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POLITIQUE.

SUÈDE.

De Stockholm, le 19 juin. — Dimanche passé, après le service divin, il y a eu auprès de sa majesté, de midi à une heure, cour pour les dames et pour les hommes, et ensuite table ouverte. Pendant tout le séjour du roi à Drotningholm, il y aura, de deux dimanches l'un, cour et table

ouverte.

LE MONITEUR UNIVERSEL.

Quatrième année de la Liberté.

congé ont reçu l'ordre de rejoindre sans délai. On presse les préparatifs avec la dernière vigueur. La levée des recrues est plus considérable que dans la guerre contre les Turcs. Cependant, avant que les troupes soient rassemblées, avant qu'elles soient mises en mouvement, arrivées, et en activité pleine, le mois de septembre s'écoulera: ainsi le jugent tous les gens de guerre. Une chose bien extraordinaire fait naître de grandes conjectures. les régiments hongrois et les croates de Carlstadt, mis en Pourquoi, parmi marche depuis peu, une partie va-t-elle aux Pays-Bas et l'autre aux frontières de la Pologne ? L'événement éclaircira ce mystère. On n'est pas sans inquiétude du côté de la Turquie. Le refus qu'on fait de rendre à la Porte la forteresse de Choczim, toujours occupée par nos troupes, sous Le duc régent a présentement auprès de lui, à Drotning-guerre, pourrait troubler tout d'un coup la tranquillité, du prétexte qu'elle n'a pas rendu fidèlement les prisonniers do holm, les personnes suivantes : du département des affaires côté des frontières de la Moldavie. étrangères, le secrétaire d'État de Franck, et les secrétaires du cabinet, Silbersparre, Ehrintsrom et Benfenz. Il a été établi plusieurs comités pour vaquer aux affaires intérieures, pour mettre en meilleur ordre les finances et pour le règlement des dépenses de l'Etat; leur travail doit être prêt vers l'automne prochain.

Nous avons depuis quelques jours un temps très-orageux qui a causé beaucoup de pertes en mer. Le paquebot de Finlande a été jeté sur les côtes de Reyal, et a péri avec sept personnes qui s'y trouvaient.

On a confié la censure de tous les livres et écrits qui viennent de l'étranger, et l'inspection de tout ce qui concerne la librairie, au recteur Murberg.

Dimanche passé le comte de Stackelberg eut une audience auprès du roi, dans laquelle il lui présenta ses lettres de créance, en qualité d'ambassadeur extraordinaire de l'impératrice de Russie auprès de sa majesté.

Le duc régent est parti pour le camp auprès de cette ville, pour voir les manœuvres des troupes.

L'envoyé de Danemark à la cour de Russie, M. le baron de Rozenkrantz, est arrivé ici.

DANEMARK.

De Copenhague, le 26 juin. -M. de Numsen doit se rendre à Stockholm pour complimenter, de la part de sa majesté danoise, le jeune roi de Suède sur son avénement

au trône.

MM. Stromfeldt et Gulldenbourg, ayant rempli leur mission auprès du roi de Danemark, sont partis, il y a quelques jours, après avoir reçu les présents d'usage.

La fregate Frédéricsworn, destinée à exercer les jeunes officiers de la marine royale dans la mer du nord, est partie d'ici le même jour.

Depuis le 12 jusqu'au 22 de ce mois, 724 navires ont passé le détroit du Sund.

POLOGNE.

De Varsovie, le 23 juin. — On a reçu la dépêche sui vante du camp du P. J. Poniatowski, à Lubar, en date du 9.

La position de notre armée est toujours la même, et l'on envoie tous les jours quelques postes en avant pour observer l'ennemi. Il s'est passé quelques escarmouches, dans l'une desquelles nos gens sont revenus au camp avec deux officiers russes. Le 7, la colonne russe de Winnica s'est avancée et a pris poste entre Janow et Niedziatow, où le général Kokowski attend M. Potocki, ci-devant grandgénéral de l'artillerie de Pologne. La colonne de Bialopole s'est avancée jusqu'à Berdiczew. »

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De l'Ukraine, le 30 mai.-Un enseigne de l'armée russe de Winnica, nommé Moszezenski, étant de retour d'Elisabeth-Grod, après que toute la noblesse du district de Ruman eut été assemblée, fut élu maréchal de la contre-fédération, et sieurs Thomasawsly et Ceziz furent nommés conseillers de la Waiwodie de Braklow. Ensuite la noblesse prêta le serment de fidélité et promit de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour détruire la constitution du 3 mai 1791, de ne jamais payer les impôts établis par la diète; après quoi elle fut formée en compagnies.

