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Peuple un caractère particulier. Les bases de l'instruction publique vous ont été présentées, et l'édifice sera bientôt construit. Le code civil ne tardera point à être terminé, et une organisation nouvelle des secours les rendra plus bienfaisants et plus universels. L'histoire de ces travaux et des travaux moins connus, mais nombreux, suivis avec une infatigable activité au sein de tous les orages politiques, est la seule réponse digne de vous. Vous avez aussi frappé deux des principaux agitateurs du peuple, et votre exemple aura sans doute aveti les magistrats qui affectent sur cet objet un engourdissement coupable. Les délits de la presse sont déterminés par la constitution. Tous les fonctionnaires, tous les citoyens ont juré de la maintenir. D'où vient donc le lâche silence des administrateurs et des tribunaux? Sous le régime ancien, nous connaissions des vengeurs publics. N'en subsiste-t-il plus, ou sommes-nous condamnés à les voir devcnir les colporteurs et complices des troubles et de la

calomnie.

assez lâche pour se laisser égarer par une fausse ambition ou corrompre par l'avarice, qu'il périsse. et que son nom soit couvert d'un opprobre éternel! Mais, encore une fois, loin de nous cette méfiance qui a si souvent troublé ou suspendu nos travaux. O mes collègues, permettez-moi de le dire! ô mes amis, puisque nous le sommes tous du peuple et de la liberté, aimons-nous, unissons-nous, et la patrie est sauvée.

Tous les Français aiment, désirent, veulent la liberté; mais presque tous, fatigués d'une longue agitation, demandent enfin un culte pur et une adoration tranquille. N'est-ce donc pas assez des discussions politiques, sans y joindre les dissentions civiles? On vous a souvent dit: la constitution ou la mort; et moi je vous dis: l'union ou l'esclavage. (Il s'élève de nombreux applaudissements.) M. *** député de l'ile de Bourbon: Ce rapport est la plus belle adresse qu'on puisse envoyer aux 85 départements.

L'Assemblée ordonne l'impression du discours de M. Pas

toret.

On insiste sur l'envoi aux 83 départements.
L'assemblée est consultée sur cette proposition.
L'extrémité du ci-devant côté gauche se lève contre
l'envoi.

L'Assemblée décrete l'envoi du rapport de M. Pastoret aux 83 départements

des douze.

L'Assemblée ordonne le renvoi.

N. B. Voyez cette lettre et les détails qui y sont relatifs, dans la politique, à l'article de France

Votre commission extraordinaire s'occupe d'une loi qui fixera les peines auxquelles doivent être soumis les délits exprimés dans l'acte constitutionnel. Jamais la calomnie, la sédition, la prédication du crime, l'outrage de tout ce qui existe d'autorité, de morale, de vertus, ne se montrèrent avec une plus audacieuse impunité. Jamais, peut-être, ils M. GENSONNE: Je dénonce à l'Assemblée une lettre ne furent plus dangereux. Des écrivains sans pudeur distribuée à l'armée du nord par M. Charles Lameth; cherchent, même aujourd'hui, à desorganiser je vais signer cette dénonciation et la déposer sur l'armée, comme ils cherchaient depuis long-temps le bureau. Je ne me permettrai aucune réflexion à désorganiser l'empire. Les uns tracent des plans sur ce fait, qui se lie a plusieurs autres, qui vous pour nos généraux; les autres réforment les plans ont été récemment dénoncés. Je me borne à demantracés; tous jugent et censurent des hommes illus-der le renvoi de cette dénonciation à la commission trés par 50 ans de gloire et de travaux. Cela n'est que ridicule; mais voici qui devient criminel: versant sur toutes les actions le poison de défiance, quoi qu'il arrive, ils accusent et ils égarent. Quand nos armées seront victorieuses, ils diront aux so!dats citoyens: Tremblez, méfiez-vous de vos chefs et de leur puissance; les succès guerriers auront toujours une influence terrible sur la liberté des peuples. La victoire se sera-t-elle refusée à votre courage? Tremblez: diront-ils encore, méfiezvous de vos chefs; ils vous trahissent; ils sont vendus aux ennemis de la patrie. Non, non, il n'est pas possible que nos armées triomphent, malgré tout le dévouement et le courage des citoyens qui les composent, si on jette sans cesse dans l'ame des soldats le soupçon et la défiance. La défiance, nous ne pouvons trop le dire, est la cause principale de nos maux un peuple qui ne sait pas se confier, est indigne d'être libre. C'est par elle que sont désunis un grand nombre de citoyens qui méritaient tous de concourir ensemble à l'affermissement de la constitution.

