi est classée (arrêté ministériel du 11 février 1908). Cette porte, reconstruite vers 1750, se compose principalement de deux colonnes doriques, supportant un motif sculptural en pierre tendre, représentant Pallas et Cérès. Au cours de l'hiver dernier, la statue de droite (Cérès) a perdu toute sa jambe gauche qui se trouvait en saillie; sa coiffure est également dégradée. Quant à la statue de gauche (Pallas), il lui manque un pied. L'ensemble

du portail reste solide, mais la dégradation progressive du fronton sculpté finirait par lui enlever tout caractère artistique. Il conviendrait donc que les statues de ce fronton fussent convenablement restaurées. De même que pour la Porte de l'Arquebuse, les membres présents donnent mission au bureau de signaler l'état délabré du fronton de la Porte du Collège et d'en solliciter la réfection auprès de qui de droit.

M. le Président fait connaître que M. Lengelé se propose de reprendre prochainement ses fouilles intéressantes et fructueuses dans sa propriété des Longues-Raies; six nouveaux objets gallo-romains y ont encore été trouvés, paraît-il, durant ces derniers temps.

Il signale également à titre de curiosité à élucider, que parmi les démolitions de l'ancienne maison formant l'angle de la place Dauphine et de la rue de Panleu (autrefois occupée par le fils de Racine et sur l'emplacement de laquelle va être édifiée une maison de banque), il vient d'être découvert une grande plaque de marbre portant cette inscription : « Palais de Chartres ». Cette pièce a été acquise par M. Gautret, Receveur des finances.

Sont présentés comme nouveaux membres titulaires, M. Noël, ancien capitaine, et M. Lengelé, par MM. Lecer, Firino et Ferté.

La séance est levée à 4 heures 1/2 et, avant de se séparer, les membres se rendent dans les locaux de la Bibliothèque et des Archives de la Société, où ils constatent l'appréciable amélioration que le zèle de MM. De Larminat et Maquet viennent d'apporter au

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M. Firino présente les excuses de M. Lecer, président, empêché pour la séance de ce jour.

Le procès-verbal de la séance du 4 mars dernier est lu et adopté.

M. Hennequin donne connaissance de la lettre qui a été adressée par M. le Président à M. le Ministre des Beaux-Arts, ainsi que des démarches faites auprès de la Municipalité de Soissons, relativement aux restaurations qu'il conviendrait d'effectuer tant à la Porte de l'Arquebuse qu'à la Porte du Collège, monuments classés. En ce qui concerne cette dernière, la Mairie a répondu qu'elle allait incessamment faire étudier un projet de réparation.

M. Firino rappelle qu'il a été voté, sur sa proposition, au budget départemental de 1912, un crédit de 10.000 francs pour ce genre de travaux, et dit qu'il y aurait lieu par conséquent de solliciter l'allocation d'une certaine somme sur ce crédit, pour la réparation des deux monuments de Soissons en question. Il est décidé qu'une lettre en ce sens sera adressée à M. le Préfet.

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