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minute et demie, 155 pulsations à peine perceptibles; septème minute, 155 pulsations id.; huitième minute, pouls imperceptible; huitième minute et demie, plus rien à l'artère brachiale.

Voici les observations sur le cœur : quatrième minute, le bruit du cœur est obscur, mais son rhythme est parfait; quatrième minute et demie, son moins confus; cinquième minute, pulsations si fréquentes qu'on ne peut plus compter; cinquième minute et demie, pulsations à peine perceptibles. Le sperme coule de l'urètre, mais sans érection.

Trois quarts d'heure après l'exécution, le corps est retiré du gibet et transporté dans une chambre voisine. On ouvre la trachée, et l'on cherche inutilement à rétablir une respiration artificielle. On passe alors aux expériences galvaniques. Le pôle positif d'une pile galvanique étant appliqué sur le côté gauche du cou, et le pôle négatif sous la sixième côte, on détermine la contraction des muscles respiratoires; le pôle négatif étant porté sur l'épigastre, le phénomène est plus prononcé, les muscles pectoraux se contractent, et l'on a une respiration avec souffle et mouvements correspondants de la bouche, laquelle s'ouvre et se ferme alternativement. On obtient les mêmes effets en descendant le pôle négatif le long de la ligne blanche jusqu'au pubis. Le respiration était d'autant plus forte, qu'on s'approchait davantage de l'ombilic; alors l'action des organes respiratoires était générale, et l'air passait régulièrement à travers les poumons. La bouche était fermée, mais en approchant une lumière des narines, la flamme était attirée ou repoussée avec force.

Ces détails étaient dignes d'être rapportés à cause de la rareté de semblables expériences.

Écoles préparatoires de médecine et de pharmacie. — Voici le texte de l'ordonnance royale, en date du 13 occtobre dernier, qui fixe l'organisation actuelle des écoles de médecine des départements :

Art. 1er. Les écoles actuellement établies sous le titre d'Écoles secondaires de médecine, et qui seront réorganisées conformément aux dispositions prescrites par la présente ordonnance, prendront le titre d'Ecoles préparatoires de médecine et de pharmacie.

Art. 2. Les objets d'enseignement dans les Écoles préparatoires de médecine et de pharmacie sont: 1o chimie et pharmacie; 2o histoire naturelle médicale et matière médicale; 3° anatomie et physiologie; 4o clinique interne et pathologie interne; 5o clinique externe et pathologie externe; 6o accouchements, maladies des femmes et des enfants. Art. 3. Il y aura dans chaque école six professeurs titulaires et deux professeurs adjoints.

Art. 4. Les professeurs titulaires et adjoints seront nommés par no

dont il s'agit, c'est qu'on a réuni et confondu sous le titre de gastralgics, des affections qui n'ont réellement de commun entre elles que le nom qu'on leur a imposé. Ainsi, quand on a constaté qu'une gastropathie quelconque n'est pas une gastrite aiguë ou chronique, on prononce le nom de gastralgie, et voilà un diagnostic posé. Vient alors la thérapeutique, ce sont des adoucissants, des calmants, des sédatifs de toutes espèces, etc., puis des spécifiques, comme le sous-nitrate de bismuth, l'oxyde de zinc, le sous-carbonate de fer; l'emploi de ce dernier moyen, surtout compte, dit-on, des succès nombreux et incontestables. C'est vrai, le fer réussit parfois à faire disparaître des gastralgies rebelles à tout autre ordre de moyens; mais, à côté de ses succès, on est souvent forcé d'enregistrer des insuccès plus nombreux, et tout aussi incontestables.

Voilà donc le fer placé au niveau des agents thérapeutiques les plus inconstants!... Cependant, si, au lieu d'adopter sans examen, cet injuste jugement, on compare attentivement les cas dans lesquels le traitement par les ferrugiueux a réussi avec ceux où il a échoué, on ne tardera pas à reconnaître que, dans ces derniers, ce n'est le plus souvent pas le fer qu'il faut accuser, mais l'insuffisance du diagnostic; et, par suite, l'erreur de l'indication thérapeutique. Le point essentiel est donc de savoir déterminer les cas dans lesquels on sera en droit d'attendre quelques succès de l'administration du fer. Eh bien, ici encore, l'expérience vient démontrer que cet agent thérapeutique ne réussit bien que dans les gastralgies qui sont liées comme effet à un état chlorotique, soit qu'elles coïncident avec les symptômes ordinaires de la chlorose, soit qu'elles existent isolées, et indépendamment de tout symptôme chlorotique, autre que le bruit artériel. Du reste, cette gastralgie a souvent une physionomie particulière qui la fait d'abord distinguer de celles qui en different par leurs causes, et probablement par leur nature.

