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noye de Milan fait cent foixante douze
mille cent & dix écus ou pieces de huit
reales ainfi qu'il a été dit dans le calcul
de ce qui étoit dû
pour Sabionette.
Total de ce qui eft dû à Monfieur le
Duc de Saint Pierre & dont il deman-
de le remboursement.

Du chef du préfent Mémoire. 1721 10 écus
Du chef du Mémoire pour

Sabionette.

587065 écus

759175

Ces deux fommes jointes ensemble font fept cens cinquante neuf mille cent foi1 xante & quinze écus tels que cy-deffus, dont quatre font la Piftolle d'or d'Efpa

gne.
Mémoire Contenant les fortes & fo-
·lides raifons du jeune Duc Fran-
çois Pico de la Mirandole encore
Mineur, préfenté au Congrès
d'Utrecht, par Monfieur de Du-
liofo fon Miniftre, pour l'entier re-
tablissement de S. A. S. dans fes
Etats, & dans fon Patrimoine.

S'il y a aucun Prince, ou Sei-
gneur particulier qui mérite

l'at

l'attention & la protection de tous les Miniftres des Puiffances de l'Europe affemblez à Utrecht, & dont le trifte & malheureux état foit propre à réveiller Péquité & à exciter toute la pitié & la compaffion de leurs Excellences, c'est affûrement le jeune Duc François Pico de la Mirandole, reduit depuis fix ans à une honteufe mendicité, parce que le Confeil Aulique Imperial, qui n'a pas apparemment trop approfondi toute la conduite de ce jeune Duc, qui eft fans doute irré-, prochable, l'a entiérement dépoüillé de tous fes biens Féo daux & Allodiaux par une fen tence précipitée, dont ce Duca tout lieu d'efpérer, & de fe promettre même la caffation, de la feule juftice de Sa Majefté Imperiale, qui ne manquera pas, équitable & religieufe comme Elle eft, de rétablir ce Prince, dès qu'Elle fera informée qu'il n'a rien fait volontairement contre fon fervi

ce.

La

La fimple expofition que l'on va faire ici dans la plus exacte vérité de tout ce qui s'eft paffé à l'égard de ce jeune Prince (ce que l'on peut très-aifément prouver dans toutes les regles du Droit), de ce qu'il a fait, & de la maniére dure dont on l'a traité, convaincra d'abord tous les Miniftres affemblez au Congrès, que l'on a furpris la Religion & la Justice de l'Empereur, pour peu qu'ils ayent, comme on les fupplie très-humblement & très-inftamment, la patience & la charité de lire cette fupplique qu'on leur préfente, avec une parfaite confiance dans leurs lumiéres & dans leur juftice.

Les Troupes des deux Couronnes, qui dès le commencement de cette Guerre occupoient 'le Mantoüan, fe faifirent de la Mirandole, qui étoit alors gouvernée par la Princeffe Brigitte Pico, établie Tutrice du jeune Duc par le Teftament de feu fon Grand Pere; & cette Princeffe

par

par un effet de fon zêle & invioİable attachement pour l'Empereur & l'Empire, trouva le moyen d'y introduire par ftratagéme les Troupes Imperiales, quoique Mr. le Prince Eugene de Savoye ne fut pas trop encore en état, ni à portée d'y en pouvoir envoyer: Mais les Troupes Françoifes & Efpagnoles qui prévalu rent fur elles en nombre dans l'année 1704. brûlerent d'abord, pour le vanger de ladite Prince fe, le Marquifat de la Concorde & le magnifique Palais qui y étoit, menaçant de faire la même exe cution dans tout le Duché de la Mirandole, parce que les Imperiaux que leur foibleffe avoit contraints de fe retirer, n'avoient laiflé dans la Mirandole qu'une Garnifon d'environ 600, hommes, & tous le Païs à la difcretion des Ennemis. Quel parti lejeune Duc pouvoit-il, & devoit il prendre dans de fi facheufes & fi embaraffantes conjonctures? Que n'avoit-il pas à craindre de

la

la part de François, qui naturellement devoient fe venger de la Princeffe fa Tante,

Ceux qui avoient le plus preffant interêt d'empêcher la ruïne totale de ce Duché, & qui représenterent vivement au jeune Duc l'état pitoyable où il alloit être reduit, lui perfuadérent qu'il n'y avoit point d'autre moyen de prévenir de 'tels malheurs que d'aller trouver les Généraux 'de l'Armée des deux Couronnes dans leur Camp, de fe rendre auprès d'eux comme l'ôtage de fes fujets, & d'être ainfi leur Sauvegarde, Car quel parti prendre? Ils étoient tous triftes & facheux; il fallolt opter fur le champ; ne devoit-il pas choifir le moins pernicieux (1)? Force () Grodonc par les l'armes de fes fujets, tius Lib.3. il fut obligé de faire une

Tom: III.

A a

c. 23. §. 5.

espece n. 2. ibi

d'ac- fciendum eft ea pacta

quæ malum majus aut certius evitant magis utilia quàm damnofa etiam Publico cenferi debere, quia minus malum induit rationem boni. Idem Grotius Lib. 2. c. 23. §. 2. n. 2. Ubi alicui omninò alterutrum eft faciendum, & de utroque an æquum fit dubitatur, tunc licebitid eligere quod minùs iniquum ei videtur, femper enim ubi electio evadi non poteft minus malum induit rationem boni,

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