Quelques hon mes d'une imagination arlente ont voulu s'arroger le privilége exclusif du patriotisme. Ne voyant les objets qu'avec la teinte qu'y mettent leurs passions, ils ne croient pas qu'on puisse sentir, si on ne sent pas comme eux. Ils oublient que la force d'un sentiment est bien plus dans sa confiance et dans sa profondeur que dans la vivacité de son expression; ils oublient que le jeune homme et le vieillard, l'homme né avec une organisation délicate, ne peuvent, quand ils auraient les mêmes lumières, avoir les mêmes nuances dans leur opinion, ni la même manière de s'exprimer mais ce qu'ils peuvent, ce qu'ils doivent tous. c'est d'aimer également leur patrie et de brûler de son bonheur. Ah! s'il était parmi nous un citoyen

M. Jean Debry fait un rapport, au nom de la commission extraordinaire des douze, sur les moyens de pourvoir à la sûreté général de l'empire, dans le cas où des circonstances inattendues et extraordinaires mettraient en danger la liberté publique. Il propose de décréter que, lorsque le corps législatif aura juge indispensable de prendre des mesures extraordinaires, il le déclarera par cette formule: La patrie est en danger. Aussitôt après sa déclaration, les conseils de département et de district, et tous les citoyens gardes nationales seront en état d'activité permanente La responsabilité du ministère sera étendue à tous les objets arrêtés au conseil. Tout homme portant un autre signe que celui de la cocarde aux trois couleurs sera puni de mort, comme coupable de révolte.

L'ssemblée ordonne l'impression du rapport et du projet de décret.

La discussion est ouverte sur les moyens de pourvoir à la sûreté de l'empire dans les circonstances actuelles.

Un de MM. les secrétaires fait lecture de la lettre suivante :

» Messieurs, en retournant au poste où de braves soldats se dévouent à mourir pour la constitution, mais ne doivent et ne peuvent prodiguer leur sang que pour elle, j'emporte un regret vif et profond, de ne pouvoir apprendre à l'armée que l'Assemblée nationale a déjà daigné statuer sur ma pétition.

Les cris de tous les bons citoyens du royaume, que quelques clameurs factieuses s'efforcent en vain d'étouffer, avertit journellement les représentants élus du peuple et son représentant héréditaire, que, tant qu'il existera près d'eux une secte qui entrave toutes les autorités, (l'extré demandent l'ordre du jour.) menace leur indépendance, et mité de la partie gauche murmure. Quelques membres qui, après avoir provoqué la guerre, s'efforce, en dénaturant notre cause, de lui ôter des défenseurs; tant qu'on aura à rougir de l'impunité d'un crime de lèse-nation qui a

excité les justes et pressantes alarmes de tous les Français et l'indiguation universelle, notre liberté, nos lois, notre honneur, sont en péril. Telles sont les vérités que les âmes libres et généreuses ne craignent pas de répéter. Révoltées contre les factieux de tout genre; indignées contre les lâches qui s'aviliraient au point d'attendre une intervention étrangere; pénétrées du principe, que je m'honore d'avoir le premier professé en France, que toute puissance illegitime est oppression, et qu'alors la résistance devient un devoir, elles ont besoin de déposer leurs craintes dans le sein du corps législatif; elles espèrent que les soins des représentants du peuple, vont les en délivrer.

Quant à moi, Messieurs, qui ne changeai jamais ni de principes, ni de sentiments, ni de langage, j'ai pensé que l'Assemblée nationale, ayant égard à l'urgence et au danger des circonstances, permettrait que je joignisse la nouvelle expression de mes regrets et de mes vœux à l'hommage de mon profond respect. »>

Signé LAFAYEtte.

L'Assemblée ordonne le renvoi de la lettre de M. Lafayette à la commission extraordinaire des douze.

