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était l'effigie de saint Stanislas, émaillée de ses propres couleurs. Cette croix se portait suspendue à un ruban rouge, liseré de blanc; l'étoile était en argent, et au centre de cette étoile, était le chiffre S. A. R. (Stanislaus Augustus rex), entouré de cette devise: Premiando incitat.

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Les Polonais sont généralement bien faits; leur démarche est noble, leur carnation belle, et leurs traits bien proportionnés. Ils ont été long-temps renommés pour leur courage, leur force et leur longévité. Aucune contrée de la terre n'offre une réunion d'hommes plus vigou

(*) Extrait du Portefeuille Politique de Beaufort.

reux et plus sains; ce qu'on attribue avec justice à la température du climat, à la tempérance du peuple et au goût général des Polonais pour tous les exercices du corps. L'usage continuel des bains froids dans les provinces les plus au nord de la Pologne, contribue beaucoup sans doute à donner aux Polonais cette force musculaire par laquelle ils sont remarquables.

La prodigalité et l'intempérance ne sont pas regardées comme des vices dans la noblesse. Amis constans, ennemis cruels et implacables, les nobles Polonais sont francs, affables, libéraux et hospitaliers, polis avec les étrangers et sévères envers leurs inférieurs; vains et magnifiques dans leurs appareils, et d'une délicatesse extrême sur le point d'honneur, ils ne sont point étrangers à la connaissance des belles-lettres, mais rarement ils font des progrès dans les matières de goût et dans les sciences.

Les femmes sont aimables et généralement belles, bien élevées, fidèles et respectueuses envers leurs époux.

Les Polonais saluent en inclinant la tête, et se frappant la poitrine avec une de leurs mains, tandis qu'ils tiennent l'autre étendue vers la terre; mais quand un homme du commun rencontre un de ses supérieurs, il baisse la tête presque jusqu'à terre, portant en même temps la main

derrière la jambe et près du talon de la ne à laquelle il fait le salut.

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Les Polonais se rasent la tête, laissant croître seulement un cercle de cheveux sur le sommet (*). Les hommes de toutes les classes portent généralement des moustaches.

Leur habillement se compose d'une espèce de veste qui descend à la moitié de la jambe; d'une robe qu'ils serrent à la hauteur des reins avec une ceinture et dont les manches sont étroites. Leurs culottes sont très-amples et tiennent à leurs bas. Ils portent des bonnets fourrés. Leurs chemises sont sans collets, et ils n'ont ni cols ni

(*) « Si l'on considère les traits, le regard, les costumes » et tout l'extérieur des Polonais, on trouvera qu'ils ressem» blent plutôt aux peuples asiatiques qu'aux Européens. Leurs » ancêtres ont été indubitablement un peuple tatar. Mas» cow, historien allemand, très-versé dans les antiquités des » nations, remarque que la manière dont les Polonais por» tent leurs cheveux est un des plus anciens indices de leur >> origine. Dès le cinquième siècle, quelques-unes de ces peu» plades, que l'on comprenait sous le nom de Scythes, a» vaient le même costume. Priscus, le rhéteur, qui ac» compagna Maxime, envoyé par Théodose II à la cour » d'Attila, représente un seigneur. Scythe dont la tête était » rasée en forme circulaire, précisément de la même ma» nière que les Polonais observent encore aujourd'hui (ca» pite in rotundum raso)». WILLIAM COXE.

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cravates, Au lieu de souliers, ils se chaussent avec des bottines turques de maroquin jaune, ayant de minces semelles et des talons garnis de fer ou d'acier en forme de demi-cercle. Les habits des paysans, en été, ne consistent qu'en une chemise avec une espèce de caleçon d'une étoffe grossière, sans bas ni souliers, ils ont un bonnet ou un chapeau sur la tête; en' hiver, ils portent des peaux de mouton avec la laine en dedans. Les femmes du peuple se couvrent la tête avec un voile de toile blanche, dessous lequel leurs cheveux sont relevés en deux tresses,

Les vêtemens de la noblesse des deux sexes sont élégans : le sabre est une partie indispensable du costume d'un gentilhomme. En été les grands sont vêtus de soie; en hiver, de peaux de martre, de tigre, de leopard, etc.; ils portent aussi des étoffes de velours, ou autres garnies de fourrures. Quand ils montent à cheval, ils se couvrent d'un manteau court qui est ordinairement garni de fourrures. En général les modes des Polonais sont pittoresques et majestueuses.

Leurs amusemens sont mâles et belliqueux; ils préfèrent la voltige, la danse, l'équitation, l'escrime, la course à cheval, la chasse aux bêtes féroces, à ces plaisirs efféminés qui font les délices de la plupart des peuples de l'Europe.

Ils voyagent ordinairement à cheval : un gen

tilhomme ne ferait pas à pied un trajet de cinq

cents pas.

Ils sont tellement habitués à la fatigue, que souvent ils se couchent sur la terre, par la neige et les plus grands froids, et s'y endorment comme dans un lit.

Les maisons des Polonais n'ont généralement qu'un rez-de-chaussée, leur cuisine est d'un côté, leur écurie d'un autre, et leur appartement d'un troisième ; la porte est au milieu du bâtiment.

Ils couchent dans des lits très-petits, et en önt fort peu: l'étranger à qui ils accordent l'hos pitalité, est souvent obligé de partager celui du maître.

Les nobles riches ont pendant leurs repas des musiciens qui sonnent de la trompette, et jouent de divers instrumens. Ils ont un grand nombre de gentilshommes qui les servent à table avec un profond respect. C'est ainsi que la noblesse pauvre est employée par les grands, qui, d'ailleurs, les traitent avec égard: chacun de ces nobles est servi lui-même par des serfs de son suzerain. Lorsque les Polonais donnent des repas, les invités apportent leur couteau, leur fourchette et leur cuillère. L'usage permet à chaque convive de faire part des mets à celui de ses gens qui le sert, et de les faire boire dans sa coupe. Les

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