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ces où nous sommes, par les parents qui ont été obligés de retirer leurs enfants des colléges. Ils trouveront dans cet ouvrage tous les secours qu'ils pourraient attendre d'un instituteur éclairé. Ce cours peut servir avec le même succès aux jeunes gens des deux sexes, aux artistes qui veulent lire Virgile et l'entendre dans sa langue, aux personnes qui ont perdu de vue la langue latine, qui voudraient rajeunir d'anciens souvenirs. Il leur sera d'autant plus utile, que, dans la traduction interlinéaire, chaque mot latin a au-dessous de lui son explication propre ou figurée. Dans la traduction française, qui est en regard de chaque ligne, le traducteur a conservé le caractère et l'image que le poète a fait produire au mots dont il s'est servi. Aucune traduction de Virgile ne peut être comparée à celle-ci. Exactitude, précision, clarté, notes curieuses, l'auteur a réuni tous les genres de mérite qui peuvent faire rechercher son travail.

On trouvé cet ouvrage au bureau de l'abonnement littéraire, rue de Condé, n° 10. En s'adressant par lettre affranchie au directeur de ce bureau, on le recevra port franc. L. D. B.

ci-dessus; lesdites terres formées des apports et dépôts que la mer a faits, depuis l'enclôture des précédentes, au pied des digues qui entourent ladite ile, et constatées par un procès-verbal d'arpentage, contradictoirement fait en 1786.

Cette seconde partie n'est placée ici que pour mémoire, n'étant point encore desséchée; mais, aussitôt qu'elle sera entourée de digues et défendue des eaux de la mer, comme la précédente, elle dounera du sel et du blé comme elle, et pourra doubler et même tripler les produits de celle-ci il ne lui faut qu'un propriétaire assez riche pour faire les avances de ces nouvelles digues.

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Il y a des offres pour le rachat des droits seigneuriaux, et toute sureté pour acquérir. L'adjudication, sauf le mois, pourra être faite le mercredi 11 juillet 1792, ou à la quinzaine suivante. S'adresser, pour plus amples éclaircissements, à Paris, à M. Grandpierre, homme de loi, et avoué auprès des tribunaux, rue du Harlay, au coin du quai des Orfévres; ou à M. Pannelier de Beauvais, rue du cimetière Saint-André-des-Arcs, au coin de celle de l'Eperon; et, sur les lieux, à M. Petel, curé de l'isle et paroisse de la Crosnière.

Domaine et métairie dans l'ile de Pé, dite de la Crosnière, située dans le département de la Vendée, district de Challans, entre les îles de Bouin et de Noirmoutiers, à une lieue de la ville de Beauvoirsur-Mer, 4 de celle de Machecoult, 12 de celle de Nantes, et 14 des Sables-d'Olonne, à vendre sur publications, à l'audience du tribunal des criées du département de Paris.

Ce domaine se divise en deux parties. La première consiste, 1o en une maison dite la Cambuse, servant à loger le régisseur; composée de plusieurs salles et cabinets, cellier, cuisine, laiterie et grenier audessus, dans toute l'étenduc du bâtiment; cour, jardin, étable, écurie et deux grands greniers ou magasins, pouvant contenir et conserver chacun jusqu'à cent tonneaux ou 1200 septiers de blé, mesure de Paris; le tout enclos d'un large fossé, dans lequel on peut engraisser et conserver le turbot, et tel autre poisson de mer que l'on veut; 2° en treize maisons éparses dans les terres, servant à loger les colons séparément, chacun sur celles qu'ils ont à cultiver; toutes lesdites maisons bâties en pierre et couvertes en tuile; 3° en 900 boisselées où environ de terre en labour, et qui font 225 arpents, l'arpent de 100 perches et la perche de 22 pieds; 4" en 128 œillets de inarais salants, avec leurs réservoirs et pièces d'eau, en grandeur et quantité suffisantes pour les alimenter et faire du sel.

Cette partie du domaine est enclose de bonnes et fortes digues, qui la garantissent de l'invasion des eaux de la mer et la font jouir de tous les avantages du voisinage de cet élément, sans en éprouver les dangers,

Les terres dont elle est formée donnent le plus beau blé et rapportent tous les ans, sans qu'il soit besoin de leur donner aucun engrais.

Elles ne sont séparées du continent, du côté de Beauvoir, que par un canal d'environ dix toises de large, conservé pour entretenir un port à la maison de régie, par lequel on importe dans l'ile tous les matériaux et provisions dont on a besoin et l'on en exporte les productions.

Elles sont divisées entre treize colons, qui font tous les frais du labour et des semailles, et dont chacun rend, nette et quitte, au propriétaire, après la récolte, moitié de ce qu'elle lui a donné.

Le produit, pour le propriétaire, est, année commune, de 14 à 15,000 liv., et il en sera justifié par les états et les comptes de la régie des six dernières années.

La seconde partie consiste en 1200 boisselées ou 300 arpents de terre, de la nature et qualité de celle

AVIS.

