Le Conservateur, Volume 6

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Le Normant
Le Normant fils, 1820 - France
 

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Popular passages

Page 510 - SALUT, bois couronnés d'un reste de verdure. Feuillages jaunissants sur les gazons épars! Salut! derniers beaux jours! le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards. Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire; J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois. Oui, dans ces jours d'Automne où la nature expire, A ses regards voilés je trouve plus d'attraits; C'est l'adieu d'un...
Page 380 - La main qui a porté le coup n'est pas la plus coupable. Ceux qui ont assassiné Mgr le duc de Berry sont ceux qui, depuis quatre ans, établissent dans la monarchie des lois démocratiques; ceux, qui ont banni la religion de ces lois ; ceux qui ont cru devoir rappeler les meurtriers de Louis XVI; ceux qui ont entendu agiter avec indifférence à la tribune la question du régicide...
Page 161 - ... du peuple. Le peuple voulut qu'un impôt désastreux fût détruit, Louis le détruisit ; le peuple voulut l'abolition de la servitude, Louis l'abolit; le peuple sollicita des réformes, il les fit; le peuple voulut changer ses lois , il y consentit ; le peuple voulut que des millions de Français recouvrassent leurs droits , il les leur rendit ; le peuple voulut la liberté , il la lui donna.
Page 506 - Autant qu'on doit mépriser les mauvais poètes, autant doit-on admirer et chérir un grand poète qui ne fait point de la poésie un jeu d'esprit pour s'attirer une vaine gloire, mais qui l'emploie à transporter les hommes en faveur de la sagesse, de la vertu et de la religion.
Page 629 - Il ya deux moyens de produire des révolutions : c'est de trop abonder dans le sens d'une institution nouvelle , ou de trop y résister. En cédant à l'impulsion populaire on arrive à l'anarchie, aux crimes qui en sont la suite, au despotisme qui en est le châtiment. En voulant trop se roidir contre l'esprit d'un siècle, on peut également tout briser, marcher par une autre voie à la confusion, et puis à la tyrannie.
Page 509 - Parcourir au hasard les cieux épouvantés; Quand j'entendrais gémir et se briser la terre ; Quand je verrais son globe errant et solitaire, Flottant loin des soleils, pleurant l'homme détruit. Se perdre dans les champs de l'éternelle nuit ; Et quand, dernier témoin de...
Page 28 - Ses écrits n'auroient point été entachés de cette politique de parti , qui rend cruel le caractère le plus généreux , faux le jugement le plus sain , aveugle l'esprit le plus clairvoyant ; de cette politique qui donne de l'aigreur aux sentiments et de l'amertume au style , qui dénature le talent , substitue l'irritation de l'amour-propre à la chaleur de l'âme , et remplace les inspirations du génie par les boutades de l'humeur.
Page 509 - L'aigle, pressant ses flancs timides, L'arrachait aux champs paternels ; Et, sourd à la voix qui l'implore, II le jetait, tremblant encore, Jusques aux pieds des immortels. Ainsi quand tu fonds sur mon âme, Enthousiasme, aigle vainqueur, Au bruit de tes ailes de flamme Je frémis d'une sainte horreur ; Je me débats sous ta puissance...
Page 506 - La poésie est plus sérieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit. La religion a consacré la poésie à son usage dès l'origine du genre humain. Avant que les hommes eussent un texte d'Écriture divine, les sacrés cantiques, qu'ils savoient par cœur, conservoient la mémoire de l'origine du monde et la tradition des merveilles de Dieu.
Page 381 - ... armés pour réprimer les délits de la presse ; ceux qui ont favorisé toutes les fausses doctrines; ceux qui ont récompensé la trahison et puni la fidélité ; ceux qui ont livré les emplois aux ennemis des Bourbons et aux créatures...

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