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Aile du Nord. 9. SACRE DE PEPIN LE BREF (28 juillet 754).

Pavillon du Roi. 1er étage.

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Par M. Paul DELAROCHE en . . . .

10. SACRE DE PEPIN LE BREF (28 juillet 754).

Par M. François DUBOIS en 1837.

Pepin le Bref, fils de Charles Martel, avait mis fin à ce simulacre de royauté que conservaient encore les Mérovingiens. Dans l'assemblée de Soissons, en 750, les Francs avaient prononcé la déposition de Childéric III, le dernier des descendants de Clovis, et élevé Pepin sur le pavois. L'assentiment du pape Zacharie avait autorisé ce grand changement; mais Pepin voulait plus encore. Déjà sacré par l'archevêque de Mayence (saint Boniface), il voulait l'être une seconde fois des mains du pontife de Rome, pour donner à son pouvoir usurpé une nouvelle et plus importante consécration. Les circonstances le servirent au gré de ses vœux. Le pape Étienne II vint en France lui demander un refuge et des secours. Il fuyait devant le roi des Lombards, Astolphe, qui, non content d'avoir envahi l'exarchat de Ravenne et la Pentapole, menaçait Rome elle-même. «Étienne, selon « les paroles d'Eginhard, après avoir reçu du roi la promesse « qu'il défendroit l'église romaine, le consacra par l'onction «sacrée comme revêtu de la dignité royale, ainsi que ses «fils Charles et Carloman. >>

Pepin acquitta facilement sa promesse, et passa les Alpes pour forcer Astolphe de rendre ce qu'il avait enlevé à l'Église romaine. Ainsi commença cette alliance des princes carlovingiens avec le siége de Rome, qui fut plus tard un des grands ressorts de la politique de Charlemagne.

11. CHAMP DE MAI (août 767 ).

PEPIN LE BREF PROPOSE AUX FRANCS LES MOYENS D'ACHE-
VER LA GUERRE CONTRE WAIFer, duc d'aquITAINE.

Par M. Jean ALAUX en 1837.

Dans le cours du vir siècle, au milieu de la triste décadence de la royauté mérovingienne, l'ancien usage des assemblées du champ de mars semble suspendu. Ce n'est qu'après la bataille de Testry, lorsque Pepin d'Héristal, à la tête des Francs Austrasiens, eut ramené dans la Gaule occidentale le triomphe des armes et des mœurs germa

niques, que l'on voit reparaître la convocation annuelle des assemblées nationales. Ces assemblées, sous les rois de la seconde race, ont été appelées dans nos histoires du nom de champs de mai.

« L'an 767, au mois d'août, Pepin le Bref, dit Éginhard, a tint cette assemblée, selon la coutume franque, dans la ville a de Bourges.» Bourges était rapprochée de la frontière d'Aquitaine, où Pepin faisait alors au duc Waifer et à ses peuples une guerre d'extermination. On traita des moyens d'achever cette guerre, qui en effet fut terminée l'année suivante, après huit sanglantes campagnes.

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Par Eugène ROGER en 1837. Didier, roi des Lombards, avait renouvelé contre le siége de Rome les tentatives hostiles d'Astolphe, son prédécesseur. Le pape Adrien Ier, à l'exemple d'Étienne, invoqua dans sa détresse l'assistance du roi des Francs. Ayant rassemblé son armée à Genève, Charlemagne marcha vers l'Italie, et y entra par le mont Cenis, dans l'automne de 773. Éginhard parle « des immenses difficultés que les a Francs trouvèrent à passer les Alpes, et des pénibles tra«vaux qu'il leur fallut supporter pour franchir ces sommets a de monts inaccessibles, ces rocs qui s'élancent vers le ciel « et ces rudes masses de pierre. >>

14. CHARLEMAGNE COURONNÉ ROI D'ITALIE (774).

Par M. JACQUAND en 1837.

