Mémoires sur le règne de Frédéric II, roi de Prusse, écrits par lui-même

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Page 69 - ... qu'ils aiment mieux être gouvernés par un homme que par une femme ; je me promène seul, à pied, dans les rues de Pétersbourg ; si quelqu'un me voulait du mal, il ya longtemps qu'il aurait exécuté son dessein ; mais je fais du bien à tout le monde, et je me confie uniquement à la garde de Dieu ; avec cela je n'ai rien à craindre.
Page 366 - VM me permette de lui exposer nettement l'état de la question de nos affaires actuelles. Il s'agit de savoir si un empereur peut disposer selon sa volonté des fiefs de l'Empire? Si l'on prend l'affirmative , tous ces fiefs deviennent des timariots qui ne sont qu'à vie, et dont le sultan dispose après la mort du possesseur. Or c'est ce qui est contraire aux lois, aux coutumes et aux usages de l'empire romain.
Page 185 - II y avait deux partis à prendre, ou celui de l'arrêter dans le cours de ses immenses conquêtes, ou, ce qui était le plus sage, d'essayer par adresse d'en tirer parti. Le Roi n'avait rien négligé à cet égard; il avait envoyé à Pétersbourg un projet politique, qu'il attribuait à un comte de Lynar...
Page 372 - Si des caufes imprévues donnent lieu à des diverfités d'opinions fur des matières politiques, cela n'altère en rien les fentimens que mon cœur lui a voués. Puis donc que VMI veut que je lui parle avec ma franchife ordinaire fur les matières épineufes qui font maintenant l'objet principal de nos occupations, je fuis prêt à la fatisfaire , à condition toutefois qu'elle aura la même indulgence pour ma fmcérité qu'elle-a bien voulu avoir jusqu'ici.
Page 149 - Ils avaient eu jusqu'alors des avantages sur mer contre les Anglais ; mais , dès que leur attention fut distraite par la guerre de terre ferme , dès que les armées d'Allemagne absorbèrent tous les fonds qu'ils auraient dû employer à augmenter leurs flottes , leur 'marine vint à manquer des choses nécessaires , et les Anglais gagnèrent un ascendant qui les rendit vainqueurs dans les quatre parties du monde. D'ailleurs , les sommes excessives que Louis XV payait en subsides, et celles que...
Page 368 - J'affure à VM que je ne m'expliquerais pas avec mon frère avec plus de franchife que j'ai l'honneur de lui parler. Je la prie de faire fes réflexions fur tout ce que je prends la liberté de lui repréfenter ; car voilà le fait dont il s'agit. La fucceffion d'Anfpach y eft tout à fait étrangère.
Page 380 - ... aux vifs désirs que j'ai de rétablir notre bonne intelligence pour toujours, pour le bien du genre humain, et même de nos familles, étant de Votre Majesté la bonne soeur et cousine MARIE-THÉRÈSE.
Page 397 - L'équité ne permet pas d'attribuer le refus de la susdite proposition au désir d'un agrandissement injuste et dangereux pour les voisins. Le roi a donné des preuves assez convaincantes de son désintéressement dans tout le cours de la négociation précédente, en n'insistant que sur les intérêts de ses alliés, sans chercher aucun avantage particulier.
Page 369 - I .Dans ce moment je viens de recevoir la lettre de VM Je la vois dans une erreur de fait, et qui change entièrement sa longue tirade, mais surtout la question ; cela m'engage donc pour le bien de l'humanité, à la lui éclaircir par cette lettre. Dans tout ce qui s'est fait en Bavière, ce n'est point l'empereur qui agit, mais l'électeur de...
Page 398 - ... manière également préjudiciable. Le second membre de l'alternative proposée par M. de Thugut se réduit à un nouvel arrangement, selon lequel l'impératrice - reine voudrait acquérir la partie de la Bavière et du Haut-Palatinat qui est exprimée dans le second article des susdites propositions. On n'a qu'à comparer avec la carte géographique de Bavière la démarcation énoncée dans cet article, pour voir d'un coup d'oeil combien cette acquisition serait immense et dangereuse pour tout...

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