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l'état normal, peut-être existe-t-il encore une petite différence dans l'os pour la grosseur avec le côté gauche, mais cette différence est presque inappréciable, car je puis dire que je suis rentré dans mon état naturel. Une seule chose m'inquiète et m'épouvante : c'est l'embonpoint croissant chaque jour de mon individu; mais ma terreur se dissipe cependant, en pensant qu'un embonpoint n'est pas dangereux et qu'il n'a été produit sans doute que par l'expulsion du venin qui m'a rongé si longtemps. Ainsi, honneur à vous!...... » Sans doute, honneur à moi, lui pourrais je répondre; mais aussi gloire, gloire à M. Ricord, sans lequel je n'aurais pu vous guérir.

Tous les médecins exerçant comme moi dans la province, comprendront pourquoi je n'ai cité ni le nom du malade, ni le lieu qu'il habite; j'ai, du reste, adressé à l'honorable M. Miquel, tous les documents propres à établir l'authenticité de cette remarquable guérison due à l'iodure de potassium.

G. V. Lafargue, D.-M.

à Saint-Émilion.

THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.

DES INDICATIONS PRINCIPALES A REMPLIR DANS LE TRAitement des DÉVIA

TIONS DE LA COLONNE VERTÉBRALE.

PAR LA CEINTURE A INCLINAISON.

DE LA MÉTHODE DE TRAITEMENT

La ceinture à inclinaison pour le traitement des déviations, constituet-elle un instrument nouveau ? C'est un point qui a été contesté comme la question de savoir s'il était utile. Si l'on examine chacune des parties qui le constitue, on n'en trouvera pas une qui n'ait, dans un but quelconque, été employée dans le traitement de diverses difformités du tronc. Ainsi, dans le corset extenseur de Delpech, on trouve la ceinture destinée à embrasser le bassin et à y trouver un point d'appui; on trouve un tuteur qui monte verticalement derrière le tronc; dans le corset à inclinaison du même, non-seulement on trouve un levier, mais encore un levier qui peut subir plusieurs degrés d'inclinaison. Dans tous les bandages, depuis le simple bandage de corps, dont l'invention remonte à l'enfance de l'art, jusqu'aux appareils les plus compliqués et les plus ingénieux destinés à rendre le mouvement aux membres inférieurs paralysés, ou destinés à remplacer ceux que l'art a dû retrancher, on

trouve le sous-cuisse, qui a pour but d'empêcher l'appareil de se déplacer de bas en haut.

Sera-ce uniquement parce qu'elle détermine l'inclinaison du tronc, que cette ceinture est nouvelle? Mais, comme nous l'avons vu, l'appareil de Delpech incline. Nous lisons dans le précis du docteur Lachaise, que l'inclinaison de la colonne est le meilleur moyen de faire cesser l'inégalité d'épaisseur des deux côtés des cartilages inter-vertébraux dans les courbures du rachis; sera-ce, enfin, parce que cette inclinaison est provoquée par un levier? Mais encore, le levier de Venel, appliqué aux déviations du pied, incline également celui-ci sur le plan vers lequel il l'a dirigé, en le ramenant à la direction normale.

Cependant, si l'on consulte les travaux des orthopédistes de toutes les époques, on ne trouve point parmi les machines employées pour le redressement de la colonne, un ensemble analogue à la ceinture à inclinaison, et même un instrument dont l'action soit basée sur les mêmes principes; aussi la propriété de la ceinture à inclinaison est-elle assurée,

à son auteur.

Voici quel est cet instrument, que la figure suivante (B) représente appliqué sur une jeune personne (Voyez Fig. A.) atteinte d'une double courbure, présentant sa convexité à droite dans la région dorsale, à gauche dans la région lombaire.

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manifestation morbide. Et l'expérience est venue justifier mes pré

visions.