Elle se montre beaucoup plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes; cependant, je l'ai rencontrée une fois chez un jeune homme de vingt-deux ans, et une fois chez un de seize. Je me borne à en signaler les traits principaux qui sont, la continuité de ces symptômes ou ses alternances avec quelque autre névralgie : la vive sensibilité de l'épigastre, la difficulté ou l'impossibilité de digérer, même les aliments les plus légers, les pesanteurs épigastriques, les éructations fréquentes et inodores après l'ingestion des aliments, etc.; quelquefois, il s'y joint une céphalalgie sus-orbitaire continue ou irrégulièrement intermittente, ou bien une véritable hémicranie.

Il est bon de remarquer aussi que cette espèce de gastralgie offre quelquefois des caractères tels qu'il faut beaucoup d'attention pour ne

pas la confondre avec une gastriste fort intense (laquelle, pour le dire en passant, est aussi rare que l'affection qui nous occupe est fréquente). Cette erreur est d'autant plus préjudiciable au malade, que son état s'exaspère rapidement sous l'influence du traitement qui convient à cette dernière affection. Il y a encore aujourd'hui des médecins qui, regardant la pathologie à travers le prisme de la doctrine physiologique, poursuivent partout la gastrite et la gastro-entérite, ces deux fantômes qui, comme de véritables Protées, se montrent sous toutes les formes, et contre lesquels ils croient avoir constamment à lutter. Il n'est pas difficile de prévoir ce qui adviendra quand ces praticiens se trouveront en présence des affections dont il s'agit. Douleurs vives à l'épigastre, qui est quelquefois d'une sensibilité telle que le moindre contact devient extrêmement pénible. Anorexie, digestion pénible, quelquefois impossible irritations fréquentes et exacerbation de la douleur gastrite après l'ingestion de la plus petite quantité d'aliments, quelquefois éréthisme nerveux qui donne au pouls de la fréquence et une certaine dureté : oh! il n'en faut pas tant pour se prononcer; gastrite, et par conséquent sangsues et cataplasmes à l'épigastre, eau de gomme, diète, bouillon de veau ou de poulet. — mais le mal s'exaspère, la faiblesse devient plus grande, la pâleur est effrayante, les règles se suppriment, si déjà l'aménorrhée n'existait dès le principe, la malade aura fait quelque imprudence, nouvelles sangsues, diète plus sévère, etc., et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin la malade soit réduite à un état d'anémie incompatible avec toute idée d'évacuations sanguines.

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J'ai vu quelques faits de ce genre, et j'ai vu aussi les préparations ferrugineuses administrées prudemment, opérer rapidement ce que n'avaient pu faire les sangsues et la diète, ou plutôt, faire disparaître à la fois la maladie elle-même et les effets fâcheux de la thérapeutique atténuante et intempestive qu'on lui avait d'abord opposée.

Ceci me conduit à dire aussi quelques mots des heureux effets du fer dans certains cas où l'organisme a été profondément débilité, soit par l'effet d'une longue maladie, soit par un traitement antiphlogistique, énergique, ou bien enfin par une mauvaise hygiène, une alimentation insuffisante ou malsaine, des excès en tous genres, etc.

Les cinq individus du sexe màsculin qui figurent dans le relevé de mes observations se trouvaient tous dans l'un ou l'autre de ces cas. L'un était un jeune homme de vingt-deux ans, qui arrivait de Paris, où il avait été traité à la Charité pour une fièvre typhoïde, pendant le cours de laquelle il avait été saigné plusieurs fois. Deux autres, âgés de dixsept et de vingt-un ans, babitaient une localité assez malsaine (Corcieux, Vosges) et avaient éprouvé de longues et fréquentes atteintes des fièvres

intermittentes qui y règnent presque constamment. Un autre était affaibli par une longue affection intestinale à laquelle avait survécu une diarrhée habituelle; enfin, le cinquième était épuisé par la funeste habitude de la masturbation. Parmi ces quatre derniers, deux souffraient d'une céphalalgie violente et presque continuelle, les deux autres avaient une gastralgie; — tous cinq avaient de la faiblesse, de l'oppression, et présentaient le soufflement artériel parfaitement caractérisé; tous cinq aussi guérirent par l'usage des préparations ferrugineuses.

Ces derniers cas differaient-ils, quant à leur nature, de ceux dont j'ai parlé précédemment, et que j'ai tous rattachés à la chlorose? J'avoue que, pour moi, il y a identité parfaite entre les uns et les autres; seulement, dans ces derniers, les causes sont palpables et évidentes, et nous pouvons, pour ainsi dire, saisir le mécanisme par lequel elles ont amené la dyscrasie du sang et les phénomènes qui en dépendent directement, tandis que dans les autres, ces causes nous échappent souvent, et ne se révèlent que par la nature des effets qu'elles ont produits.

