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de fait ou de droit. On s'en sert aussi pour signifier la marque d'un fer chaud, imprimé par l'exécuteur de la haute justice sur la peau d'un criminel convaincu d'un crime qui mérite peine afflictive, mais qui ne mérite pas la mort. Cette idée de flétrissure est fort ancienne : les Romains l'appelaient inscriptio. Les Samiens, au rapport de Plutarque, imprimèrent une chouette sur les Athéniens qu'ils avaient faits prisonniers à la guerre. Platon ordonna que ceux qui auraient commis quelque sacrilége, seraient marqués au visage et à la main, et ensuite fouettés et bannis. Eumolpe, dans Pétrone, couvre le visage de son esclave fugitif de plusieurs caractères qui faisaient connaître ses diverses fautes. L'usage, chez les Romains, était d'imprimer sur le front la marque de la flétrissure. Cette pratique dura jusqu'au temps de l'empereur Constantin qui défendit aux juges de faire imprimer sur le visage aucune lettre qui marquât le crime commis par un coupable, permettant néanmoins de l'imprimer sur la main ou sur la jambe, afin, dit-il, que la face de l'homme, qui est l'image de la beauté céleste, ne soit pas déshonorée. (Leg. 17, Cod. de Panis.)-En Chine, il y a certains crimes pour lesquels un criminel est marqué sur les deux joues avec des caractères chinois qui expriment la nature de l'offense. Les vols sont punis pour la première fois par une marque sur le bras gauche avec un fer chaud, et la seconde fois par une marque sur le bras droit. Il n'y a pas fort long-temps qu'on marquait les esclaves fugitifs sur la joue gauche, avec deux caractères chinois et deux caractères

tartares; mais un mandarin ayant représenté à l'empereur que cette punition était trop rigoureuse, ce prince ordonna qu'à l'avenir la marque des lettres s'appliquerait sur le bras gauche.--En Angleterre, les personnes admises à jouir du bénéfice de clergie reçoivent l'empreinte d'un fer brûlant sur la main.-L'empereur Joseph II avait substitué à la peine de mort, pour certains crimes, la marque sur les joues.-En France, on imprimait anciennement sur l'épaule droite des criminels une fleur de lis; plus tard on marquait les voleurs d'un V; et ceux qu'on condamnait aux galères, des trois lettres GAL.-La peine de la flétrissure fut abolie par le Code pénal du 25 septembre 1791. Elle avait été rétablie pour les cas de récidive, pour le faux, et pour la menace d'incendie, par les lois des 23 floréal an x et 12 mai 1806; mais le Code pénal de 1810, en la conservant, lui a donné de nouvelles règles. Il ordonne que tout condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité, soit flétri sur la place publique par l'application d'une empreinte avec un fer brûlant sur l'épaule droite. Les condamnés à d'autres peines ne subissent la flétrissure que dans les cas où la loi l'aurait attachée à la peine qui leur est infligée. L'empreinte est des lettres T. P. pour les coupables condamnés aux travaux forcés à perpétuité; de la lettre T. pour les coupables condamnés aux travaux forcés à temps, lorsqu'ils doivent être flétris. La lettre F. est ajoutée dans l'empreinte si le coupable est un faussaire. Le coupable a les épaules nues, l'exécuteur fait rougir un fer au bout

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