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Conftitutiones diplomate Regio confirmatas abfque ullâ infractione, fequiore interpretatione vel imminutione, ita ut quidquid hactenus vel via facti, vel alio quocunque modo in contrarium actum vel tentatum fuerit, abfque ullâ morâ, bonâ fide, ad normam citatorum articulorum ac approbatarum Conftitutionum redigatur ac corrigatur, nec prædicti ftatus in plenario eorumdem ufu & exercitio amplius unquam ullo prætextu a quopiam turbentur vel moleftentur, ac proinde articulie25. & 26. anni 1681. ut & 21. an ni 1687. in quantum articulis legibus & diplomatibus præcedentium temporum quoquo modo contrarii reperiuntur, correcti, novis Regni Conftitutionibus inferantur.

His autem humillimis fubditorum fuorum defideriis quæ & legibus adeo confentanea funt, Cæfaream Majeftatem fumma etiam cum fuâ Utilitate affenfu ram, inde quidem eo certius colligi poteft, quo manifeftius conftat fubditos ad imperata facienda promptos, ad patriam tuendam ftrenuos, ad fidem & obfequium inviolatè præftandum promos, ad excolenda Commercia alacres reddi, ubi illis

per

per benignam Principis Clementiam, ita fuis Juribus uti conceditur ut officiis bonorum Civium propria etiam commoda connexa deprehendant, & quo ipfis bene fit, patriæ quoque effe debere fentiant: Illud autem, ut fiat omnino neceffarium eft, ut jura ipfis, & priftina privilegia farta tecta-fint, ea præprimis quæ fidem erga Deum tangunt.

Hoc quidem unicum eft (homini autem Chriftiano omnibus malis gravius) quod conqueruntur & quod deplorant dicti fubditi, fcilicet, liberum Religionis exercicium turbatum, accifum, & tantum non pe nitus interclufum, & cui malo medelam a Deo, & Cæfareâ Majeftate fubmiffiffimis votis petunt, in cæteris omnibus Fidem erga Cæfaream Majeftatem vitâ ipfa & fortunis chariorem femper habituri.

Et cum infuper conftet Evangelicos in Hungaria quinquies & in Tranfylvania adhuc majori numero Romano-Catholicis plures effe, Cæfareæ Majeftati non minus quam fibi ipfis fpondere non dubitant antedicti Principes & ftatus Cæfaream Majeftatem ex reftitutâ clementer fupradictâ Religionis Libertate, eam confecuturam effe, quam Cæfarum Primus, dando,

fub

fublevando, ignofcendo, gloriam adeptus eft, habituram infuper Regnum & Principatum florentiffimum, nullis unquam hoftilibus five illecebris pellicien dum, five armis concutiendum, pectora Civium nominis Chriftiani hoftes propugnaculum: atque ipfis infuper amiciffimis Cæfareæ Majeftatis Federatis (opera ipforum graviffimis, atque Cæfareæ Majeftati utiliffimis de caufis fufceptâ feliciter fuccedente) nova dabitur occafio tam Cęfareę Majeftati quam fibi ipfis gratulandi, novum porro incitamentum ad ea omnia fummo ftudio promovenda, quæ Cæfareæ Majeftati grata & accepta effe queant.

Mémoire au fujet des Eglifes Réformées de France, préfenté à leurs Excellences les Seigneurs Plénipotentiaires des Princes & Etats Proteftants, envoiez aux Conférences tenues pour parvenir à la Paix.

LE zéle que tous les Princes & les Etats Proteftans ont fait poroître en tout tems pour la Religion, & l'interêt qu'ils ont pris à la confolation de ceux qui ont été perfécutez pour la Verité, a fur tout éclaté dans la maniére dont la difperfion &

la

la ruïne des Eglifes Réformées de France les a touchez; dans la charité qu'ils ont exercée envers ceux que la tempête a jettez dans les Païs de leur obéiffance; & dans les Instructions qu'ils ont données à leurs Miniftres, dans toutes les négocia tions où l'on eft entré avec la France depuis la revocation de l'Edit de Nantes, les chargeant de prendre tout le foin poffible de ce qui pourroit procurer quelque soulagement à ces Eglifes défolées.

C'eft ce qui encourage à préfent ceux qui ont travaillé jufqu'ici aux affaires de cette nature; & leur infpire la réfolution de s'adreffer aux Plénipotentiaires defdits Princes & des Etats nommez pour les Conférences où on traite aujourd'hui de la Paix entre les Alliez & la France: & de les fupplier de vouloir bien faire attention au Mémoire qu'ils leur préfentent, pour y voir quels font les maux aufquels il eft néceffaire de remedier, s'il eft poffible: & quels remedes il feroit à propos d'y apPorter, pour en délivrer ceux qui les fouffrent.

Ce Mémoire ne fera point chargé de raifons & de motifs pour perfuader les Souverains & les Seigneurs leurs Mini

ftres,

ftres, & leur infpirer de l'affection & de l'ar deur dans une affaire fi intereffante. On fait que rien ne leur manque de ce côté-là; & on leur remettra feulement en abregé deux chofés devant les yeux, comme dignes de de leurs fages reflexions.

La premiére eft l'état digne de compaffion des Eglifes de France en général, & de

toutes les familles en détail dont elles ont été autrefois composées.

Plus de fept cens Eglifes, entre lefquelles il y en avoit qui comptoient plus de dix mille Communians, ont été détruites l'une après l'autre, par trente ans de chicanes & en fin éteintes par la revocation de l'Edit le plus folemnel qui ait jamais été publié; & qui portoit lui-même la promeffe & l'affûrance d'être perpetuel & irrevocable.

Par cette revocation plus d'un million de perfonnes non feulement ont été privées de tout exercice de Religion; d'inftruction dans leur enfance, de confeil dans les em. barras qu'on leur fufcite, de confolation dans leurs maladies: mais la plûpart ont été contraintes de promettre, par leurs figna. tures, d'adherer au culte & aux erreurs de l'Eglife Romaine ; les autres ont abandonné le Royaume, ou en ont été chaffez, &

n'ont

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