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Citons la belle conduite du Lieutenant Didier, du Sergent Cuzui, du Tambour Roy et des Soldats Dufresnoy, Foy, Vosi et Cadouz-ben-Kasous, tirailleur algérien, servant au 15me de Ligne. L'ennemi, supérieur en nombre, ne put ni couper la retraite ni délivrer les prisonniers.

Cependant, le 11 octobre, un parlementaire se présentait au nom du Grand Duc de Mecklembourg et sommait la Place de se rendre.

BOMBARDEMENT DE SOISSONS (12-15 OCTOBRE)

Sur le refus catégorique des défenseurs, le bombardement commença le lendemain, la caserne fut criblée de projectiles. Pendant la journée du 13, nous eûmes 14 soldats blessés et un sous-officier tué. Les jours suivants nos hommes ne savaient où se reposer. On faisait la soupe dans les caves.

Telle était la situation lorsque le 16, à 7 heures du matin, le Capitaine Ballet, commandant le dépôt du 15me réunit les officiers pour leur apprendre que la ville venait de capituler et qu'ils étaient prisonniers ainsi que toute la garnison.

Copie certifiée conforme aux pièces originales.
Signé LECER.

On voit assez souvent, dans notre démocratie, des personnes prendre des titres qui ne leur appartiennent pas; il en était de même sous l'ancien régime, et il y avait alors, à agir de cette sorte, plus de raisons et d'excuses qu'à l'heure actuelle. On ne trouvait pas seulement une satisfaction d'amour propre à s'attribuer un titre conférant la noblesse, on se procurait aussi des avantages matériels qui n'étaient pas à dédaigner: l'accès de la Cour, des grades supérieurs dans l'armée et enfin l'exemption de certains impôts.

Ce dernier privilège était particulièrement recherché, mais aussi, et d'autre part, voyons-nous fréquemment les rois, désireux de ne pas laisser s'éteindre la précieuse race des contribuables, ordonner des enquêtes en vue de découvrir les faux nobles, enquêtes à la suite desquelles on reconnaissait, en général, les titres indûment pris, moyennant versement de quelque somme au fisc. C'était un moyen de remplir le trésor si souvent obéré.

Nous avons mis la main dans notre commune même, à Fontenoy, sur une de ces usurpations.

Ouvrons le dictionnaire de l'Aisne de Melleville et, parmi les premiers seigneurs de Fontenoy, nous trouvons les noms suivants :

« 1180. Gervais de Fontenoy. Son fils, Étienne, paraît avoir été seigneur de Vassens (1).

(1) Vassens, village de l'ancien Soissonnais, actuellement du canton de Coucy-le-Château.

139. Jean de Vassan, seigneur de Fontenoy et Olie.

1403. Raoul de Vassan, dit Herpin, seigneur desdits, son fils.

1435. Pierre de Vassan, chevalier, seigneur desdits, vicomte de Soissons, femmes: 1° N. d'Arragon; 2o Marie de Grandvarlet; enfants: Raimond, seigneur de Rizaucourt; Isabelle, sans alliance. >>

Si, d'autre part, nous consultons les divers dossiers relatifs à cette famille, qu'on rencontre au Cabinet des titres de la Bibliothèque nationale (1), nous trouvons les mêmes noms. Les Vassan étaient, si nous en croyons ces documents, originaires du bourg de Brienne, en Champagne.

Ils avaient les armes suivantes (2): D'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux roses d'argent, et en pointe d'une coquille de même ; avec la devise: Virtus vulnere virescit (3).

L'armorial de l'élection de Soissons, publié par Barthélemy, donne des armes pareilles, mais en ajoutant accolé d'argent à trois roses de gueules boutonnées d'or.

Jean de Vassan, seigneur de Fontenoy, le premier dont nous trouvons trace, fit toujours profession de porter les armes, disent certains de nos documents; ainsi, et d'après eux, il suivit Charles VI dans son

(1) Dossiers bleus 658. — Pièces originales 2933. — Cabinet d'Hozier, Carrés d'Hozier, 623, 624. Chérin, 203. Nouveau

328.

d'Hozier, 325.

(2) D'après Chérin, 203.

(3) Haudicquer de Blancourt donne ces mêmes armes dans son nobiliaire de Picardie,

expédition contre les Flamands en 1382; puis il combattit en Allemagne sous les ordres du sire de Coucy (1). Jean mourut à Fontenoy en 1396, laissant 4 fils (2).

1. Raoul qui suit;

2o Jean, écuyer; il mourut pendant la campagne des Flandres qu'il fit en 1382 et fut enterré à Valenciennes ;

3° Charles de Vassan, « écuier, demeura au village de Vassan, près Coucy-le-Châtel, duquel village et terres tous les Vassan tirent leurs noms. Celui-ci vivait avec grand honneur dans les armes et tenait un grand train (3); »

4° Odoart, écuyer, habite Fontenoy et suit aussi la carrière des armes.

II. Raoul, dit Herpin, seigneur de Fontenoy et d'Osly, servit comme son père pendant les guerres de Flandre et d'Allemagne. Il fut déchargé, comme noble des côtés paternel et maternel, de la taxe du droit de franc-fief, par jugement rendu par de Neelles et Archerel, commissaires des francs-fiefs, le 4 décembre 1403 (4).

Il ne laissa qu'un fils, nommé Pierre.

(1) Il s'agit sans doute de l'expédition désastreuse faite contre le duc de Gueldre en 1388.

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(3) C'est ainsi que s'exprime une généalogie faite par Zacharie de Vassan, seigneur de Puiseux en 1733 (Nouveau d'Hozier, 325.) Remarquons que Chérin ne parle pas de Jean et fait mourir Charles à Valenciennes.

(4) Chérin, 203. Cabinet d'Hozier, 328. Nouveau d'Hozier, Dossiers bleus, 658.

325.

--

III. Pierre, dans certains documents, est qualifié chevalier, vicomte de Soissons (1); si nous en croyons, au contraire, les registres des cautions de la Chambre des Comptes de Paris, il aurait été simplement, en 1423, receveur des aides de Soissons et, suivant le mémoire de la Chambre des Comptes, côté J, il aurait été ordonné dans l'office de collecteur des mains-mortes au bailliage de Vermandois, le 25 mai 1425 (2).

Nous aurons à revenir sur cette question.

Nous avons bien peu de renseignements sur Pierre. Le 15 Juin 1404(3), Pierre de Vassan, écuyer, achète une pièce de terre, sise à Nouvron, moyennant 7110s 4a à Estève Le Masson, demeurant au même lieu.

D'autre part, la généalogie de 1733 (4), dont nous avons déjà parlé, nous apprend que Pierre mourut en 1452, qu'il fut enterré en l'église Saint-Vaast du bourg d'Aisne, et qu'il avait légué à l'Hôtel-Dieu de Soissons une maison avec fonds d'héritage sur lesquels est bâti en partie le dit Hôtel-Dieu, écrit l'auteur de cette généalogie.

Pierre épousa en premières noces Marie d'Aragon (5), qui mourut sans enfant, et en deuxièmes, Marie de Grandvarlet qui aurait été, d'après une

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(1) Dossiers bleus, 658. Nouveau d'Hozier, 325.

(2) Chérin, 203.

(3) Carrés d'Hozier, 623.

(4) Nouveau d'Hozier, 325.

(5) Une note manuscrite, qui se trouve aux Pièces originales 2933, nous parle d'une caution (il n'y a pas de date) donnée par Girard Aragon, demeurant à Berny, et Oudard de Vassan en faveur de Pierre de Vassan, receveur des aides à Soissons.

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