De Ratisbonne, le 19 juin.— L'affaire de l'association de l'empire est en mouvement. Si jamais ministre a rendu des services à la cour d'Autriche, on peut mettre au premier rang le comte de Lehrbach. Il est parvenu, malgré de grandes contradictions, à réunir tout le cercle de Suabe. Il a fait un mémoire insidieux et adroit, où il peint la situation actuelle de l'empire comme exigeant cette mesure; et cette pièce, vraiment curieuse, a été adressée aux cours de Munich, de Salzbourg, et aux princes du Haut et Bas-Rhin.

De Jene en Thuringe, le 25 juin. Il y a eu un grand tumulte parmi les étudiants de cette université. La maison et le jardin du conseiller de cour Ulrick, recteur pour le moment, ont été ravagés, et un étudiant hongrois si fort maltraité, qu'il a été en danger de la vie. La principale cause que l'on en donne, est l'institution d'un tribunal de l'honneur, pour prévenir les duels, auquel ils font difficulté de se

soumettre,

De Cassel, le 23 juin. — Le total des forces prussiennes qui marchent vers le Rhin, est de 38,599 hommes d'infanterie, et 13,792 hommes de cavalerie. Total général, 52,391 hommes.

Le 6 régiment composant les garnisons de la Westphalie, ci-devant Seleben, aujourd'hui Grewnitz, va à Anspach. beck, le 18 à Gottingue, et elle n'a éte sur la ligne de Gotha La tête de la première colonne a passé le 16 juin à Einset Cassel que le 21.

elle ne devait être que le 23 ou le 25 dans les environs La tête de la 2o colonne a passé le 14 juin à Fuybourg,

d'Eisenach.

La 3 colonne n'était attendue que le 25 à Gotha.

La 4 colonne n'avait pas encore passé la Bohême le 23, et elle n'était attendue que pour le 25 ou le 26 à Bareith. Enfin le régiment de Romberg, un des plus éloignés du Rhin, ne devait se mettre en marche que le 29.

Le duc de Brunswik est feld-maréchal de la Prusse, du roi de Hongrie et de l'empire; il doit commander en chef et avoir la direction de toutes les armées.

De Heilbronn, le 27 juin. — Le corps commandé par Mirabeau est encore en entier dans le pays de Hohenlohe, et on ne sait point, jusqu'à présent, ni quand, ni où il doit marcher. Le che Mirabeau est à Francfort. Une maison de commerce de notre ville vient de payer à son corps la somme de 40,000 liv., qu'on croit être fournie par le roi de Naples.

De Hambourg, le 30 juin.-Les lettres de Paris, du 18, nous avaient appris la fàcheuse situation de la célèbre maison de commerce de Tourton et Ravel; les souscriptions obtenues parmi les banquiers se montaient, disait-on, à 2 millions 300 mille liv.; et l'on ajoute que la caisse d'escompte ne veut entreprendre cette liquidation qu'au moyen de 3 millions; en ce cas, on peut regarder cette maison comme sauvée et hors de tout embarras.

Les lettres d'Amsterdam, du 24, nous mandent que l'on y a aussi levé des souscriptions pour cette ancienne maison, et qu'au départ du courier on avait déjà ramassé une somme de 1,200 mille livres. Voilà déjà 500 mille liv. au delà de la somme requise; et ici, à la fin de la bourse du 27, on Tous les soldats absents par pouvait compter sur 500 mille liv.; elle aura plus d'un mil.

ALLEMAGNE.

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De Vienne, le 25 juin.
2e Sèrie. Tome IV.

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lion au delà de la somme qui lui est nécessaire pour continuer ses paiements.

De Bonn, le 4 juillet.— Les déserteurs de Berwich, qui sont à peu près 600, et qui sont payés par les princes émigrés, ont leurs cantonnements à Neuwied. Un de ces soldats, deserteur de nouveau, avait passé le Rhin pour se réfugier à Andernach. Trois officiers de Berwick le poursuivent. Le soldat se défend avec vigueur; il est soutenu par un basofficier, recruteur autrichien, qui observe aux trois officiers que l'empereur et l'électeur de Cologne ont seuls le droit de faire recruter et d'exercer la juridiction sur le territoire d'An- | dernach. La rixe s'étant échauffée, le recruteur autrichien a donné plusieurs coups de sabre à un officier et a délivré le soldat français. Les magistrats d'Andernach se sont plaints de cette violation de territoire; mais il parait qu'on veut assoupir cette affaire.

Il parait que le projet des princes, pour un emprunt en Hollande, a tout à fait manqué.

De Coblentz, le 2 juillet.- Coblentz va être entièrement purgé des émigrés. Ils partent par ordre du gouvernement. Les uns vont dans l'évêché de Liége; d'autres dans celui de Spire. Leur quartier général doit être établi, lo 20, à huit lieues des frontières de France. On a béni, ces jours derniers, les drapeaux de la compagnie d'Auvergne; beaucoup

de fanfaronnade dans la cérémonie.

