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1655

la réformée, étaient des criminels, et que comme tels ils devaient tion de Schwyz, être punis; outre qu'on exerçait de violentes persécutions dans le

Etrange préten

Persécution

dans la Thur- Thurgau contre les réformés.

govie. Zurich commence les hostilités.

Faits d'armes

Wertmuller.

Tout cela fit que le canton de Zurich prit le parti de la guerre, leva des troupes sous le commandement du général Wertmuller, du général lequel se saisit du monastère de Rheinau, aussi bien que des principaux ponts et passages du Rhin, pilla Kaiserstuhl, Zurzach et Klingnau et autres places. Après s'être fait prêter serment de fidélité par tous les habitants de ces lieux, il assiégea Rapperschwyl, mais inutilement. Il amena des officiers du Thurgau prisonniers à Zurich, entre autres le baillif de Frauenfeld, natif de Schwyz, et son secrétaire, où ils furent retenus aux arrêts pendant quelque temps. Enfin le général Wertmuller pilla plusieurs couvents, et après tous ces exploits, il s'en retourna victorieux.

Ravage des insectes. Année assez abondante.

Les insectes ravagèrent cette année les fruits de la terre en divers lieux, ce qui n'empêcha pas qu'on n'eût encore une année assez Vente du vin abondante. La vente du vin se fit à Neuchâtel 91 livres le muid, et l'abri de grain, savoir le froment 81/2 batz, l'orge 4 batz, l'avoine 2 batz 2 gros.

et abri.

1656

Berne prend le

parti de Zurich

rend avec

LL. EE. écri

tel pour récla

Comme le différend qu'il y avait entre les cantons de Zurich et dans son diffé- de Schwyz était arrivé au sujet de la religion, LL. EE. de Berne Schwyz. épousèrent le parti du premier; c'est pourquoi ils écrivirent, au vent à Neuchâ- commencement de l'année 1656, au gouverneur de Mollondin et au mer du secours, conseil de la ville de Neuchâtel pour avoir du secours, ce qui leur qui leur est ac fut accordé. Une compagnie de cent hommes, sous la conduite de Henri Tribolet, partit le 10 janvier pour le compte de la bourgeoisie. Genève envoie Le jour précédent trois compagnies de Genève, et de très belles troupes, avaient déjà passé par Neuchâtel. Le canton de Schaffhouse 800 hommes et donna aussi 800 hommes d'infanterie et 200 chevaux à celui de

aussi 300 hom

mes. Schaffhouse

200 chevaux à

celui de Zurich. Zurich.

temberg offre

Le duc de Wur- Le duc de Wurtemberg offrit même aux cantons de la religion 2000 chevaux, et réformée 2000 chevaux et l'électeur palatin 500, mais on ne voulut l'électeur pala- pas les accepter et on les en remercia, à cause du danger d'introOn les refuse. duire des troupes étrangères en Suisse, et que d'autre côté les

tin 500.

catholiques de

cantons protestants avaient assez de troupes.

Les cantons Les catholiques, au contraire, demandèrent du secours au duc de Bavière et à l'archiduc d'Autriche, qui possédait le Tyrol. Le precours au duc de mier les renvoya à l'empereur et le second leur refusa leur demande,

mandent du se

Bavière et à

l'archiduc. par la raison que les cantons protestants étaient aussi bien alliés de Ils le refusent. la maison d'Autriche que les catholiques.

Sigismond

d'Erlach géné

Les Bernois choisirent pour leur chef général Sigismond d'Erlach, ral en cher des et comme le colonel Jacques Guy de Neuchâtel, seigneur de Bioley, Le colonel Guy leur vassal, se trouvait pour lors à Berne, il fut élu pour être leur lieu

Bernois.

de Neuchâtel,

tenant général. Les troupes bernoises partirent ensuite par un dimanche.

1656 lieutenant général.

en campagne.

leure offrent

Le canton de Lucerne se mit aussi en campagne le 18 janvier Le canton de 1656; le colonel Pfyffer commandait ses troupes. Les cantons de Lucerne se met Fribourg et de Soleure envoyèrent des députés à Berne, pour prier Fribourg et SoLL. EE. de poser les armes, s'offrant à amener les petits cantons à leur médiation. la raison. On leur répondit qu'on ne refusait pas de faire tout ce qu'il serait possible pour un accommodement, mais qu'on ne voulait pas désarmer que cela ne fût fait.

par les Bernois.