M. Dechemant, chirurgien-dentiste, breveté de leurs majestés les rois des Français et de la Grande-Bretagne, inventeur des nouvelles dents de pâte minérale, approuvées par la société et falculté de médecine et conformément à son usage de résider à Londres depar l'académie des sciences, prévient le public que, puis le 1er février jusqu'au 1er juin, et à Paris depuis le 1er juin jusqu'au 1er février, il est de retour lui, pour le public, depuis midi jusqu'à deux heures; à Paris depuis le 10 de ce mois. Il sera toujours chez élèves, tant à Paris qu'à Londres. et, en tout temps, le matin, on trouvera l'un de ses

hôtel Sillery, no 4, près de la Monnaie, et, à Londres, Son adresse à Paris est toujours cul-de-sac Conti, n° 5, Meards street dean street Soho.

Nota. Pendant l'absence de M. Dechemant, les papiers publics ont été remplis de libelles diffamatoires contre lui; mais, comme il faudrait autant de réponses particulières qu'il y a de dentistes jaloux de ses succès et de journaux en France, il prévient qu'il ne répondra à toutes ces injures que par la publication des jugements qu'il a obtenus et qu'il obtiendra contre ses plus acharnés calomniateurs et contrefacteurs.

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dernier, rédigée sur les principes qui paraissent La Gazette de France est, depuis le premier mai plaire aux bons esprits et aux bons citoyens. La collection de cette feuille peut devenir très-intéressante et très-précieuse, à cause de la primeur, de la vérité et de l'authenticité des nouvelles, que des agents actifs et intelligents sont spécialement chargés d'avoir dans les bureaux des ministres et dans ceux des autres pouvoirs constitués, du moment que la publicité peut en ètre autorisée. S'adresser, pour l'abonnement, au directeur du bureau de la Gazette de France, rue des Marais, n° 2, faubourg SaintGermain. On ne reçoit les abonnements que pour une année entière, à raison de 25 liv. pour Paris, et 30 liv. pour les départements. Cette feuille paraît tous les jours.

Changement de domicile.

Me Doucet de Suriny, peintre de portraits et peintre en miniature, ci-devant rue Française, n° 17, demeure actuellement rue Montmartre, hôtel Charot, dans la seconde cour, au rez-de-chaussée.

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POLITIQUE.

INDES ORIENTALES.

La gazette de Bombay, du 29 fevrier, contient une lettre officielle du nizam, qui apprend l'entière défaite de l'armée de Tippoo, la nuit du 7 du même mois. Le soir, milord Cornwallis a commencé l'attaque par une vive canonnade, qui déconcerta les nombreuses batteries de l'ennemi. Après une courte résistance, il a forcé le camp, pris toute l'artillerie, les tentes, le bagage, et poursuivi les fuyards jusqu'à Cavery. Le 8, avant la pointe du jour, il était maitre de Scoll-Bang et de Shir-Sunham, dans Tile; et aussitôt il avait commandé les batteries pour commencer le siège. L'armée du général Abercrombie s'attend à chaque instant Le à recevoir l'ordre de joindre la grande armée. ... succès de nos armes hatera sans doute cette jonction dési

rée.

Une lettre du lieutenant-général Stewart, reçue à Londres par les directeurs de la compagnie des Indes, et datée du Paangul, le 19 février, porte, entre autres choses, que le sort de Tippoo sultan, depuis sa défaite, n'est point connu. - Une autre, postérieure, dit que l'armée anglaise s'est avancée, sous les ordres du gouverneur général, à 6 milles ou deux bonnes lieues de Seringapatnam, et que, d'un moment à l'autre, elle engagera le combat contre les troupes du prince indien, posté, avec beaucoup d'avantage et des forces considérables (on les évalue à 10 mille hommes, ce qui fait dans ce pays une armée très-forte), sur les mèmes hauteurs où il Enfin, fut pourtant vaineu le 16 mai de l'année dernière. une dernière lettre, du premier mars, dit formellement : J'ajoute à mon paquet la gazette du 29 février, qui annonce que lord Cornwallis, dans la nuit du 7 au 8, avait repoussé l'ennemi jusques dans la capitale. Nous nous flattons que nous aurons bientôt le plaisir de vous annoncer la prise de Seringapatnam. »

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ALLEMAGNE.

De Trères, le 20 juin - Les émigrés français dispersés dans cet électorat espèrent être réunis le 30 de ce mois, et entrer successivement dans un camp que l'on trace pour Une division eux dans la grande plaine de Saint-Paulin.

de troupes prussiennes doit arriver dans l'électoral au commencement de juillet. On croit que les Prussiens seront au nombre de 56,000, dont 10,000 seront cantonnés à Tréves et dans les villages des environs. Les 46,000 autres sont destinés pour les Pays-Bas et le Brisgaw.

LE MONITEUR UNIVERSEL.

Quatrième année de la Liberté.