d'hommes; mais je sais aussi que, dans des temps de révolution, la lutte des passions, le choc des intérêts opposés, l'exaspération des esprits, la combinaison de faits singuliers qui produisent des événements extraordinaires, qu'enfin la malveillance et la perversité qui se mettent hors la loi, forcent souvent le législateur, pour le maintien et l'affermissement même de la constitution, de prendre des mesures que la constitution n'a pas prévues, mais qu'elle n'a pas formellement interdites. Ce que la nécessité commande, les principes le permettent. Le corps législatif a le droit d'exercer tous les pouvoirs qui ne lui sont pas formellement défendus par la loi. Son pouvoir diffère de tous les autres pouvoirs sociaux, en ce que ceux-ci ne peuvent faire que ce à quoi ils sont spécialement autorisés, Landis que celui-là seul peut faire tout ce que la loi ne lui défend pas. De-là, dans tous les cas douteux et dans toutes les circonstances imprévues, il a M. DELAUNAY (d'Angers): Vous venez d'ouvrir le droit d'interprêter et d'agir pour le bonheur et la discussion sur les mesures générales qu'il faut pour le salut du peuple, qui doit être sa suprême loi. C'est une maxime établie sur les notions préliprendre pour assurer la tranquillité du royaume: je minaires de la philosophie politique, que le salut et vais en présenter une à la sagesse de vos délibéra- le bonheur du peuple sont la dernière fin de toute tions. Lorsque la liberté publique est en danger, constitution et de tout système de législation; que lorsqu'un empire affranchi du joug du despotisme tout est subordonné à la nécessité que la régéné el après avoir passé par les angoises d'une longue ration s'achève, et qu'il soit enfin imperturbableet laborieuse révolution, est menacé de l'opprobrement à couvert de toute rechute dans les fers de de son ancienne servitude et des vengeances de la tyrannie; lorsque des forces étrangères et ennemies, armées pour foudroyer un peuple dont le seul crime est d'avoir recouvre le sentiment de sa grandeur et les titres de sa souveraineté, trouvent des complices, de leur conjuration dans des hommes qui vivent au milieu de nous, dans une cour qui existe près de cette enceinte dans tout ce qui environne le premier fonctionnaire public, qui n'a été revêtu de cette baute qualité qu'après avoir solennellement accepté la constitution de l'égalité et de la liberté; lorsqu'enfin les représentants du souverain, éclairés

ses oppresseurs. Si donc il était prouvé que, dans un temps ou toutes les manoeuvres de la perfidie nous environnent au-dedans, et où des légions armées par les despotes étrangers nous menacent au-dehors, l'observation littérale et rigoureuse de

la constitution deviendrait le tombeau de la constitution même, et ménagerait de toute part des issues contre-révolution, je vous le demande, quel est ic au souffle homicide de l'esprit de subversion et de citoyen juste et vertueux qui osât vous dire que vous devez immoler la nation, et sacrifier la liberté du peuple, plutôt que de prendre une mesure de sûreté que la constitution n'a pas prévue.

Quand une constitution est née au sein des tempêtes et des grandes convulsions d'une révolution, tution, ce gage sacré de la sagesse législative, est et que cette révolution se prolonge, alors la constilà, non pour être le régulateur d'une machine que les flots agitent encore, et dont les vacillations au inilicu des vents et des orages suspendent tous les mouve

sur la fausseté de leur confiance dans une administration exécutive, qui trahit tout et qui perd tout, en feignant de vouloir tout sauver, sont placés dans une circonstance extraordinaire où tout les avertit qu'une grande et désastreuse explosion se prépare pour replonger la nation dans l'avilissement de l'esclavage, alors il n'y a plus qu'un principe qui doive guider les envoyés du peuple, un principe que je voudrais voir gravé dès ce moment en caractères profonds et ineffaçables sur les murs du sanctuairements; mais elle est là pour être le grand ressort du des lois, et dans les termes suivants:

« Jusqu'après l'extinction de tous les foyers de conspiration, et la clôture définitive de la révolution de l'empire, les représentants des Français, dans leurs déterminations, ne consulteront que la loi impérieuse et suprême du salut public. » (On applaudit et on murmure.)

Qu'on ne disc pas que je propose d'attenter à la constitution; je sais que le plus sacré des devoirs d'un législateur est d'être attaché à la rigueur des principes, et de les étendre inflexiblement à tout ce qui peut assurer le bonheur du peuple. Je sais que dans ces moments de troubles, la constitution est le seul étendard autour duquel doivent se rallier les amis de l'ordre et de la liberté; je sais qu'elle est plus que jamais un bouclier nécessaire contre les mauvaises lois, dont les intrigans inspirent l'idée au peuple; je sais qu'il importe que nous présentions aux puissances étrangères la constitution comme une loi irrévocable, comme une colonne dont les bases immortelles se composent de la volonté constante et des forces réunies de 25 millions

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régime de l'empire, lorsque l'empire, sorti de l'état de révolution, n'aura plus quà se gouverner, et qu'à faire jouir ses fortunés habitants de tous les trésors de la liberté et de la paix. C'est avec la constitution que nos ennemis préparent la contre révolution et veulent tuer la liberté; et, lorsqu'en dernier lieu une cabale odieuse ravit à leurs fonctions des ministres d'un civisme incorruptible (On applaudit et on murmure.) et les premiers qui aient été assez grands pour faire entendre au monarque le langage de l'austère vérité, le rédacteur de la lettre par laquelle ce monarque vous annonce cette destitution scandaleuse lui fait dire qu'il veut la constitution...... Et nous, Messieurs, songeons que nous sommes les représentants d'un peuple qui veut la liberté, d'un peuple prêt à réclamer tous ses droits et à consommer enfin une véritable révolution, si ses ennemis le réduisent à cette nouvelle extrémité; d'un peuple disposé a redevenir ce qu'il fut en 1789, c'est-à-dire n'ayant d'autre passion que celle d'être libre, et d'autre besoin que celui d'anéantir ses oppresseurs.

