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de Glandève. - Luc d'Aquin, évêque de Fréjus. - + J.-B. M. Colbert, évêque et seigneur de Montauban. - † Charles de Pradel, évêque de Montpellier. - François Placide, évêque de Mende. + Charles, évêque de Lavaur. -† André, évêque d'Auxerre. -† François, évêque de Troyes.-† LouisAntoine, évêque, comte de Châlons. † François Ignace, évéque, comte de Tréguier. - † Pierre, évêque de Belley. + Gabriel, évêque de Couserans. Louis-Alphonse, évêque d'Alet. † Humbert, évêque de Toul. - † J.-B. d'Etampes, évêque de Marseille. Paul.-Phil. de Lusignan. Louis d'Espinay de Saint-Luc. Coquelin. Lambert. P. de Bermont. A.-H. de Fleury. De Franqueville. M. de Ratabon. Clément de Poudeux Bigot. De Gourgue. De Villeneuve de Vence. C. Leny de Coadeletz. La Faye. J.-F. de l'Escure. Pierre le Roy. De Soupets, A. Argoud, doyen de Vienne. De Bausset, prévôt de Marseille. G. Bochard de Champigny, De Saint-Georges, comte de Lyon. Coursier. Chéron. A. Favre. F. Maucroix. Gerbais. De Guenegau, Fr. de Camps. De La Borey. Armand Bazin de Besons, agent-général du clergé de France. J. Desmarets, agent-général du clergé de France.

REGISTRÉ, onï et ce requérant le procureur-général du roi, pour être executées sclon leur forme et teneur, suivant l'arrêt de ce jour.

A Paris, en Parlement, le 23 mars 1682. Signé DONGOIS.

LETTRE

DE L'ASSEMBLÉE DU CLERGÉ DE FRANCE
TENUE EN 1682,

à tous les Prélats de l'Église gallicane.

Les archevêques et évêques, et autres ecclésiastiques député par le clergé de France, et assemblés à Paris par ordre de sa majesté, aux illustrissimes et révérendissimes archevêques et évêques de tout le royaume de France :

Salut:

NOS RÉVÉRENDISSIMES ET TRÈS-RELIGIEUX COLLÈGUES DANS L'ÉPISCOPAT,

Vous n'ignorez pas que la paix de l'Église gallicane vient d'ètre un peu ébranlée, puisque c'est pour éloigner cé danger que votre amour pour l'union nous a députés.

Nous le disons avec confiance, nos très-chers collègues, en empruntant les paroles de saint Cyprien: Jesus-Christ, pour montrer l'unité, a établi une seule et unique chaire, et a placé la source de l'unité de manière qu'elle descende d'un seul. Celui donc qui abandonne la chaire de Pierre, sur laquelle l'Eglise a été fondée, n'est plus dans l'Eglise; et celui qui ne conserve plus l'unité n'a plus de foi. C'est pour cette raison que, dès que nous avons été assemblés au nom de Jésus-Christ, nous n'avons eu rien de plus à cœur que de faire en sorte que nous n'eussions tous qu'un méme esprit, comme nous ne sommes tous, selon l'Apôtre, qu'un méme corps; et que non-sculement il n'y eût point de schisme parmi nous, mais qu'il ne s'y trouvật même pas la plus légère apparence de dissension avec le chef de toute l'Église. Nous appréhendions d'autant plus ce malheur, que, par un effet de la bonté et de la providence divine, nous avons aujourd'hui un pontife qui mérite, par toutes ses grandes qualités, par les vertus pastorales dont il est rempli, que nous le révérions non-seulement comme la pierre de l'Eglise, mais encore comme l'exemple et le modèle des fidèles dans toutes sortes de bonnes œuvres.

L'illustre orateur qui a ouvert notre assemblée, pendant le sacrifice que nous offrions en commun par les mains de l'illustrissime archevêque de Paris, notre digne président, pour implorer la grâce et le secours de l'Esprit saint, nous a tracé par avance l'idée de cette union, et du zèle avec lequel nous devons tous concourir au maintien de l'unité de l'Eglise; et il l'a fait avec tant d'éloquence, d'érudition et de piété, que tout le monde a dès lors auguré l'heureux succès de notre assemblée.

Nous ne doutons nullement que vous n'ayez été satisfaits, soit de ce que nous avons obtenu de la piété de notre roi très-chrétien, soit de ce que nous avons fait de notre côté, tant pour conserver la paix que pour mériter les bonnes grâces d'un si grand prince, et lui marquer en même temps notre reconnaissance, soit enfin de la lettre que nous eûmes l'honneur d'écrire à notre saint-père le pape. Nous avons cependant jugé qu'il était très-important de nous expliquer encore davantage, afin qu'il n'arrivât jamais rien qui put

Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Meaux. Le sermon préché à l'ouverture de l'assemblée générale du clergé de 1682 a été imprimé par l'ordre de cette assemblée.

tant soit peu troubler le repos de l'Église et la tranquillité de l'ordre épiscopal.

En effet, chacun de nous ayant frémi d'horreur à la moindre ombre de discorde, nous avons cru que nous ne pouvions rien faire de plus propre au maintien de l'unité ecclésiastique, que d'établir des règles certaines, ou plutôt de rappeler à l'esprit des fidèles le souvenir des anciennes, à l'abri desquelles toute l'Église gallicane, dont le SaintEsprit nous a confié le gouvernement, fût tellement en sûreté, que jamais personne, soit par une basse adulation, ou par un désir déréglé d'une fausse liberté, ne pût passer les bornes que nos pères ont posées; et qu'ainsi la la vérité mise dans son jour, nous mit elle-même à couvert de tout danger de division.

