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par la vie et la mort du Sauveur. Ils pleuraient, ils frappaient leurs poitrines et renouvelaient, dans un saint transport, le serment d'affranchir Jérusalem du joug impie des Musulmans.

42. PRISE DE JÉRUSALEM PAR LES CROISÉS (15 juillet 1099).

Par M. SCHNETZ en 1840. Aile du Nord.
Pavillon du Roi,

Les chefs se fièrent à cet enthousiasme pour opérer un R.-de-chaussée. nouveau miracle: sans machines de guerre ils donnèrent aussitôt un assaut, qui fut repoussé. Il fallut alors tout préparer avec la lente régularité d'un siège ordinaire, et sous le brûlant soleil de la Palestine, au cœur de l'été, l'armée chrétienne eut à essuyer les ardeurs dévorantes de la soif. L'arrivée d'une flotte génoise vint ranimer les courages: une procession faite autour de la ville, en évoquant devant les Croisés le souvenir de chacun des saints lieux que fonlaient leurs pas, rendit à leur foi tout son enthousiasme : l'assaut fut résolu. Il échoua encore ce jour-là (14 juillet 1099). Mais le lendemain, au moment où les chrétiens, couverts de sueur et de poussière, et succombant sous le poids de la fatigue, allaient encore une fois se retirer devant l'opiniâtre résistance de l'ennemi, ils virent, selon la plupart des récits contemporains, apparaître sur le mont des Oliviers un cavalier, revêtu d'une armure éclatante, qui agitait son bouclier, et leur donnait le signal d'entrer dans la ville. Godefroy de Bouillon est le premier à s'écrier que c'est saint Georges qui vient au secours des chrétiens, et rien dès lors ne peut arrêter leur impétueuse valeur. La tour roulante abaisse son pont-levis sur la muraille : chefs et soldats s'y précipitent ensemble, et la bannière de la croix y est arborée. Tancrède et le comte de Toulouse, animés d'une géné reuse émulation, forcent de leur côté tous les obstacles, et les Croisés, maîtres de Jérusalem, après avoir assouvi dans le sang des Musulmans leur soif de vengeance, vont se prosterner humblement devant le saint sépulcre qu'ils viennent de rendre aux adorations de la chrétienté.

13. GODEFROY DE BOUILLON ÉLU ROI DE JÉRUSALEM (23 juillet 1099).

Par M, MADRAZZO en 1839. Partie centrale.

La conquête des saints lieux venait de se faire par un commun effort de la chrétienté; mais il fallait l'autorité d'un chef unique pour veiller sur cette conquête, et, dix

1er étage. Salle

des Croisades. No 128.

Aile du Nord. Pavillon du Roi. R-de-chaussée.

Aile du Nord. Pavillon du Roi. R.-de-chaussée.

40. TANCRÈDE AU MONT DES OLIVIERS (1099).

Par M. SIGNOL en ....

Le jour même où l'armée chrétienne arrivait devant Jérusalem, Tancrède se distingua par un des faits d'armes les plus prodigieux de la croisade. Nous laissons parler ici le poëte historien de sa vie, Raoul de Caen :

« Après avoir planté sa bannière dans le voisinage de la « tour de David, et donné l'ordre de dresser ses tentes, « Tancrède, s'éloignant seul, sans compagnon, sans écuyer, monte sur la montagne des Oliviers, d'où il avoit appris << que le fils de Dieu étoit retourné vers son père... Du haut « de la montagne il porte ses regards sur la ville, dont il « n'est séparé que par la vallée de Josaphat... C'est surtout «sur le Calvaire et le temple du Saint;Sepulcre que ses yeux « s'arrêtent, et en les contemplant il pousse de profonds soupirs; il se prosterne à terre ; il voudroit donner sa vie « au même moment, s'il lui étoit permis à ce prix d'impri<<<mer ses lèvres sur ce Calvaire dont le sommet se présente « à sa vue. » C'est au milieu de cette pieuse contemplation que Tancrède est attaqué par cinq musulmans. « Îls s'a«vançoient, continue Raoul de Caen, avec toute la con« fiance que peuvent avoir cinq hommes en allant attaquer « un seul... Mais le fils de Guiscard prépare au combat son « visage, son cœur, son coursier, sa lance de frêne, et le « premier de ses ennemis qu'il voit arrivé au sommet de <«la montagne, il le force à rendre son âme aux profon«deurs des enfers, son corps aux abîmes de la vallée. » Des quatre autres Sarrasins, deux sont couchés par terre, deux prennent la fuite, et Tancrède victorieux retourne sous les murs de la ville, à l'endroit du camp où flotte sa bannière.