Louis. Il est descendu chez le coadjuteur de l'électorat de
Mayence. Ce régiment est équipé avec magnificence: les offi-
ciers sont chamarrés d'or. Les corps de troupes défilent suc-
cessivement; l'artillerie les suivra de près. Ces troupes mar-
chent très-lentement. Pour faire 64 lieues, de Berlin à
Erfurth, elles ont marché dix jours, et fait cinq jours de hal-
te.-Le roi de Prusse est attendu pour le 30 à Erfurth Le
coadjuteur a donné, comme c'est l'usage, beaucoup de bals
et festins, etc.
HOLLANDE.

Du 22 juin. Il se confirme que les Prussiens sont en pleine marche.

La Russie a demande à LL. HU. PP., en cas que cela devint nécessaire, le passage pour 18,000 hommes, qui doivent être employés contre la France. En supposant qu'on acquiesce à cette demande, le passage ne peut avoir lieu que pour l'hiver prochain.

Une fregate de 44 pièces de canon et quelques autres ont ordre de se rendre du côté de l'Escaut.

Les fonds de France ont haussé beaucoup, étant déjà montés de 218 jusqu'à 301 et 302 florins; l'échange est aujourd'hui à 35 et demi

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Messieurs,

Nos frères des 82 départements arrivent dans nos murs; ils doivent trouver un asile dans nos maisons: tout est commun aux amis de la liberté.

La nation a, dans ce moment, des domaines qui peuvent en réunir beaucoup sous le même toit: des couvents, des séminaires, des colléges, des corridors même (car la saison est belle), et ces beaux hôtels que regrettent déjà les émigrés. N'est-il pas juste que les lits d'un Monsieur, d'un d'Artois, d'un Condé, d'un Broglie, d'un Lambesc, servent à reposer de braves soldats qui se disposent à les combattre et à les vaincre.

Recevez, je vous prie, les offres que vous feront les bons citoyens; tous ne pourront pas loger un frère; mais tous voudront avoir quelque chose à lui offrir. Empressez-vous de me faire passer, jour par jour, au parquet, la note de tout ce que votre section se fera un plaisir de destiner aux hôles de la constitution.

Je n'ai pas besoin de vous recommander de prendre toutes les précautions nécessaires pour que les propriétés soient respectées, et que tout soit rendu avec reconnaissance au citoyen qui aura cu le bonheur de partager avec un fédéré ne fut-ce qu'un meuble.

De Bonn, le 24 juin. —On dit à Vienne que les Tures ont commencé les hostilités. Il est vrai que plus belle occa→ sion ne s'est jamais présentée pour eux.-M. de Calonne, toujours à Coblentz, a loué un appartement à Francfort, pour le couronnement. On ne sait si cet homme, qui n'a pu obtenir la confiance de Joseph ni de Leopold, sera plus heu- Le corps municipal prendra sans doute des mesures sur la reux avec François.-Hier M. Mallet-Dupan a traversé cette distribution des logements, de manière que les fédérés d'un ville. On le dit chargé d'une mission secrète; mais on ne même département puissent, autant qu'il sera possible, se rassembler dans la même enceinte, afin de se trouver, au dit pas qui la lui a donnée. Le roi de Prusse a envoyé à son ministre d'état à Anspach, baron de Hardenberg, l'état premier signal, sous le même drapeau; mais c'est à vous de sa suite et des chevaux qui lui seront nécessaires pour à lui procurer tous les renseignements et les ressources que son voyage, avec ordre de les faire passer à Ersord et Ful-suppose et exige la fête de la liberté. grandes espérances,

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de. Le total monte à 102 chevaux.

De Spire, le 26 juin. - L'électeur Palatin, après beaucoup d'incertitudes, s'est jeté aussi dans la ligue contre la France. Que ne produit pas la peur ! On l'a menacé de livrer son pays aux ravages des émigrés. Les 15,000 autrichiens destinés pour le Brisgaw se trouveront dans la quinzaine aux environs de Manheim, où la garnison palatine sera remplacée par 4,000 de ces nouveaux venus.-On ignore s'il y aura garnison dans cette ville.-On a fait le dénombrement de tous les chevaux des habitants de Manheim.-Il est passé près de Spire 300 boulangers autrichiens. — Landau parait inenacé.

De Mulhouse en Thuringe, le 21 juin.-La seconde colonne de l'armée prussienne, qui s'avance vers le Rhin, est arrivée dans le voisinage de cette ville. La première passe par la Hesse; la troisième par la Bohême, et celle-ci se dirigera vers Gotha et Lismach. Elle est de 12,050 hommes. Un bataillon de chasseurs est arrivé d'abord. Il a été suivi d'un régiment de hussards de 2,250 hommes, avec lequel s'est trouvé le second fils du roi de Prusse, Frédéric 2o Série, Tome IV.

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Cette fète, qui nous ordonne de
ne nous laissera que de touchants souvenirs.
P. MANUEL, procureur de la commune.
DÉPARTEMENT DU NORD.