Quelques bataillons prussiens seront en garnison à Tréves. Il est arrivé déjà beaucoup d'officiers. Ils font les préparatifs pour le logement des troupes.

Les magasins se remplissent.

PRUSSE.

De Berlin, le 23 juin.- Le roi a fait, mardi, la revue de l'artillerie rassemblée aux environs de Gesundeits-Brunn. Il a donné de l'argent aux soldats.

Le duc Frédéric de Brunswik est parti pour la Silésie. Le prince Louis de Wirtemberg est arrivé ici de Varsovie et le lord Spencer, de Londres. Le ministre comte de Blumenthal est parti pour la nouvelle Marche, et le lieutenantgénéral comie de Hordt, pour la Saxe.

ESPAGNE.

De Madrid, le 25 juin. Un courier arrivé de Cadix, le 21, a apporté la nouvelle qu'il était entré dans ce port deux vaisseaux du Mexique, chargés de deux millions de piastres, tant pour le compte du roi que pour celui des particuliers.

M. d'Aranda, qui a rompu successivement toutes les en

traves dont les prohibitions impolitiques du ministère précé dent avaient géné la marche du commerce et la circulation des pensées, vient, par une disposition qui honore la philosophie, de permettre l'entrée libre des papiers-nouvelles, réprimée ici avec une ridicule sévérité. Cette permission, de laquelle sont seuls exceptés les libelles séditieux, a causé autant de joie que de surprise. Les revenus de la poste seront par la considérablement augmentés.

Le régiment de la reine, cavalerie, venant d'Andalousie, a traversé Aranjuez le 21, pour se rendre à Madrid. Il a été passé en revue par le roi. On est satisfait de sa tenue; mais il est bien loin d'être au complet.

On avait élevé, le 17, à Aranjuez, un ballon aérostatique en présence du roi. Une demi-heure après, il s'était dégagé de ses deux conducteurs, que l'effroi avait saisis. Comme il était abondamment pourvu de gaz, on espérait que sa course serait longue. On apprend qu'il est tombé le lendemain à 6 lieues de Madrid, dans un village près d'Alcala. Il a été recueilli le curé, qui a eu bien de la peine à faire entendre à ses paroissiens qu'il n'y avait pas de magie làdedans.

par

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légation de France a faites au gouvernement anglais. Les bons patriotes qui s'intéressent au succès de cette légation, la seule peut-être qui, dans les circonstances, ait fait réellement quelque chose, voient avec plaisir l'acharnement que la Gazette universelle manifeste contre elle; cela est de bonne augure; mais, en vérité, cette gazette s'est montrée un peu trop maladroite le 3 juillet. Elle rapporte une jettre qu'elle dit avoir été écrite à M. Chauvelin, par lord Grenville, le 25 juin dernier, et dans laquelle ce ministre observe à M. Chauvelin qu'il s'est écarté des formes diplomatiques, en fui demandant la veille (24 juin) de faire part aux deux chambres du parlement de la note officielle qu'il lui adressait.--Si le fait était exact, il faudrait en conclure que M. Chauvelin parlait en ce moment à lord Grenville comme membre du parlement et non comme ministre, et qu'il en est résulté un léger malentendu que la première explication a dû nécessairement dissiper. Mais une observation plus simple se présente le parlement était en vacance dès le 15 juin, jusqu'au 50 août, et la Gazette universelle, elle-même, ne l'ignorait pas, car elle l'a annoncé dans le temps. Comment donc a-t-elle pu dire sérieusement que, le 24 juin, M. Chauvelin pressait lord Grenville de communiquer sa note aux deux chambres du parlement?

Alexandre de Créquy, connu sous le nom de Bourbon Montmorency, ne pouvant encore obtenir justice des crimes de la cour, dont il est victime, a recours à la sensibilité de ses concitoyens. Prêt à succomber sous les coups de l'infortune, dont son digne mentor, l'abbé Bourgeois, l'a tiré, il prie ceux qui voudront le secourir d'adresser leurs dons à M. Chaillou, homme de loi, rue des Poitevins, no 20. Ils recevront une reconnaissance signée dudit infortuné, par laquelle il s'engage à remettre la somme avancée et à faire parvenir un exemplaire de sa vie aux personnes qui auront bien voulu le secourir, quelle que soit la modicité de leurs secours.

Cette souscription volontaire sera ouverte tous les jours, depuis huit heures du matin jusqu'à midi, et depuis deux heures après midi jusqu'à cinq, à l'adresse ci-dessus, à compter du 1er juillet 1792 jusqu'au 1er janvier 1793.

BULLETIN

DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. PREMIÈRE LÉGISLATURE.

Présidence de M. Aubert-Dubayet.

SÉANCE DU LUNDI 9 JUILLET.

Un de MM. les secrétaires fait lecture de plusieurs lettres qui sont renvoyées aux divers comités qu'elles

concernent.