41, ARRIVÉE DES CROISÉS DEVANT JÉRUSALEM (1099). Par M. SIGNOL en ....

Après une marche longue et pénible, l'armée des Croisés arriva enfin sous les murs de la ville sainte. Lorsque, au lever du soleil, elle se découvrit à leurs regards, le cri de Jérusalem! Jérusalem! fut répété à la fois par soixante mille bouches, et retentit au loin sur le mont de Sion et sur celui des Oliviers. Puis une sorte de pieux délire s'emparant de toutes les âmes, on les vit se jeter à genoux, se prosterner dans la poussière, et baiser avec respect cette terre consacrée

par la vie et la mort du Sauveur. Ils pleuraient, ils frappaient leurs poitrines et renouvelaient, dans un saint transport, le serment d'affranchir Jérusalem du joug impie des Musulmans.

42. PRISE DE JÉRUSALEM PAR LES CROISÉS (15 juillet 1099).

Par M. SCHNETZ en 1840. Aile du Nord.
Pavillon du Roi,

Les chefs se fièrent à cet enthousiasme pour opérer un R.-de-chaussée. nouveau miracle: sans machines de guerre ils donnèrent aussitôt un assaut, qui fut repoussé. Il fallut alors tout préparer avec la lente régularité d'un siège ordinaire, et sous le brûlant soleil de la Palestine, au cœur de l'été, l'armée chrétienne eut à essuyer les ardeurs dévorantes de la soif. L'arrivée d'une flotte génoise vint ranimer les courages: une procession faite autour de la ville, en évoquant devant les Croisés le souvenir de chacun des saints lieux que foulaient leurs pas, rendit à leur foi tout son enthousiasme : l'assaut fat résolu. Il échoua encore ce jour-là (14 juillet 1099). Mais le lendemain, au moment où les chrétiens, converts de sueur et de poussière, et succombant sous le poids de la fatigue, allaient encore une fois se retirer devant l'opiniâtre résistance de l'ennemi, ils virent, selon la plupart des récits contemporains, apparaitre sur le mont des Oliviers un cavalier, revêtu d'une armure éclatante, qui agitait son bouclier, et leur donnait le signal d'entrer dans la ville. Godefroy de Bouillon est le premier à s'écrier que c'est saint Georges qui vient au secours des chrétiens, et rien dès lors ne peut arrêter leur impétueuse valeur. La tour roulante abaisse son pont-levis sur la muraille: chefs et soldats s'y précipitent ensemble, et la bannière de la croix y est arborée. Tancrède et le comte de Toulouse, animés d'une géné reuse émulation, forcent de leur côté tous les obstacles, et les Croisés, maîtres de Jérusalem, après avoir assouvi dans le sang des Musulmans leur soif de vengeance, vont se prosterner humblement devant le saint sépulcre qu'ils viennent de rendre aux adorations de la chrétienté.

43. GODEFROY DE BOUILLON ÉLU ROI DE JÉRUSALEM (23 juillet 1099).

Par M. MARRAZZO en 1839. Partie centrale.

La conquête des saints lieux venait de se faire par un commun effort de la chrétienté; mais il fallait l'autorité d'un chef unique pour veiller sur cette conquête, et, dix

1er étage. Salle

des Croisades. No 128.

jours après la prise de Jérusalem, le conseil des Princes se rassembla pour relever dans la ville sainte le trône de David et de Salomon. Ce fut Robert, comte de Flandre, qui ouvrit cet avis, tout en protestant qu'à aucun prix il n'accepterait pour lui-même, si on la lui offrait, cette royauté. Il fut décidé que le choix serait remis à un conseil de dix hommes les plus recommandables du clergé et de l'armée. On ordonna en même temps des prières, des jeûnes et des aumônes pour appeler les bénédictions du ciel sur l'œuvre importante qui allait se faire. Après une longue et mûre délibération, les électeurs décernèrent la couronne à Godefroy de Bouillon, comme au plus digne. Ce choix fut accueilli par les applaudissements de toute l'armée. On conduisit en triomphe le nouveau monarque au saint sépulcre, où il jura d'observer les lois de l'honneur et de la justice. Cependant, par une pieuse humilité, Godefroy refusa le diadème et les marques de la royauté: il ne voulut pas, disent les Assises de Jérusalem, «estre sacré et corosné roi de Jérusalem, parce que « il ne vult porter corosne d'or là où le Roy des Roys, Jésus«Christ, le fils de Dieu, porta la corosne d'espines le jour <«< de sa passion (1). »

