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cela fuffifoit, & qu'il falloit difpofer mes expériences de la manière suivante quatre fois la femaine feulement.

En Février, l'air fe maintint abfolument de la même manière que la précédente mais, le 23 Mars, l'eau ne s'éleva qu'à la hauteur de 8 degrés ; ce qui étoit d'autant plus étonnant, que le froid étoit augmenté, & que le baromètre étoit monté.

Le 19 Avril, l'eau s'éleva jufqu'à 10 degrés, quoique ni le baromètre ni le thermomètre n'euffent éprouvé aucune variation: l'air fe foutint de même jufqu'au 21; enfuite l'eau fe tint chaque jour à 9 degrés.

En Mai & Juin, elle fe tint toujours entre 8 & 9 degrés. Le 30 Juillet elle monta à 10. Elle refta entre 8 & 9 pendant tout le mois d'Août; mais depuis le 3 jufqu'au 15 Septembre, elle monta à 9 degrés: après quoi elle se tint entre 8 & 9.

Le 5 Octobre, elle monta de nouveau à 10 degrés pendant les plus fortes tempêtes; mais enfuite elle refta entre 8 & 9 jufqu'au 4 Novembre: alors elle n'alla plus qu'à 8; de même le 5, le baromètre étant fort haut: enfuite elle refta entre 8 & 9.

Le 20, elle monta à 10 degrés, le baromètre étant auffi haut que le 4 & le 5. Le 21, elle n'alla qu'à 8; enfuite elle refta entre 8 & 9 jusqu'au 8 Décembre: alors elle monta jufqu'à 9 degrés, le baromètre étant bas; mais de-là jufqu'au 31, elle ne monta qu'entre 8 & 9.

On voit donc par-là que notre atmosphère doit toujours contenir (à. quelques différences près) une certaine quantité d'air déphlogistiqué ou d'air pur, c'est-à dire ; ce qui eft très-furprenant, & dont j'avoue qu'il eft très-difficile de rendre raifon (1), vu qu'une grande quantité d'air pur entrant dans une combinaison nouvelle, foit pour l'entretien du feu, foit avec les végétaux, foit par la refpiration, il y en a une portion confidérable de corrompue qui fe transforme en acide aërien: nouvelle preuve des foins incomparables du Créateur pour tous les êtres vivans.

Extrait d'une Lettre de M. DOMBAY à M. DUCHESNE, écrite de Lima le 20 Mai 1779.

Sur l'ufage des Pommes de terre chez les Péruviens.

EPUIS quelques années, nos Savans s'occupent à tirer le meilleur parti de la pomme de terre. Les Péruviens, de temps immémorial, ont

(1) Cet air pur eft rendu à l'atmosphère par l'acte même de la végétation des plantes. Voyez Dictionnaire ou Cours complet d'Agriculture, &c, par M. l'Abbé Rozier ( rue & hôtel Serpente) au mot Air, parag. IV & fect. V du parag. V.

,

fu fe préferver de toute efpèce de difette & de famine par la culture de cette plante, qui, avec le maïs, eft leur unique nourriture. Je vous envoie ci-jointe la manière fuccincte de les préparer, avec une lettre à M. Daquin Secrétaire de votre refpectable Académie de Chambery, que je vous prie de vouloir lui faire paffer. Je crois que c'eft particulièrement en Savoie où cette préparation doit être exécutée, parce que ce Peuple a la plus grande reffemblance avec le Péruvien, & par fa pofition, & par fa douceur, fa frugalité & sa constance au travail.

On recueille, comme vous favez, Monfieur & très-cher Confrère, les pommes de terre en automne, & on les conferve pour l'hiver mais il s'en pourrit un tiers. Les Péruviens ont obvié à cet inconvénient par ces deux manières fimples de les préparer. Ces Peuples fobres entreprennent les plus grands voyages à pied avec un havrefac plein de pommes de terre defféchées & un peu de maïs en grain qu'ils mâchent continuellement. Comment des Peuples auffi fobres ont-ils pu être conquis? mais que ne fait pas entreprendre la foif de l'or!

Préparation de la Pomme de terre (folanum tuberofum), nommée par les Péruviens papa féca.

On fait cuire la pomme de terre dans l'eau; on la pèle, on l'expofe enfuite au ferein & au foleil jufqu'à ce qu'elle foit sèche.

Cette pomme de terre, ainfi préparée, peut fe conferver plufieurs fiècles, en la garantiffant de l'humidité.

Les Péruviens & les Habitans de Lima font une très-grande confommation de cette pomme de terre, mêlangée avec d'autres alimens.

