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que

» ufage auffi étendu leur efficacité auroit femblé exiger: ne peut-on » pas foupçonner que cela dépend de la difficulté que l'on a éprouvée dans l'administration de ces moyens? On fe contente le plus fouvent de volatilifer ou de brûler à feu ouvert les fubftances que l'on ordonne, en va» peurs ou en fumigations, & de les recevoir à l'aide d'un entonnoir, ou » feulement en expofant la partie malade couverte d'un linge au-deffus d'un » fourneau. Cette fimple opération fait difliper en pure perte la plus grande » partie de la vapeur. Les machines propofées par le fieur Hildebrand » nous ont paru capables de lever cette difficulté. On peut concentrer dans, » un feul point la matière volatilisée ; on peut l'appliquer à une grande fur» face on eft maître de l'employer en plus ou moins grande quantité dans » des degrés différens de chaleur ou d'atténuation.

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D'après ces confidérations, elles ont réellement, fur la méthode or» dinaire, des avantages qu'il eft facile d'apprécier. On peut même espérer que des médicamens, réduits en vapeurs & adminiftrés par ce moyen, » produiroient des effets que l'on attendroit en vain de la méthode ordinaire » dans toutes les maladies, dont le fiége peut être expofé à leurs vapeurs, comme dans les douleurs externes, les rhumatismes, les maladies de peau, » de l'oreille, des narines, de la bouche, des poumons, de la veffie, de la » matrice, des inteftins, &c.

» Nous penfons donc que la Société peut donner fon approbation aux » machines du fieur Hildebrand; mais comme le but de cette approbation, » & fans doute le defir de ce Mécanicien, font de contribuer au foulage»ment des malades & au bien de l'humanité, pour remplir ces vues, nous >> croyons devoir ajouter les réflexions fuivantes.

Premièrement, le fieur Hildebrand ne doit jamais fe permettre de tenir le fourneau de ces machines deftinées à adminiftrer les bains de vapeurs, » dans la chambre des malades. Le feu de charbon que l'on eft obligé d'y » faire, eft capable d'altérer l'air, d'exhaler une vapeur qui peut devenir » nuifible. Il lui eft très-facile de parer à cet inconvénient, en alongeant » le tuyau, de forte que le fourneau foit dans une autre chambre que » celle qu'habite le malade, ou au moins en plaçant le fourneau dans » une cheminée qui tire bien. Il nous a affuré qu'il avoit eu la précaution » d'en agir ainfi; & cette précaution eft trop importante pour qu'il ne néglige jamais de la prendre: elle n'eft pas néceffaire pour les machines fumi» gatoires, dans lesquelles on n'a befoin que de très-peu de feu.

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»Secondement, comme les matières des vapeurs volatilifées par ces » machines ont une action fingulièrement énergique, ce dont nous nous » fommes plufieurs fois affurés, en les recevant fur les mains & fur les bras, & comme, à plus forte raison, cette action doir être beaucoup plus » vive fur des organes fenfibles, comme la bouche, la veffie, la matrice, &c., » & peut par conféquent être dangereux, nous penfons qu'il doit être

» défendu

» défendu au fieur Hildebrand de les adminiftrer fans l'avis d'une per»fonne de l'Art, qui doit être appelée dans tous les cas, pour prefcrire la » matière de ces vapeurs, pour en régler l'administration & en fuivre les » effets.

» Troisièmement, il eft des cas dans lefquels ces fumigations ne peuvent » être employées fans expofer les malades à des accidens, comme dans » les douleurs aiguës, & qui ne permettent pas que l'on change le malade de place: ce qui eft abfolument indifpenfable dans l'ufage de ces ma

» chines ».

Je certifie que la Société Royale de Médecine ayant entendu dans fa Séance, tenue au Louvre le 27 Avril 1781, la lecture du rapport ci-dessus, l'a entièrement adopté, & qu'il eft conforme à fon jugement, & à ce que contiennent les regiftres de cette Compagnie, qui a principalement infifté fur les deux conditions fuivantes: 1°. que le fieur Hildebrand né fera jamais aucun ufage des fufdites machines, que par les ordres & fous les des yeux gens de

l'Art; 2°. qu'il ne fupprimera & n'ajoutera rien au préfent extrait de nos regiftres, en le rendant public, & qu'il ne fera rien imprimer relativement à Jes machines, fans l'approbation de la Société. Paris, le 23 Juin 1781,

Signé, VICQ-D'AZY R, Secrétaire Pepétuel.

On trouvera le fieur Hildebrand depuis neuf heures du matin jufqu'à midi, & depuis deux heures jufqu'à quatre heures de l'après-midi; il fe transportera chez ceux qui defireront faire ufage de fon ministère.

