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dut adresser au gouvernement, en 1823, une pétition dont nous ignorons l'objet, et, le 31 mai, le préfet de la Seine demandait à son collègue de l'Aisne des renseignements sur les sentiments religieux et politiques de Mme Pille et sur ses moyens

d'existence.

Le 9 juin, le sous-préfet de Soissons, Denis de Senneville, saisi de l'affaire, adressait au préfet la lettre suivante (1) que nous croyons devoir reproduire en partie :

<< Mme Ve Pille, sur qui vous m'avez fait l'honneur de me demander des renseignements par votre lettre du 7 de ce mois, a environ 6000f de rente, elle en attend encore à peu près 1000 de sa mère, et son fils est héritier du lieutenant général Pille, son oncle, pour une portion que la loi fixerait à la moitié, mais qu'on dit réduite au quart par des dispositions testamentaires. Cet héritage lui vaudra au moins 5 mille francs de rente.

<< Mme Pille a toujours rempli exactement ses devoirs religieux, sa conduite morale est exempte de reproches, ses sentiments politiques ne sont pas contraires aux droits de la dynastie légitime, mais son père, M. Dutour de Noirfosse, ayant fortement donné dans la Révolution, et ayant particulièrement fait éclater des sentiments de haine et de jalousie contre la noblesse, elle et sa famille ont conservé de l'attachement pour les principes démocratiques et un fond d'éloignement pour les distinctions sociales fondées sur la naissance. Ce sont du reste de fort

(1) Arch. de l'Aisne, M. 1583.

honnêtes gens, soumis au Gouvernement et étrangers aux intrigues de la faction libérale.

« Les sentiments de M. Pille sont analogues à ceux de sa famille qui vit dans une grande union. » C'est sur cette lettre assez curieuse, il nous semble, que nous voulons clore ce travail consacré au général Pille et aux siens.

R. FIRINO.

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PRÉSENTATION

PAR LE LIEUTENANT-COLONEL LECER

DE

Documents relatifs à la Défense de Soissons

en 1870

PRÉAMBULE

Désireux de recueillir des documents exacts relatifs à la défense de Soissons en 1870, je me suis adressé à des personnes que je savais susceptibles de satisfaire à ma légitime curiosité et j'ai obtenu trois pièces importantes que j'ai l'honneur de vous présenter.

C'est d'abord le brouillon du Rapport qu'a rédigé, quelques jours après la capitulation, le Commandant Roques-Salvaza qui, pendant le Siège, avait commandé l'artillerie de la place et, en outre, avait fait partie du Conseil de défense.

Ce brouillon de Rapport, non daté et non signé, est entièrement écrit de la main du Commandant. Comme l'écriture un peu hâtive n'est pas toujours parfaitement lisible, j'ai pris la précaution d'en faire collationner la copie, que j'en ai prise, par une personne à laquelle l'écriture du Commandant était familière. L'authenticité de cette pièce n'est donc pas douteuse.

Un peu plus tard, j'ai obtenu communication du Rapport qu'avait adressé au Commandant RoquesSalvaza le Capitaine de Monery qui, pendant toute

TOME XIX (3 série)

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