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AVERTISSEMENT

SUR

CETTE SECONDE ÉDITION.

Ce que je prévoyais est arrivé : la colère du pouvoir m'a forcé de comparaître devant les tribunaux; mais les juges du pays ont condamné mon accusateur. Cependant, mon but ayant été d'être utile en éclairant la masse du peuple, ma tâche n'est point encore accomplie : il me reste à donner à mon ouvrage la plus grande publicité.

J'en fait donc une seconde édition à 10, 000 exemplaires, au plus bas prix possible, afin que les citoyens les plus pauvres puissent en faire l'acquisition.

Quelque intéressante que puisse être pour ceux qui veulent étudier les discussions législatives la partie des anciens §§ 41, 42 et 43, contenant les débats parlementaires sur l'Italie, la Pologne et la Belgique, ces débats ont trop peu d'intérêt pour la masse des lecteurs, et ralentissent trop la marche du récit historique je les retranche.

Mais je les remplace par la curieuse conversation de Louis-Philippe avec MM. Laffite, Odilon Barrot et Arago, le 6 juin; par un supplément contenant les

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faits survenus depuis le 11 octobre 1832 jusqu'en mai 1833, et par une notice sur mon procès.

J'indiquerai, d'ailleurs, par des astérisques les passages que le ministère publie a particulièrement incriminés.

Paris 31 mai 1833.

AUX ÉLECTEURS

2 ARRONDISSEMENT DE DIJON

(CÔTE-D'OR).

Mes chers commettans,

Dans ma première lettre publiée en octobre 1831, après avoir indiqué rapidement quelles auraient dû être les conséquences de la révolution de Juillet, j'ai montrẻ comment une camarilla, inspirée par Talleyrand, a escamoté cette révolution pour y substituer frauduleusement une quasi-restauration avec tous les principes de politique intérieure et extérieure de la restauration elle-même ; j'ai fait voir que cette quasi-restauration, appuyée sur la sainte-alliance et sur un système de quasi-légitimité, d'aristocratie, de répulsion des patriotes, de ménagement pour les carlistes, de calomnies et de violences, était la véritable cause des émeutes, de la misère, du mécontentement général, de tout le sang répandu: enfin, j'ai exprimé la conviction que ce funeste système nous précipiterait dans la guerre civile et la guerre étrangère.

J'ai fait plus: cédant aux cris de ma conscience, j'ai dénoncé les usurpations, les tromperies et les trahisons du gouvernement.

Nous n'avons vu que trop de ces sinistres prévisions déjà réalisées, et la réalisation des autres n'est malhetreusement que trop certaine et trop menaçante.

Cependant, rien ne peut arrêter la marche du minis tére ni même ses chants de triomphe : entraîner par la fatalité qui pricipitait les Villèle et les Polignac, i

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