Sa demeure eft rue des Boucheries Saint-Honoré.

L'on trouve les mêmes fecours dans fa maifon à Lyon, place du PetitChange,

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

DESCRIPT

ESCRIPTION des Alpes Pennines & Rhétiennes ; par M. BOURRIT, Chantre de l'Eglife Cathédrale de Genève, 2 vol. in-8°, avec fig. A Genève, chez P. Bonnars, 1781.7.

La grandeur, la majefté des objets que M, Bourrit a peints, le spectacle fublime & impofant des merveilles que les Alpes renferment, élève l'ame, échauffe l'imagination, & de fon Obfervateur en fait un grand Peintre. On connoiffoit déjà les talens de cet Auteur dans ce genre, & ce nouvel Ouvrage ne peut qu'intéreffer de plus en plus, & exciter dans l'efprit des Naturalistes le defir de parcourir des montagnes fameufes, où la Nature, fe préfente telle qu'elle eft, où elle offre des traces fidelles de fon premier érat. Heureux qui peut étudier dans ce grand Livre! Peut-être le Naturaliste

eût-il defiré que les bordures des riches tableaux que peint M. Bourrit, euffent été enrichies par des defcriptions intéreffantes d'Hiftoire Naturelles peut-être encore ne feroit-il pas de fon fentiment dans le Chap. VIII du fecond volume, où il prétend démontrer que les Alpes font plus hautes que les Cordillières; & ne croira-t-il pas, avec lui, que la bafe des montagnes fi élevées du Pérou ne commence pas à Quito, mais qu'il faut efti mer leur hauteur depuis le niveau de la mer?

Voyage hiftorique & littéraire dans la Suiffe occidentale, 2 vol. in-8°. Neufchâtel, 1781.

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Ce Voyage renferme quantité d'obfervations très-intéressantes fur la Population, le Commerce, les Arts & l'Hiftoire Naturelle de cette partie de Ja Suiffe.

Hiftoire Naturelle, ou Expofition générale de toutes fes parties, gravées & imprimées en couleurs naturelles; par M. Fabien GAUTIER D'AGOTY, cinquième Fils; 3 Décade.

Cette troisième Décade renferme, 1°. roche de crystal noir entre-mêlé de cryftaux de feld - fpath blanc de Bretagne, tiré du Cabinet de M. Bertin; 2°. grouppe de cryftaux de foufre-citrin, natif des environs de Cadix, tiré du Cabinet de M. Sage; 3. grouppe de fpath pefant ou féléniteux en table, des mines de Hartz, tiré du Cabinet de M. Joubert; 4°. pyrite blanche arfenicale, & mines de cobalt grife & blanche, tirées du Cabinet de M. de l'lfle; 5°. grouppe de cryftaux de félénite à angle rentrant, du Cabinet de M. Joubert; 6°. grenat dodécaèdre & fes variétés des Alpes du Tirol, tiré du Cabinet de M. de l'Ifle; 7°. fpath calcaire en prifmes hexaèdres tronqués net aux deux bouts, du Hartz, tiré de la Collection de M. Forster; 8°. différens grouppes de cryftaux de mines d'argent rouge & nitreuse, des Cabinets de MM. Nolin & de l'Ifle; 9°, ludus argilleux & jayet à veines calcaires en forme de ludus, du Cabinet de M. de l'Ifle; 10°. ludus quartzeux & cellulaires, du côté de Durham en Angleterre, de M. Forster.

Les Amateurs verront avec plaifir, dans cette troifième Livraison, combien le jeune Artifte s'étoit perfectionné dans ce genre fi difficile ; il donnoit les plus grandes efpérances, & Hiftoire Naturelle lui auroit eu de grandes obligations. L'activité & les foins qu'il mettoit à fon entreprife, les connoiffances relatives qu'il acquéroit de jour en jour, les guides favans qu'il s'étoit choifis, tout annonçoit que les plus heureux fuccès devoient le couronner; mais la mort, qui ne refpecte ni les talens ni les connoiffances, vient de l'enlever au commencement de fa brillante carrière. Il feroit bien à fouhaiter que quelqu'Artifte intelligent voulût fe charger de continuer une fi belle entreprise (1).

(1) Nous apprenons que ce fouhait eft rempli, & que la 4' Décade va bientôt être délivrée aux Soufcripteurs.