M. CHAUDRON-ROUSSEAU: Je dénonce à l'Assemblée, comme contraires aux lois, un arrêté et une adresse du département de la Haute-Marne, relatifs aux événements du 20 juin; j'en demande le renvoi à la commission des douze.

Le renvoi est décrété.

M. RULH: La députation du Bas-Rhin a reçu de Strasbourg des nouvelles qui lui annoncent que deux mille autrichiens, arrivés près de cette ville,

oni tenté de s'emparer du pont du Rhin. Je réitère motion que j'ai déjà faite plusieurs fois pour charger le pouvoir exécutif de renforcer cette partie de nos frontières.

On observe que le ministre de la guerre doit ce matin rendre compte des renforts de cavalerie qu'il a dù envoyer aux armées.

L'Assemblée passe à l'ordre du jour.

M. Gossuin fait lecture d'une lettre de M. Merlin, président du tribunal criminel du Nord, par laquelle il annonce que le lieutenant-colonel du 3 régiment de hussards, pris à l'affaire de Mons par les Autrichiens, a été repris les armes à la main contre les Français, à l'affaire de Maubeuge.

M. GOSSUIN: Je demande le renvoi au comité de législation, pour faire un rapport à ce sujet.

M. ROUYER: Il n'y a pas besoin de rapport. Il existe une loi qui attribue aux généraux la faculté de faire juger ces délits par des cours martiales. Cela est si vrai, que M. Luckner a fait juger ainsi les frères Morlaix, déserteurs du même régiment.

M. LAPORTE : M. Rouyer confond le cas de désertion, qui doit en effet être puni par les cours martiales, avec le crime de trahison, dont la connaissance appartient à la haute cour nationale. J'appuie le renvoi au comité de législation, et comme il ne doit pas y avoir de difficulté sur cet objet, je demande que le rapport soit fait sous trois jours. Cette proposition est décrétée.

le renouvellement des actions et portions d'actions de l'ancienne compagnie des Indes, considérant que l'époque du paiement des coupons attachés à ces effets est déjà passée, décrète qu'il y a urgence.

L'Assemblée nationale, après avoir décrété l'urgence, décrète ce qui suit:

Art. I. Les commissaires de la trésorerie nationale sont chargés de faire exécuter toutes les opérations nécessaires pour le renouvellement au public des actions et portions d'actions de l'ancienne compagnie des Indes, et de nommer, à cet effet, le nombre de signataires suffisant.

II. Le renouvellement sera fait pour dix années, y compris celle de 1792.

III. Les actions et seize vingt-cinquièmes d'actions seront garnis de vingt coupons, payables par semestres à la trésorerie nationale, à compter des six premiers mois de 1792, jusques et compris les six derniers mois de 1801, conformément aux modèles annexés au présent décret, qui seront imprimés en nombre suffisant, sous la surveillance desdits commissaires de

la trésorerie nationale.

IV. Les huitièmes et vingt-cinquièmes d'actions, dont les intérêts ne se paient que par années et non par semestres, seront garnis de dix coupons pour dix années, y compris l'année 1792 et celle 1801, conformément aux modèles annexés au présent décret, qui seront aussi imprimés sous la surveillance des commissaires de la trésorerie nationale.

V. Le tirage qui aurait dû être fait au mois de mars dernier, sous la surveillance de l'ancien bureau de la compagnie des Indes, sera fait sans retard en pré

sence de deux commissaires de la trésorerie nationale.

VI. Les frais de l'impression de ces états, et autres relatifs au renouvellement, seront acquittés par la trésorerie nationale, après qu'ils auront été arrêtés par un décret, ensuite de l'état qui en sera fourni par lesdits commissaires de la trésorerie nationale.

On fait lecture d'une lettre du roi, ainsi conçue: > J'ai l'honneur de vous prévenir, M. le président, que j'ai nommé M. Joly, juge du tribunal du troisième arrondissement de Paris, sec: étaire du conseil, à la place de M. Dejoly, ministre de la justice. >

M. GAYVERNON: Personne n'ignore quelle part les patriotes belges ont prise à nos affaires dans le Brabant. Telle est l'opinion que le maréchal Luckner a de leur courage, qu'il n'est point d'occasion périlleuse où il ne les emploie. J'apprends qu'ils sont couverts de baillons. Je demande que le ministre de la guerre soit chargé do pourvoir à leur habille