Du camp de la Madeleine, le 1er juillet. Détail authentique de la dernière affaire de Courtray. Jeudi, vers les buit à neuf heures du soir, les Autrichiens ont paru vouloir attaquer nos postes sous Courtray, et la ville même, du côté de la porte de Gand; ils ont d'abord tiré quelques coups de canon, sans effet; mais notre batterie placée en bas du moulin a fait un feu supérieurement conduit, au point que l'ennemi a été force de se replier, après avoir fait une perte très-considérable d'hommes, puisque l'on en a trouvé sept morts dans les blés. D'après ce mauvais succès que l'ennemi avait eu, on ne pouvait pas croire qu'il aurait la témérité de faire une nouvelle et prompte tentative. Néanmoins, hier, vers les 3 heures du matin, il s'est encore approché de la ville de Courtray, en prenant la même direction, et il a voulu es

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sayer une nouvelle attaque; mais son succès n'a pas été plus heureux que celui de la veille. Le feu a duré près de 5 heures.

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leur confiance a remis l'honorable emploi de veiller au salut de l'Etat; vous, dont les regards et les sollicitudes doivent en embrasser toutes les parties; vous. dont les intérêts les plus chers seront à jamais ceux de la liberté, ceux de la constitution, ceux de la loi ceux des pères de famille, ceux des citoyens courageux; vous qui, comme eux, avez juré de vivre libres ou mourir, dites-leur, assurez-les qu'au moment où le danger sera général, où il existera réellement, ce sera vous qui le proclamerez, ce sera vous qui sonnerez le tocsin de l'Etat, et, dès ce moment, se reposant sur des représentants qui n'ont pas démérité d'eux, leurs agitations cesseront, ils calculeront vos dispositions, ils les compareront avec l'objet de leurs inquiétudes, et celles-ci disparaîtront, parce qu'ils sentiront leur force; ils demeureront calmes, surveillants et armés, comme un corps bien discipliné, qui, sans se consumer en mouvements inutiles, attend tranquillement l'ordre du chef pour

L'ennemi a très-mal manœuvré et mal conduit son canon; car, le plus souvent, ses coups ont porté sur la ville; ils ont même été sans effet, et nous n'avons eu que dix hommes de blessés et deux de tués. Tout sert à nous convaincre que l'ennemi a perdu plus de trois cents hommes; car on a vu suivre huit caissons de morts, entassés les uns sur les autres, ainsi que plusieurs voitures; et on sait qu'il en a encore enfoui dans différents endroits, sur son passage. Les Autrichiens se sont d'abord retirés en lâchant quelques coups de canon et de fusil. Plusieurs d'eux s'étaient réfugiés dans les maisons des habitants des faubourgs de Courtray, et d'autres s'étaient retranchés derrière deux moulins qui se trouvaient hors la porte de Gand M. Jarri, qui commandait, craignant que les troupes ne fussent surprises par l'ennemi, a reconnu dans le moment l'importance de bruler et de détruire ces deux moulins, ainsi que quelques maisons desdits faubourgs. On a d'abord mis le feu à quel-agir. La nation marchera s'il le fant, mais elle ques-unes de ces maisons, et bientôt on a incendié presqu'entièrement les deux faubourgs de Lille et de Tournay, au point que l'incendie s'est étendu jusqu'au village de Haelebeck.

Beaucoup de maisons brûlaient encore à 3 heures et demie, lorsque M. le maréchal Luckner est venu à Courtray, où il a été témoin de cet incendie. Il a témoigné la plus vive douleur, à la vue d'un pareil désastre qu'il n'avait point ordonné; et il a promis d'employer tous ses soins à faire indemniser les malheureux habitants qui en ont été les victimes.

BULLETIN

DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
PREMIÈRE LÉGISLATURE.

marchera avec ensemble et régularité; et, de tous les moyens d'atténuer l'espoir des malveillants et d'en imposer aux ennemis du dehors, celui de déterminer ainsi l'instant et le mode de l'action n'est peutêtre pas le moindre; car l'attaque est moins à craindre dès-lors qu'on l'a prévue, et l'inconsidération et le désordre ne pourront plus être comptés comme des ressources par nos ennemis, quand le plan de résistance sera conçu, lié arrêté.

