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maintenant en situation de conclure avec moi un arrangement qui donnerait à l'Angleterre des garanties positives pour l'exécution des engagements du Mexique avec elle (1).

>> Comme cette ouverture m'était faite après l'arrivée de la malle du mois dernier qui m'apportait des journaux anglais dans lesquels il était annoncé positivement qu'il allait être formé une Convention par laquelle les trois puissances s'engageraient à une intervention collective au Mexique, je ne pouvais naturellement profiter d'une offre que, en d'autres circonstances, j'aurais été heureux d'accepter. >> Tout dépend donc de la manière dont les choses seront d'abord traitées ici. Si l'intervention est bien reçue, elle sera pour le pays un bienfait; mais, d'un autre côté, des mesures violentes, au début, perdraient tout, et nous engageraient dans une entreprise dont on ne peut exagérer les difficultés.

>> Heureusement que les commandants espagnols tant de l'armée de terre que de celle de mer, paraissent être des hommes de prudence, de tact et de modération (2), et jusqu'à présent ils ont montré un esprit de justice et de conciliation qui parle hautement en leur faveur.

>> Dans une longue conversation que j'ai eue, avant-hier, avec l'amiral Rubalcaba, il a exprimé son opinion à ce sujet, dans des termes complétement identiques à ceux dont je me suis servi pour donner la mienne.

» Je suis, etc...

» Signé : CH. WYKE. »

Les difficultés inhérentes à l'établissement d'une monarchie dans un pays comme le Mexique, et plus que tout cela peut-être, l'attitude pleine de réserve, pour ne pas dire de

(1) Le but de M. Doblado était de dissoudre la coalition en traitant, s'il le pouvait, avec la France et l'Angleterre, afin de laisser l'Espagne dans l'isolement. On ignorait alors la mission du général Lorencez, et les instructions positives que sir Charles devait recevoir de Londres par le steamer du 2 février. (Voir la dépêche ci-dessus du 27 janvier.

(2) Ceci ne s'accorde ni avec la dépêche du comte Russell adressée à sir John Crampton, dans laquelle il est fait allusion au ton de la proclamation adressée aux habitants de Veracruz, au nom du gouvernement espagnol, ni avec les actes du général Prim qui devait, quelques jours après, destituer le général Gasset de son commandement et le renvoyer à la Havane.

froideur, de l'Angleterre, laissaient donc espérer encore que les choses n'étant pas poussées à la dernière extrémité, on pourrait assez facilement s'entendre sur les termes d'un arrangement avantageux pour tout le monde, quand cette espérance s'évanouit tout à coup sous le souffle des véritables passions qui avaient préparé et amené l'inter

vention.

XII

Arrivée de l'expédition à Veracruz.

Manifeste des commissaires alliés : comparaison de ce manifeste avec celui du duc de Brunswick.

L'expédition combinée de France et d'Angleterre, partie d'Europe, pendant la deuxième quinzaine du mois de novembre 1861, arriva devant Vercaruz, le 7 janvier 1862, et l'on s'occupa immédiatement du débarquement des troupes qu'elle avait à bord.

L'armée entière, grâce à ces renforts, se composait de près de 10,000 hommes, en y comprenant les états-majors et se divisait ainsi qu'il suit :

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Enfin, si nous en croyons la chronique de l'armée expéditionnaire, seul journal que nous puissions consulter à cet égard, le contingent français devait lui-même se subdiviser de la manière suivante :

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Le général Prim, commissaire espagnol et commandant en chef des forces réunies des trois puissances, arriva le lendemain, 8, et deux jours après, c'est-à-dire le 10, les commissaires publièrent un manifeste, préparé à l'avance

par le général espagnol, pour être adressé à la nation mexi

caine.

Ce manifeste, selon moi, avait un grand tort, celui de reproduire presque mot à mot, contre les Mexicains, les reproches inventés en 1792, contre la France, par le duc de Brunswick, fondé de pouvoirs de la contre révolution.

Ce n'est pas que je prétende leur en faire un crime, loin de là. Je désire seulement établir, une fois de plus, comment les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, les commissaires alliés se sont trouvés fatalement engagés dans une voie tracée par leurs devanciers, et de laquelle ils n'ont pu s'écarter ni à droite, ni à gauche.

Pour cela, je vais d'abord présenter le texte du manifeste dirigé à la nation mexicaine par les commissaires alliés, et je mettrai en regard les articles correspondants du manifeste du duc de Brunswick et de la déclaration du roi de Prusse, portant, celle-ci la date du 26 juin et celui-là celle du 27 juillet 1792. De cette manière, les lecteurs pourront eux-mêmes prononcer sur la similitude qui existe entre ces trois documents.

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et contre son auguste famille des attentats et des violences qui se sont encore perpétués et renouvelés de jour en jour, ceux qui ont usurpé les rênes de l'administration ont enfin comblé la mesure en faisant déclarer une guerre injuste à l'Empereur, et en attaquant ses provinces des Pays-Bas. Quelques-unes des possessions de l'empire germanique ont été enveloppées dans cette oppression, et plusieurs autres n'ont échappé au même danger qu'en cédant aux menaces impérieuses du parti dominant et de ses émissaires.

» S. M. le roi de Prusse, unie avec S. M. impériale par les liens d'une alliance étroite et défensive, et membre prépondérant elle-même du corps germanique, n'a donc pu se dispenser de marcher au secours de son allié, et c'est sous ce double rapport qu'elle prend la défense de ce monarque et de l'Allemagne. »

Déclaration du roi de Prusse.

<< Non contents d'avoir viole ouvertement, par la suppression des droits et possessions des princes allemands en Alsace et en Lorraine, les traités qui lient la France à l'Empire Germanique; d'avoir donné cours à des principes subversifs de toute subordination sociale, et par là même du repos et de la félicité des nations, et cherché à répandre dans d'autres pays, par la propagation de ces principes les ger

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