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Il pesait 66 quintaux, avait deux aunes et trois quarts de longueur et deux aunes un quart de hauteur, et n'ayant que vingt ans, il devait par conséquent encore grandir.

1651

Inondation.

La plaine entre

Buren et Somée en lac.

leure transfor

Sapin d'une grosseur extraordinaire.

Le 15 janvier 1651, il se fit une inondation d'eaux extraordinaire; toute l'étendue de pays qu'il y a entre Buren, Soleure, Granges etc. formait un lac. On trouva dans le Mont Jura dépendant de Soleure un sapin d'une grosseur prodigieuse, que les eaux avaient déraciné et fait tomber et dont le diamètre était de 7 pieds 10 pouces, et qui avait 130 pieds de long. Les eaux l'avaient conduit bien loin. Le 1° décembre, il y eut encore un autre déborde- Nouveau dément d'eaux qui fit des ravages en divers lieux et qui entraîna plusieurs ponts.

bordement d'eaux en dé

cembre.

Les moissons et les vendanges furent médiocres, les gelées du Moissons et vendanges méprintemps ayant causé quelque dommage. La vente du vin se fit à diocres. Neuchâtel 90 livres le muid, et l'abri du grain se fit, savoir le Vente du vin. froment 14 batz l'émine, l'orge 7 batz 2 gros et l'avoine 4 batz et 1 gros.

Abri du grain.

1652

Eglise aux

Ponts.

accorde pour

Les paroissiens des Ponts-de-Martel souhaitant d'établir un gage pour la pension d'un pasteur et voyant qu'ils ne pouvaient pas par eux-mêmes faire un fonds suffisant pour son entretien, s'adressèrent au prince pour obtenir de lui quelque rente. Il leur accorda trois Le prince leur muids d'avoine. L'acte est daté du 28 juillet 1652. La Classe leur le gage du miaccorda alors un pasteur, qui fut Isaac Hory, qui en a été le premier ministre. Ce lieu s'est beaucoup peuplé depuis qu'il a été érigé en paroisse et détaché de l'église de la Sagne (V. les ans 1614 et 1653).

nistre trois

muids d'avoine. mier pasteur.

Isaac Hory pre

Valangin, s'il n'est pas bour

pas assister

Le maire de Valangin prétendant que les bourgeois de ce lieu ne Le maire de pouvaient pas s'assembler sans sa permission, ni prêter serment à leur maître-bourgeois, demanda de pouvoir assister dans leurs as-geois, ne peut semblées, et les bourgeois, de leur côté, croyant que toutes ces dans les assemchoses étaient en leur pouvoir, et que le maire n'avait pas le droit blées de bourde se trouver au milieu d'eux lorsqu'ils s'assemblaient, présentèrent pour cet effet une requête au prince contre ces prétentions du maire, en date du 29 novembre 1652. On leur accorda les fins de leur demande; en sorte que le maire, s'il n'est bourgeois, ne peut point entrer dans leur assemblée.

geoisie.

de terre.

dante.

Les eaux hantes.
Année abon-
Arbres fleuris
et fraises au

Le 4 février 1652, on sentit un tremblement de terre. Les eaux Tremblement furent très élevées, et, quoiqu'il tombât des pluies considérables, cependant on eut une année abondante en vin et en grain, et même en fruits d'arbres. A la fin de novembre 1652, on trouvait des fraises mûres; les arbres fleurirent de nouveau; on vit même des cerises, mais elles ne mûrirent pas. Il fit extrêmement chaud au

mois de novembre.

1652 haut des montagnes, et le bétail paissait dans la campagne. Les eaux baissèrent et les rivières diminuèrent extraordinairement.

Vente du vin et abri.

1653

Les commu

niers des Ponts

de leur ministre.

La vente du vin se fit à Neuchâtel 64 livres le muid, et l'abri du grain fixa le froment à 12 batz l'émine, l'orge à 5 batz et 2 gros, et l'avoine à 3 batz et 2 gros.

Les communiers des Ponts-de-Martel ayant obtenu l'année préfont un fonds cédente une rente annuelle pour l'entretien de leur pasteur, contripour la pension buèrent aussi entre eux, chacun selon son pouvoir, pour faire un fonds, comme cela paraît par un acte du 4 janvier 1653; et c'est dès-lors que l'église des Ponts a été séparée de celle de la Sagne; car jusques là le pasteur de la Sagne y venait faire le service divin dans la chapelle qui avait été bâtie l'an 1614.