Votre commission a pensé, Messieurs, que, si des conspirations ou des revers amenaient ces temps de crise, dès l'instant de la proclamation que vous en feriez, la surveillance des autorités coustituées devrait être habituelle, l'activité des gardes nationaux perdu pouvoir exécutif plus sévère: c'est quand le danmanente et la responsabilité des principaux agents ger pèse sur les lois, que leur réaction doit être plus forte et leur ressort moins flexible; c'est alors que nul ne peut. sans trahison, s'attiédir sur ses devoirs; dans le camp, dans les cités, dans ses foyers, dans ses fonctions, chacun est dépositaire des destins de tous; alors la négligence est un délit, la fuite une désertion. C'est surtout à ceux dont la mission a le plus de latitude, et qui, hors de la main du peuple semblent ne tenir à lui que par la volonté présumable de marcher dans le sens de son intérêt; c'est au ministère principalement que sont applicables ces vérités. Nous avons bien senti l'injustice qu'il y aurait à assujettir les ministres, dans tous les cas, à une responsabilité solidaire; mais, quand la patrie est en danger, quand tous les autres intérêts n'ont plus qu'un seul objet, le salut de l'Etat, ce serait en affaiblir, et même en trahir l'espérance, que de ne pas demander une commune garantie à tous les ministres, que de laisser à un conseiller perfide le moyen d'échapper, et que de ne pas les intéresser tous aux actes de chacun d'eux. Ce qui est vrai dauss ce cas, Messieurs, l'est, à plus forte raison dans la situation composée où le danger proviendrait du pouvoir exécuti lui-même; te assurément, si des ministres prévaricateurs et profondément pervers amenaient l'Etat sur les pentes escarpées d'un précipice, oserait-on dire que le danger de leurs têtes serait non pas une trop forte mais une suffisante compensation de celui de l'Etat? Non. Nous ne dicterons pas le choix des ministres, mais nous les empêcherons de se jouer à leur gré des destinées du peuple; et si, en multipliant autour d'eux l'image de la loi, nous écartons les intrigants de ce cercle redoutable; si nous pouvons parvenir à n'avoir que des ministres hommes de bien, nous aurons tout gagné, parce que nous aurons détruit la cause principale et souvent irremédiable des calamités publiques

Présidence de M. Girardin. Opinion de M. Jean Debry, prononcée dans la séance du 30 juin, au nom de la commission des douze. M. JEAN DERRY: Parmi les objets de la plus haute importance qui ont fixé l'attention de votre commission des douze, elle a cru devoir principalement s'arrêter sur la circonstance possible où la chance des événements mettrait l'empire français en véritable péril. Elle s'est rappelé ces jours de crise et de gloire où le peuple entier s'est levé pour recouvrer la liberté, l'égalité, et les donner pour bases à notre constitution. Elle a considéré que, si ces bases sont inébranlables, cependant il est dans la nature de la méchanceté, de l'orgueil, de la tyrannie, d'espé-font silence; lorsque le conseil, comme l'exécution, rer, de tenter de les détruire. Elle a vu que tel était le but des efforts combinés de nos ennemis intérieurs et extérieurs; et alors, se portant à une époque éloignée sans doute, mais que le cours des choses peut amener, avare du sang d'un seul citoyen, elle a dit si le peuple se lève, que la loi lui en donne le signal, et qu'elle règle ses mouvements. Oui, Messieurs, et nous osons penser que les conjonctures actuelles vous en font un devoir instant, il est de la sagesse du législateur de diriger cette grande et salutaire impétuosité; il est de sa prévoyance de marquer à l'avance le poste où chaque membre du corps social doit se rendre et combattre, quand ce corps est menacé. Nous disons que les conjonctures vous en font un devoir en effet, quelle est maintenant la situation des bons citoyens? Inquiétés par la guerre étrangère, les intrigues et les manœuvres de tout genre les fatiguent au dedans; on s'étudie à leur rendre tout suspect et problématique; on leur cite les écarts préparés de la licence, pour leur faire haïr la liberté; on les alarme sur les propriétés, comme s'il en pouvait exister dans un régime d'esclavage; que vous dirai-je! on harcelle leur imagination, pour qu'enfin ils s'écrient: La patrie est en danger! et que, s'abandonnant à des mesures fausses et incohérentes, ils compromettent, au profit de leurs ennemis, et leur courage et la cause qu'ils défendent.

C'est aux magistrals à les garder de ces perfides exagérations. Vous, Messieurs, aux soins desquels

J'ajouterai à cette considération que, s'il est possible alors de rallier autour de la chose publique ces esprits incertains toujours prêts à voir dans un grand mouvement un grand bouleversement, ces hommes pusil lamines incessamment alarmés lorsqu'on leur montre le plus précieux des biens précédé de ces dangers et de ces convulsions populaires; s'il est possible,