Ce peuple, qui connaît le péril de la chose publi

que, est dans l'attente d'une mesure extraordinaire, et forte de la part de ceux à qui il a confié ses destinées. Il sait que votre mission est d'exécuter son vou et de statuer ce qui est voulu par la nation. Or, la nation, qui veut directement et avant tout que la révolution soit stable et que la liberté triomphe, ne veut la constitution que selon qu'elle assure cette stabilité de régénération et cette victoire sur la tyrannie. Si donc un respect irréfléchi pour des principes de législation générale qui ne peuvent s'appliquer à des circonstances imprévues, au lieu de servir au maintien de la révolution, devient l'aliment de coupables espérances, et une ressource pour la perfidie, craignez que vos commettants vous reprochent cette superstition politique comme une erreur qui va tout perdre et qui vous constitue violateurs de la volonté nationale. Nous avons tous juré de maintenir la constitution et nous la maintiendrons; mais nous avons juré avant tout de vivres libres ou de mourir; et certes, un engagement postérieur et toujours subordonné au plus saint des sermens, ne peut jamais être de laisser périr la liberté, la constitution elle-même, et inonder l'Empire du sang de nos concitoyens. Si, par exemple, cette constitution prêtait à un chef égaré ou pervers une force et une autorité qui deviendraient dans ses mains un instrument de conspiration contre la liberté; si cette constitution lui attribuait les intarissables moyens d'un trésor corrupteur, et qu'il tournât contre le peuple le prix de la sueur et des larmes du peuple, croyez-vous que la nation vous pardonnât d'alléguer votre engagement constitutionnel pour laisser subsister cette racine de

calamité et de subversion?

plaudissements.) Les français veulent la liberté; et
telle est ma confiance dans le patriotisme de l'ar-
mée, que, s'il pouvait un jour naitre parmi nous un
César, chaque soldat de la liberté deviendrait à
l'instant un Brutus, qui nous sauverait du protectorat
d'un tyran. ( Mêmes applaudissements.)
Je dis que, tant que dure l'état de révolution
dans un empire, un engagement constitutionnel ne
peut jamais signifier autre chose que de ne rien
ajouter ni retrancher à la constitution, jusqu'à l'é-
poque assignée pour en faire la révision. Mais dire
que ce serment nous empêche de prendre des me-
sures de police et de sûreté pour sauver la consti-
tution, pour sauver la liberté, pour sauver le peu-
ple, c'est dire qu'un voyageur qui a juré de suivre
l'itinéraire dont on l'a pourvu pour régler sa marche,
le doit consulter et observer dans toutes les suppo-
sitions, et lors même que, poursuivi par des fu-
rieux, il s'agit de trouver un abri contre le glaive
qui le menace.

Notre position est pressante, et le peuple, qui vous demande son salut, vous donne tout l'exercice de sa souveraineté. Partout et dans tous les temps sa puissance est absolue, et, dans ce moment de 'la plus grande crise qui ait excité ses inquiétudes, il vous crie de vous affranchir de tout ce qui entrave ou circonscrit la marche des determinations que vous commande l'état périlleux de la chose publique.

Je demande que l'Assemblée nationale déclare que, jusqu'à ce qu'elle ait jugé que l'empire est en état de paix, et que la révolution est définitivement clôse et terminée, les représentants de la nation, dans les mesures de surveillance ou de répression

bateurs et tous les ennemis de la liberté, ne consulteront que l'imminence du danger public et la loi suprême du salut du peuple. ( Mèmics applaudisse ments.)

On demande l'impression et l'envoi aux 83 départements du discours de M. Delaunay.

M. LACUÉE: J'ai une simple question à faire à l'Assemblée : après le serment que nous avons tous prêté de ne rien proposer ni consentir qui soit contraire à la constitution, ne pouvons-nous pas infliger une peine à celui de nos collègues qui se permettrait d'en faire la proposition dans l'Assemblée?