J'ai traité et guéri par le fer des névralgies opiniâtres, des céphalalgies qui avaient résisté pendant des années à toute espèce de thérapeutique, et j'avoue que le bruit artériel m'a souvent servi seul à fixer mon diagnostic et à établir le traitement, car, dans plusieurs de ces cas, il n'existait aucun autre symptôme de chlorose. Maintenant, quelle était la nature de l'affection à laquelle j'avais affaire? Si je l'appelais chlorose, je ne serais probablement plus d'accord avec beaucoup de praticiens, puisque plusieurs de mes malades avaient un teint vermeil, étaient parfaitement réglées, etc.; en un mot, ne présentaient aucun des symptômes à l'ensemble desquels le plus grand nombre attache encore exclusivement l'idée de chlorose.

Naturam morborum ostendit curatio. J'ai donné du fer, et mes malades ont guéri: peu m'importe maintenant le nom que l'on donnera à l'affection que j'ai traitée.

Pour moi, je me contente de reconnaître que cette affection consiste essentiellement dans un état spécial du sang, qui se traduit le plus souvent par un ensemble de symptômes auquel on est convenu de donner le nom de chlorose; mais qui, dans des circonstances qu'il ne m'a pas été donné d'apprécier avec assez d'exactitude pour pouvoir formuler une opinion sur ce sujet, se révèle par des troubles tout différents de ceux qui aux yeux de la majorité des praticiens caractérisent la chlorose.

Ce n'est pas tant parce que ces dernières manifestations pathologiques cèdent aux préparations ferrugineuses que je les réunis à la chlorose, comme ayant une nature identique, car il serait absurde de dire que le fer ne guérit que la chlorose; mais c'est aussi parce que, dans tous ces cas, il y a un symptôme commun, et que ce symptôme est l'expression immédiate de l'état du sang dont les divers appareils pathologiques sus-mentionnés ne sont que l'expression et les effets. Cela est si vrai, que l'orsqu'on soumet à un traitement par les ferrugineux un sujet affecté d'une chlorose simple ou bien d'une névralgie, d'une névrose chlorotique (je me sers de cette expression à défaut d'une plus exacte), on yoit varier, diminuer et cesser presque en même temps l'appareil morbide et le bruit artériel. La diminution ou la cessation de ce dernier, peut même jusqu'à un certain point donner la mesure de la saturation de l'économie par le fer, et indiquer s'il faut continuer ou suspendre l'emploi de cet agent.

J'ai vu des cas dans lesquels la santé avait paru se rétablir complétement; le phénomène stethoscopique avait seul survécu à la disparition

Pour combattre un pareil état, je portai mes yeux sur l'iodure de potassium que j'avais si bien vu réussir à Paris entre les mains de M. Ricord, dans des cas tout à fait analogues. La lecture que j'avais récemment faite d'un des articles de ce professeur, inséré dans le Bulletin de Thérapeutique, tom. XVII, pag. 21, et traitant au long de ce sujet, n'avait d'ailleurs pas peu contribue à m'affermir dans ma pensée. Je fis donc part de mes espérances à mon malade, mais il ne voulut point entendre parler de remèdes internes, tous l'avaient trop mal servi. Espérant le ramener peu à peu à une opinion moins exclusive, et comptant sur l'efficacité des sels de morphine placés sur le derme dénudé pour atténuer l'intensité des douleurs, je proposai cette médication, qui fut adoptée sans répugnance parce qu'elle était externe. Nous la commençâmes le 23 septembre 1839; le succès en fut d'abord immense : le soir même de l'application des vésicatoires morphinisés, la douleur fut totalement détruite dans le genou et à la plante du pied; un sommeil long et réparateur en fut la plus douce comme la plus inattendue des conséquences : il y avait plus de six mois qu'un pareil repos n'avait été goûté!