Autre préparation de la pomme de terre nommée Chunno.

Les Péruviens font geler la pomme de terre, & la foulent enfuite aux pieds pour lui faire quitter la peau. Ainfi préparée, ils la mettent dans un creux d'une eau courante, & la chargent de pierres. Quinze ou vingt jours après, ils la fortent de l'eau & l'expofent au soleil & au ferein jufqu'à ce qu'elle foit sèche.

Cette pomme de terre, ainfi préparée, eft un véritable amidon, avec, lequel on pourroit faire de la poudre pour les cheveux. Les Péruviens font de cette préparation des confitures, une farine pour les convalefcens, & la mêlangent avec prefque tous leurs mets.

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

STRICTU TRICTURES upon Agriculture Societies, &c., &c. Réflexions fur les Sociétés d'Agriculture, avec des Inftructions pour en établir une fur un nouveau plan. in-8°. A Londres, chez Ewars, 1780.

Le plan que propofe l'Auteur de ce Mémoire eft très-fage; il conviendroit également à la France & à l'Angleterre. Nous avons vu jufqu'à préfent que les Sociétés d'Agriculture n'ont pas eu tous les fuccès qu'elles auroient dû avoir; les Prix qu'elles propofent deviennent infructueux pour la plupart, parce qu'ils ne fixent l'attention & n'excitent l'émulation que de quelques Particuliers affez riches ou affez laborieux pour hafarder de réfoudre à leurs frais les problêmes propofés. Mais le travail en grand,, qui doit fervir de leçon à tout un Canton, à toute une Province, n'eft pas le fujet de l'application de ces Sociétés; pourquoi cela? c'eft qu'elles ne font pas à même de l'entreprendre & de l'exécuter. Infiniment convaincu de cette vérité, l'Auteur voudroit que chaque Société d'Agriculture poffédât deux fermes, dans l'une defquelles on s'occuperoit du labourage, & dans l'autre de la nourriture des beftiaux, afin que fes travaux puffent être regardés, non comme de fimples expériences, mais comme une pratique bien fondée; qu'il feroit à fouhaiter qu'en France on adoptât ce principe, & que l'on vît les Sociétés devenir vraiment agricoles dans les Provinces où les différens genres de culture néceffitent abfolument les travaux en grand.

Lezioni intorno alle Malattie degli Occhi, &c. Leçons fur les Maladies des Yeux, à l'ufage de la nouvelle Univerfité fondée par le Roi de Naples à THôpital des Incurables; par Michel TROJA, Profeffeur Royal dans la même Univerfité. A Naples, de l'Imprimerie Royale, 1781, in-8°., avec figures.

C'est l'ufage, dans cette Univerfité, que les Profeffeurs faffent imprimer les Leçons qu'ils dictent. Celles de M. Troja font au nombre de feize, & réunies en trois fections. La première contient l'anatomie de l'œil, & des détails fur tout ce qui concerne la vifion; la feconde fait connoître les maladies des parties externes qui environnent le globe de l'œil; & la troifième traite des maladies de l'œil lui-même & de chacune de fes membranes. Ces divers objets font exposés dans le nouvel Ouvrage de M. Troja, avec cette même clarté & cette même précifion qui caractérisent les autres Productions de ce favant Auteur.

Catalogue d'un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, dont la vente fe fera dans le courant de Février 1782. A Londres; & fe trouve à Paris chez Quillau, Imprimeur, rue du Fouare.

Comme nous connoiffons ce Cabinet, nous pouvons affurer qu'il contient un très-grand nombre de morceaux intéreffans. Il eft à remarquer que c'eft ici le premier Catalogue d'Hiftoire Naturelle dreffé fuivant la méthode de M. Daubenton, Profeffeur au Collège Royal.

Traité complet d'Arithmétique à l'ufage de l'Ecole Militaire, de la Compagnie des Chevaux-Légers & des Pages, &c., &c., &c.; par M. TRINCANO, Ingénieur extraordinaire de Sa Majefté pour les Princes Etrangers, Profefleur de Mathématiques & de Fortifications de l'Ecole Militaire, de la Compagnie des Chevaux-Légers & des Pages, &c., in-8°, A Paris, chez Cellot, Libraire, rue Dauphine; & chez Mufier, Libraire, quai des Auguftins; à Versailles, chez Blaifot, Libraire, rue Satory, 1781.

