hollandaise battit l'amiral suédois, Wrangel, dans le détroit du Sund. Les Suédois, après avoir été repoussés devant Copenhague, furent défaits dans l'île de Fiumen, et demandèrent la paix. Ce fut le coup de la mort pour CharlesGustave; il avait jusque - là été conquérant, et avait contracté l'habitude de donner des lois à ses voisins; l'épuisement de ses ressources ne lui permettait plus de se défendre; il était au moment d'être la proie de ses ennemis, qui lui dictaient des lois à leur tour. Il survecut peu à ses revers: onimpute la maladie dont il mourut, au chagrin que lui causa son humiliation. Il s'était proposé Gustave- Adolphe pour modèle: il avait son courage, mais il eut le malheur de survivre à sa propre gloire. La paix signée à Oliva (*), le 30 mai, 1660, termina la guerre qui avait embrasé le nord, et qui avait failli renverser le trône de Pologne. Ce traité, dans lequel on en rappelait plusieurs, et entr'autres celui de Welau, signé entre la Pologne et la Prusse, portait : « La renonciation de Jean-Casimir à tous ses (*) Oliva est un monastère de Bénédictins, situé à environ deux milles de Dantzick: c'est dans ce monastère, qui donne son nom au traité, que se rassemblèrent les plénipotentiaires des puissances belligérantes. >> droits sur le royaume de Suède et aux biens >> patrimoniaux que ses ancêtres y avaient pos>> sédés. Il se réservait cependant la faculté de › se servir de tous les titres et de tous les moyens >> d'honneur de cette couronne, excepté dans le >> seul cas où il traiterait avec elle, n'étendant >> pas ce droit à ses successeurs, et renonçant » pour eux comme pour lui à toute prétention » sur la Suède (*). >> La cession du roi et de la république de Po >> logne à la Suède, de toute la Livonie située >> au-delà de la Duna, à la réserve des villes de >> Dunenbourg, Rosisen, Ludsen et Marienhu>> sen, et des autres places que les Polonais pos>> sédaient dans la Livonie méridionale, pendant >> les trèves de 1629 et de 1655 (**). » Le même traité portait aussi, «Que les rois >> de Pologne et de Suède pourraient se servir >> également des titres et des marques d'honneur >> de la Livonie (***). <<< L'électeur de Brandebourg, Frédéric-Guil>> laume, reconnaissait son duché de Prusse com (*) Traité d'Oliva, art. v. L (**) Ibid., art. IV. (***) Ibid., art. V. > me un fief de la couronne de Pologne (*). >> La Prusse ducale était déclarée indépen>> dante, mais au défaut d'héritiers mâles dans >> la postérité de Frédéric-Guillaume, la répu>> blique de Pologne devait rentrer dans tous ses >>> droits sur ce duché (**). >> Au lieu des anciens droits de vasselage dus >> par la Prusse à la Pologne, il était fait une al>> liance éternelle entre ces deux puissances. >> Frédéric-Guillaume et ses descendans ne de>> vaient jamais s'allier avec les ennemis de la >>> Pologne, ni leur fournir aucune munition de >> guerre ou de bouche, ni leur accorder le pas>> sage sur leurs terres. En cas de guerre défini>> tive de la Pologne contre une puissance quel>> conque, le duc de Prusse devait fournir quinze >> cents hommes d'infanterie et cinq cents cava>> liers, dont la république devait payer la solde >> du moment de l'entrée de ces troupes sur >> ses terres (***). >> Les troupes polonaises devaient avoir en >> tout temps un libre passage en Prusse, et cel (*) Traité d'Oliva, art. xxv. (**) Traité de Welau, art. V et VI, rappelés et confir més dans le traité d'Oliva. (***) Ibid., art. IX, XI et XII, idem. >> les du duc de Prusse devaient également avoir >> un libre passage sur les terres de la républi>> que de Pologne (*). >> La république de Pologne s'engageait à >> payer à l'électeur de Brandebourg, duc de >> Prusse, une somme de trois cent mille rix>> dallers, et de lui laisser la ville d'Elbing, com> me gage jusqu'à l'entier paiement de cette >> somme (**). >> Le roi de Pologne s'engageait à tolérer les >> protestans dans ses états (***). » La Russie ne fut pas comprise dans ce traité, Elle resta en état de guerre contre la Suède et la Pologne (****). Aussitôt que les Polonais cessèrent de craindre les armes des Suédois, ils pensèrent à se : (*) Traité de Welau, art. XIV et XV, rappelés et confirmés dans le traité d'Oliva. (**) Ibid., art. XVIII, idem. La ville d'Elbing n'ayant point été remise au pouvoir de l'électeur, et ses trois cent mille rixdallers ne lui ayant point été payées, il surprit cette ville le 11 novembre 1698, et s'en empara. (***) Traité de Welau, art. XXVIII, rappelé et confirmé dans le traité d'Oliva. (****) La paix entre ces deux puissances ne fut conclue que le 25 avril 1686, époque à laquelle elles s'allièrent contre les Turcs. venger des injures qu'ils avaient reçues du tzar. Czarneski et Sapieha taillèrent en pièces un corps de vingt-six mille hommes d'entr'eux, près de Polanski. Dix mille périrent également dans les plaines de Glembokia. Casimir assiégeait Wilna en personne : la ville fut aisément prise; mais le château soutint un long siége (*). '.. 7 L'ennemi fut chassé de toutes parts hors de la Pologne, et ce malheureux pays aurait pu jouir enfin du repos que ses longs malheurs lui rendaient nécessaire, si la versalité du monarque et la turbulence de la noblesse n'eussent bientôt après livré à la guerre civile un royaume qui venait d'être déchiré par ses voisins. Lorsque Jean-Casimir avait quitté l'état ecclésiastique pour monter sur le trône, il avait épousé la femme de son frère, Louise-Marie de (*) Le commandant de la ville eut quelque soupçon qu'un prêtre polonais le trahissait: il le fit mettre dans un mortier, et fit lancer cette affreuse bombe sur les assiégeans. Cette cruauté et nombre d'autres qu'il exerça pendant le siége, firent résoudre les officiers de la garnison à livrer ce cruel entre les mains des Polonais. Ceux-ci le condamnèrent à être exécuté par le bourreau : il ne s'en trouva point dans l'armée. Son cuisinier s'offrit, et lui trancha la tête. Quel maître! quel serviteur! (Fastes de la Pologne.) |