Charlotte de Corday: essai historique, offrant enfin des détails authentiques sur la personne et l'attentat de cette héroine

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Librairie Historique de la Révolution, 1838 - France - 188 pages
 

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Page 117 - Ce calme imperturbable et cette entière abnégation de soi-même, qui n'annoncent aucun remords, et, pour ainsi dire, en présence de la mort même, ce calme et cette abnégation, sublimes sous un rapport, ne sont pas dans la nature. Ils ne peuvent s'expliquer que par l'exaltation du fanatisme politique qui lui a mis le poignard à la main. Et c'est à vous, citoyens jurés, à juger de quel poids doit être cette considération morale dans la balance de la justice.
Page 153 - Quoi! tandis que partout, ou sincères, ou feintes, Des lâches, des pervers, les larmes et les plaintes Consacrent leur Marat parmi les Immortels, Et que , prêtre orgueilleux de cette idole vile, Des fanges du Parnasse un impudent reptile Vomit un hymne infâme au pied de ses autels 1 ; La vérité se tait!
Page 154 - Son œil mourant t'a vue , en ta superbe joie , Féliciter ton bras et contempler ta proie. Ton regard lui disait : « Va, tyran furieux, Va, cours frayer la route aux tyrans tes complices. Te baigner dans le sang fut tes seules délices, Baigne-toi dans le tien et reconnais des dieux.
Page 115 - L'accusée avoue avec sang-froid l'horrible attentat « qu'elle a commis; elle en avoue avec sang-froid la « longue préméditation; elle en avoue les circonstances « les plus affreuses : en un mot, elle avoue tout, et ne « cherche pas même à se justifier. Voilà, citoyens jurés,
Page 125 - J'espère que vous ne serez point tourmenté; en tous cas, je crois que vous auriez, des défenseurs à Caen. J'ai pris pour défenseur Gustave Doulcet. Un tel attentat ne permet nulle défense; c'est pour la forme. Adieu, mon cher papa, je vous prie de m'oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort; la cause en est belle. J'embrasse ma sœur, que j'aime de tout mon cœur, ainsi que tous mes parents; n'oubliez pas ce vers de Corneille : Le crime fait la honte et non pas l'échafaud.
Page 83 - Citoyen , j'arrive de Caen. Votre amour pour la patrie me fait présumer que vous connaîtrez avec plaisir les malheureux événements de cette partie de la République. Je me présenterai chez vous vers une heure. Ayez la bonté de me recevoir et de m'accorder un moment d'entretien ; je vous mettrai à même de rendre un grand service à la France.
Page 155 - Un scélérat de moins rampe dans cette fange. La Vertu t'applaudit ; de sa mâle louange Entends, belle héroïne, entends l'auguste voix. O Vertu ! le poignard , seul espoir de la terre , Est ton arme sacrée , alors que le tonnerre Laisse régner le crime et te vend à ses lois.
Page 153 - Non, non, je ne veux point t'honorer en silence, Toi qui crus par ta mort ressusciter la France Et dévouas tes jours à punir des forfaits. Le glaive arma ton bras, fille grande et sublime, Pour faire honte aux dieux, pour réparer leur crime, Quand d'un homme à ce monstre ils donnèrent les traits.
Page 55 - Remerciez de leur attention pour moi les personnes qui vous ont envoyé ; mais je n'ai pas besoin de votre ministère.
Page 35 - Comme j'étais vraiment de sang-froid, je souffris des cris de quelques femmes ; mais qui sauve la Patrie ne s'aperçoit point de ce qu'il en coûte. Puisse la Paix s'établir aussitôt que je la désire ; voilà un grand préliminaire, sans cela, nous ne l'aurions jamais eue.

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