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FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET CE, LIBRAIRES

IMPRIMEURS DE L'INSTITUT, RUE JACOB, N° 56

1863

Tous droits réservés,

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DU

DUC DE LUYNES.

ANNÉE 1752.

cette ville.

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MAI.

évêques. Fin de la sédition de Rouen.

grégorien.

Marseille et son commerce. Accroissement de la population, et qui la compose. Projet du maréchal de Belle-Isle pour augmenter la superficie de Charité de la famille royale. — Lettre circulaire du Roi aux - La Suède adopte le calendrier Continuation de la résistance du Parlement et des refus de Revue des mousquetaires. Réception de deux chevaliers de l'Ordre. Présentations. - Un officier en uniforme monte pour la première fois dans les carrosses du Roi. Pertes du Roi et de ses enfants au jeu à Marly; gain de M. de Livry. - Travaux d'orfévrerie de Germain pour le roi de Portugal. Service pour le duc d'Orléans.

sacrements.

F

d'Anet, de Crécy, d'Aulnay, de Navarre et parc de Bizy.

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Châteaux

Du lundi 1er, Versailles. Il paroît que ce qui a le plus frappé les ministres dans l'affaire du curé de SaintÉtienne-du-Mont pour déterminer à prendre un parti a été encore plus l'arrêt du conseil du 6 septembre 1740 que celui de 1747; c'est ce qui m'a déterminé à faire copier cet arrêt de 1740 à la fin de ce livre (1).

L'affaire de M. Klinglin n'est point encore finie; le Roi a nommé à sa place de prêteur royal, et cette place a été donnée à l'abbé de Raigemorte, en qui feu M. le

(1) Voir à l'Appendice à l'année 1752 la pièce n° 7.

T. XII.

1

cardinal de Rohan avoit beaucoup de confiance, et qu'il avoit chargé du soin de toutes ses affaires à Saverne. Mais il s'agit de juger M. Klinglin ; on a nommé un commissaire pour faire les informations les plus exactes, et c'est un conseiller du parlement de Besançon qui a été chargé de cette commission. On l'attend ici incessamment pour rendre compte.

On prétend dans Paris que M. le maréchal de BelleIsle a obtenu du Roi des places à Marseille qui lui vaudront 800,000 livres. Je lui ai demandé sur quoi ce bruit étoit fondé; voici ce qu'il m'a expliqué. Le Roi, qui a des bontés pour M. de Belle-Isle, lui fit il y a quelque temps des questions sur ses affaires particulières ; M. de BelleIsle lui dit que puisque S. M. vouloit entrer dans ce détail, il étoit obligé de lui avouer que ses affaires n'étoient pas bonnes, qu'il avoit beaucoup de dettes; qu'il convenoit que le tiers de ces dettes étoit pour sommes employées à sa terre de Bizy, mais que les deux autres tiers étoient pour le service du Roi; que quoiqu'il y eût un abus fort commun pour les généraux d'armée de s'enrichir par les sauvegardes, il avoit toujours cru que ce droit n'étoit pas légitime et qu'il n'avoit point voulu en faire usage. Il expliqua à cette occasion au Roi ce que c'étoit que les sauvegardes. A tout ce détail M. de Belle-Isle ajouta qu'il avoit trop d'attachement pour le Roi et trop de reconnoissance de toutes les grâces infinies qu'il avoit reçues de S. M. pour imaginer de lui demander aucune augmentation de ces grâces, ni de gratifications, dans le temps qu'il voyoit qu'en temps de paix il étoit obligé de mettre des impositions onéreuses à ses peuples, mais qu'il croyoit avoir trouvé quelque moyen utile à l'État et par conséquent avantageux au Roi, et dont il pourroit retirer quelque utilité personnelle si S. M. l'approuvoit. Il parla au Roi d'un ancien projet d'un canal en Provence, projet qui avoit été accepté par Louis XIV sur la proposition qui en avoit été faite par M. de Saint-Aignan,

père de feu M. de Beauvilliers et de M. le duc de SaintAignan d'aujourd'hui. Le Roi lui dit avec bonté qu'il prît bien garde à un projet de canal, qu'il étoit fort commun que les entrepreneurs s'y ruinassent, et que depuis grand nombre d'années il n'y avoit que le canal de Languedoc qui eût bien réussi. M. de Belle-Isle s'informa d'abord de M. de Saint-Aignan s'il n'avoit point quelque désir de suivre ce dessein de M. son père pour ce canal. M. de Saint-Aignan ayant dit qu'il n'y songeoit en aucune manière et qu'il remettroit même les mémoires qu'il pourroit retrouver sur cette affaire, M. de BelleIsle envoya deux ingénieurs sur les lieux pour examiner en détail si l'entreprise étoit possible; il étoit déjà démontré qu'elle seroit extrêmement utile; on trouva qu'elle pouvoit s'exécuter, mais que les frais iroient au moins à 3 millions, et que le produit ne pouvoit pas être de plus de 80,000 livres par an. Ce calcul, fait exactement, prouve qu'il n'y a que le Roi seul qui puisse entreprendre cet ouvrage quand il le jugera nécessaire pour le bien de son service. Mais cet objet n'étoit pas le seul en Provence qui eût attiré l'attention de M. de Belle-Isle ; il savoit que la ville de Marseille, considérable par son commerce, pouvoit être augmentée et par conséquent contenir plus d'habitants. En 1666 elle ne contenoit que 40,000 âmes et son commerce ne montoit qu'à 6 ou 7 millions. M. Colbert y fit travailler; le nombre des habitants augmenta, et par conséquent le commerce. En 1720, dans le temps de la peste, il y avoit 126,000 âmes à Marseille; il en périt 70,000; malgré cela, il y en a actuellement 135,000, presque tous étrangers; car sur ce nombre il n'y en a peut-être pas 4,000 qui puissent prouver six ou sept générations d'ancienneté d'habitation dans la ville. Par l'augmentation proposée par M. de BelleIsle, on compte que le nombre des habitants augmenteroit de 50,000. Cette augmentation de la ville est 160,000 toises de superficie du côté de la porte d'Aix; ce terrain,

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