OEuvres complètes de Edgar Quinet ...: Le christianisme et la revolution française. Examen de la vie de Jesus. Philosophie de Philstoir de France

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Paguerre, 1857
 

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Popular passages

Page 235 - La terre entière , continuellement imbibée de sang , n'est qu'un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin , sans mesure , sans relâche , jusqu'à la consommation des choses, jusqu'à l'extinction du mal , jusqu'à la mort de la mort (1).
Page 91 - Or, s'il ya quelque chose d'évident pour la raison autant que pour la foi, c'est que l'Eglise universelle est une monarchie. L'idée seule de l'universalité suppose cette forme de gouvernement, dont l'absolue nécessité repose sur la double raison du nombre des sujets et de l'étendue géographique de l'empire. Aussi , tous les écrivains catholiques et dignes de ce nom conviennent...
Page 396 - ... suffit de dire que, mettant de côté les motifs de la cour, le sentiment qui poussa le peuple à permettre cette terrible action , était une colère trop justifiée, où il y avait autre chose que du fanatisme religieux. Ce fut la noblesse qui fut frappée, cette noblesse qui depuis si long-temps troublait les destinées du pays.
Page 86 - A quoi bon essayer d'ébranler les donjons, les manoirs? ils reposent sans doute sur le roc immuable des volontés divines. Quelques-uns, sans mérite, par le bon plaisir de Dieu, occupent le trône invisible ; pourquoi quelques autres, également sans rien faire, n'occuperaient-ils pas de droit divin les trônes visibles? Un petit nombre d'élus dans le ciel, un petit nombre d'élus sur la terre; ne- doutez pas que ces idées ne se soient liées souvent dans les esprits, et que ce ne soit une des...
Page 264 - Puisque la mort est usée, de l'avis même de ceux qui la donnent, qu'est-ce donc qui ne l'est pas? La vie de l'âme, la conscience insatiable de vérité et de justice, l'esprit de création qui descend perpétuellement en vous pour vous renouveler : voilà le ressort qui ne se brisera jamais. Celui qui le tient dans sa main le retrempe incessamment aux sources où il a puisé l'univers. De tout ce que j'ai établi il résulte que l'idéal de la Révolution est, à beaucoup d'égards, plus près...
Page 410 - État et la royauté. Au point où un dernier progrès, garantie et couronnement de tous les autres, devait, par l'établissement d'une constitution nouvelle, compléter la liberté civile et fonder la liberté politique, l'accord nécessaire manqua sur les conditions d'un régime à la fois libre et monarchique. L'œuvre mal assise des constituants de 1791 croula presque aussitôt, et la monarchie fut détruite.
Page 334 - ... ne venaient pas de la foule, mais qu'ils appartenaient à la personne, à l'autorité du maître, et que la révolution religieuse, avant d'être acceptée par le plus grand nombre, a été conçue et imposée par un législateur suprême. Si quelque chose distingue le christianisme des religions qui l'ont précédé, c'est qu'il est l'apothéose, non plus de la nature en général, mais de la personnalité même. Voilà son caractère dans son commencement et dans sa fin, dans ses monuments...
Page 300 - Comme un homme battu par un violent orage, il a sacrifié les mâts et la voilure pour sauver le corps du vaisseau. D'abord il renonce à la tradition et à l'appui de l'Ancien Testament; c'est ce qu'il appelait rompre avec l'ancienne alliance. Pour •satisfaire l'esprit cosmopolite, il plaçait, à quelques égards, le mo•saïsme au-dessous du mahométisme. Plus tard , s'étant fait un Ancien Testament sans prophéties, il se fit un Évangile sans miracles.
Page 294 - Il restait du christianisme un squelette informe; la philosophie démontrait doctement, en présence de ce mort, comment rien n'est plus facile à concevoir que la vie, et qu'avec un peu de bonne volonté elle en ferait autant. Le genre humain aurait-il donc été, depuis deux mille ans, la dupe d'un effet d'optique, d'un météore, d'un feu follet, ou de la conjonction de Saturne et de Jupiter dans le signe du poisson?
Page 300 - Testament sans prophéties, il se fit un Evangile sans miracles. Encore arrivait-il à ce débris de révélation, non plus par les Ecritures, mais par une espèce de ravissement de conscience, ou plutôt par un miracle de la parole intérieure. Pourtant même, dans ce christianisme ainsi dépouillé, la philosophie ne le laissa guère en repos, en sorte que, toujours pressé par elle et ne voulant renoncer ni à la croyance ni au doute, il ne lui restait qu'à se métamorphoser sans cesse et à...

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