M. GUERIN: Je demande que le département de Paris soit suspendu; qu'il le soit à l'instant; car vous n'avez pas besoin d'être instruits de la décision du pouvoir exécutif sur la suspension du maire. Je. vois dans l'arrêté du département que, le 19 juin, il a enjoint à la municipalité de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher le rassemblement; qu'à minuit la municipalité a demandé à ètre autorisée à légaliser ce rassemblement, au lieu de l'empêcher; que le directoire a repoussé cette proposition et a répondu à une nouvelle lettre de la municipalité, à lui adressée à 5 heures du matin, qu'il persistait dans son arrêté. Le directoire avait donc connaissance de la disposition du corps municipal à ne pas obéir à cet arrêté ; il connaissait done le refus réitéré de la municipalité. Or, lorsque le corps municipal, lorsque le procureur de la commune insistent dans leur refus d'obéir, à qui appartient-il de les suppléer? Au département. Qu'a-t-il fait? Rien. Que devait-il faire? Exécuter les mesures qu'il ordonnait à la municipalité. Ou la municipalite est coupable ou elle ne l'est pas. Si elle n'est pas coupable, il faut punir le département pour l'avoir destituée arbitrairement et avoir compromis la chose Suite de la discussion sur les mesures de sûreté générale. publique. Car, lorsque la tranquillité est troublée M. BRISSOT: La fraternité que vous avez tous jurée, dans Paris, la chose publique est en danger dans doit inspirer les plus douces espérances pour les distout le royaume. (On murmure.-Les tribunes ap-cussions futures; elle doit en inspirer pour le sucplaudissent.) Si la municipalité est coupable, ce que je suis loin de penser, le département l'est aussi, pour ne pas l'avoir suppléée. Il doit donc partager sa peine. Ainsi je demande qu'a l'instant mème vous suspendiez le département de Paris.

On demande l'ajournement et le renvoi à la commission des douze.

L'ordre du jour est réclamé, mis aux voix et rejeté. (Les tribunes applaudissent.)

Le renvoi et l'ajournement sont décrétés. M. Dieudonné, au nom du comité de l'ordinaire des finances, propose et l'Assemblée adopte le projet de décret suivant:

L'Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de l'ordinaire des finances sur

ment.

M. DUHEM: Je demande que cette motion soit renvoyée au comité militaire, pour en faire son rapport sous 3 jours.

Cette proposition est décrétée.

cès des grandes mesures que vous allez prendre: en électrisant toutes les ames sur la surface de l'empire, elle doit faire une grande famille de ceux qui veulent sincèrement la liberté et l'égalité, car c'est entre eux seuls qu'une réunion sincère et solide peut exister; mais, en unissant le sentiment, nous n'avons pas enchaîné nos opinions. Cette réunion nous commande des égards entre nos collègues; elle nous prescrit de ne pas supposer des intentions perverses mais là s'arrête la fraternité. Notre conscience est à nous, à nous seuls; elle doit être libre, ou bien nous aurions engagé ce qui ne peut pas s'aliéner: nous aurions trahi les intérêts du peuple. La réunion doit exister, premièrement entre ceux qui ont les mêmes opinions; secondement entre ceux qui, ayant des opinions diverses, ont néan

moins identité de sentiments, et no diffèrent que sur les moyens d'arriver au même but; ayons l'une, cherchons l'autre, mais ne contraignons jamais la conscience de personne. (On applaudit.)

La fraternité que j'ai jurée à tous mes collègues, dans cette journée de réunion, a banni de mon esprit et de mon discours toute personnalité, toute haine; leur fiel ne souillera jamais mes écrits; mais elle m'impose aussi de dire la vérité avec franchise. et de ne jamais capituler avec les principes. Les mots de paix et d'union sont si doux, qu'il faut quelque courage, quelque vertu pour ne pas se rapprocher de l'opinion de ses frères; mais nous n'appartenons qu'à la patrie, à la nation, et aucun charme de fraternité ne doit nous faire sacrifier son bonheur. (On applaudit.) Songez aux grands intérêts qui sont dans nos mains; songez que vous allez décider de la vie, de la liberté, du bonheur de 25 millions d'hommes. Un philosophe disait que pour juger sagement il fallait être en présence d'un grand homme. Soyons en présence de la nation; ne perdons pas un instant de vue qu'elle préside à toutes nos discussions: l'âme s'agrandit à un spectacle aussi imposant; et quel homme pourrait être vil en présence de tout l'empire?

Je vais vous exposer quels sont les dangers de la patrie, quelles sont les causes qui l'y ont précipitée et quels sont les remèdes. La réunion qui s'est opérée parmi nous a augmenté nos forces et n'a pas détruit nos dangers. En déprécier ou en exagérer le prix serait également dangereux. J'entends déjà quelques voix me dire: pourquoi publier que la patrie est en danger? nous sommes tous frères, les dangers n'existent plus. ....