Le canton de Lucerne dont les troupes étaient renforcées par Bataille de Vilcelles des petits cantons ayant attaqué le 24 janvier l'armée ber-mergen perdue noise, les Bernois perdirent la bataille, par trahison suivant quelquesuns, ou suivant d'autres par désordre et le défaut d'obéissance qui se trouva dans le milieu des Bernois lors de cette action, qui se donna à Vilmergen, là où, cinquante-six ans après, les Lucernois et les petits cantons furent battus par les Bernois. (V. l'an 1712.) La chronique d'Einsiedeln exagéra infiniment la perte des Bernois La chronique d'Einsiedeln dans cette bataille, elle l'a fait monter à 2200 hommes, pendant qu'il exagère la perte n'y en eut en effet que 300 de tués. Les Lucernois emportèrent des Bernois. plusieurs canons et drapeaux qui furent conduits à Lucerne.

Les petits can

tons fiers de

refusent tout

ment.

cette victoire accommodeLes Bernois decours à leurs Neuchâtel ac

mandent du se

Cette victoire fit que d'un côté le canton de Berne, pour avoir sa revanche, mit de nouvelles troupes sur pied, et de l'autre que les petits cantons, enflés de leur succès, ne voulurent point entendre parler d'accommodement. LL. EE. de Berne écrivirent à leurs alliés pour obtenir d'ultérieurs secours. La seigneurie de Neuchâtel leur accorda deux compagnies de 200 hommes chacune, qui partirent le 27 janvier, l'une commandée par Simon Merveilleux, sieur de Bellevaux, et l'autre par Henri Chambrier, maire de Colombier. Elles restèrent en garnisón dans la ville de Berne pour la garder; comme il s'agissait de combattre les Lucernois qui sont alliés prince aussi bien que les Bernois, la seigneurie ne voulut point Berne à cause donner de troupes la première fois; mais elle donna ces deux com- avec Lucerne. pagnies à condition qu'elles ne sortiraient pas de la ville de Berne.

alliés.

car corde des trou

pes qui restent

du en garnison à

de l'alliance

Le 8 février les députés des cantons se rendirent à Baden, après Conférence à avoir obtenu une trève de quelques jours, pour tâcher de calmer Baden pour tåces troubles.

Les cantons évangéliques demandaient: 1. Que le canton de Schwyz füt obligé de se soumettre au droit helvétique; 2. qu'il laissât jouir de leurs biens ceux qui changeaient de religion; 3. que les biens de ceux qui avaient été exécutés à Schwyz pour cause de religion fussent rendus à leurs héritiers; 4. que ceux de Schwyz fissent revenir ceux de la religion réformée qu'ils avaient envoyés aux galères et à l'inquisition de Milan; 5. que les cantons catholiques paieraient les dépens de cette guerre et renonceraient à l'alliance

cher de calmer les troubles.

Demandes des cantons évan

géliques.

1656

Les catholiques refusent et font

qu'ils avaient contractée avec l'évêque de Porrentruy; 6. qu'ils ne tiendraient point pour criminels ceux qui s'étaient retirés à Zurich pour la religion, mais qu'ils les regarderaient comme des personnes de probité et qu'ils les traiteraient comme tels.

Les cantons catholiques demandèrent des choses fort différentes eux-mêmes des et firent aussi, de leur côté, un projet de paix qui ne fut pas acpropositions qui cepté par les cantons évangéliques, tout de même que les catholiceptées. ques n'avaient pas agréé celui des réformés.

ne sont pas ac

font une attaque

trève.

Les catholiques Pendant la trève les cantons catholiques allèrent altaquer un fort pendant la qui était sur les frontières du canton de Zurich, et qui était gardé par le capitaine Olcham. Ce dernier, ayant eu avis de leur dessein, en avertit le général Wertmuller, qui étant allé à son secours, l'enIls sont battus. nemi se trouvant entre deux feux, fut battu, et perdit 1400 à 1500 hommes, ce qui affaiblit beaucoup le parti des catholiques. Cela n'empêcha pas que ces derniers, qui étaient extrêmement animés, n'allassent encore attaquer les Bernois qui étaient auprès de Huttwyl; mais ils y furent repoussés et perdirent encore 200 à 300 hommes. Les Bernois les ayant poursuivis jusque dans l'Entlibuch, terre de Lucerne, ils y demeurèrent sans en vouloir sortir jusqu'à ce que les cantons assemblés à Baden les en requirent à la sollicitation des cantons catholiques.

