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GONESSE

Cette belle église, si remarquable par son architecture et son buffet d'orgues, un des plus anciens de France, possède en outre un ensemble intéressant d'anciens ornements brodés.

Dans la sacristie du bas. Une chasuble de velours ponceau, style Louis XIV. Au centre un médaillon en tapisserie représentant le Christ. Il bénit de la main droite, et tient dans la gauche le globe du monde. Le nimbe qui entoure la tête du Christ et le fond sont en couchure d'or. Les ornements qui encadrent le médaillon consistent en fleurs, flammes et rayons brodés en guipure sur ficelle.

Chambre haute. Une chasuble de velours rouge, style Louis XIV, représentant la crucifixion. Deux dalmatiques assorties, mais non historiées et décorées seulement de jolies arabesques.

Quatre chapes de velours ponceau sont surtout dignes d'attention. Ce sont les pièces capitales du vestiaire. Elles sont consacrées à l'histoire de saint Pierre et de saint Paul (1).

La première que nous supposons être celle du célébrant offre dans son chaperon la scène du Lavement des pieds. Notre Seigneur est au pied de saint Pierre. Le manteau était autrefois semé de fleurs de lis, enlevées à la Révolution, sans doute par mesure de prudence. Elles n'ont pas été remises, mais l'impression est demeurée sur l'étoffe et ne produit pas mauvais effet. On ne peut que regretter la disparition d'un motif si beau et si décoratif.

Dans le chaperon de la seconde chape l'artiste a représenté la Vocation de saint Pierre. Jésus sur le rivage appelle l'apôtre. Barque et filets, accessoires obligés du sujet, sont traités avec soin. Une chape de la cathédrale de Beauvais, dédiée à saint Pierre, représente la même scène. Une broderie en relief formant un beau cartouche encadre le motif.

Le chaperon de la troisième chape reproduit la scène de l'Évangile, connue sous le nom de Remise du pouvoir des clefs. Le même sujet a été traité avec beaucoup d'ampleur dans une tapisserie de la cathédrale de Beauvais, d'après un carton de Raphaël. Ici le sujet est forcément plus sommaire.

Enfin le quatrième chaperon est consacré à saint Paul, dont le souvenir est toujours uni à celui de saint Pierre. La scène choisie par l'artiste est la Conversion de saint Paul. On voit le persécuteur des chrétiens renversé sur le chemin de Damas.

Le nombre de quatre chapes est assez rare. Cela semble supposer un lutrin bien monté.

La donation de ces beaux ornements est attribuée à Louis XIV.

(1) L'église est placée sous le vocable de ces deux apôtres.

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Cliché de la Société historique de Corbeil, obligeamment communiqué par M. DUFOUR

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