J'ai eu plusieurs fois l'occasion de me convaincre de la vérité de ce fait, car j'ai vu plusieurs jeunes femmes jusqu'alors pleines de santé et de vigueur, bien réglées, etc., qui, sous l'influence de quelques-unes des causes débilitantes que je viens de signaler, présentèrent d'une manière bien tranchée l'un ou l'autre des phénomènes pathologiques que j'ai mentionnés plus haut, ou même un état chlorotique complet, avec aménorrhée, gastralgie, etc., etc.

En somme, il est suffisamment prouvé pour moi, que certaines gastralgies, certaines névralgies et quelques névroses que l'on observe chez les jeunes sujets des deux sexes, et qui s'accompagnent de bruit de diable dans les grosses artères, sont autant de phénomènes qui doivent être considérés comme l'expression pathologique de la dyscrasie du sang qui constitue essentiellement la chlorose telle qu'on la comprend aujourd'hui. La fréquence incomparablement plus grande de cette affection chez la femme, se rattache, à n'en pas douter, à son organisation, et aux fonctions spécialement départies à son sexe.

Ces diverses expressions pathologiques de l'état morbide du sang qu'elles révèlent et dont elles dépendent, disparaissent à peu près constamment sous l'influence des préparations ferrugineuses administrées à doses progressives et soutenues jusqu'à parfaite saturation de l'économie, c'est-à-dire jusqu'à la cessation complète du phénomène stéthoscopique des grosses artères.

Malgré la valeur séméiologique que j'ai accordée dans cet article à la présence du bruit de diable, je dois cependant avouer que cette valeur n'est pas absolue, car j'ai rencontré le phénomène dans quel

cette manière vicieuse de procéder : c'est qu'avec la manie d'innovation qui travaille aujourd'hui toutes les intelligences, on devait pousser à l'extrême les seules médications qui se trouvent en harmonie avec les données anatomiques sur lesquelles se fonde uniquement la science modernc. C'est ce qui est arrivé à Broussais; et M. le professeur Bouillaud s'est chargé d'épuiser cette erreur. Parvenu à ce point, on n'admet plus rien en dehors de l'organisation, les forces sans lesquelles jusqu'ici on n'avait pu comprendre l'unité du système vivant sont rejetées comme une vaine hypothèse d'une ontologie absurde; ou, si la logique, plus forte dans certaines intelligences que les conceptions systćmatiques, force encore parfois à les faire intervenir, c'est là une simple affaire de coordination scientifique, et dès qu'on a franchi le seuil de la théorie pour toucher à la pratique, pour faire de l'art, on n'en tient plus nul compte.

Comme c'est en s'appuyant sur l'autorité des faits qu'on a rejeté les forces vitales du domaine de la physiologie et de la pathologie, c'est aussi sur des faits que nous allons nous appuyer pour montrer que ces forces ne sont point une simple conception théorique, mais qu'elles sont une réalité objective tout aussi positive que les altérations organiques, bien qu'elles tombent sous un autre mode d'appréciation de l'intelligence.

Pour justifier la proposition que nous venons d'émettre, nous ne nous adresserons point à ces affections complexes, dans lesquelles plusieurs systèmes de l'économie sont à la fois frappés; c'est là le terrain sur lequel on se place ordinairement, quand on veut faire prévaloir les doctrines les plus opposées. Nous savons bien que la dynamie vitale peut très-bien se justifier en face de cet ordre d'affection; mais il est certains états de l'économie plus simples, que nos préoccupations matérialistes nous ont presque fait perdre de vue, qui nous montrent le jeu des forces vitales d'une manière plus isolée, pour ainsi dire; c'est sur cet ordre de faits que nous voulons aujourd'hui appeler l'attention. Nous citerons tout d'abord le fait suivant, en présence duquel seraient fort embarrassés, physiologistes, organicistes, localisateurs, qui voudraient le placer sous le niveau de leur théorie.

Un homme, dont le nom rappelle immédiatement à la pensée les vertus qui laissent le plus long souvenir dans la mémoire des hommes, M. le duc de Doudeauville, est tombé depuis trois mois environ dans un état d'asthénie le plus complet que j'aie jamais observé. C'est vainement que, par l'exploration la plus attentive, on parcourt successivement les divers appareils de l'économie, nulle part on ne trouve de lésion à laquelle on puisse rattacher, comme à sa cause, cette prostra

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