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Français. C'en était, il est vrai, le plus important; mais il y avait encore cinq villes dont il fallait à toute force déloger les libéraux si l'on tenait à les soumettre à l'empire, et le gouverneur, établi dans l'une d'elles, à Huachinango, était soutenu par les généraux Benavides, Carvajal, Cuellar et Tellez.

Chacun de ces chefs avait sous ses ordres un nombre de forces dont il me serait bien difficile de préciser aujourd'hui le chiffre exact, mais qui formaient, en les réunissant, un total de 2,500 à 3,000 hommes.

Dans le Michoacan, la capitale et les points intermédiaires de la route entre Morelia et Mexico, étaient occupés par les Français; mais le reste de l'État appartenait au parti libéral, dont le chef avait établi le siége du gouvernement à Patzcuaro, petite ville située à 16 lieues, environ, au sud de Morelia.

Dans celui de Guanajuato, un des premiers de la Répu blique par ses richesses et sa population, les Français dominaient réellement dans deux villes, à Guanajuato et à Leon.

Toutes les autres continuaient à obéir au gouvernement constitutionnel dont le représentant était alors établi à Celaya, ville située sur la route de l'intérieur, à 12 lieues de Querétaro et à 30 de Guanajuato.

-

A San-Luis Potosi, il n'y avait, comme à Puebla, que la capitale qui fût entre les mains de l'Intervention. Le gouverneur s'était retiré au Valle del Maïz, avec 5,000 hommes de troupes régulières et disciplinées.

Dans le Tamaulipas, le port de Tampico, avec les villages qui l'avoisinent, étaient seuls occupés par l'armée française, j'allais dire par le colonel Dupin; mais le reste était toujours entre les mains des défenseurs de la Constitution, dont le chef, le général Cortinas, avait établi son quartier général à Matamoros.

Dans celui de Jalisco, les Français occupaient la ville de Guadalajara, capitale de l'État; mais le gouverneur constitutionnel, D. Pedro Ogazon, avait momentanément établi le siége du gouvernement à Sayula, et l'armée de l'Ouest cantonnée dans cet État se composait de 10,000 hommes commandés par le général D. J. Lopez Uraga.

Dans Zacatecas, les Français étaient maîtres de la capitale, et d'une hacienda nommée Trupillo, située à quelques lieues plus loin sur la route du Nord; et Gonzalez Ortega qui en était gouverneur constitutionnel, demeurait tranquillement à Sombrerete.

Dans celui de Mexico, les forces de l'Intervention dominaient à Toluca, capitale de l'État, mais les guerrillas du parti constitutionnel tenaient, en revanche, toutes les montagnes qui conduisent à la capitale de la République.

Enfin, les Français n'avaient point encore mis les pieds dans les États de Nuevo-Leon, Cohahuila, Chihuahua, Sonora, Sinaloa, Oaxaca, Chiapas, Guerrero, Durango, Tabasco, Basse-Californie, non plus que dans celui de Colima, et dans le territoire de Thehuantepec.

RÉSUMÉ.

De cette manière, les forces de l'armée libérale étaient répandues sur tous les points du territoire.

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sans compter les guerrillas qui pullulaient de tous les côtés.

Comme on le voit, la situation de l'archiduc n'était pas des plus agréables. Les hommes de bonne foi qu'il rencontrait, et il s'en est trouvé quelques-uns sur son chemin, ne lui laissaient pas d'illusion à cet égard. Mais il n'était entouré dans les rues que de gamins et de mendiants; il ne

rencontrait dans le palais que des traîneurs de sabre et des prêtres; les nausées lui en vinrent, et pour s'arracher aux stupidités des uns, aux exigences passionnées des autres (1), il prit le parti de se réfugier au château de Chapultepec.

Cependant, elle n'était pas perdue, loin de là! et s'il avait pu compter sur l'assentiment du pays, il aurait pu facilement triompher de ses adversaires, dont les uns étaient mal armés, dont les autres ne l'étaient pas du tout.

En effet, l'armée française, commandée par le général Bazaine, comptait à cette époque 35,447 hommes de toutes armes, divisés ainsi qu'il suit :

Officiers

Sous-officiers et soldats

TOTAL ÉGAL.

Mais il faut ajouter à ce chiffre :

1o Le montant du contingent belge, arrivé sur la fin de l'année aux ordres du lieutenant-colonel Vander Smissen

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20 Le contingent autrichien qui devait se composer, aux termes de l'article 1er de la Convention passée à Vienne, le 19 octobre 1864, entre M. Thomas Murphy, ministre de l'archiduc, et le comte de Rechberg, ministre des affaires étrangères et de la maison impériale d'Autriche, de 6,000 hommes de troupes de terre et de 300 marins, en tout TOTAL GÉNÉRAL.

1,362

34,085

35,447

1,500

6,300 43,247

(1) Dans un banquet donné le 20 juin 1864 à l'archiduc Maximilien, le général Woll, grand écuyer du nouvel empire, se leva et prononça sans rire le toast suivant :

« Dieu est grand; et Maximilien est le prince de son choix!

» Dieu est grand : Il a inspiré à Napoléon III la résolution généreuse de soustraire le Mexique au despotisme de la démagogie et de l'anarchie qui dévoraient ce beau et malheureux pays!

» Dieu est grand : Il a inspiré à Maximilien la résolution non moins généreuse d'accepter le trône du Mexique en assumant la mission d'y rétablir l'ordre, la prospérité, et de le rendre à la civilisation! » Vivent les empereurs de France et du Mexique !!! »

- D'autre part, l'archevêque de Mexico, dès le 12 juin, c'est-à

Quarante-trois mille deux cent quarante-sept hommes de troupes étrangères, auxquels il faut ajouter l'armée régulière sous les ordres du général Marquez et de ceux qui l'avaient imité dans sa trahison, et les milices rurales organisées de tous côtés pour s'opposer aux tentatives des guerrillas.

Or, il résulte des documents officiels insérés dans l'Histoire du Mexique de M. Lucas Alaman, qu'au temps des Espagnols, et même pendant tout le cours de la guerre de l'indépendance, les forces royales chargées de maintenir la colonie sous le joug de la métropole, ne se sont jamais élevées au-dessus de 40,000 hommes, auxquels il convient . de joindre un nombre à peu près égal de royalistes payés par les municipalités, c'est-à-dire de gardes nationales et rurales.

En voici la preuve d'après M. Lucas Alaman :

État des troupes réglées et des milices qui se trouvaient au Mexique, avant et pendant la guerre de l'Indépendance.

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dire dès le lendemain de l'entrée de Maximilien dans la capitale, lui insinuait sournoisement dans un discours d'apparat, qu'il ferait bien de commencer son règne en rendant au clergé tous les biens dont il avait été dépossédé par la loi de nationalisation.

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Etat des forces régulières et des milices qui ont existé à différentes époques dans la République, depuis la guerre de l'Indépendance.

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