Cherté à Lucerne par suite des hostilités.

Berne fait de

grands prépa

ratifs pour pousser la guerre.

Les petits cantons voyant les

Pendant ces troubles il y avait une extrême cherté à Lucerne. Le pot de vin s'y vendait 24 batz et le sel manqua entièrement, parce que les cantons évangéliques tenaient tous les passages.

Quoique les cantons catholiques fussent fort exhortés à la paix, cependant ils ne voulurent pas y consentir; ce qui fit que les Bernois résolurent de leur faire une forte guerre. Ils levèrent pour cet effet un régiment de volontaires dans le Pays de Vaud sous le commandement du colonel de Watteville, et ils envoyèrent le 23 février Ulrich de Bonstetten, seigneur de Travers, à Bâle, pour y lever quelque cavalerie.

Enfin les petits cantons, se voyant pressés, consentirent à la paix, préparatifs de qui fut conclue le 25 février, à condition que les quatre cantons Berne consen- non intéressés, savoir, Bâle, Fribourg, Soleure Appenzell, pronontent à soumettre ceraient absolument et définitivement sur tous les différends, que sentence ar chaque parti serait obligé de s'y soumettre, et qu'en attendant que bitrale des le jugement fût rendu par les arbitres, ce qui devait se faire au

le différend à la

quatre cantons

non intéressés. mois de mai suivant, tous les actes d'hostilité seraient défendus; qu'on poserait les armes de part et de l'autre, et que toutes les troupes seraient licenciées.

Les troupes de En suite de ce traité les troupes de Neuchâtel revinrent dans le pays et y arrivèrent le 8 mars 1656.

Neuchâtel reviennent dans

le pays.

Le duc de Lon

Le duc de Longueville, en vertu des lettres qu'il avait obtenues signer la prin- le 5 juillet 1654, fit assigner la princesse d'Orange devant le Grand

gueville fait as

Conseil de Paris le 15 juillet 1656; mais comme elle n'y comparut point, ni personne en son nom, le duc y obtint l'adjudication de la succession de Châlons, comme étant descendu d'Alix de Châlons. (V. les années 1416, 1418.)

1656 cesse d'Orange devant le Grand-conseil de Paris. Il obtient la succession de Châlons.

Le conseil de ville donna cette année 1656 le point de coutume Points de cou

suivant :

Le 10 juin :

tume donnés par le conseil de ville.

On ne peut

de la femme qu'au défaut des

Quand un traité de mariage a été fait entre mari et femme, selon la coutume du pays, si le mari vend quelques pièces de terre, ou fait quelque dettes sans prendre le bien que sa femme en ait répondu pour la garantie, ou fiancé les dites dettes, pendant qu'il se trouve du bien du mari suffisant pour la garantie des dites pièces biens du mari. vendues, soit pour l'acquit des dites dettes, on ne peut en quelque façon agir sur le bien de la dite femme, si ce n'est par manque du bien du mari.

Du 5 septembre:

Deux frères ou autres compersonniers étant demeurés dans l'indivision de Les frères inbiens, l'un d'eux venant à mourir, le survivant peut hériter tous les biens dé- divis s'héritent. laissés par le défunt, à l'exclusion de ceux qui sont divisés.

lary acquis par

Le 28 septembre 1656 Jean-Henri Thellung, châtelain d'Erguel, Fief de Courteacheta le fief de Courtelary. Ses descendants le possèdent encore J. H. Thellung. aujourd'hui.

Henri d'Orléans donna à Rouen, en date du 2 décembre 1656, aux habitants de la Chaux-de-fonds des lettres patentes, par les quelles il témoignait :

Que son bon vouloir était d'ériger un nouvel établissement de mayorie, jurisdiction et communauté dans ce lieu-là qui avait déjà été érigé en paroisse et église séparée de celle du Locle l'an 1527, et que son bon plaisir était d'y constituer un mayre en chef avec douze justiciers, un lieutenant, un greffier et un sautier, pour décider en première instance les difficultés des dits sujets et leur être par le dit mayre administré bonne et briève justice.

Erection de la fonds en mairie

Chaux-de

et communauté.

et halles.

