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pereur. Il est chargé de la révision de tous les procès criminels de l'empire, dont il juge en dernier ressort. Il a sous lui quatorze tribunaux subalternes qui résident dans chaque province. Nul Chinois ne peut être mis à mort sans que sa sentence ait été signée par l'empereur même, ce qui prouve le cas que l'on fait à la Chine de la vie d'un homme.

HOMICIDE. On appelle ainsi, et l'action de tuer un homme et la personne qui commet cette action. Selon la loi française, l'homicide commis involontairement est puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans, et d'une amende de cinquante francs à six cents francs. Il n'y a ni crime, ni délit lorque l'homicide, les blessures et les coups étaient ordonnés par la loi et commandés par l'autorité légitime, ou bien commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d'autrui. Les deux cas suivans sont compris dans le cas de nécessité actuelle de légitime défense, 1° si l'homicide a été commis, si les blessures ont été faites, ou si les coups ont été portés en repoussant pendant la nuit l'escalade ou l'effraction des clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habité, ou de leurs dépendances; 2o si le fait a eu lieu en se défendant contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. Voy. ASSASSIN, ASSASSINAT, MEURTRE.

HOMMES ENDUITS DE CIRE. Néron ajoutait à la rigueur des supplices qu'il faisait infliger aux criminels, la dérision la plus révoltante. Il se servait de ces malheureux pour s'éclairer pendant la

nuit en guise de torches; c'est-à-dire, qu'après les avoir cloués à un poteau, on les revêtait d'une tunique de papyrus enduite de cire, à laquelle on mettait le feu. Tacite nous a transmis le souve nir de cette horrible cruauté. Ce farouche tyran éclaira un jour le peuple romain assemblé dans un amphithéâtre avec ces feux abominables, comme nous l'apprend l'ancien scoliaste de Juvenal.

HORS DE LA LOI. Mettre quelqu'un hors de la loi, c'est déclarer que la loi ne le protége plus et qu'il n'a plus droit à la garantie sociale. Dans la Gaule, au temps des druides, les grands criminels qui refusaient d'acquiescer au jugement prononcé contre eux, étaient mis dans une situation pire que tous les supplices; on leur interdisait toutes les charges, toutes les dignités. Les magistrats n'osaient leur rendre la justice. → En Angleterre, l'accusé de trahison et de félonie qui ne se présente pas peut être mis hors de la protection des lois. On lui ordonne par cinq, proclamations dans cinq comtés différens de comparaître, et, s'il ne se rend pas à la cinquième, on le déclare hors de la loi. Il ne peut plus jouir des biens que les lois assurent à chaque individu; plus d'action pour lui en justice, pour conserver ses droits ou autrement. Ses biens sont confisqués. Un homme mis hors de la loi était anciennement réputé avoir caput lupinum, une tête de loup, à la mercidu premier qui voudrait la couper parce qu'ayant renoncé à la loi, il tombait dans l'état de nature, où chacun aurait droit de tuer un malfaiteur. Mais plus tard il ne fut plus permis de le tuer. Ce ne fut plus dès

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lors qu'un contumace, dont la condamnation pouvait, dans certains cas, être annuléc. En France, une loi du 19 mars 1793 avait mis hors de la loi les auteurs des révoltes, attroupemens et émeutes contre-révolutionnaires. Une autredu 27 du même mois avait mis hors de la loi tous les ennemis de la révolution. Une autre encore, du 1er août suivant, avait confisqué les biens des personnes mises hors de la loi. Enfin une loi du 16 vendémiaire an 2 avait déclaré qu'une personne mise hors de la loi, lorsqu'elle était arrêtée, devait être traduite devant le tribunal criminel du lieu pour faire exécuter la loi, c'est-à-dire pour l'envoyer à l'échafaud sans aucun examen. Mais ces lois tombèrent avec le régime de la terreur.

