Page images
PDF
EPUB

Aile du Nord. Pavillon du Roi, 1er étage.

Aile du Nord. Pavillon du Roi.

1er étage.

1201. PRISE DE MÉDÉAH (17 mai 1840 ).

Par M. PHILIPPOTEAUX!en..........

Il ne fallut pas moins de quatre jours pour faire la route qui devait conduire l'armée à Médéah et donner passage au matériel d'artillerie destiné à l'armement de celle place. Le 16 les troupes s'ébranlèrent et chassèrent devant elles l'ennemi, qui leur disputa le terrain pied à pied. Le bois des Oliviers, qui bientôt devait être le théâtre de deux sanglants combats, servit de campement à l'armée. On s'attendait qu'Abd-el-Kader, qui avait fortifié les approches de la ville, ferait le lendemain un grand effort pour la couvrir; mais la position qu'il occupait ayant été tournée. quelques volées de canon suffirent pour la lui faire abandonner. M. le duc d'Orléans (1) avec sa division poursuivit vivement les Arabes et leur fit éprouver quelques pertes.

Les vétérans de l'armée d'Afrique, à mesure qu'ils approchaient de Médéah, comparaient l'aspect de cette ville à celui de Constantine, du côté de Coudiat-Ati. « La chaîne a extérieure des maisons, faisant muraille et percée de « meurtrières, est bâtie sur l'arête d'un talus naturel et « à peu près perpendiculaire. L'autre côté est en pente a douce, et sur cette pente est la ville. Elle est tout entou« rée de jardins; un bel aqueduc passe sur un ravin qui « est à gauche quand on arrive. Tout cela forme une demi« circonférence boisée, qui est un véritable oasis, mais un « oasis français, parfaite image de ce qu'on appelle le Boa cage de la basse Normandie, pays coupé de haies, cou« vert de vignes et de pommiers, qui sont si rares en << Afrique. >>

Le maréchal (2) prit possession de la ville, ordonna les travaux nécessaires à la défense, et y laissa le général Duvivier avec le titre de commandant supérieur de la province de Titterie.

1202. COMBAT DU BOIS DES OLIVIERS (20 mai 1840).

Nous empruntons le récit de cette action au journal d'u officier attaché à l'état-major de la première division.

(1 Ferdinand-Philippe d'Orléans, voir la note p. 939. (2) Le man chal Valée voir la note p. $38.

[blocks in formation]

1018

GALERIES HIstoriques DU PALAIS DE VERSAILLES.

« longue lutte d'une poignée d'hommes contre descentaines « d'ennemis, on perdit beaucoup de monde, mais pas un « blessé ne fut abandonné..... Le colonel donnait l'exema ple; son cheval avait été tué, et une balle était venue se «<loger dans son nez à pied, boitant encore de sa bles« sure de l'Ouad-Nador, le visage inondé de sang par celle « qu'il venait de recevoir, appuyé sur le fusil d'un de ses « soldats mort dans l'action, il conserva le commandement « de son régiment, et le mena, dans ces graves circonstan« ces, avec une énergie que tout le monde admirait. Le « quinzième léger et surtout le quarante-huitième de ligne «aidèrent dignement la retraite du dix-septième. Cepen<dant ils durent aussi passer le fameux ravin. Le dix-sepa tième était exténué, lorsque le commandant Renaud « démasqua avec ses zouaves. Leur feu, ou plutôt leur « attitude arrêta l'ennemi, car beaucoup d'entre eux n'a<< vaient point de cartouches..... Enfin ils eurent de la pou«dre. Le dix-septième était déjà de l'autre côté du ravin : « le commandant Renaud ramena son monde, faisant avec « des compagnies ce qu'un général fait dans la grande « guerre avec des régiments, disputant pied à pied le ter« rain sur un sentier où souvent il y avait à peine la place « d'un homme; il revint avec sa troupe décimée, et a eu << sa bonne part des honneurs de la journée. A peine nos « derniers soldats avaient-ils passé le ravin, que les Ara« bes s'y élancèrent derrière eux; et, malgré le feu qui « partit de tous les points de l'amphithéâtre que nous for«mions, ils le traversèrent à la course. Les spahis rouges « d'Abd-el-Kader, les gens à burnous noirs de la province « d'Oran, tout ce qu'il y avait de braves dans cette cava«<lerie mit pied à terre pour soutenir les réguliers et pren« dre part à cette lutte acharnée. On se fusilla là pendant « près d'une heure d'assez près et sans bouger..... La fua sillade allait toujours lorsque, subitement, vers cinq « heures, l'ennemi repassa le ravin à toute course, em«portant bon nombre de morts et de b'essés; après cela « leurs tambours battirent la retraite, et ils exécutèrent << leur mouvement avec assez d'ordre. Nos troupes reste<< rent en position jusqu'au coucher du soleil.....

FIN.

« PreviousContinue »