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« la grande maison » : l'expression était traditionnelle, car le Simon de Bucy qui fut évêque de Soissons l'emploie, dans son « magna domus » testament daté du 28 janvier 1404. On lit « le grand hostel de Bucy » dans un acte du 27 juin 1409, « la grande maison de Bucy » dans un terrier de 1565.

A gauche du château et y attenant, mais plus près que lui de la rue, le plan nous signale « la chapelle Broyon »; cela m'a été fort utile pour déterminer enfin, d'une façon décisive, l'emplacement de cette chapelle Broyon dont le nom n'était pas tout à fait oublié à Bucy, seulement je ne savais où la placer. Elle avait été fondée en 1313 par un des Simon de Bucy, le père du premier président; elle existait encore, en tant que bénéfice ecclésiastique, vers le milieu du dix-huitième siècle, mais le chapelain n'était plus tenu à la résidence; un décret de Mgr de Fitz-James, du 5 mars 1762, réunit le bénéfice à la communauté des boursiers du collège soissonnais de St-Nicolas. Quant à la chapelle elle-même, elle était déjà ou elle fut alors transformée en maison d'habitation, elle sert actuellement de maison de campagne à la famille Macherez.

14.

Eglise Ste-Marguerite » déjà sous ce vocable dans un document de 1195. Elle n'avait pas un curé particulier, elle était desservie alternativement par l'un des deux curés de Bucy, chacun sa semaine i en fut ainsi jusqu'en 1773, date de la suppression de l'un des curés. Le curé conservé dut alors entretenir à Ste-Marguerite un vicaire amovible dans un presbytère construit, à la suite d'un échange,

aux frais de M. du Tour de Noirfosse. Du style roman le plus simple avec une porte latérale de la Renaissance, l'église de Ste-Marguerite, presque toute ruinée aujourd'hui, n'a certes pas une valeur architecturale qui l'impose à l'attention des archéologues et des artistes; toutefois son très grand âge la rend infiniment vénérable, en même temps que nous charme et nous émeut son aspect rustique au milieu des buis et des romarins de son cimetière, rendu si vénérable, lui aussi, par le souvenir de tous les morts que tant de générations y déposèrent. Il serait bien à désirer que l'on pût assurer pour longtemps encore la conservation de l'humble monument qui fut associé aux joies, aux deuils, aux prières, aux espoirs de huit siècles et qui se trouve être en définitive le plus ancien témoin de la vie de notre village.

Les enfants de Ste-Marguerite sont obligés aujourd'hui d'aller à l'école de Bucy. Leur hameau avait autrefois son école à lui dont le maître s'appelait, en 1676, Nicolas Paris.

15. -«Maison des Trois villes » : ainsi nommée probablement parce que, par sa situation, elle appartient à la fois, ou presque, aux trois territoires de Bucy, Missy et Chivres; c'était une ancienne maladrerie.

L'année où l'arpenteur Gouvion dressa pour Messieurs du Chapitre le plan qui vient de motiver ces quelques notes à bâtons rompus se place, chronologiquement, au centre de la période la plus heureuse, la plus féconde, du règne de Louis XIV: on a écrit qu'elle en était « le zénith ». En quelle mesure le

petit morceau de terre française que nous venons de parcourir participait-il à cette prospérité qui ne devait pas, hélas! durer autant que le règne? Tout ce qu'il nous est possible de conclure de tout ce que nous avons recueilli à son sujet, c'est que, relativement parlant, malgré d'incontestables misères et si profitables que soient les progrès accomplis depuis, il ne contenait probablement pas alors une quantité de bonheur, de bonheur réel et vrai, beaucoup moins grande que celle qu'il peut donner et qu'il donne en effet à ses habitants d'aujourd'hui.

F. BRUN.

DOCUMENTS CONCERNANT

LE BUREAU DES FINANCES

DE LA GÉNÉRALITÉ DE SOISSONS

Son Organisation et son Personnel depuis l'origine

Les documents qui vont suivre sont conservés aux archives de l'ancien château de Loupeigne. Monsieur le Vicomte de Guinaumont a eu l'extrême obligeance de me les confier et de m'autoriser à en publier le texte.

Ces documents semblent avoir été rédigés par M. Lescarbotte de Beaufort, Trésorier de France au Bureau des Finances de Soissons vers la fin du XVIIIe siècle (époux de Marie Danré d'Armancy, petite-fille de Samson Danré d'Armancy, procureur au même bureau), puis tenus à jour presque jusqu'à la veille de la Révolution, par une main autre que la sienne.

S'ils n'ont pas la valeur historique d'actes officiels, ils paraissent cependant présenter un caractère suffisant d'authenticité pour que l'on puisse y ajouter foi; leur auteur probable ayant appartenu au Bureau des Finances, avait pu se documenter en effet dans les Archives mêmes de ce Bureau.

Les renseignements qu'ils nous donnent sur son

organisation et sur son personnel sont d'autant plus intéressants que notre Bulletin contient peu de choses sur le Bureau des Finances de Soissons, et que d'ailleurs les Archives Départementales ellesmêmes ne possèdent de tous ses anciens papiers qu'une vingtaine de liasses au plus, relatives à ses attributions seulement. Il existe toutefois encore à la Bibliothèque de Soissons les quelques pièces suivantes, qui peuvent être utiles à consulter pour l'histoire de ce Bureau; elles font partie de la collection Périn; savoir: (no 4457) Sommes payées au Roi à l'occasion de réunions de charges, augmentations de gages, etc.. en 1720 (n° 4741) Notes diverses tirées des titres et registres du Bureau (16731780), d'après des papiers provenant déjà de M. de Beaufort (n° 4766) Arrêt du Conseil d'Etat de 1786, concernant le droit de survivance des offices. Voici maintenant le texte des documents annoncés ci-dessus.

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A. Noms des Officiers du Bureau des Finances de la Généralité de Soissons, depuis son établissement jusqu'à présent.

Le Bureau des Finances de la Généralité de Soissons a été créé par Lettres Patentes de Henri IV, données au camp devant La Fère au mois de novembre 1595. Il a été établi audit Soissons le 14 juin 1596 par Messieurs Charles Demorel, Nicolas Vieillart et Jacques Benoise, trésoriers généraux de

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