dis-je, de faire taire la calomnic et de lui ôter les pré-, telles que la nation doive se lever pour les dissiper. textes que lui fournirait l'écroulement de certains Si nous n'oublions pas ce qu'est le despotisme et la pouvoirs, c'est en leur prescrivant à tous une mar- liberté; si nous nous pressons autour des principes che plus ferme et plus soutenue, une physionomie de notre constitution; si nous nous rappelons les plus austere; c'est en proportionnant l'étendue de époques glorieuses de sa fondation; si nous ne perfeurs devoirs à la gravité des circonstances. Aussi dons pas de vue que dans dix mois nous aurons à revotre commission a-t-elle pensé que l'exemple de mettre intact et sans altération, à nos successeurs, cette circonspection devait principalement sortir du le dépôt des droits qui nous a été confié, oui, Mescorps législatif, et que, non-seulement pour sou- sieurs, alors nous irons en avant, car nous sentirons mettre la proposition de déclarer le danger de la qu'il n'y a pas d'instants à perdre; nous apprécierons patrie au calme de la reflexion, mais encore pour à leur valeur ces plans de politique obscure, qui, en écarter de votre détermination les suggestions de la dernier résultat, donnent toujours la misère du grand malveillance et les dangers de l'instantanéité, vous nombre et l'orgueil de quelques-uns; notre mépris deviez vous entourer de précautions suffisantes pour fera justice de ces injures mendiées contre le corps ne pas affaiblir ou compromettre une aussi grande législatif, et qui n'ont d'autre effet que d'attester la ressource et l'impression que doit produire un tel basse cupidité ou l'odieuse immoralité de leurs signadécret. Passant aux détails d'exécution, nous n'avons taires. Eh! ce n'est point avec de tels moyens que pas cru pouvoir nous borner à des généralités qui chez le français éclairé, on ébranle un système disent trop ou trop peu. C'est une grande idée que les racines éternelles, attachées à la nature, croiscelle qui présente 25 millions d'hommes levés pour sent et vivent avec elle. Mais il est important, il est repousser le despotisme; mais, quand on l'analyse instant de rassurer le peuple. Placés par lui sur la sous le rapport de l'événement, on voit, ainsi que hauteur, c'est à notre contenance qu'il juge de sa je vous l'ai dit, que, si ce mouvement n'est pas propre position. N'omettons aucunes précautions; réglé, il n'est plus qu'une commotion profonde qui soyons calmes et serrés, et notre tranquillité sera le peut être funeste à une foule d'individus, et peut-gage et le fondement de la tranquillité des citoyens. ètre même à la liberté. L'ordre, le besoin de chefs habiles, les soldats, les approvisionnements, les subsistances de chaque jour, tout demande ici que l'action soit concertée. C'est pourquoi votre commission vous proposera de fixer le nombre de ceux qui se rendront au poste du danger, d'en laisser le choix aux citoyens réunis et de remettre la surveillance in térieure à ceux qui attendront que leur tour de remplacer leurs fières d'armes soit arrivé. Tous doivent être avertis et préparés; mais nul ne pensera qu'il faille abandonner toutes les occupations qui maintiennent la vie sociale, se porter confusément au lieux de l'attaque. Huit jours d'une semblable existence seraient la mort du corps politique.

Les difficultés de l'armement nous ont aussi arrêtés; mais, indépendamment de la fabrication journalière de nos manufactures et des achats multipliés que vous devez ordonner, lorsque nous avons envisagé pour quelle cause les armes nationales devaient être employées, nous n'avons pas douté un instant qu'elles ne fussent confiées temporairement, suivant votre vou, à ceux que leurs concitoyens choisiraient pour les défendre. La loi, Messieurs, ne doit pas calculer d'après des suppositions improbables ou criminelles, et lorsque vous aurez proclamé le péril de la patrie, l'intérêt ne sera pas qu'un citoyen isolé reste armé chez lui, mais que tous ses défenseurs puissent la défendre.

Il me reste une observation importante à vous faire: c'est qu'il ne faut pas juger un état de choses passager et extraordinaire, tel que celui dont je parle, d'après un état permanent de tranquillité; et si jamais cette manière de voir peut être dangereuse, c'est lorsqu'on essaie une constitution, lorsque toutes les passions font effort pour dissoudre un gouverment qui les comprime et pour lui en substituer un autre; c'est lorsque l'inertie des uns, la corosive activité des autres ont détruit tous les ressorts, et que la rébellion se lève. Alors le salut du peuple est la loi suprême; il est la raison suffisante des mesures du législateur; c'est par elle, surtout, que je justifierais la peine de mort que nous vous proposerons de decréter contre toute personne revêtue d'un signe de révolte, l'ordre à tout citoyen de l'arrêter ou de la dénoncer, et l'attribution de la poursuite aux tribunaux ordinaires. Messieurs, dans ces moments terribles, il faut opter entre la paix de sang qu'offre le despote qui tient ses chaînes prêtes, et l'ordre de la loi, qui n'est rigoureuse un instant que pour mieux

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SUITE DE LA SÉANCE DU MARDI 2 JUILlet. Suite de l'opinion de M. Vergniaud sur les moyens de pourvoir tant à la tranquillité intérieure qu'à la sûreté du royaume.