La révolution n'est pas faite, et quand nos pré-à déterminer contre le conspirateurs, les perturdécesseurs, en nous remettant le dépôt sacré, ont dit que la révolution était achevée, sans doute ils le désiraient; mais quelque immense que fût leur puissance, ils n'avaient pas celle de commander aux passions. Une révolution n'est pas faite, tant que i'anarchie dure encore et que l'aristocratie couspire. Elle n'est pas faite, quand des factions déchirent le royaume, et que les différents partis font servir la liberté d'instrument à leurs vues ambitieuses ou à la bassesse de leurs calculs particuliers. Une révolution n'est pas faite, alors qu'un général, les armes à la main, ose, dans un manifeste, donHer des leçons aux représentants du peuple (L'extrémité de la partie gauche et une partie des tribunes applaudissent.), alors qu'il abandonne son poste pour solliciter à la barre de l'Assemblée nationale ce que demandait Leopold, ce que demandent les Autrichiens (Mêmes applaudissements.), la dissolution des sociétés populaires, créées par la constitution; alors qu'il se rend l'organe du vœu délibératif d'une force armée essentiellement obéissante, qui, constitutionnellement ce peut délibérer. Rappelez-vous, Messieurs, que, quand César,

du fond des Gaules et à la tête d'une armée victorieuse, dictait ainsi des conseils au sénat de Rome,

il était bien près de passer le Rubicon. On l'en punit; mais l'exemple était donné, la liberté fut perdue. Je suis loin de comparer le jeune général dont je parle, à César (Mêmes applaudiisements.), à ce guerrier couvert de victoires et de triomphes.

On ne me reprochera pas de faire en ce sens des rapprochements I où il existe des intervalles incommensurables. ( Mèmes applaudissements. ) Je ne tremble point pour la liberté de mon pays: elle n'est point attachée aux petites intrigues d'un seul homme, qui se croit le chef d'une faction, tandis qu'il n'en est que l'instrument. (Mêmes ap

M. ISNARD: J'appuie l'impression et l'envoi aux 83 départements du discours de M. Delaunay. Défions-nous de ce parti qui veut détruire la constitution par la constitution même les vrais amis de cette constitution sont ceux qui viennent de vous parler avec le courage de M. Delaunay; ses ennemis sont ceux qui, au mépris des lois, viennent à cette barre vous donner des leçons. (On murmure dans le ci-devant côté droit. ) Cette tribune a été souillée par l'éloge d'un coupable, il faut la purifier.

Au lieu d'accorder à ce soldat téméraire les honneurs de la séance, il fallait le faire arrêter sur ci-devant côté gauche et une partie des tribunes le champ et l'envoyer à Orléans. (L'extrémité du applaudissent. ) J'insiste sur l'envoi de ce discours, pour faire pendant à celui de M. Pastoret, qui n'est qu'une dose d'opium donnée à un agonisant. (Mêmes applaudissements. )

M. Vaublanc appuie l'impression du discours de M. Delaunay,pour qu'on puisse y répondre, et demande la question préalable sur l'envoi aux 83 départements.

L'Assemblée ordonne à l'unanimité l'impression du discours de M. Delaunay.

M. Isnard retire sa motion.

La séance est levée à 4 heures.

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De Vienne, le 17 juin.—Le roi était attendu ici de Bude le 19 de ce mois; mais des affaires majeures le retiennent plus long temps dans cette ville; il ne reviendra ici que le 25, et il repartira au commencement du mois prochain pour Francfort-Les Etats de Hongrie lui ont fait un don gratuit de 3 millions de florins; ils lui ont aussi offert une certaine quantité de blés pour les armées; ils ont de plus arrêté une levée de 6000 recrues pour les régiments hongrois qui sont entrés en campagne.

Il est plus que probable que les réclamations de la Pologne auprès de notre cour resteront sans succès. Il y a sans doute là-dessous une misérable et profonde politique qui ne tardera pas à se dévoiler.

Le ministre musulman doit avoir une audience publiq e avant le départ de Francfort, pour remettre ses nouvelles lettres de créance. Le couronnement de Bohême suivra le couronnement impérial. Il n'y aura ni bals, nifestins à Prague. La reine de Hongrie à reçu, à Bude, un présent de 2500 ducats.

LE MONITEUR UNIVERSEL.

Quatrième année de la Liberté.

De Francfort, le 23 juin. — Les ambassadeurs électoraux ont fait toutes leurs entrées de cérémonie.- La légien Mirabeau a quitté les terres du cardinal de Rohan, et elle est arrivée aux environs de cette ville. On doit incessam

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de terminer heureusement en concluant la paix entre la république et la régence de Tunis, le sénat vénitien l'a revêta de la dignité de chevalier Della Stella d'Or.

S. E. M. Domenico Michieli, élu grand procurateur de Saint-Marc, le 24 du mois d'août dernier, a fait, lundi 5 du courant, son entrée solennelle à Venise. Les trois jours de fêtes usités dans ces circonstances n'ont pas eu lieu cette fois. ANGLETERRE.

