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avait été aboli après sa chute; rétabli plus tard par SantaAnna et définitivement supprimé après la fuite du dictateur. Il pouvait, j'en conviens, être encore une fois rétabli par les acteurs qui se préparaient à entrer en scène sous le souffle de l'Intervention il y avait même gros à parier qu'il le serait; mais enfin il ne l'était point encore, et je me demande, dans la candeur de mon âme, au nom de qui et pourquoi ces deux personnages ont pu accepter cette décoration des mains de leurs préposés.

Heureusement que l'article XXXII des statuts de l'Ordre nous est venu en aide.

A l'effet, dit cet article, de soutenir les chevaliers nécessiteux, il sera établi un certain nombre de Croix auxquelles seront attachées les pensions suivantes :

Trois Grands Croix donnant droit chacune à une pension de deux mille piastres.

Quatre Croix de Grands Officiers à quinze cents piastres chacune. Six de Commandeurs à mille piastres;

Huit de Chevaliers à cinq cents piastres.

--

Deux mille piastres, 10,000 fr., c'est bon à recevoir; et comme il y a toujours, si nous en croyons les dévots, quelque compensation avec le ciel, il ne faut pas trop nous étonner s'il y en a parfois avec les puissances plus ou moins légitimes de la petite planète où nous vivons.

Je ne dis pas pour cela que le général en chef de l'armée et le ministre du gouvernement impérial aient été couchés l'un et l'autre sur la liste des chevaliers nécessiteux soutenus par l'ordre de Guadalupe aux termes de l'article XXXII de ses statuts; je répète seulement que 10,000 francs sont toujours bons à recevoir et que si, par hasard, on les leur a offerts, ils ne les auront certainement pas refusés.

III

Les décrets de M. Forey sont acceptés par le triumvirat.

Par un décret en date du 29 juin 1863, le général Almonte, en compagnie du général Salas et de l'évêque

Ormeachea, substitut de l'archevêque Labastida, avaient désigné par un motu proprio, mais sur la présentation de ce qu'ils appelaient leur conseil de gouvernement, 243 individus chargés de représenter dans la farce dont on préparait alors les tréteaux, qui, les habitants du district de Mexico; qui, ceux de l'État de San-Luis où se trouvait alors M. Juarez; qui, celui de Chihuahua, où l'on ne se doutait même pas de la prise de possession de la capitale par les réactionnaires, venus en croupe ou dans les fourgons de l'armée française.

Ces 215 individus, transformés plus tard, je ne sais comment, en 231, pouvaient bien, dans leur for intérieur, faire des vœux pour le succès de la cause commune, mais ils avaient assisté à tant de changements, ils avaient vu si souvent leurs propres amis portés d'abord, puis remportés par le flux et le reflux de la même révolution, qu'ils avaient peur de se compromettre. Cette peur, pourquoi ne pas le dire? avait pénétré jusque dans les hautes sphères de la réaction, et pour rassurer tout ce monde, il serait peut-être plus juste de dire ce troupeau, on jugea prudent de tout abriter, le passé, le présent et l'avenir de ce qui se tramait dans l'ombre, sous la protection des baïonnettes du général Forey. En conséquence, les bons habitants de la capitale purent lire, le 1er juillet, le décret suivant affiché sur les murs de leur ville.

« Mexico, le 1er juillet 1863.

» Le pouvoir suprême exécutif provisoire de la nation fait savoir aux habitants que,

» En vertu des hautes facultés dont il se trouve investi, et pour faire cesser tous les doutes que pourraient faire naître les actes officiels de l'Intervention, aujourd'hui que S. E. M. le général en chef de l'armée franco-mexicaine lui a remis le commandement, il a jugé convenable de décréter ce qui suit :

» ART. 1er. On considère comme dispositions du gouvernement mexicain tous les actes expédiés par S. E. M. le général en chef de l'armée franco-mexicaine, jusqu'au 25 juin 1863, jour où s'est installé le pouvoir suprême exécutif provisoire de la nation.

» ART. 2. En conséquence, les tribunaux et les fonctionnaires publics continueront à exécuter et à faire exécuter toutes les dispositions indiquées soit dans leur texte, soit dans leur forme.

» ART. 3. Les sous-secrétaires d'État, chargés des différents ministères, veilleront, chacun en ce qui le concerne, à l'exécution du présent décret.

» Pour cela, il ordonne qu'il s'imprime, qu'il soit publié, qu'il circule, et qu'on lui donne toute l'extension convenable.

» Fait au palais du Pouvoir Suprême de la Nation, le 1er juillet 1863.

JUAN ALMONTE, J. MARIANO SALAS, JUAN B. ORMEACHEA.

IV

Transportation en France des officiers mexicains prisonniers.

L'Eco del Comercio, journal de Veracruz, publia la liste nominative de tous les généraux, officiers supérieurs, capitaines, lieutenants et sous-lieutenants, faits prisonniers par l'armée française et transportés en France le 9 juillet 1863, pour ne pas avoir voulu prêter serment au nouvel ordre de choses que se préparait à établir le général Forey. Cette liste comprenait :

Total. .

43 généraux.

44 aide-de-camps.
23 colonels.

24 lieutenants colonels.

50 chefs de bataillon ou d'escadron.

133 capitaines.

143 lieutenants.

143 sous-lieutenants.

543

Pourtant, je ne sache pas qu'en 1814 et 1815 les cosaques aient transporté en Sibérie les débris de la Loire et de Waterloo.

V

Adhésions à l'empire jusqu'au 8 août.

L'assemblée des prétendus notables avait chargé une commission, prise dans son propre sein, d'aller à Miramar

offrir en son nom la couronne du Mexique à l'archiduc Maximilien.

Cette commission était composée de la manière suivante : MM. Guttierrez de Estrada, président.

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Avant son départ de Mexico, on jugea convenable de la munir d'actes qui devaient faire foi de sa mission. En conséquence M. J. M. Arroyo, se disant sous-secrétaire d'État au département des affaires étrangères, adressa la note ci dessous à son collègue de l'intérieur :

PALAIS DE LA RÉGENCE DE L'EMPIRE.

<< Mexico, 7 août 1863.

>> La commission nommée pour aller présenter à l'Empereur élu tous les actes au moyen desquels l'Intervention française et la monarchie ont été acceptées, devant emporter ces actes avec elle, vous aurez, par ordre de la Régence, à remettre aujourd'hui même à ce ministère tous les actes dont il s'agit, en les accompagnant d'une table, afin qu'ils puissent être présentés à qui de droit en temps opportun.

» Le S. Secrétaire d'État au département

des affaires étrangères,

» J.-M. ARROYO.

» A M. le S. Secrétaire d'État au département de l'intérieur. »

Le même jour, cet employé envoya l'état dont il s'agit et dont voici le relevé par ordre de dates.

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