Venant aux circonstances actuelles, je ne pense point que, si nos armées ne sont pas encore entièrement portées au complet, ce soit par la malveillance de résistance, par un emploi utile des bataillons si du roi. J'espère qu'il augmentera bientôt nos moyens inutilement disséminés dans l'intérieur du royaume; j'espère aussi, enfin, que la marche des Prussiens à travers nos gardes nationales ne sera pas aussi triomphale qu'ils ont l'orgueilleuse démence de l'imaginer. Je ne suis point tourmenté par la crainte de voir se réaliser les horribles suppositions que j'ai faites; cependant, comme les dangers dont nous sommes investis nous imposent l'obligation de tout prévoir; comme les faits que j'ai supposés ne sont pas dénués de rapports frappants avec plusieurs actes et plusieurs discours du roi; comme il est certain que les faux amis qui l'environnent sont vendus aux conjurés de (oblentz, et qu'ils brûlent de le perdre pour faire recueillir le fruit de la conjuration à quelqu'un de leurs chefs; comme il importe à sa sûreté personnelle, autant qu'à la tranquillité du royaume, que sa conduite ne soit plus environnée de soupçons; comme il n'y a qu'une grande franchise dans ses démarches et dans ses explications qui puisse prévenir des moyens extrêmes et les querelles sanglantes que ceuxci feraient naître, je proposerais un message où, après les interpellations que les circonstances détermineront à lui adresser, on lui ferait pressentir les vérités que j'ai développées; on lui démontrerait que le système de neutralité qu'on semble vouloir lui faire adopter contre Coblentz et la France, serait une trahison insigne dans le roi des Français; qu'il ne lui rapporterait d'autre gloire qu'une profonde horreur de la part de la nation, et un mépris éclatant de la part des conspirateurs; qu'ayant déjà opté pour la France, il doit hautement proclamer l'inébranlable résolution de triompher ou de périr avec elle et la constitution.

Mais en même temps, convaincu que l'harmonie entre les deux pouvoirs suffit pour éteindre les haines, rapprocher les citoyens divisés, bannir la discorde de l'empire, doubler nos forces contre les ennemis extérieurs, raffermir la liberté et arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme, je voudrais que le message eût pour objet de la maintenir ou de la produire, et non de la rendre impossible; je voudrais qu'on y déployât toute la fermeté, toute la grandeur qui conviennent à l'Assemblée nationale et à la majesté des deux pouvoirs; j'y vot:drais la dignité qui impose, et non l'orgueil qui irrite; l'énergie qui émeut, et non l'amertume qui offense; en un mot, je voudrais que ce message,

auquel j'attache la plus haute importance, fût un signal de réunion, non un manifeste de guerre. C'est après avoir montré ce calme, qui dans les dangers est le vrai caractère du courage, que, si nous sommes menacés de quelque catastrophe, ses provocateurs seront hautement désignés par leur conduite, et que l'opinion des 83 départements sanctionnera d'avance les précautions du corps législatif pour assurer l'im-lez, il en est temps, appelez tous les Français pour puissance de leurs efforts.

Je passe à une autre mesure provisoire que je erois instant de prendre: c'est une déclaration que la patrie est en danger. Vous verrez à ce cri d'alarme tous les citoyens se rallier, les recrutements reprendre leur activité, les bataillons de gardes nationales se compléter, l'esprit public se ranimer, les départements multiplier les exercices militaires, la terre se couvrir de soldats, et vous verrez se renouveler les prodiges qui ont couvert d'une gloire immortelle plusieurs peuples de l'antiquité. Eh! pourquoi les Français seraient-ils moins grands? N'auront-ils pas des objets aussi sacrés à défendre? N'est-ce pas pour leurs pères, leurs enfants, leurs épouses, n'est-ce pas pour la patrie et la liberté qu'ils combattent? La succession des siècles a-t-elle affaibli dans le cœur humain ces sublimes et tendres affections, ou énervé le courage qu'elles inspirent? Non, sans doute elles sont éternelles comme la nature, dont elles émanent; et ce ne sera pas dans les Français régénérés, dans les Français de 89, que la nature se montrera dégradée; mais, je le répète, il est urgent de faire cette déclaration. Une plus longue sécurité serait le plus grand de nos dangers. Ne voyez-vous pas le sourire de nos ennemis intérieurs qui annonce l'approche de tyrans coalisés contre vous? Ne pressentez-vous pas leurs espérances coupables et leurs complots criminels? Seriez-vous sans crainte sur le caractère d'animosité que prennent nos dissensions intestines? Le jour n'est-il pas venu de réunir ceux qui sont dans Rome et ceux qui sont sur le mont Aventin.

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assez disciplinées, assez perfectionnées dans cette tactique qui, plus que la bravoure, décide de la victoire? Nos fortunes, nos vies, la liberté, sont menacées; l'anarchie s'approche avec tous les fléaux qui désorganisent les corps politiques. Le despotisme seul, soulevant sa tète long-temps humiliée, jouit de nos misères et attend sa proie pour la dévorer. Appesauver la patrie; montrez-leur le gouffre dans toute son immensité. Ce n'est que par un effort extraordinaire qu'ils pourront le franchir: c'est à vous de les y préparer par un mouvement électrique qui fasse prendre l'élan à tout l'empire.

Et ici je vous dirai qu'il existera toujours pour vous un dernier moyen de porter la haine du despotisme à son plus haut degré de fermentation, et de donner an courage l'exaltation qui ne permet plus d'incertitude dans nos succès.