Dès que Charlemagne eut forcé les Cluses, ou défilés de montagnes que les Lombards avaient fortifiés, Didier, saisi d'effroi, prit la fuite et alla s'enfermer dans Pavie, sa capitale. Il y soutint un siége de plusieurs mois, et fut enfin contraint de se remettre aux mains du vainqueur, qui l'envoya finir ses jours dans un monastère.

Charlemagne succéda aux rois lombards, dont il venait de détruire la puissance: il prit le titre de roi d'Italie, et ceignit la couronne de fer dans la cathédrale de Milan.

Aile du Nord. Pavillon du Roi. 1er étage.

Aile du Nord. R.-de-chaussetz Salle no 5.

Aile du Nord. R.-de-chaussée. Salle no 5.

Aile du Nord. R-de chaussée. Salle n° 5.

Aile du Nord. R.-de-chaussée. Salle n° 5.

15. CHARLEMAGNE DICTE LES CAPITULAIRES (vers l'an 779).

Par M. Ary SCHEFFER en 4829.

Charlemagne employa toute la force de son génie à établir l'ordre et l'unité dans les parties si diverses de son vaste empire. C'était là le but principal de ces grandes assemblées, annuellement convoquées à Aix-la-Chapelle, où les affaires de chaque province étaient apportées sous les yeux du maître, et d'où les volontés du maître retournaient à chaque province.

Un de ses soins les plus attentifs fut de réformer, dans un esprit de sagesse et d'équité, les dois barbares des différents peuples soumis à son obéissance. C'est d'après ce principe que furent dictés et promulgués ensuite en assemblée publique ses Capitulaires, sorte d'édits de diverse nature, les uns ayant le véritable caractère de la loi, tes autres n'offrant que de minutieux règlements d'administration publique, ou même des enseignements moraux et religieux à l'usage des peuples.

Charlemagne est ici représenté dictant ses capitulaires à Éginhard, le plus docte et le plus favorisé de ses secré-. taires.

16, ALCUIN PRÉSENTÉ A CHARLEMAGNE (780).

Par M. Jules LAURE en 1837, d'après le plafond de M. Schnetz, au Louvre.

Charlemagne s'efforça d'emprunter à l'ancienne Rome tout ce qui lui restait de civilisation, pour en faire l'ornement de son empire. Il travailla surtout à ranimer, par sa protection et ses exemples, l'étude des lettres et des arts qui s'éteignait en Occident, au milieu des ténèbres de la barbarie. Alcuin, moine anglais, le plus docte personnage de son temps, fut mis à la tête de l'école fondée dans le palais d'Aix-la-Chapelle, et appelée pour ce motif école palatine. Pendant les loisirs trop courts que lui laissaient ses expéditions guerrières, le grand empereur venait siéger lui-même parmi les disciples d'Alcuin, et apprenait sous lui la grammaire, la rhétorique et l'astronomie. Il s'efforçait même de plier ses doigts à l'art, si rare et si difficile alors, de l'écriture. Mais ce qui l'occupait plus encore, c'était le soin de surveiller les travaux de la nombreuse Jeunesse qui, rassemblée de toutes les parties de l'empire sur les bancs de l'école

palatine, devait répandre les lumières qu'elle avait reçues. Les plus studieux et les plus instruits étaient assurés de ses largesses et de ses faveurs. C'est ainsi que se forma au maniement des affaires toute cette génération d'hommes savants et habiles qui servirent aux desseins de Charlemague et à la gloire de son règne. Eginhard en est le plus remarquable. Malheureusement cet essai de civilisation ne survécut guère à celui qui l'avait tenté, et la barbarie reprit son cours.

17. CHARLEMAGNE REÇOIT A PADERBORN LA SOUMISSION DE WITIKIND (785).

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1er étage. Galerie

No 137.