Partie centrale. 44. BATAILLE D'ASCALON (12 août 1099).

1er étage. Salle des Croisades. No 128.

Partie centrale.
1er étage.
Salle
des Croisades.
No 128.

Par M. LAFAYE en 1841.

45. GODEFROY DE BOUILLON SUSPEND AUX VOUTES DE L'ÉGLISE DU SAINT-SEPULCRE LES TROPHÉES D'ASCALON (août 1099).

Par M. GRANET en 1839.

A peine le nouveau royaume de Jérusalem venait d'être institué, qu'on apprit les grands préparatifs du calife fatimite d'Egypte pour reconquérir la ville sainte. Le vizir Afdal avait déployé l'étendard du Prophète, et une multitude immense de combattants était accourue de toutes les provinces soumises à l'islamisme pour se joindre à l'armée égyptienne. Les Croisés sortirent de Jérusalem au nombre de vingt mille, et marchèrent au-devant de l'ennemi. Ils le rencontrèrent dans la plaine d'Ascalon (12 août 1099). La bataille fut courte et la victoire facile. Ce ramas indiscipliné de fantassins mal armés et de cavaliers du désert ne put tenir contre les armures de fer et la vaillance exercée de l'armée

(1) Préface des Assises.

chrétienne. Le camp du vizir fut livré au pillage, et le plus précieux trésor qu'y trouvèrent les Croisés furent des outres pleines d'eau pour désaltérer la soif ardente qui les dévorait. La victoire d'Ascalon mettait un terme aux longs travaux de la première croisade. Aussi les Croisés rentrèrentils en triomphe dans Jérusalem, «au milieu de la suave et dé«<lectable harmonie des chants qui, suivant un chroniqueur a contemporain, retentissoient sur les vallées et dans les « montagnes. >> Godefroy alla suspendre aux colonnes de l'église du Saint-Sépulcre l'étendard du grand visir et son épée qu'il avait laissée sur le champ de bataille, pendant que les croisés, dont cette victoire accomplissait le pèlerinage, offraient à genoux leurs actions de grâces au Dieu qui avait béni leurs armes.

46. GODEFROY TIENT LES PREMIÈRES ASSISES DU
ROYAUME DE JÉRUSALEM (janvier 1100).

Par M. JOLLIVET en 1839. Aile du Nord.
Pavillon du Roi

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Le royaume de Jérusalem, au lendemain même de sa fondation, fut livré à tous les désordres de l'anarchie féodale. La plupart des seigneurs, qui tenaient de leur épée ou des largesses royales les fiefs dont ils étaient investis, refusaient leur obéissance au souverain qu'ils s'étaient donné, et Godefroy voyait son autorité désarmée au milieu des ennemis sans nombre qui l'environnaient. Ce fut pour remédier à ce grand mal et apporter quelque ordre dans un gouvernement si tumultueux, qu'au commencement de l'année 1100 il convoqua à Jérusalem les assises générales du royaume. Baudouin, conquérant d'Edesse; Bohémond, prince d'Antioche; Raymond de Saint-Gilles, seigneur de Laodicée; les seigneurs de Jaffa, de Ramla, de Tibériade et tous les autres grands feudataires se rendirent à cette assemblée d'où sortit un des monuments les plus complets de la législation féodale. On lit dans la Préface des Assises de Jérusalem qu'elles étaient «< chacune escrite par a soi, en grandes lettres, et la première lettre du commen« cement estoit enluminée d'or, et toutes les autres estoient a vermeilles, et en chacune carte avoit le scel dou roi « et dou viconte de Jérusalem. Elles furent déposées en <une grande huche, et prinrent le nom de lettres dou « sépulchre (1). »

(1) Preface des Assises.

R-de-chaussée

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