voyée par le auquel on fit prêter le serment ainsi qu'à tous ceux qui avaient été 1657 choisis pour être membres de cette nouvelle justice. Le conseil Députation end'Etat députa ensuite quelques conseillers pour les aller mettre en conseil d'état à possession de leurs emplois, à condition que si, au bout de trois la Chaux-deannées, le succès et l'administration de la justice répondaient aux stallation des bonnes intentions de S. A., ils seraient confirmés; ce qui fut aussi nouveaux employés. exécuté, conformément aux ordres de S. A. fonds pour l'in riage entre le prince Henri II. la succession en frères et de leurs descen dants mâles. Le 28 mars 1657, le traité de mariage entre Henri de Savoie, Traité de maduc de Nemours et d'Aumale, archevêque de Rheims, marquis de due de Nemours St-Sorlin, comte de Genevois, pair de France, et Marie d'Orléans, et Marie d'Orfille de Henri II, duc de Longueville, fut passé par devant Pierre léans, fille du de Rivière et Martin Anceau, notaires gardenotes du roi. Cette princesse fit renonciation à la succession des biens de son père en Elle renonce à faveur de ses frères et de leurs descendants mâles tant seulement; faveur de ses elle renonçait aussi au douaire constitué à feu madame sa mère par Monsgr. son père dans leur contrat de mariage, dont son père en demeura quitte et déchargé moyennant la somme de 500,000 livres que le prince, son père, lui accorda. Il est dit dans ce contrat qu'elle renonce à tous les biens paternels en faveur de ses frères ou du survivant d'entre eux, à la réserve des meubles, des acquêts et des maisons de Paris etc. Elle devait avoir le quart de l'hôtel de Longueville. Le prince, son père, lui rendit compte des biens de Louise de Le prince son Soissons, sa mère, de sorte qu'il lui en délivra la somme de 1,065,000 livres tournoises, outre la moitié de toutes les terres que possédait la maison de Soissons. Le prince lui redut pour son reliquat de compte la somme de 274,000 livres tournoises. Enfin il lui donna encore par son testament 90,000 livres, tellement qu'elle était une des plus riches princesses de l'Europe, et ce d'autant plus qu'elle hérita encore depuis de grands biens de ses frères; c'est pourquoi elle fut qualifiée de la riche héritière de Longueville. Le Opulence de la prince, son père, possédait lui-même de grandes richesses. On tient famille de Lonqu'il avait 600,000 livres tournoises de rente, sans y comprendre les meubles précieux. Il était ainsi un des princes les plus opulents de France. père lui rend compte des biens de sa mère, Louise de Soissons. gueville. l'arrêt du graad Le 1 février 1657, le grand conseil de Paris fit expédier à Le prince reçoit Henri II l'acte d'un arrêt en contumace qu'il avait obtenu contre la conseil de Paris princesse d'Orange le 15 mai 1656, laquelle n'était pas comparue qui le met en sur la citation qui lui avait été faite. Cet arrêt contenait l'adjudica- biens de Châtion de la succession de Châlons, et lui fut accordé pour s'en mettre lons qui étaient en possession et pour l'exécuter suivant les lois. possession des en France. 1657 Relation du Voyage du dans ses états de Neuchâtel, et du séjour qu'il y fit. Troupes levées VOYAGE ET SÉJOUR DU PRINCE HENRI II DANS LE COMTÉ DE NEUCHATEL. Le duc de Longueville ayant entrepris le voyage de Neuchâtel, prince Henri II et étant en chemin, il fit savoir sa venue au gouverneur de Mollondin sur la fin du mois de juin 1657, ce qu'ayant appris, celui-ci fit lever promptement deux régiments, de chacun dix compagnies en son honneur. de 70 hommes, l'un de Neuchâtel, commandé par le capitaine Sigismond Tribolet, et l'autre de Valangin, sous la conduite du capitaine Jean-Jacques Tribolet, tous deux intendants de la milice. prince. Après que le gouverneur eut donné ses ordres, il alla au devant du prince jusqu'auprès de Salins, et le conseil d'Etat jusqu'à la Verrière de Joux. Le duc de Longueville, qui venait pour la troiLe train du sième fois à Neuchâtel, était accompagné de vingt-six gentilshommes, aumônier, médecin, chirurgiens et plusieurs autres jusqu'au nombre de deux cents chevaux. Il avait deux trompettes avec des casaques de velours rouge chamarrées de galons d'argent, et aux pendants des trompettes étaient les armes du prince richement brodées en or et en argent. Il y avait douze gardes du corps en habits d'écarlate, garnis