Signalons encore à Gonesse un voile noir, décoré de florions d'argent, aussi de l'époque Louis XIV. Au centre est brodée une tête de mort. Nous avons signalé le même motif à l'Isle-Adam.

MONTFORT-L'AMAURY

L'archéologue qui visite cette église s'arrête surtout et avec raison, devant les remarquables verrières qui la décorent et dont M. de Dion a donné une excellente description. S'il pénétrait à la sacristie il trouverait une chasuble digne d'être signalée. Au centre un beau médaillon Louis XIV représente les Disciples d'Emmaüs. Le sujet est brodé avec beaucoup de soin. Les figures sont faites au point de miniature; les vêtements sont exécutés au passé. Ce motif artistique a été malheureusement réappliqué sur un fond de moire blanche, ce qui est un anachronisme et une faute de goût. La moire, étoffe moderne et mondaine, ne convient pas aux ornements d'église. Cette moire est semée de fleurs brodées avec beaucoup de talent, mais il n'y a là rien de religieux. Ces fleurs doivent provenir d'un autre ornement.

VIRY-CHATILLON

Nous avons décrit dans le Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil (1) cette curieuse chasuble. Deux clichés dus au talent de M. Martin-Sabon, accompagnent notre description. Bien que cette chasuble ne rentre pas à proprement parler dans la classe des ornements brodés, nous croyons bon d'en donner ici une description abrégée.

Les orfrois qui seuls nous intéressent sont tissés sur fond vieil or. Ils représentent divers personnages également tissés, mais on a dû recourir à la broderie pour rendre les chairs et tracer les plis des vêtements. Ce mélange est un cachet d'origine et accuse bien le faire d'outre-Rhin. Il provient en effet de la chapelle du château d'Altoz, en Westphalie.

Voici les sujets représentés : Au centre de la croix, Jésus bénissant; dans l'orfroi, saint Paul, sainte Barbe, saint Géréon? - Dans l'orfroi de devant, saint Pierre, sainte Catherine et saint Nicolas. Depuis que nous avons vu et décrit cette chasuble, elle a dû être remontée sur une autre étoffe qui, mieux que la moire, lui donne une valeur. (2)

(1) 2o année, p. 52-56.

(2) M. de Farcy, à qui nous avons soumis des épreuves photographiques, pense que ces broderies avaient été exécutées pour une chape. Le Christ bénissant devait occuper le centre du chaperon.