Le plus grand effort de la puissance de Charlemagne se des Batailles. porta contre les Saxons, nation sauvage, jalouse de son indépendance, et animée contre les Francs, ses voisins, d'une haine irréconciliable. Pepin les avait vaincus (758), deur avait imposé un tribut de trois cents chevaux, et avait tâché de répandre parmi eux le christianisme. Mais le christianisme était pour eux la religion de l'esclavage, et ce fut par l'incendie de l'église de Daventer, bâtie sur la frontière, qu'en 772 ils déclarèrent la guerre à Charlemagne. Charlemagne leur répondit sur-le-champ en livrant aux flammes, près de Detmold leur grande idole d'Erminsul (Hermann-Saule, colonne d'Harminius ou d'Hermann).

La guerre ainsi engagée ne dura pas moins de trentetrois ans, et Charles eut jusqu'à douze campagnes à faire contre les Saxons. La plus glorieuse et la plus décisive de toutes fut celle de l'année 785, qui amena la soumission de Witikind.

Ce chef intrépide était, depuis huit ans, l'âme de la résistance nationale. Plusieurs fois il avait été forcé de fuir chez les Normands, et toujours il avait reparu pour exciter à la révolte les belliqueuses tribus de la Westphalie. Vaincu sur les bords de la rivière de Hase (783), et entraîné par l'exemple de son peuple, qui venait tout entier de déposer ses armes aux pieds du vainqueur, il renonça enfin à prolonger une lutte inutile, et consentit à recevoir le baptême.

Ce fut à la diète de Paderborn que Charlemagne reçut la soumission des Saxons. Witikind le suivit à son palais d'Attigny, où il fut baptisé.

Aile du Nord. Pavillon du Roi, 1er étage.

18. CHARLEMAGNE EST COURONNÉ A ROME EMPEREUR D'OCCIDENT (25 décembre 800).

Par M. Paul DELAROCHE en ....

Le pape Léon III avait été victime d'un odieux complot. Accablé de violences et d'outrages au milieu d'une procession solennelle, et jeté en prison par ses ennemis, dont la populace romaine secondait les fureurs, il s'évada, et vint à Paderborn invoquer l'appui de Charlemagne. Le monarque, occupé de ses grandes guerres contre les Saxons, ne put alors que le renvoyer à Rome avec un cortège de prélats et de seigneurs qui devaient le rétablir sur le siége apostolique. Mais, vers l'automne de l'année suivante, il passa les Alpes Juliennes avec une armée, et descendit en Italie.

Léon III le reçut aux portes de Rome avec les plus grands honneurs, et tout aussitôt une solennelle assemblée fut convoquée où le pontife, à la face de tout le peuple romain, réfuta victorieusement les calomnies dont on avait noirci son innocence.

«Quelques semaines après cette assemblée, raconte Egin« hard, dans le saint jour de la naissance du Seigneur, « tandis que le roi, assistant à la messe, se levoit de sa prière << devant l'autel du bienheureux apôtre Pierre, le pape Léon « lui posa une couronne sur la tête, et tout le peuple romain « s'écria: «A Charles-Auguste, couronné par Dieu, grand «<et pacifique empereur des Romains, vie et victoire! >> « Après laudes il fut adoré par le pontife, suivant la cou« tume des anciens princes, et, quittant le nom de patrice, « fut appelé Empereur et Auguste. »

Ce serait une erreur de croire que Charlemagne ne gagna qu'un vain titre à cette solennelle proclamation. L'établissement des royautés barbares en Occident n'avait pu y -effacer le souvenir de la majesté déchue de l'empire romain. On la respectait, quoique absente, quoique bien éclipsée dans les monarques de Constantinople. On leur reconnaissait un droit qui avait survécu aux envahissements de la force, et dans l'opinion des conquérants eux-mêmes, l'autorité impériale portait le caractère d'une sorte de pouvoir public, supérieur à toutes les dominations fondées par la conquête. Charlemagne empereur devint donc aux youx de ses peuples et à ses propres yeux l'héritier légitime des Césars, le dépositaire suprême de l'autorité publique,

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