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hommes de troupes de ligne et plus de 100,000 volon-
taires, vous avez tant de places à garder, tant de
frontières à défendre, tant de camps à former, que
la plus forte de vos armées n'a pu être jusqu'ici que
de 30,000 hommes. En comparant cette situation à
l'état militaire de la France sous Louis XIV, on
est tenté de croire que ce n'est qu'un rève.
Nous avions alors les mêmes ennemis à combattre.
Mais on
a vu trois, quatre et jusqu'à cinq armées
de 60, 80 et 100 mille hommes chacune, se mouvoir
à la fois sur les diverses parties de l'Empire. Quoi
donc, l'esprit de liberté produirait-il moins de pro-
diges que celui d'un honneur chevaleresque et que
l'argent d'un despote! Si cette guerre était une
entreprise ordinaire, on pourrait espérer que la di-
versité des intérêts suffirait pour dissoudre cette li-
gue si monstrueuse, mais qui cesse de l'ètre quand on
en considère le but. Ces puissances ne tendent pas
à prendre quelques villes, à gagner quelques batail-
les. Non, une idée plus profonde les occupe; elles
veulent détruire la source de cet esprit de liberté
qui agite la France depuis trois ans, source intaris-
sable de puissance pour les peuples, qui renverseront
incessamment tous les trônes. Les rois sont mùrs; ils
veulent prévenir le moment de leur chute. C'est ici
une guerre à mort: ils veulent vous faire reprendre
vos fers, vous démembrer pour vous affaiblir, ou
vous miner par des divisions. Vous n'avez donc pas
depuis long-temps conçue, de l'état des choses,
de paix à espérer; et telle était l'idée qu'avaient
hommes qui ont cru qu'il fallait prévenir les en-
nemis et les empêcher de se renforcer.

les

Ces puissances vous avaient déjà donné le secret de leur entreprise. Au moment où vous leur déclarates la guerre, elles vous annonçaient qu'elles voulaient châtier les séditieux, dissoudre les sociétés populaires, l'Assemblée représentative de la nation, France l'esprit de liberté. en un mot tout ce qui peut tendre à maintenir en

Certes, c'est un grand bien que la réunion; mais empêchera-t-elle les Prussiens de marcher? La Flandre et les frontières du Rhin d'être menacées? Sans doute nous devons concevoir les plus grandes espérances, mais nous ne devons pas nous endormir; nous ne devons pas croire la paix établie au-dehors, parce qu'elle paraît s'établir au-dedans. Quelle est la cause qui nous a conduits au bord du précipice? Notre inertie. Elle serait bien plus fatale à présent, et elle nous perdrait infailliblement. On s'est ébloui sur les dangers. Le ministère s'est constamment attaché à perpétuer cette inertie, en ensevelissant dans ses bureaux toutes les nouvelles de l'étranger. Les gazettes venaient bien quelquefois troubler ce calme. Mais qu'est-ce qu'une gazette, disait-plus de prosélytes que les tyrans qui dictent leurs on ? qu'est-ce qu'un folliculaire ? Le danger paraissait ne pouvoir exister avant qu'on en eût une communication officielle.

Cependant l'Autriche, la Prusse, la Sardaigne, Naples, la Russie, l'Espagne, arment contre vous. L'Autriche va avoir, tant dans les Pays-Bas que dans le Brisgaw, 100,000 hommes. Joignez-y 55,000 prussiens de troupes d'élite, choisies avec soin, composées en grande partie de cavalerie, parce que vous en avez peu, et prises uniquement parmi les catholiques. Joignez-y le contingent des cercles, qui s'élèvent à 50,000 hommes; l'armée du roi de Sardaigne, de 20 à 25,000 hommes; la flotte de Naples; l'armée des rebelles; tous les mécontents de l'intérieur du royaume tel est le tableau de vos ennemis. Ils comptent s'emparer sous peu de vos magasins, s'établir sur votre territoire et faire la guerre avec vos propres ressources.

La neutralité de la Suisse, si elle ne lui était pas impérieusement commandée par ses intérêts, serait très-équivoque. Celle de l'Angleterre est jusqu'ici une neutralité nationale; mais craignons que la paix avantageuse qu'elle vient de faire dans l'inde n'engage son gouvernement à tourner ses vues du côté de la France. Les Américains sont réduits à ne former pour vous que des vœux stériles, leur distance les mettant hors d'état de vous seconder, au moins dans cette première campagne. Vous connaissez à quoi se réduisent vos forces actuelles: avec deux cent mille