de flammes et de deux croix d'argent, qui portaient chacun une carabine. Arrivée du prince à la fron prince au com est fait. Le prince arriva, le mercredi 1" juillet, avec ce train magnifique tière le 1 juillet. Sur les frontières du comté, où le chancelier Henri Hory lui fit un Réponse du compliment auquel le prince répondit en ces termes : „Messieurs, je pliment qui lui vous prie de croire que je ne suis venu ici que pour voir encore „une fois mes bons sujets de ces lieux et vous témoigner combien „je vous aime, quoique je sois dans ma soixante-troisième année „climatérique et dangereuse. J'ai tâché jusqu'à présent de vous con„server dans vos franchises et libertés, même dans votre religion, et je le ferai toute ma vie, afin de vous rendre un peuple heureux, ,,et lorsque Dieu m'appellera à soi, je vous recommanderai à mes enfants." Deux régiments du pays se frontière. Les deux régiments de Neuchâtel et Valangin, composés de vingt trouvent sur la compagnies, tous mousquetaires, se trouvèrent à l'entrée du pays et se rangèrent au lieu appelé la Combette-Mijoux, qui sert de limites entre la Franche-Comté et le comté de Neuchâtel, où ils firent plusieurs salves au prince, nonobstant la pluie qui les incommodait Manière en la fort, et ils l'accompagnèrent de là jusqu'à Neuchâtel. La milice des reçu sur la route Verrières se mit aussi sous les armes, et fit plusieurs décharges depuis les hauteurs où elle s'était placée. quelle il fut jusqu'à Neuchâtel. Il couche à Môtiers. Le prince logea cette nuit à Môtiers, chez M. de Stavay-Lully, capitaine et châtelain du Val-de-Travers, frère de M. le gouverneur. En descendant depuis les Verrières, il avait rencontré entre Fleurier et St-Sulpice six cents hommes du Val-de-Travers qui lui firent aussi plusieurs salves. Le lendemain 12 juillet, par un jeudi, en passant par Travers, cent vingt hommes du lieu firent aussi quelques décharges de mousqueterie. En passant par le pré des Cloutres, il rencontra un bataillon de trois cents hommes de Boudry, de St-Aubin, de Bevaix et de Cortaillod qui, par la bouche de David Merveilleux, châtelain de Boudry, présentèrent leurs drapeaux au prince, et lui firent aussi la salve. Un peu plus outre, il trouva encore deux-cents hommes des Montagnes qui firent la même chose. Entre Rochefort et Corcelles, il rencontra ceux de la Côte, de Colombier, de Bôle et d'Areuse, qui bordaient les chemins et qui firent aussi plusieurs décharges. 1657 Un bataillon hommes, aux carré de mille seux. de ville s'y trouve en har nais et cuirasse. Entre Peseux et Neuchâtel, il trouva la bourgeoisie de cette ville rangée en un bataillon carré d'environ mille hommes, conduits par le capitaine Abraham Pury. Tout le conseil de ville, grand et petit, champs de Pes'y trouvait avec des harnais et tous cuirassés. Le banneret Jean- Tout le conseil Jacques Merveilleux y présenta la bannière au prince et le complimenta. Le prince tint la bannière pendant le discours, et la lui ayant ensuite remise, le banneret retourna à la tête du bataillon, lequel le prince environna par deux fois, et pendant ce temps on fit trois décharges, auxquelles répondaient les canons de la ville, et on entendait de toute part retentir les cris de Vive Son Altesse! avec une joie qu'on ne saurait décrire. A la troisième décharge, les soldats jetèrent leurs drapeaux en l'air. Le chemin du Parc était bordé de soldats du régiment de Neuchâtel, et le chemin de St-Nicolas de soldats du régiment de Valangin qui firent plusieurs décharges à mesure que le prince passait. Ministraux se Sur le Tertre et le long des Terreaux jusqu'à la porte de la ville, nommée de l'Hôpital, étaient ceux du Landeron et de la châtelainie de Thielle. Là se trouvèrent les Quatre-Ministraux; Josué Les QuatreVarnod, qui était maître-bourgeois en chef, y présenta au prince les clefs de la ville et le complimenta. Le prince les tint quelque porte de la ville temps et les lui rendit dès qu'il eut achevé son discours, et lui dit et lui en présende les bien conserver comme du passé. trouvent à la tent les clefs. prince en entrant dans la ville. Le prince entra ensuite dans la ville, marchant lui seul après ses Contenance du gardes, ayant son chapeau à la main, saluant tout le monde avec une gaieté et des manières qui enchantaient tous les spectateurs; les rues étaient toutes bordées de soldats de la bourgeoisie. Le gouverneur de Mollondin suivait le prince de près. Sur la terrasse auprès du château, il y avait un bataillon de la jeunesse de la ville, La jeunesse des qui fit aussi plusieurs décharges; c'était une compagie de jeunes garçons de douze ans et au-dessous, qui retournèrent aux jours suivants sur la dite terrasse pour y faire l'exercice, et qui maniaient si bien les armes que le prince les admira; ils étaient conduits par Jean-Jacques Legoux, maître-bourgeois et major de la ville. écoles sous les armes. 