SUITE DES DÉBATS DU PARLEMENT. CHAMBRE DES COMMUNES. Vendredi 11 mai. Après la lecture de bills particuliers, M. Grey prévient la chambre, à l'occasion du rapport sur l'emprisonnement pour dettes, qu'il l'occupera, dès l'entrée de la prochaine session, des vues que cet objet lui a fait liminaires ou le traité définitif entre la Russie et la Porte, et naitre. Il demande ensuite aux ministres s'ils ont les prés'ils veulent en donner communication.-M. Pitt avoue qu'on a le traité; mais il en reste là.-M. Grey, sans insister davantage auprès du ministre, dit qu'il proposera très-incessamment une adresse au roi, pour le supplier de faire connaitre cette pièce à la chambre.

L'ordre du jour l'appelait à l'examen du code pénal, relativement aux délits religieux. M.-Fox présente d'abord des idées sur la tolérance, qu'on ne saurait trop reproduire, puisque les hommes paraissent trop les oublier. Mais, pour ne pas donner prise à ses adversaires, qui lui avaient déjà

ment l'embarquer à Hochet, pour la jeter dans les Pays-reproché d'en appliquer les principes d'une manière politiBas. Les équipages qui doivent servir pour le couronnement sont attendus; ils ont passé le 17 par Caustalt.-Les premières troupes prussiennes sont attendues à Coblentz le 3 juillet; on compte que le reste du rassemblement des Prussiens sera effectué le 24 du même mois. On parle de nouveau de propositions que les cours alliés doivent faire, avant que de commencer les hostilités.

quement dangereuse, et qui ne manqueraient point d'en grossir les inconvénients dans les conjonctures présentes, il remet à des temps plus tranquilles, et par conséquent plus favorables, de solliciter l'anéantissement des actes du lest et de corporation : cependant il développe ses maximes sur la tolérance religieuse, qui sont celles de tous les philosophes dignes de ce nom. En convenant que l'on peut, que l'on doit même punir la manifestation des opinions religieuses, lorsL'alliance de ces cours vient d'être fortifiée par deux nouveaux alliés, le roi de Sardaigne et l'électeur palatin, qu'elle se fait par des actions réellement nuisibles à l'ordre qui fait mettre Manheim en état de défense, et qui depuis social, il s'élève contre cette horrible tyrannie qui fait un crime d'actions indifférentes, et va jusqu'à prétendre assulong-temps a contracté l'habitude de ne rien refuser à la cour de Vienne.-Le ministre autrichien, comte de Lehr-jettir la pensée même, essentiellement libre et irresponsaIl applique ces principes aux nombach, met tout en œuvre pour former l'association des cerbreuses secies de non-conformistes, que différents statuts cles; les Etats d'Allemagne, accoutumés d'être influencés, d'actes passés dans les règnes d'Elisabeth, de Marie et de n'osent point résister, les ans par intérêt, les autres par Guillaume, frappent de l'anathême, et qui sembleraient diecrainte c'est ainsi que tout est subjugué, et que vraisemblablement la liberté et l'indépendance de l'empire germatés par l'inquisition espagnole. Il termine en faisant la motion expresse qu'il lui soit permis de présenter un bill pour nique seront immolées. Le cercle de Souabe a enfin cédé révoquer et changer plusieurs choses dans lesdits actes. aux remontrances du plus fort. Il a été déterminé à armer et à fournir un contingent centre un ennemi qu'on ne connait pas.

De Coblentz, le 22 juin. Voici jusqu'où les émigrés ont porté l'audace: enhardis par la lache pusillanimité du ministère, ils ont établi, sous la dénomination de commission électorale, une juridiction particulière chargée de tout ce qui regarde leurs intérêts et leur cause. Un citoyen de Nancy était venu à Neuwied; reconnu bientôt pour un ami zélé de la nouvelle constitution, il a été arrêté, traduit à Coblentz devant le tribunal, et transporté à la citadelle. Mais, comme il fallait un prétexte quelconque pour couvrir cet attentat, on a supposé que le citoyen de Nancy avait voulu empoisonner le prince.-Les émigrés continuent leurs préparatifs; leur cavalerie manœuvre ; ils font des cartouches; ils forment jusqu'à un parc d'artillerie. Il parait que le 27, ils seront en état de se mettre en marche.

De Bonn, le 24 juin —LE nombre des émigrés qui traversent cette ville est moins considérable qu'il ne l'était autrefois. Comme aucun rassemblement ne leur est permis dans cet électorat, ils se portent de préférence dans les paysbas et le bas-archevêché de Trèves, où l'on a plus de complaisance.-L'électeur doit partir pour Francfort dans les premiers jours de juillet, et de là faire un voyage à Aix-laChapelle La marche des troupes prussiennes est ralentie. On attendait ici trois régiments te 4 du mois prochain: il paralt qu'ils arriveront plus tard.

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ble, à des peines.