Voilà en effet ce qu'elles entendaient par leur guerre aux jacobins. Elles savaient bien que les jacobins ne sont pas une puissance; qu'ils n'ont ni argent, ni moyens, ni même d'émissaires; mais que les assemblées sont des volcans qui lancent sans cesse une lave inflammable sur la tête des tyrans; qu'ils n'ont pas de poignards, mais qu'ils combattent avec l'évangile de la constitution; que les jacobins, qui prèchent par la raison et sans armes, se feraient bien

tyrannicides, qui ne tuent personne, ou même qui fois despotiques les armes à la main; que les clubs se concilient avec les tyrans. (On applaudit. )

des droits, c'est à la souveraineté nationale qu'ils Aussi c'est à la révolution, c'est à la déclaration déclarent la guerre. Il faut donc que vous déployez les plus grands moyens, si vous ne voulez pas voir dans deux mois d'ici, votre liberté anéantie. Il faut donc déclarer que la patrie est en danger; car, sans moyens extraordinaires développés tout à coup dans cette campagne et décrétés très-promptement, vous ne pouvez résister à vos nombreux ennemis. Ils ont tellement concerté leurs mesures, qu'ils doivent vous attaquer sur divers points à la fois. Ils comptent sur la terreur des uns, sur l'indifférence des autres, sur vos dissensions intérieures, sur les partis qui naîtront et se combattront. Ah! si jamais une nation s'est trouvée en danger, c'est quand cinq à six puissances ont juré sa perte, qu'elles l'attaquent simultanément avec des forces formidables. Ce n'est point avec des armées partielles que nous pourrons repousser un si éminent péril; il faut que la nation se lève toute entière; que pas un village ne soit incendié sans que ces attentats ne trouvent sur-le-champ des milliers de vengeurs. Il faut que Sagonte ressuscite parmi nous; que nos femmes, nos enfants soient bien déterminés à ne pas survivre à notre mort. ( On applaudit.) Qui de nous peut se familiariser avec l'idée de l'entrée triomphante des troupes prussiennes ?.....

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Vous êtes-vous jamais représenté les horreurs d'un pareil événement? Le carnage, l'incendie et les dévastations auxquelles se livrerait une soldatesque effrénée, conduite par cet illuminé qui se croit un héros parce qu'il est le neveu d'un héros, et vous dictant ignominieusement des lois. Quel homme qui, se rappelant nos fêtes civiques, nos assemblées politiques, la liberté de nos débats, où l'opinion publique règle en souveraine la destinée de l'empire; quel est le français qui, ayant joui un seul instant de la liberté, ne frémirait pas de rage, s'il se voyait forcé de s'agenouiller en esclave devant un féroce houlan? Ah! périsse Paris plutôt que d'ètre souillé d'un pareil spectacle! (Applaudissements unanimes et réitérés.) Eh bien Français, si vous ne déployez pas à l'instant une force extraordinaire, tel est le sort qui vous menace, et qui, sous peu de jours, accablera plusieurs de vos départements. Mais, ditesvous, de nombreuses levées de bataillons sont décrétées, le complètement des autres est ordonné..... Voulez-vous donc suivre encore les formes, jusqu'ici si lentes, du recrutement ordinaire, et attendre régulièrement pendant six mois pour avoir des armées, plutôt que de prendre une mesure extraordinaire. Il vous faut des hommes sur-le-champ, la fédération vous en donnera. Elle vous en eut donné davantage et plus promptement, si un refus de sanction n'eut paralysé la mesure sage dont le ministre de la guerre vous avait donné l'heureuse idée. Mais | il faut accueillir tous ceux qui se présenteront; il faut les envoyer sur-le-champ dans vos camps, pour compléter les corps existants. On me dit qu'ils n'auront point d'uniforme ?.... et qu'importe au courage la couleur de l'habit et l'habit même? (On applaudit.) Les Américains n'avaient pas de souliers quand ils vainquirent à Treutole. On n'a pas de fusils; les marchés d'Angleterre manquent; eh bien, armezvous de piques et de haches; variez votre tactique militaire. Comment, parmi tant d'hommes expérimentés, qui se sont trouvés successivement dans plusieurs révolutions, ne se trouve-t-il pas un homme de génie qui devine l'art de la guerre d'un peuple libre? Enfin, dites-vous, nous manquons d'officiers-généraux; n'avez-vous donc aucun moyen d'en trouver? Cromwel, à 40 ans, n'avait pas encore manié un fusil, et, six ans après, il avait gagné des batailles. Pourquoi ? Parce qu'alors les Anglais savaient que, pour défendre la liberté, il n'était pas nécessaire de suivre les règles ordinaires de l'avancement militaire, ni de confier la direction des armées, par cela seul que la durée de son service l'y portait, à un vieillard cacochyme ou à un aristocrate gangrené. Suspendez donc, lorsque la patrie est en danger, suspendez des lois d'avancement, qui ne sont qu'en temps de paix. La liberté, l'espoir des couronnes civiques auront bientôt mûri les talents. Qu'on m'expose tous les autres obstacles, pas un ne tiendra contre une Assemblée nationale bien déterminée à sauver la liberté, et un ministère patriote.

Il faut électriser toutes les âmes. Encore un mois

ou deux et il n'en sera plus temps: voilà le vœu secret de nos ennemis.