L'acte en fut dressé le 8 décembre. Ce prince leur accorda encore plusieurs droits considérables, savoir, une troisième foire, un Foire, marché marché, le droit d'avoir des halles pour loger les marchands et leurs marchandises. Le prince réserve en tout et partout ses droits; que Réserves du prince à cet nul étranger ne pourra à l'avenir être reçu ni hébergé que par son égard. congé et permission; qu'on fera un rôle des habitants qui y sont présentement. Il leur accorde que toutes causes personnelles et réelles dans le dit enclos y seront terminées en première instance, d'où l'on pourra appeler devant les Trois-Etats de Valangin. Que Appel aux cette mairie sera conforme à celle de la Côte; que cette justice aura basse et moyenne juridiction; que les frais et exploits de haute La haute jurijuridiction seront renvoyés en la justice de Valangin, comme aussi les causes qui se traitent en la matrimoniale et dans le consistoire seigneurial. Cet acte est signé Henri d'Orléans, et contresigné Boulenger.

Trois-Etats de
Valangin.

diction reste à

Valangin.

1656 Le prince ac

baron de Vau

de ses gendres.

Le 20 décembre, Henri d'Orléans, à la requête de Charles de corde à Charles Bonstetten, baron de Vaumarcus, qui n'ayant que des filles demande Bonstetten, dait de pouvoir disposer de son fief en faveur duquel de ses gendres marcus, de dis- que bon lui semblerait, lui accorda sa demande, à condition que ce poser de son fief serait pour celui de ses gendres qu'il voudrait choisir, et pour ses en faveur d'un descendants en droite ligne, portant son nom et ses armes, seulement et sans que le fief puisse ci-après être transféré en une autre maison étrangère, et encore à la charge que le cas arrivant du décès du dit baron de Vaumarcus, celui de ses gendres qui sera nommé pour succéder au dit fief, en reprenant le fief, et faisant le devoir de vassal envers S. A. ou ses successeurs, outre les conditions portées par la première constitution du dit fief, n'en pourra être saisi ni invêtu qu'après s'être soumis à celles qui lui seront ordonnées pour la sûreté des droits de S. A. et pour empêcher le dépérissement du dit fief. Le présent brevet fut scellé du sceau de S. A. et signé de sa main, contresigné Boulanger, à Rouen, le jour susdit.

Mariage d'Eugène

Le 18 décembre, le traité de mariage fut conclu et passé entre d'Achey avec Eugène d'Achey, baron et seigneur de Montferrand, Vercel, Thoraise, Charlotte de Courchalon, Avilley, Mondone, etc., colonel du régiment du baillage du baron de de Dôle, et Charlotte, fille de feu François-Antoine de Neuchâtel, baron de Gorgier. Ce traité est signé J. S. Belin.

Neuchâtel, fille

Gorgier.

dans le grand

Galeries bâties Comme il y avait, au bout de la nef du temple de N.-D. de Neutemple de Neu- châtel, un balcon sur lequel il y avait des orgues qui furent venchâtel à la place dues après la Réformation, à côté desquelles il y avait deux cabi

des orgues.

Mort de J. F.

de Schoenau,

nets percés à jour qui servaient pour les musiciens et qui étaient devers le vent du dit temple, on les retrancha cette année, et on y bâtit en leur place des galeries de bois qui y sont encore.

Jean-François de Schoenau, évêque de Bâle, mourut cette année évêque de Bâle. 1656. Il eut pour successeur Jean-Conrad de Roggenbach, qui fut Son successeur. élu à Delsberg le 22 décembre 1656.

Tremblement

de terre.

Le 23 février 1656, on sentit en divers endroits de la Suisse trois fortes secousses d'un tremblement de terre. Quoique cette anAnnée assez née eût été fort pluvieuse, elle fut cependant assez abondante en que pluvieuse. vin et en grain. La vente de vin se fit à Neuchâtel à 60 livres le Vente du vin muid; l'abri pour le froment à 7 batz, l'émine, l'orge 3 batz et 2 gros, l'avoine 2 batz et un gros.

abondante quoi

et abri.

1657

de l'acte de la

Entérinement Le 12 janvier 1657, les gens de la Chaux-de-fonds parurent en mairie et com- conseil d'Etat pour y demander l'entérinement de l'acte d'érection munauté de la de leur lieu en mairie, paroisse et communauté, que le prince leur

Chaux-de

fonds. avait accordé l'année précédente. C'est ce que le conseil d'Etat fit Maire et jus- solennellement, et il établit la dite justice, dont le premier maire fut ticiers. Abraham Robert du Locle, auparavant secrétaire du conseil d'Etat,

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