M. Burke s'y oppose; il peint les unitaires Sociniens, dont il avait été principalement question dans le discours de M. Fox, comme une troupe de conjurés, une espèce d'armée sur pied, ayant sa caisse militaire, commandée par son patriarche général, le docteur Priestley, attaquant les principes généraux de la religion chrétienne, en tant que lise avec l'Etat, et s'efforçant de démembrer la république chré--tienne; il trouve à cette puissance ennemie, si redoutable, des alliés qui ne le sont pas moins, dans les jacobins de Paris, ou, pour mieux dire, de toute la France. Il attribue l'émeule de Birmingham à la célébration du 14 juillet à Londres, et à ce qu'il appelle les infames libelles de Payne: il soutient que ce n'est pas pour leurs opinions religieuses, mais bien pour leurs opinions politiques, manifestées dans des teasts qu'il rapporte et commente de manière à faire rire toute la chambre du rire inextinguible qu'Homère prète à ses dieux, que les anti-trinitaires ou Priestleyens ont été persécutés, c'est-à-dire repoussés, au milieu de leur insurrection séditieuse, par de braves et loyaux citoyens, fidèles à leur Dieu existant en trois personnes, à leur constitution en deux chambres et à leur roi, par d'honnêtes citoyens révoltés et épouvantés de la doctrine monstreuse des Paynistes, exactement la même que celle de ces fougueux jacobins de Paris, qui avaient anéanti toute liberté religieuse en France, et graces auxquels une persécution comparable à celle des Décius et des Diocléti ns avait commencé et régnait depuis le 14 juillet.

Un membre, trouvant que le zèle de l'opinant n'était pas selon la science, le rapelle à l'ordre. La chambre, amusée ou intéressée par la déclamation et le jeu de l'honorable M. Burke, veut qu'il continue, ce qu'il fait du même tou,

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Extrail d'une lettre de la Haye, du 26 juin. - Plus les affaires prennent une tournure heureuse pour les français, en Brabant, plus l'inquiétude augmente dans le parti qui domine ici depuis 1787. Malgré la répugnance extrême de la plupart des membres de l'Etat, le prince est parvenu à obtenir qu'un corps de troupes hollandaises, de sept à huit mille hommes, marcherait sur le champ vers les frontières. On dit même que ce corps a ordre de s'avancer de Breda à Anvers, et de se jeter dans la citadelle de cette ville, pour la conserver aux Autrichiens en cas d'attaque; mais, à moins que ces ordres ne soient secrets, nous sommes certains, jusqu'à présent, qu'il n'en a été question ni au conseil d'Etat, ni dans aucun des collèges supérieurs de la république.

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opérations plus séticuses, la guerre de plume continue. Au manifeste de la Russie, on oppose des contre-déclarations et représentations; genre de guerre qui ne signifie rien, puisqu'enfin c'est toujours celui qui a le plus d'hommes et de canons qui finit par avoir raison. A ce compte, les Polonais pourraient avoir tort, à moins qu'ils ne puissent suppléer au nombre par le courage et l'indignation. Jusqu'ici ils avaient eu du succès; mais on apprend dans ce moment que les Russes pénétrent en force dans la Lithuanie, et qu'ils repoussent l'armée du prince Poniatowski vers Grodno. PAYS-BAS.

De Liège, le 24 juin.- Le mécontentement des émigrés augmente tous les jours. Ils sont très-piqués du refus constant qu'on leur fait de leur donner des armes.

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On attend incessamment ici le passage de 3000 Autrichiens venant de l'Allemagne ; on l'a demandé pour 8000. | On dit que l'arrivée des Prussiens est enfin décidée.

FRANCE.

DÉPARTEMENT DU BAS-RHIN.

Strasbourg, le 24 juin.—Le maire de Neuf-Brisach et le capitaine du régiment de Bourbonnais, qui s'étaient op‐ posés à l'insurrection des troupes, et qu'on avait détenus pour leur sûreté personnelle, ont été enfin mis hors de prison. La 2 compagnie des grenadiers de Bourbonnais s'est rendue ici, conformément à l'ordre qu'elle en avait reçu. Six d'entre eux, désignés par leurs officiers, ont été mis en prison et 22 à la citadelle Le lendemain la cour martiale s'est tenue pour les juger. Les six accusés ont été condamnés à position. La sentence s'est exécutée sans trouble. un an de fers, à la dégradation civique, et à 6 heures d'ex

DEPARTEMENT DE L'HÉRAULT.

Adresse des citoyens de Montpellier au roj.

ROI DES FRANÇAIS,

Les citoyens de la ville de Montpellier.
Suit un grand nombre de signatures.