Quand ils disent que tout est calme, ils veulent Vous surprendre dans le sommeil pour vous égorger ou vous donner des fers. Avant donc de déclarer que la patrie est en danger, hâtez-vous d'entendre les ministres; qu'ils vous disent la vérité toute entière: nous sommes en présence de nos frères, qu'avons-nous à craindre de tout publier? On a parlé du danger des communications publiques; on a demandé un comité général; un pareil comité n'est-il pas un contre-sens, au moment du danger de la patrie? Qui fait notre force, si ce n'est la confiance? Croyons que le mystère fortifierait les alarmes et augmenterait le danger; qu'un rapport incomplet nuirait bien plus qu'une franchise, même indiscrète. On ne doit cacher son mal qu'à un malade désespéré; mais la nation, régénérée, déploiera une jeunesse, une vigueur bien supérieures à celle d'une

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nation esclave. Quel que soit le danger, la nation se reste toujours à elle-même..... Déclarez ensuite que la patrie est en danger; déclarez-le sans désemparer; déclarez-vous permanents; jamais péril ne fut plus grand; et, lorsque vous aurez porté ce décret solennel, que des couriers extraordinaires portent dans tous les départements le cri du danger; c'est alors que vous mettrez à l'épreuve le patriotisme du pouvoir exécutif. S'il veut fermement le salut public, il se réunira à vous; car ce n'est pas vous qui devez yous réunir à lui, s'il refuse.... Icí je m'arrête.

Le danger de la patrie saura vous inspirer les mel'évangile de la constitution, il vous en indiquera de sures que vous aurez alors à prendre. Vous ouvrirez sûres et d'efficaces. Votre réunion a porté un grand coup à vos ennemis; le décret sur le danger de la patrie achèvera de les attérer, parce que ce ne sera pas le cri de la terreur, mais celui de la fureur et de l'indignation. C'est ce cri de danger qui commande à l'homme de grandes idées, à la nation de grands développements, à ses représentants de grandes mesures. Ce n'est qu'après ce décret que vous pourrez prendre toutes les autres mesures que commandent les circonstances. J'ai bien réfléchi à ces mesures, je craignais même de ressusciter dans vos âmes des souvenirs douloureux; mais je me suis dit que la réunion a effacé le passé pour ce qui nous concerne, mais non pas pour ce qui concerne la nation; qu'elle n'a changé ni le mal, ni les causes. J'ai pensé que mon silence serait un crime. Qui suisje? Représentant du peuple. Je peux composer pour moi; mais je ne peux pas composer pour lui sur ses intérêts. Les défendre, quelles que soient les circonstances, voilà mon devoir. (On applaudit.)

Si je composais avec ma conscience, si je suivais l'avis de ces personnes qui, avec de bonnes intentions, disent que le silence gagnera tout, je serais coupable de làcheté, car ma conscience me dit que, si nous nous dissimulons la nature de nos dangers, tout est perdu. Il existe de grands délits, et la nature se mentirait à elle-même si la révolution de choses qui s'est opérée parmi nous n'eût été suivie d'un grand nombre de trahisons. Il faut distinguer le délit de l'erreur. Nous ne pouvons disposer que de notre sentiment personnel, mais non pas de la justice de la nation. S'il était possible qu'il se fit une coalition entre nous pour épargner les coupables, ce serait une véritable conjuration. Je dirai donc la vérité, comme la dira la postérité.

qu'au moment de notre réunion: puisse-t-elle opéJe peindrai le pouvoir exécutif tel qu'il a été jusrer enfin sur lui un heureux retour? S'il est de bonne foi, il doit entendre de la bouche d'un représentant réparer. S'il n'adopte pas ces moyens, il n'est pas du peuple le mal qu'il a fait et les moyens de le de bonne foi. Et en effet, si un jour ne change pas un homme, comment changerait-il une cour corrompue qui n'a cessé de se repaître de conjuration ? Vous, qui nous prêchez toujours une confiance aveugle, osez donc répondre à la nation, sur votre tête, que, dans cette cour, on veut sincèrement la révolution, qu'on y aime le peuple, qu'elle s'est débarrassée de ses correspondances avec les émigrés rebelles, qu'elle versera tout son sang, qu'elle périra jusqu'au dernier plutôt que de souffrir que des tyrans étrangers viennent détruire l'égalité constitutionnelle; osez répondre, et songez que l'échafaud est là.... Vous hésitez! Eh bien! vous vous accusez vous-mêmes, tout au moins, d'une coupable imprudence. La liberté n'est pas un hochet, pour que nous devions la jouer au hasard, et livrer, sur parole, le bonheur du peuple. Quant à moi, je me regarderais comme un traître, comme bourreau de mes concitoyens, si je feignais de croire à cette conversion inattendue, et si, pour le plaisir d'une réunion apparente, j'écartais les moyens de surveillance et les actes de rigueur que la constitution nous ordonne de prendre.

La patrie est en danger, non pas que nous manquions d'hommes capables de porter les armes, non

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