Et comme nous sommes obligés, non-seulement de maintenir la paix parmi les catholiques, mais encore de travailler à la réunion de ceux qui se sont séparés de l'épouse de Jésus-Christ pour s'unir à l'adultère, et qui ont renoncé aux promesses de l'Eglise, cette raison nous a encore engagés à déclarer quel est le sentiment des catholiques, que nous croyons conforme à la vérité; après quoi nous espérons que personne ne pourra plus imposer à la société des fidèles par ses calomnies, ni corrompre par une perfide prévarication les vérités de la foi. Nous espérons aussi que ceux qui, sous prétexte des erreurs qu'ils nous imputaient, se sont déchaînés jusqu'à présent contre l'Église romaine, comme contre une Babylone réprouvée, parce qu'ils ne connaissaient pas, ou feignaient de ne pas connaître nos véritables sentiments, cesseront, maintenant que la fausseté est démasquée, de nous calomnier, et ne persévéreront pas plus long-temps dans leur schisme, que saint Augustin détestait comme un crime plus horrible que l'idolâtrie même.

Nous faisons donc profession de croire que, quoique Jésus-Christ ait établi les douze disciples qu'il choisit et qu'il nomma apôtres pour gouverner solidairement son Église, et qu'il les ait tous également revêtus de la même dignité et de la même puissance, selon les expressions de saint Cyprien, il a cependant donné la primauté à saint Pierre, comme l'Évangile nous l'apprend, et comme toute la tradition ecclésiastique l'enseigne. C'est pourquoi nous reconnaissons avec saint Bernard que le pontife romain,

,

successeur de saint Pierre possède, non pas, à la vérité, seul, et à l'exclusion de tout autre, mais dans le plus haut degré, la puissance apostolique établie de Dieu; et pour conserver en même temps l'honneur du sacerdoce auquel Jésus-Christ nous a élevés nous soutenons, avec les saints Pères et les Docteurs de l'Église, que les clefs ont été d'abord données à un seul, afin qu'elles fussent conservées à l'unité: et nous croyons que tous les fidèles sont assujettis aux décrets des souverains pontifes, soit qu'ils regardent la foi ou la réformation générale de la discipline et des mœurs, de telle sorte néanmoins que l'usage de cette souveraine puissance spirituelle doit être modéré et réglé par les canons révérés dans tout l'univers; et que si, par la diversité de sentiment des Églises, il s'élevait quelque difficulté considérable, il serait nécessaire alors, comme dit saint Léon, d'appeler de toutes les parties du monde un plus grand nombre d'évêques, et d'assembler un concile général qui dissipât ou apaisât tous les sujets de dissension, afin qu'il n'y eût plus rien de douteux dans la foi, ni rien d'altéré dans la charité.

Au reste, la république chrétienne n'étant pas seulement gouvernée par le sacerdoce, mais encore par l'empire que possèdent les rois et les puissances supérieures, il a fallu qu'après avoir obvié aux schismes qui pourraient diviser l'Église, nous prévinssions aussi les mouvements des peuples qui pourraient troubler l'Empire, surtout dans ce royaume, où, sous prétexte de la religion, il s'est commis tant d'attentats contre l'autorité royale. C'est pour cela que nous avons déterminé que la puissance des rois n'est point soumise, quant au temporel, à la puissance puissance ecclésiastique, de peur que si la puissance spirituelle paraissait entreprendre quelque chose au préjudice de la puissance temporelle, la tranquillité publique n'en fût altérée.

Enfin, nous conjurons votre charité et votre piété, nos très-vénérables confrères, comme les Pères du premier concile de Constantinople conjuraient autrefois les évêques du concile romain, en leur envoyant les actes de ce concile, de confirmer par vos suffrages tout ce que nous avons déterminé pour assurer à jamais la paix de l'Église de France, et de donner vos soins afin que la doctrine que nous avons jugée d'un commun consentement devoir être publiée, soit reçue dans vos Églises, et dans les universités

VOS

et les écoles qui sont de votre juridiction, ou établies dans diocèses, et qu'il ne s'y enseigne jamais rien de con-traire. Il arrivera, par cette conduite, que de même que le concile de Constantinople est devenu universel et œcuménique par l'acquiescement des Pères du concile de Rome, notre assemblée deviendra aussi, par notre unanimité, un concile national de tout le royaume, et que les articles de doctrine que nous vous envoyons seront des canons de toute l'Eglise gallicane, respectables aux fidèles et dignes de l'immortalité.

Nous souhaitons que vous jouissiez en Jésus-Christ d'une santé parfaite, et nous prions Dieu de vous y conserver, pour le bien de son Église.

Vos très-affectionnés confrères, archevêques, évêques et autres ecclésiastiques députés par le clergé de France.

† FRANÇOIS, archevêque de Paris, président.

Par ordre de l'assemblée :

MAUCROIX, chanoine de Reims, secrétaire.

COURSIER, théologal de Paris, secrétaire,

A Paris, le 19 mars 1682.

ÉDIT DU ROI

SUR LA DÉCLARATION FAITE PAR LE CLERGÉ DE FRANCE de ses sentiments touchant l'autorité ecclésiastique.

(Registré en Parlement, le 23 mars 1682.)

LOUIS, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut :

Bien que l'indépendance de notre couronne de toute autre puissance que de Dieu soit une vérité certaine et incontestable, et établie sur les propres paroles de JésusChrist, nous n'avons pas laissé de recevoir avec plaisir la Déclaration que les députés du clergé de France, assemblés par notre permission en notre bonne ville de Paris, nous ont présentée, contenant leurs sentiments touchant

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