Adresse à l'Assemblée nationale.
REPRÉSENTANTS,

Depuis le retour de la princesse d'Orange toutes les manœuvres possibles sont mises en œuvres pour engager nos provinces dans la guerre actuelle; il se présente mémoires sur mémoires, et déjà les esprits qui y paraissaient les plus opposés, mollissent et n'osent résister de front aux volontés d'une personne qui ne pardonne pas la résistance. Tout est en conséquence dans un état de doute et d'incertitude le plus inquiétant D'un autre côté, les patriotes hollandais reprennent courage en seeret; ils font des vœux pour la continuité des succès des armes françaises, bien convaincus que le triomphe de la constitution amenera infailliblement, iôt ou tard, celui de leur propre cause; mais les gens les plus éclaiLis et relis la lettre de Roland: elle contient tes devoirs rés voient avec peine tous les préjugés de l'aristocratie se et nos droits Nous défendrons la liberté que nous avons meler aux souhaits du patriotisme, et nos républicains les plus envenimes contre le despotisme stathoudérien blamer conquise...... Nous résisterons à l'oppression.... Nous punirons tous les traitres. oe qui fait le plus d'honneur à la régénération française, savoir l'égalité constitutionnelle. Cette misérable hiérarchie de vilains, de bourgeois, de nobles et de princes est tellement enracinée en Europe, que rien ne semble pouvoir guérir les esprits gangrénés de cette maladie. Nous voyons done et entendons tous les jours nos meilleurs patriotes hollandais crier contre le décret qui a détruit la noblesse, et dire qu'on aurait mieux fait de laisser cette chimère, ne s'apercevant pas combien ils sont peu conséquents à eux-mêmes, et combien cette prétendue chimère a causé de maux réels dans leur propre république. C'est par-là précisément que la Cour, l'adroite Cour, les travaille, les prend et les mène, en leur offrant le tableau, mortifiant pour eux, d'un batelier mis à coté d'un bourgmestre, en vertu d'une élection populaire. Ce seul piége effraie les mieux intentionnes: tout ce qui choque l'amour-propre, tout ce qui blesse la vanité, fait des impressions profondes, et c'est toujours un sur moyen de mener les hommes, que de leur présenter de tels motifs. Cela n'empêche pas qu'on ne commence à remuer à Amster-gilance; vous couvrirez de votre égide les représentants du dam, depuis la nouvelle des succès des Français dans la Flandre. Les sociétés patriotiques cherchent à se rassembler, à se former, bien en secret à la vérité; mais une étincelle peut produire rapidement un grand incendie, et l'on verra sans doute un grand changement, si la nouvelle débitée hier se confirme, savoir, que Bruxelles est au pouvoir de M. Lafayette. Cette nouvelle a été apportée par un témoin qui se dit oculaire; mais elle est dénuée encore de fondement, d'autant plus qu'au fait, l'armée française n'est pas assez nombreuse pour avoir expulsé les Autrichiens de tous les postes qu'ils avaient fortifiés en avant de cette place.

On intercepte les lettres de France par la voie ordinaire; mais elles sont arrivées par celle d'Angleterre, et nous avons appris par ce moyen les changements du ministere. Il semble que la guerre est ouverte entre les pouvoirs législatif et exécutif, au point que l'un doit écraser l'autre, et que toute conciliation parait impossible.

La Pologne parait déterminée à défendre sa nouvelle constitution avec toute l'ardeur dont un peuple fier est capable; la Russie de son côté s'obstine à vouloir la détruire, et n'a aucun obstacle à craindre de la part de la Prusse ni de l'Autriche, dont les rois seront fort aises de voir réduire les citoyens de Pologne à leur ancien esclavage. En attendant des

La patrie est en danger. Elevez-vous à la hauteur des circonstances; soyez fermes; soyez inflexibles; commandez, vos décrets auront la sanction du peuple. Dans nos contrées, comme dans tout l'empire, les patriotes ne connaissent d'autres points de ralliement que le corps des representants de la nation.

Suit un grand nombre de signatures.

Les citoyens de la ville de Montpellier, à leurs frères les braves Parisiens: salut,

FRERES ET AMIS,

LES citoyens des départements espèrent de trouver en vous les hommes du 14 juillet 89. Vous redoublerez de vi

peuple; vous déjouerez les complots de tous les factieux, et vous rejetterez de votre sein ces hommes perfides qui veulent vous inspirer des craintes sur notre réunion dans la capitale. Cette réunion est décidée; cette réunion est nécessaire pour le salut public, puisque nos ennemis la redoutent.

Suit un grand nombre de signatures.

RULLETIN

DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. PREMIÈRE LÉGISLATURE. Présidence de M. Girardin. Opinion de M. Gohier, prononcée dans la séance du 28 juin, sur la question de savoir à quel âge il sera permis de contracter mariage sans le consentement des parents.

M. GOHIER: Par le décret que vous venez de rendre, vous avez soumis le vou de la nature à ce lui de la loi; il s'agit maintenant de savoir si vous laisserez encore ce vou dépendre de la volonté des

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