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et demi, prix supérieur à celui du même fonds au commencement de la derniere guerre, que l'Etranger n'y ait versé dernierement de grands capitaux. Des Monopoleurs d'argent ont ensuite profité des circonstances pour accaparer le numéraire, et pour le vendre fort cher au besoin.

Une foule de projets magnifiques ont précédé celui du Ministre des Finances: le zèle à cet égard a été aussi loin qu'il peut aller. Une Citoyenne, Madame le Roy, née Baronne de Messey, dési roit que dix millions d'hommes fissent chacun un don gratuit de 860 liv.; ce qui composoit juste huit milliards six cents dix-huit millions, qui, déposés dans le Trésor National, serviroient à acquitter la dette. Ce tribut eût formé le tiers de la valeur entière du Royaume.

D'autres invitoient tous les François à donner leurs boucles d'argent : en se bornant à 2 millions de paires de boucles, à 20 liv. pièce, voilà 40 millions à la disposition de l'Etat. Les bagues, les montres, les toilettes d'argent, les diamans ont passé en revue. Un Inventeur plus ingénieux, établissoit un jour de jeûne général, une fois par semaine pendant un an les subsistances épargnées auroient fourni un fond solide à Ja Caisse d'Amortissement. C'est l'histoire de ce Propriétaire qui espéroit d'entretenir ses chevaux sans frais, en les accoutumant à l'abstinence.

Ces différentes idées (nous pourrions en citer mille de ce genre), tiennent à l'esprit du moment, et le peignent : c'est pourquoi nous en parlons.

On a répandu la nouvelle d'un soulèvement en Corse un Courrier, dont nous n'avons pas lu les dépêches, et qu'on dit arrivé il y a huit jours, a annoncé l'incendie de quelques maisons à Bastia. Le Peuple, ajoute-t-on, y avoit mit à prix la tête d'un Subdélégué et de quinze autres personnes. Les effets les plus précieux de la Ville étoient renfermés dans la Citadelle.

Nous avons reçu deux lettres, l'une du Comité de Chalais en Saintonge, l'autre du Comité d'Angoulême, sur un Article inséré le mois dernier dans ce Journal. D'abord, ces Messieurs ont très-grand tort de nous attribuer la narration dont ils se plaignent; elle étoit contenue dans une lettre que nous avons rapportée en entier, telle qu'elle nous est parvenue, sans garantir les faits mentionnés. Ensuite, les deux Comités confirment eux-mêmes les faits les plus importans de ce récit, en les rejetant, l'un sur la Saintonge, l'autre sur l'Angoumois. Le Comité de Chalais en Saintonge, prétend que la ville de Baigne, théâtre des scenes dont on nous mandoit le détail, est dans le petit Angoumois : le Comité d'Angoulême place Baigne dans la Saintonge. C'est aux Géographes à prononcer:

Non nostrum inter vos tantas componere lites.

mais, il en résulte qu'il y a différend, non

sur le fond des choses, mais sur l'amplacement des lieux, et nous ne pourrions, sans manquer à l'an des deux Comi es réclamans, adjuger la ville de Baigne à la Saintonge, ou l'adjuger à l'Angoumois.

Nous nous empresserons constamment à publier les réclamations claires et prouvées; mais il nous est impossible de déférer à celles qui manquent de ce double caractère. Dernièrement un Subdélégué nous a nié des faits de notoriété publique, en nous demandant de publier sa dénégation. Nous n'aurions pu le faire, sans l'accompagner des preuves détaillées qui la renversoient. On nous permettra d'observer encore, puisque l'occasion se présente, que nous ne pouvons faire usage de toutes les lettres où l'on raconte un événement deja rapporté, avec quelques variantes minutieuses. Tous les faits ne peuvent d'ailleurs entrer dans ce Journal on en connoît assez la nature et le caractère, pour ne nous faire passer que les récits susceptibles d'y trouver place.

Il ne s'écoule point de semaine sans que nous recevions plusieurs lettres anonymes, dont le style est parfaitement conforme à ce genre honnête de correspondance. Desobservations critiques sur nos rapports, ou sur nos opinions, des erreurs redressées et des faits éclaircis,

mériteroient notre déférence, et nous nous empresserons toujours de les adopter; mais l'anonyme est contraire à ce genre de service: il en excluroit même Putilité. Aussi ne sont-ce point des communications de ce genre que l'on nous fait parvenir incognitò. Voici un exemple curieux de cette correspondance clandestine, dont l'auteur voudraien recevoir notre réponse par la voie de ce Journal.

Lettre au Redacteur, reçue le 19 Septembre.

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Croyez-vous, Monsieur, qu'on ne s'aperçoit pas que vous êtes vendu au parti de la Cour? »

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La manière dont vous rendez compte de la démission de l'Evêque de Langres, est absolument inexacte. Vous devez bien savoir qu'on ne l'a pas refusée par égard pour lui, puisqu'on l'avoit applaudi quand il l'a donnée; mais on l'a refusée, comme vous auriez dû le voir, pour s'éviter la peine de nommer à l'instant un nouveau Président, ce qui auroit fait perdre du temps. "

Ce n'est point par animosité contre vous, Monsieur, que je fais ces réflexions, mais par amour de la vérité, «

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Pourquoi toujours faire l'éloge de ceux qui soutiennent les opinions des Ministres? ›

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Vous me feriez grand plaisir, Monsieur,

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"et à beaucoup d'autres, je pense, de nous apprendre ce que c'est que le Parti de la Cour, où existe ce Parti, comment il peut « en rester un à la Cour ? comment elle « payeroit un Parti, et sur-tout, comment « elle trouveroit des hommes assez intrépides pour se vendre à ses intérêts?

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Vos apostrophes datent apparemment « de quelques années. Les ames vénales, « les ames timides et les sots, se dévouent « ordinairement au parti qui domine, jamais « à celui qui est écrasé. Il seroit aisé de vous "citer nombre d'exemples de cette vile lâcheté la liberté n'a pas de Sectateurs « moins sûrs que ceux, qui agenouillés cidevant aux pieds des Ministres, excusoient tous leurs torts, célébroient toutes leurs fautes, servoient leurs inimitiés pour leur extorquer quelques-unes de ces aumônes qu'on appelle des pensions. Main« tenant, n'ayant rien à espérer d'un Minis-" tere sage et de Ministres impuissans, cesanciens Courtisans de l'autorité arbitraire, le sont devenus de l'opinion du jour. A «leur gré, il n'y a point de maximes, ni de résolutions assez anarchiques; ils déchirent l'idole devant laquelle ils avoient « coutume de

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13 ramper.

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Mais quand vous rencontrerez, Monsieur, ceux qui n'ayant rien à demander au Gouvernement, ni rien à en obtenir, ont su con⚫ server leur indépendance, au temps où l'on redoutoit les esprits indépendaas, qui n'ont « jamais flatté aucun homme en place, et qui, souvent ont contredit leurs opérations, respectez leur caractere et leurs « opinions. Persuadez-vous qu'ils ne sont pas obeir servilement au cride

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