A l'Arithmétique proprement dite, que M. Trincano a traitée à fond, il a joint encore toutes les règles de commerce; tout ce qui regarde les logarithmes; les nombres figurés ou ordinaux; les quarrés magiques; les titres de l'or & de l'argent, des efpèces courantes; le change & la banque; les rapports des poids & des mefures; les propriétés particulières de certains nombres; le calendrier, & les proportions & progreffions harmoniques.

Prix proposés par l'Académie des Sciences, Arts & Belles-Lettres de Dijon. L'Académie propose pour le fujet du Prix de 1783, La Théorie des

Vents.

C'est pour la feconde fois que cette Compagnie demande l'expofition de cette théorie; elle efpère que ce nouveau concours fera plus fatisfaisant pour elle. Ce Prix fera double; elle le partagera, fi deux Mémoires envoyés fe trouvent y avoir un droit égal.

Comme on n'a encore envoyé aucun Mémoire fur les favons acides, le Prix extraordinaire qu'elle deftinoit à cette question refte en réserve, & fera donné à celui qui, en quelque temps que ce foit, remplira les vues qui ont engagé l'Académie à propofer ce fujet.

Tous les Savans, à l'exception des Académiciens réfidens, feront admis au concours. Ils ne fe feront connoître ni directement ni indirectement; ils infcriront seulement leurs noms dans un billet cacheté, & ils adrefferont leurs Ouvrages, francs de port, à M. Maret, Docteur en Médecine, Secrétaire Perpétuel, qui les recevra jufqu'au premier Avril inclufivement, des années pour lesquelles ces différens Prix font propolés.

Le Prix fondé par M. le Marquis du Terrail & par Madame Cruffol d'Uzès de Montaufier fon épouse, à préfent Ducheffe de Caylus, confifte en

une Médaille d'or de la valeur de 300 livres, portant d'un côté l'empreinte des armes & du nom de M. Pouffier, Fondateur de l'Académie ; & de l'autre la devife de cette Société Littéraire.

Hiftoria Naturalis Regni Mineralogici ad Naturæ ductum tradita à J. W. BAUMER, &c. Hiftoire Naturelle du Règne Minéral; par M. Baumer. A Francfort, chez Garbe, 1780, in 8°.

La Minéralogie proprement dite n'eft pas le feul objet que traite M. Baumer; fon Ouvrage comprend encore l'Oryctographie & une partie de la Phyfique de la terre. Ses travaux précédens ont fait connoître jufqu'à quel point il possède la pratique des mines, & combien il eft familier avec les Auteurs qui ont travaillé fur le même objet, & fur-tout les Anciens.

Queftion de l'Académie Electorale Palatine pour l'année 1783.

Inventer un hygromètre comparable, dont les points fixes foient sûrs & qu'on puiffe déterminer fans grande difficulté lorfqu'on conftruit l'inftrument; dont la fenfibilité ne change pas confidérablement avec le temps; dans lequel on puiffe, par une règle sûre & facile, fouftraire l'effet de la chaleur; dont enfin le prix ne foit pas exceflif.

Quiconque remplira ces quatre conditions recevra une Médaille d'or de la valeur de so ducats. Mais il eft à obferver, 1°. que les Differtations écrites en Latin, Allemand ou François, doivent être remises à l'Académie avant les Fêtes de Pâques de l'année 1783; 2°. que les Concurrens joindront à leur Mémoire un billet fermé, qui cachera leur nom, & qui foit marqué en dehors d'une devife qu'il faut répéter à la tête ou à la fin du Mémoire, loi contre laquelle jufqu'ici on a péché fouvent ; 3°. que l'Académie fouhaite de recevoir auffi, fi cela fe peut, l'inftrument qu'on aura inventé, en s'offrant d'en payer le prix.

Sobre un Aceyte del Reyno vegetal, &c. Differtation fur une huile du règne végétal, qui peut fuppléer à l'huile ordinaire dans les Pays trop froids pour la culture des oliviers, formant le N°. 48 des Mémoires inftructifs, utiles & curieux fur l'Agriculture, le Commerce, la Chymie, &c., tirés des meilleurs Ouvrages publiés par les Académies de France, d'Angleterre, d'Allemagne, de Pruffe & de Suède; par Don Michel - Jerôme Suarès, Architecte de la Junte Royale & Générale du Commerce, de la Monnoie & des Mines, Secrétaire de la Société Royale Economique de Madrid pour la claffe des Arts & Métiers. . . Obfervaciones, &c., &c. Obfervations fur le préjudice que caufe, dit-on, l'ufage des vaiffeaux de cuivre dans les cuifines, formant le N°. 49 des Mémoires inftructifs, utiles & curieux, &c.; par le même Auteur. A Madrid, chez Orcel, 1780.

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