Obfervations médico-chymiques fur le Cancer; par M. MARTINET, Curé de Soulaines près Bar-fur-Aube. A Paris, chez Didot le jeune, quai des Auguftins; prix, 12 fols br.

par

L'année dernière nous avons eu une brochure fur les propriétés curatives de l'alkali volatil-fluor de ce Curé Médico - Chymifte; celle-ci renferme ses réflexions fur le cancer, fa nature, fa manière d'agir, & fa guérifon Falkali volatil-fluor. De quatre malades, un a été guéri, & les trois autres donnent les plus flatteufes efpérances de guérifon prochaine : c'est toujours beaucoup. Nos plus habiles Médecins n'auroient pas de pareils fuccès fur quatre cancereux. Vient enfuite une comparaifon fuivie entre le cancer & la brûlure: dans le premier, l'acide phosphorique animal en fermentation agit de l'intérieur à la fuperficie du corps; dans le fecond, l'acide phofphorique ignée agit de la fuperficie à l'intérieur du corps. Le tout eft terminé par un examen des humeurs du cancer.

Carte phyfique & hydrographique de la France, où l'on trouve les chaînes de montagnes formant le baffin des fleuves; la hauteur des plus hauts pics fur le niveau de la mer, exprimée en toifes; le cours des fleuves & de toutes les rivières qui y affluent, avec l'indication des lieux où elles font font navigables; les canaux exiftans, les villes riveraines; les ports & les ponts: divifée par Gouvernemens & Provinces. On y a joint un difcours raifonné fur le cours des fleuves & les chaines de montagnes. Dreffée pour l'ufage des Colleges & des Penfions; par M. DUPAIN-TRIEL, fils, Ingénieur-Géographe du Roi.

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'de

C'eft à M. Buache qu'on doit l'idée de divifer la France felon les chaînes montagnes formant le baffin des fleuves: & c'eft M. Sanfon qui le premier en a donné une carte par rivières. M. Buache, occupé de la partie des montagnes, n'a exprimé que les principales rivières. M. Sanfon n'ayant pour but que les eaux courantes, a négligé les montagnes & même les villes riveraines. Comme nous avons aujourd'hui fur la Géographie de la France quantité de matériaux dont on peut garantir la fidélité, l'Auteur a cru devoir en faire ufage, pour réunir & rendre encore plus utile le travail de ces deux Géographes. Il préfente cette carte élémentaire aux Inftituteurs de la Jeunesse & aux Amateurs de la Géographie, en les affurant qu'ils peuvent la confulter avec confiance.

On la diftribue chez l'Auteur (rue des Noyers S. Jacques près S. Yves), enlu · minée, aux choix des acquéreurs, felon le département des fleuves ou la divifion des Provinces; prix, 1 liv. 10 fols.

4

TABLE

DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.

EXPERIENCES & Obfervations fur le poids du Pain au fortir du four
par M.TILLET,Chevalier de l'Ordre de S. Michel, de l'Académie des Scien-
Page 89
Mémoire-Pratique fur la culture de l'Ortie; par M. le Baron DE SERVIÈRES,

3 ces,

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108

Baromètre nouveau, inventé par M. MAGELLAN, Membre de la Société Royale de Londres, & de plufieurs Académies, décrit par lui-même; avec la méthode pour mesurer les hauteurs des montagnes, & des Tables trèsétendues pour calculer ces mesures avec la plus grande facilité, Obfervations fur la terre abforbante ou terre des os, & fur le natron qu'elle contient; par M. SAGE, de l'Académie des Sciences, Professeur Royal de Minéralogie,

125

127

Obfervations fur l'Acide arfenical; par M. PELLETIER,
Suite des Expériences relatives à l'adhéfion; par M. DUTOUR, Correspondant
de l'Académie des Sciences,

137

Projet d'une Machine électrique qui iroit toute feule; par M. M***, de plufieurs Académies,

149

Extrait du fecond Volume de l'Ouvrage de M. l'Abbé SPALLANZANI, 151
Expériences fur la Mine de Plomb ou Plombagine (Plumbago) publiées par

M. Scheele dans les Actes de Stockholm, 3' Trimestre de 1779; traduites due
Suédois par M. MGN., de Dijon,

162

166

169,

Avis fur une nouvelle Machine fumigatoire, inventée par le fieur FREDERICH
HILDEBRAND, Suiffe,

Nouvelles Littéraires,

})

APPROBATION.

J'Arlu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage qui a pour titre Obfervations fur la Phyfique, fur l'Hiftoire Naturelle & fur les Arts, &c.; par MM. ROZIER & MONGEZ le jeune, &c. La Collection de faits importans qu'il offre périodi quement à fes Lecteurs, mérite l'accueil des Savans; en conféquence, j'eftime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Paris, ce 28 Février 1782. VALMONT DE BOMARE.

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