HUGUENOT. Nom que les catholiques ont donné par sobriquet aux protestans calvinistes. Voy. HÉRÉTIQUES.

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HUILE BOUILLANTE. On s'est souvent servi d'huile bouillante pour aggraver le supplice des condamnés. On s'en servait aussi dans les épreuves. A Siam, l'épreuve du feu se fait avec de l'huile. Chez les Chingulais, dans les occasions extraordinaires, l'épreuve se fait aussi par l'huile bouillante. Knox raconte ainsi cet usage. Les deux parties se lavent le corps et la tête, parce que cette ablution est ordonnée par leur religion; on les enferme tous les deux pendant la nuit dans une maison où il y a une garde, et on leur enveloppe la main droite d'un linge qui est cacheté, de peur qu'ils ne se servent de quelque charme pour endurcir leurs doigts. Le lendemain on les fait sortir, on leur

met du linge blanc, et ils se purifient. On attache à leur poignet la feuille sur laquelle est écrite la permission du gouverneur, et ensuite ils se rendent sous le Boghaah, ou Arbre-Dieu, où s'assemblent tous les officiers de la province avec un grand concours de peuple. On apporte sur le lieu des noix de coco, dont on tire l'huile à la vue de tout le monde, afin qu'on voie qu'il n'y a point de fourberie. Lorsque l'huile est bouillante ils prennent une feuille de noix de coco, qu'ils trempent dans l'huile afin qu'on voie qu'elle est chaude; les deux parties s'approchent des deux côtés de la chaudière, et disent, l'un: Le Dieu du ciel et de la terré est témoin que je n'ai pas fait ce dont je suis accusé; ou bien, les quatre dieux sont témoins que telle ou telle chose qu'on me dispute m'appartient; l'autre jure tout le contraire. L'accusateur jure toujours le premier; l'accusé tâche d'établir après lui son innocence ou son droit. Après cela on ôte les linges dont leurs mains étaient enveloppées. Le premier qui a juré répète les paroles du serment, trempe en même-temps deux doigts dans l'huile bouillante, et en jette jusqu'à trois fois hors de la chaudière. Ensuite on enveloppe les mains, et on garde les deux individus en prison jusqu'au lendemain : alors on regarde leurs mains, et on leur frotte le bout des doigts avec un linge, pour voir s'ils se pèlent; celui dont le doigt se pèle le premier est censé parjure; on lui impose une amende au profit du roi, et on l'oblige de donner satisfaction à son adversaire. On lit dans le code des Indiens: On versera de l'huile bouillante

dans la bouche du sooder, ou de l'homme de la quatrième caste, convaincu d'avoir lu les livres sacrés. S'il a entendu la lecture des Bedas, ses oreilles seront remplies d'huile chaude et bouchées avec de la cire. Mouley-Ismaël, voulant conver, tir au mahométisme une de ses favorites, lui fit mettre les pieds dans l'huile bouillante. En France, on se servait de l'huile bouillante dans les exécutions des criminels condamnés à être tenaillés; on leur en versait sur les plaies. A Autun on donnait la question en versant de l'huile bouillante sur les pieds de l'accusé.

HUISSIER. Le Code de procédure civile veut que tout huissier requis de faire les réquisitions pour constater le déni de justice ne puisse s'y refu ser, à peine d'interdiction.

J.

IGNOMINIE. Chez les Romains, l'ignominie était une note d'infamie. Elle ne consistait que dans la flétrissure du nom. Elle excluait de toutes charges et presque de tous les honneurs qui s'accordaient aux citoyens.

ILLUMINES. Hérétiques qui parurent en Espagne au milieu du seizième siècle, et que les Espagnols désignèrent sous le nom d'alumbrados. La plupart de ces novateurs furent arrêtés et punis de mort à Cordoue; on les croyait dissipés lorsqu'ils reparurent en 1623, dans le diocèse de Séville. L'inquisition les poursuivit de nouveau; sept d'entre eux furent livrés aux flammes. Exterminés

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