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d'autres prêtres, la plus saine partie de la ville et banlieue de Soissons. Or on sait que, dans l'ancienne jurisprudence, ce mot signifiait l'étendue d'une lieue autour d'une ville, espace dans lequel se faisait la proclamation des bans ou ordonnances de l'autorité (1).

Peut-être aussi a-t-on remarqué cette expression de Berlette, situant la chapelle Sainte-Thècle « près Saint-Germain dudict Soissons. » Rousseau dit qu'elle était « aux murs de la ville. »

Berlette encore rapporte un titre de 1305 de la commune de Soissons, dans lequel on lit que « sont faictes deffenses aux faulxbourgs de Saint-Germain et es chemins de Villeneuve et de Brayne, ausquels lieux les maïeur, jurez et commune pourront prendre leurs tailles comme ils ont accoutumé » ; que, de plus, « les bestiaulx de la commune de Soissons, pourront paistre et pasturer sur les terres de Villeneuve, pareillement les bestiaulx dudict Villeneuve, sur les terres de ladicte commune (2).

Les tailles dont il vient d'être question se percevaient encore en 1662, comme le constatent deux certificats ainsi conçus : « Je soussigné, greffier en l'élection de Soissons, certifie que les habitants du faubourg de Villeneuve-les-Soissons sont compris au roole des tailles de la paroisse de Saint-Martin de ladite ville. Fait le 26 août 1662. Martinet (3) ». On a de plus, du même jour, deux certificats délivrés par C. Huberlan, employé à la distribution

(1) Bouillet: Dictionnaire des Sciences.

(2) Berlette Bull, de la Soc. Archéol. de Soissons, t. XIX, 2e Série, P. 119, 2o partie.

(3) Arch. de l'Hôtel-Dieu de Soissons, bolte 17, pièces 127 et 129.

du pain de l'hôpital général aux pauvres de la ville et fauxbourgs de Soissons, par chaque dimanche de ladite année; il y est dit que « dans le nombre des pauvres de ladite ville et fauxbourgs, ont été compris les pauvres des faux bourgs de Saint-Crépin-le-Grand, Saint-Germain et Villeneuve-lez-Soissons, lesquels ont eu leur part notable des aumônes dudit hôpital côme faisant partie de ladite ville et faubourgs (1) ». Fondées ou non, les craintes des habitants de Villeneuve en 1791, ne se réalisèrent pas ; la paroisse resta indépendante, la commune aussi, et pas ne fut besoin de porter, comme ils se le proposaient, leurs doléances à la barre de l'Assemblée Nationale (2): une rue, une simple rue, continua de marquer la limite du faubourg Saint-Crépin et de la paroisse Saint-Germain.

Pour celle-ci, avec le nouveau siècle, commence une nouvelle vie. Il faut, tout d'abord, réparer les ruines causées par la Révolution : c'est à quoi s'appliqueront notamment le curé, Nicolas Gérard Marin, le général Randon, comte Dulauloy, Mlle Randon, M. Lalourcé, M. Hua (3), etc.; laissons-les à leur tâche.

La mienne est terminée. Je ne sais si j'ai réussi une peinture fidèle de la paroisse Saint-Germain au XVIIIe siècle du moins l'ai-je esquissée avec ce profond respect du passé que recommande Renan. E. BOUCHEL.

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(1) Arch. de l'Hôtel-Dieu, boîte 17, pièces 123 et 124. Voir aussi Matton, Inv. somm. des Arch. hosp. de Soissons, n° 838.

(2) Arch. comm. délib. du 15 novembre 1791.

(3) Arch. comm. comptes de la fabrique.

NOTES HISTORIQUES

SUR

BUCY-LE-LONG

à propos d'un plan de 1670

Le plan dont j'ai l'honneur d'offrir à la Société une reproduction photographique existe en original à la Bibliothèque Nationale (Ms. Fr. Collection de Picardie, vol. 282, p. 35) et, en minute, aux Archives de l'Aisne (G. 268). Il a été dressé en 1670 par Louis Gouvion, arpenteur et géomètre royal à Vailly, pour le chapitre de la cathédrale de Soissons. Des divers seigneurs tant laïques qu'ecclésiastiques qui se partageaient le terroir de Bucy, ce chapitre était celui qui en avait la plus grande part; il était « le plus gros décimateur, le seigneur dominant », comme l'appellent d'anciens actes. Toutes les maisons relevant de lui à quelque titre sont indiquées sur le plan en question avec le nom de leurs occupants, et c'est naturellement cette dernière circonstance qui doit faire, pour les habitants actuels du village, le principal intérêt du document. Plusieurs d'entre eux, en effet, pourraient y retrouver les noms de leurs aïeux,c'est-àdire leurs propres noms qui se perpétuent à Bucy depuis deux cent cinquante ans et plus ou n'en ont disparu que depuis peu (Bayart, Bertrand, Brigant (Bringant?), Brocheton, Brodin, Crépeau, Delaplace, Devaux, Dupré, Gourlé, Leclère, Macadré, Menot,

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