1857 Le maîtrebourgeois Le Le prince étant entré au château, le capitaine Abraham Pury se rendit tout auprès avec son bataillon, qu'il fit tirer en arrivant et en partant. Le susdit maître-bourgeois Legoux monta le soir au goux va offrir château pour offrir des gardes au prince, mais il lui répondit qu'il au prince des n'en avait pas besoin, que les meilleures gardes étaient leurs cœurs et leurs affections qu'ils lui devaient conserver. gardes qu'il refuse. Rejouissances Il y eut ce jour là environ cinq mille hommes sous les armes. publiques sur le Le soir on jeta des feux d'artifice sur le lac, la mousqueterie étant lac. De nombreux députés des villes voisines luer. sur des bateaux. Le lendemain, vendredi 3 juillet, MM. d'Erlach, général, et Lerber cantons et des arrivèrent à Neuchâtel pour saluer le prince, et le complimenter de viennent le sa- la part de LL. EE. de Berne. La députation était au nombre de Députés de vingt-six chevaux. Le 5 juillet, M. Gottrau, avoyer de Fribourg, et De Fribourg. autres, au nombre de trente-cinq chevaux, y vinrent de la part du De Soleure. canton pour le même sujet. M. Steinbrucher, avoyer de Soleure, et Berne. autres seigneurs, au nombre de dix-neuf chevaux, y arrivèrent aussi De Lucerne. pour saluer S. A. Messieurs de Lucerne y envoyèrent de même MM. les colonels Pfeiffer, Sonnenberg et autres, au nombre de douze De l'évêque de chevaux. Mgr. l'évêque de Porrentruy y députa aussi son grandBâle. maître, accompagné du capitaine Thellung, châtelain d'Erguel, un De la ville de trompette et autres, au nombre de six chevaux. La ville de Bienne De la Neuve- envoya également une députation de six chevaux, et la Neuveville une de quatre chevaux. Bienne. ville. Réception faite par le prince à ces députés. Jour de la Plusieurs parti Le prince les reçut tous fort cordialement, les traita à sa table, et les défraya pendant qu'ils furent à Neuchâtel. Il envoya aussi dans tous les lieux nommés ci-dessus des gentilshommes de sa suite avec un officier du comté en députation, au nombre de dix, douze à quatorze chevaux, qui à leur retour (qui ne précéda pas beaucoup le départ du prince) assurèrent S. A. qu'ils avaient aussi été reçus fort cordialement et défrayés partout. Le lundi 13 juillet, jour de la St-Henri, on tira plusieurs volées de canon et on fit plusieurs décharges de mousqueterie sur les bords du lac, pour féliciter cette journée au prince. Pendant environ cinq semaines que le prince fut dans le comté, cularités du sé- il visita ses terres et fit la tournée du pays. Il fut cinq à six jours jour du prince dans le pays. à Colombier, deux ou trois au Landeron, Thielle et Cressier, où il fut à la chasse. En allant aux Montagnes, il passa par Valangin, où les sujets de ce comté étaient sous les armes avec leur bannière, qui lui fut présentée par le maître-bourgeois De la Tour. De là le prince alla coucher à la Sagne, et ensuite il fit le tour des Montagnes. Il traite le con seil d'état. Avant ce voyage, il avait traité au château son conseil d'Etat, les Quatre-Ministraux et les deux conseils de ville. A son retour, il agréa aussi dans le grand poile du conseil situé sur la boucherie t 1 1657 Il donne à sou un souper que les Quatre-Ministraux et conseil lui présentèrent et de ville et agrée ville lui donne. Le prince remonta à pied jusqu'au château, comme il y était partie des deux conseils de ville. Quels étaient les gentilshom mes français qui l'accom pagnaient. Les principaux gentilshommes de la suite du prince étaient le prince. écus que lui de vait la commu nauté de Co- Au mois de juillet 1657, il quitta à la communauté de Colombier 1 quitte 70,000 dition. Le prince affranchit aussi gratuitement diverses personnes qui Le prince af les bâtards et autorise les ger aux Etats. S. A. confirma plusieurs franchises et en accorda d'autres; il ་ |