Quinze jours s'écoulèrent ainsi sans resssentir autre chose que de la gêne dans l'articulation du genou, et du malaise quand on palpait cette partie et celle où residait l'exostose; la marche était devenue plus facile; je crus un moment avoir eu affaire à une névralgie dépendant de la compression des branches nerveuses indiquées; compression qui aurait été déterminée, soit par la tuméfaction de la tête du péroné, soit par l'exostose du tibia. Mon illusion ne se prolongea guère; à peine ces quinze jours étaient-ils écoulés, que, malgré la persistance dans l'emploi des scls de morphine, la douleur reparut plus vive que jamais, et toujours principalement la nuit. Je saisis cette occasion pour reparler de l'iodure de potassium, mais la volonté du malade fut aussi inflexible que la première fois. Ne désespérant cependant pas de le convertir à ma manière de voir, je lui proposai de recourir à une médication externe dont je suis l'auteur et que j'ai consignée dans le Bulletin (voyez tom. XI, p. 329 et tom. XII, p. 130). Cette médication consiste à appliquer mes ventouses dites à succion et à inoculer des sels de morphine dans les plaies produites par mon scarificateur. J'avais alors, comme encore aujourd'hui, reconnu à cette méthode trop d'efficacité dans le rhumathisme chronique et les névralgies en général, pour ne pas en espérer quelque amendement dans le cas qui nous occupe.

J'apposai en effet, le 22 novembre 1839, une ventouse à succion sur la tête du péroné qui était alors très-tuméfiée, et une seconde cloche de verre au-dessous de la malléole interne, destinée à combattre la douleur plantaire qui, la nuit précédente, était montée à son apogée. J'ob

garder celui-ci comme incurable; je l'examinai avec soin, et je trouvai tout d'abord le bruit caractéristique: dès lors, je conservai à peine du doute sur la nature de l'affection à laquelle j'avais affaire, et bien que la malade fût parfaitement réglée, qu'elle eût quelque coloris, qu'elle fût exempte de palpitations, d'essoufflements, etc., et qu'en un mot, elle ne présentât aucun des signes ordinaires de la chlorose, je donnai du fer, et je le donnai à haute dose.

.......

Il serait beaucoup trop long d'entrer dans les détails du traitement, je dirai seulement que Mlle a pris environ cinq cents grammes de carbonate de fer en cinq mois; 2, qu'elle est aujourd'hui parfaitement guérie (juillet 1840), et n'a plus eu d'accès depuis l'automne dernier ; 3° que la diminution progressive et la cessation de la céphalalgie et du bruit de diable ont coïncidé d'une manière fort remarquable, et qu'il y a eu des récidives, tant que ce dernier phénomène n'a pas complétement cessé d'exister.

J'ai encore dans mes notes plusieurs faits fort intéressants; un, entre autres, qui présente une frappante analogie avec celui que je viens de citer en dernier lieu; un autre qui a rapport à une névralgie intercostale datant de quatre ans, et aujourd'hui presque complétement guérie après trente jours environ de traitement par le lactate de fer je regrette que les limites que je me suis tracées ne me permettent pas de les rapporter même en substance. Je n'en citerai qu'un seul trait saillant, qui leur est commun à tous c'est le succès des préparations ferrugineuses alors qu'elles ont pu être employées pendant un temps suffisant, et qu'elles étaient indiquées par la présence du bruit de diable dans les gros vaisseaux.

Maintenant un mot sur l'emploi thérapeutique du fer dans ces affections insidieuses qui font si souvent le désespoir des médecins et des malades, et qui viennent tous les jours déjouer toutes les théories et mettre en défaut l'expérience de tous les praticiens : je veux parler des gastralgies.

L'histoire des maladies comprises sous la dénomination commune de gastralgies, est bien certainement un des points les plus incomplets de Ja pathologie, et, il faut le dire, un de ceux dont on s'occupe le moins, bien qu'il soit véritablement digne de fixer l'attention des praticiens. Aussi, rien n'est obscur comme l'étiologie et la nature de ces affect ons, rien n'est vague et incertain comme leur symptômatologic, rien n'est pauvre et décevant comme leur thérapeutique. Il n'est pas difficile de s'apercevoir que cette dernière conséquence est le résultat nécessaire de celles qui la précèdent, et, pour mon compte, je suis persuadé que si la thérapeutique se montre si souvent impuissante contre les affections

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