Ce moyen est digne de l'auguste mission que vous remplissez, du peuple généreux que vous représentez; il pourra même acquérir quelque célébrité à ce nom, et vous mériter de vivre dans la mémoire des hommes. Ce sera d'imiter les braves Spartiates qui s'immolèrent aux Thermopyles; ces vieillards vénérables qui, sortant du sénat romain, allèrent attendre, sur le seuil de leurs portes, la mort, que des vainqueurs farouches fesaient marcher devant eux. Non, vous n'aurez pas besoin de faire des vœux pour qu'il naisse des vengeurs de vos cendres. Ah! le jour où votre sang rougira la terre, la tyrannie, son orgueil, ses protecteurs, ses palais, ses satellites, s'évanouiront à jamais devant la toute-puissance nationale. Et si la douleur de n'avoir pu rendre votre patrie heureuse empoisonne vos derniers instants, vous emporterez du moins la consolation que votre mort précipitera la ruine des oppresseurs du peuple et que votre dévoùment aura sauvé la liberté. Je propose de décréter:

1° Que la patrie est en danger;

2° Que les ministres sont responsables des troubles inté rieurs qui auraient la religion pour pretexte;

3° De toute invasion de notre territoire, faute de précaution pour remplacer à temps le camp dont vous aviez décrété la formation.

Je propose ensuite un message au roi, une adresse aux Français, pour les inviter à prendre les mesures que les circonstances rendent indispensables.

Je propose, en quatrième lieu, que, le 16 juillet, vous alliez en corps, à la fédération, renouveler le serment du 14

Attendrez-vous que, las des fatigues de la révolution ou corrompus par l'habitude de ramper autour d'un château et par les prédications insidieuses du modérantisme, des hommes faibles s'accoutument à parler de liberté sans enthousiasme, et d'esclavage sans horreur? D'où vient que les autorités constituées se contrarient dans leur marche; que la force armée oublie qu'elle est essentiellement obeissante; que des soldats ou des généraux entreprennent d'entraîner le corps législatif, et des citoyens égarés de diriger, par l'appareil de la violence, l'action du chef du pou-janvier. voir exécutif? Est-ce le gouvernement militaire que l'on veut établir? Voilà peut-être le plus imminent, le plus terrible de nos dangers. Des murmures s'élèvent contre la cour: qui osera dire qu'ils sont injustes? On la soupçonne de projets perfides: quels traits citera-t-on d'elle qui puissent dissiper ces soupçons? On parle de mouvements populaires, de loi martiale; on essaie de familiariser l'imagination avec le sang du peuple; le palais du roi des Français s'est tout å coup changé en château fort: où sont cependant ses ennemis? Contre qui se pointent ces canons et ces baïonnettes? Les défenseurs de la constitution ont

Je propose enfin que la copie du message au roi, l'adresse aux Français et le décret que vous rendrez à la suite de cette discussion, soient portés dans les départements par des couriers extraordinaires.

général Lafayette. Je demande surtout un prompt rapport sur la conduite du

M. Vergniaud descend de la tribune au bruit des applaudissements réitérés de la très-grande majorité de l'Assemblée.

L'impression du discours et l'envoi au 83 départements sont décrétés presqu'à l'unanimité.

M. DUMAS: Avant que l'Assemblée délibère sur la proposition qui lui est faite par le préopinant, j'ai pensé qu'elle voudrait bien entendre quelques ob

été repoussés du ministère; les rènes de l'empire ont demeuré flottantes au hasard, à l'instant où, pour les soutenir, il fallait autant de vigueur que de раtriotisme. Partout on fomente la discorde; le fana-servations sur les assertions qui ont précédé les tisme triomphe. Au lieu de prendre une direction ferme et patriotique, qui le sauve de la tourmente, le gouvernement se laisse emporter par les vents orageux qui l'agitent; sa mobilité inspire du mépris aux puissances étrangères; l'audace de celles qui vomissent contre nous des armées et des fers refroidit la bienveillance des peuples, qui font des vœux secrets pour le triomphe de la liberté.

Les cohortes ennemies s'ébranlent et peut-être que, dans leur insultante présomption, elles se partagent déjà notre territoire et nous écrasent de tout l'orgueil d'un tyran vainqueur et implacable. Nous sommes divisés au-dedans; l'intrigue et la perfidie trament des trahisons. Le corps législatif oppose aux complots des décrets rigoureux, mais nécessaires: une main toute-puissante les déchire. Pour nous défendre au-debors, nos armées sont-elles assez fortes,

diverses conclusions de M. Vergniand; et, dans les mêmes sentiments que lui, quant au but, je veux dire le désir vif et sincère de la réunion de tous les esprits, de tous les cœurs, de toutes les volontés pour la défense efficace de la patrie et de la constitution, j'ai pensé que l'Assemblée voudrait bien entendre avec quelqu'indulgence des observations qui tendent à lui faire voir sous un jour différent plusieurs des objets discutés par M. Vergniaud. C'est dans les circonstances actuelles, d'éclairer le peuple; parce que je pense comme lui qu'il est nécessaire que la source de toute force est dans l'union; que l'union ne peut résulter que de l'évidente vérité, et que celle-ci exige, pour être connue el sentie la manifestation la plus libre de toutes les opinions,

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