Temple bâti à
Savagnier.

Moulins bâtis dans les rochers

au Locle.

La communauté de Savagnier båtit aussi cette année un temple; il n'y avait auparavant qu'une petite chapelle où le prêtre de Dombresson et, depuis la réformation, le pasteur de ce lieu allaient faire le service divin.

Comme il y a un petit ruisseau qui passe par le Locle et qui inondait les terres au-dessous de ce village environné de montagnes, les eaux ne pouvant s'écouler que par des ouvertures de rochers qui, étant trop hautes, ne pouvaient les recevoir que lorsqu'elles y pouvaient atteindre, de manière que les eaux qui ne pouvaient pas s'écouler formaient un petit lac qui causait des maladies et gâtait de bons prés, Jonas Sandoz, lieutertant du Locle, entreprit et réussit à couper ce rocher et à abaisser ces ouvertures, jusqu'à ce qu'elles furent assez basses pour recevoir les eaux tant qu'il y en avait; en sorte que le lac se vida entièrement, et il ne resta que le ruisseau qui s'engouffrait dans ces ouvertures. On croit que ces eaux se rendent par des conduits souterrains dans le Doubs, qui Avantage et n'en est pas éloigné. Ce lieutenant Sandoz retira de grands avantire celui qui les tages de son industrie et de son travail; car il fit bâtir dans la avait construits. concavité de ce rocher, ou plutôt dans ces gouffres, trois moulins

profit qu'en re

l'un sur l'autre, par un merveilleux artifice, qui est d'une très grande utilité aux habitants du lieu. Le ruisseau qui s'y décharge fait tourner les roues du premier moulin; puis les eaux, tombant sur les roues du second moulin, le font également tourner, et, en retombant du second, elles mettent enfin en mouvement les roues du troisième moulin, qui est au fond. Ces lieux sont très obscurs, tellement qu'il y faut de la lumière en plein jour; il n'y a que les meuniers qui y sachent facilement descendre les grains et en remonter les farines. Ce ne fut pas le seul avantage qu'en retira cet habile ouvrier; car, comme il avait acheté pour peu de chose les terres que les eaux couvraient, dès qu'elles se retirèrent, il en fit font l'admira- un très bon domaine qui est présentement d'une grande valeur.

Ces moulins

1653 tion des étran

gers.

Neuchâtel emprisonné à l'insu de

Messieurs les Ministraux et rendu libre.

Quatre

C'est une curiosité pour les étrangers de visiter ces moulins; on les envisagea comme une merveille de la nature et de l'art. Au mois d'avril 1653, Jean Cornu, de Fontaine, bourgeois de Bourgeois de Neuchâtel, ayant été emprisonné à Valangin, le conscil de ville fit faire ses remontrances au seigneur gouverneur, sur la violation des franchises, en ce que l'on ne pouvait emprisonner aucun bourgeois sans avoir demandé et obtenu une prise-de-corps contre lui, par la connaissance et jugement de messieurs les Quatre-Ministraux. Cette représentation étant fondée, la seigneurie relâcha le prisonnier et donna même un revers à la bourgeoisie de Neuchâtel, pour que cet emprisonnement ne fût pas tourné à conséquence pour l'avenir, et on projeta de faire un réglement sur cette matière. (Voy. l'an 1707.)

l'achat des Com

Ce fut environ dans ce temps que des princes italiens romains, Offres pour de la maison Barberini, se rendirent à Neuchâtel pour s'informer si tés de Neuchâ les Comtés seraient à vendre, étant dans le dessein de les acheter, tel et Valangin par des princes Ils en offrirent deux millions au duc de Longueville, mais il ne italiens. voulut pas les leur vendre.

des paysans contre Berne,

Bâle.

sans.

Comme on avait décrié en Suisse les batz de Berne, de Fribourg Soulèvement et de Soleure, ce qui causa une perte dans le canton de Berne qui allait à 10,460 livres bernoises, les paysans se soulevèrent en divers Lucerne et lieux. Ils se plaignaient de ce que les bourgeois des villes souveraines, sachant qu'on allait décrier cette monnaie, l'avaient répandue parmi eux, afin qu'ils en portassent toute la perte, outre qu'ils avaient été maltraités par plusieurs baillis, tellement qu'ils demandaient 1° Qu'on les dédommageât de la perte que le décri de Griefs des paycette monnaie leur avait causée; 2° qu'on punît certains baillis qu'ils nommaient et qu'ils assuraient les avoir tyrannisés; 3° et enfin qu'on mit si bon ordre pour l'avenir, que les baillis ne pussent plus les maltraiter. Les habitants de l'Entlibuch, dans le canton de Lucerne, Les paysans du commencèrent la rebellion; ils allèrent assiéger la ville de Lucerne cerne commenet firent plusieurs actes d'hostilité. Les sujets de Berne, Bâle et lion, ils assiéSoleure se soulevèrent aussi, en faisant une alliance entre eux qu'ils sont suivis par jurèrent auprès de Hutwyl. Ils établirent pour leur chef Nicolas Berne, de Bâle Leuenberger, cabaretier à Schoenholz, baillage de Trachselwald, mais et font alliance. qui avait de grands biens; et pour son lieutenant, un nominé Christ Leuenberger, Schibi, d'Eschlismatt dans l'Entlibuch, auxquels ils obéissaient ponc- les, et Schibi, tuellement.

canton de Lu

cent la rebel

gent Lucerne;

les paysans de

et de Soleure,

chef des rebel

son lieutenant

mande du secours à Berne et Berne à Neuchâtel.

Le canton de Lucerne, étant le premier attaqué et se voyant dans Lucerne dele danger, demanda du secours à celui de Berne. Celui-ci envoya aussitôt un courrier à Neuchâtel, qui y arriva le 6 mars, à dix heures du soir, jour des bordes, pour demander du secours, qui devait partir incessamment. Dès le lendemain, il partit, au nom des Quatre- Départ des trou Ministraux, une compagnie de cent bourgeois, sous le commande- châtel.

pes de Neu

1653

Les rebelles

composent une armée de 20,000 hommes.

soumis à la

ment du capitaine Jean Bergeon, et le jour suivant, trois cents hommes de la milice du pays, au nom et de la part du prince, sous la conduite des capitaines Henri Chambrier, maire de Colombier, et Sigismond Tribolet.

Il y avait plus de trente communautés des terres de Berne qui avaient pris les armes, et qui, s'étant jointes à ceux de Lucerne, faisaient le nombre de plus de 20,000 hommes.

Cependant le canton de Lucerne trouva moyen d'apaiser ces troubles et de calmer ses sujets. Ceux de Berne continuant toujours, Le différend est ce canton fit venir ses sujets du Pays-de-Vaud. Mais ce différend ayant été soumis de part et d'autre à une journée à Baden, on crut qu'on n'avait plus besoin de troupes; c'est pourquoi on les congéRetour des dia, pour éviter des dépenses. Les compagnies de Neuchâtel revinrent au pays le 7 avril.

Diète.

troupes de Neuchâtel.

Cette soumis

succès.

Mais ce différend n'ayant pu être terminé dans la Diète de Basion n'a aucun den, quoique LL. EE. de Berne fissent des offres raisonnables à La rebellion re- ceux qui avaient pris les armes, ces derniers se rebellèrent de commence. nouveau, aussi bien que les sujets de Lucerne, qui choisirent pour Emmenegger, leur chef Jean Emmenegger, de Schüpfen, Pannermeister ou bannenois révoltés. ret de la contrée d'Entlibuch, Les sujets du canton de Bâle se soulevèrent aussi. Il fallut donc reprendre les armes.

chef des Lucer

Secours de Neuchâtel demandé pour la seconde fois.

arrêté à Ar

berg.

Le secours de Neuchâtel partit pour la seconde fois le 11 mai; trois compagnies marchèrent, l'une sous la conduite de Simon Merveilleux, sieur de Bellevaux; l'autre sous le commandement de Jean Baillods, procureur de Valangin, et la troisième, de 150 hommes, au nom de la bourgeoisie de Neuchâtel et sous les ordres du maîtrebourgeois Antoine Perrot.

Ce secours est Ces compagnies étant arrivées à Arberg, s'y arrêtèrent, parce qu'elles apprirent que les rebelles étaient en grand nombre dans les bois voisins, qui n'en sont pas éloignés, où ils étaient en embuscade; et vu que leur petit nombre n'aurait pu forcer le passage, les capitaines trouvèrent à propos d'attendre du secours.

Les rebelles tiennent le pont

Une centaine de paysans s'étaient emparés du pont de Guminen, de Guminen. pour empêcher que les secours n'entrassent par là dans le canton Ils s'enfuient à allemand; mais apprenant que les troupes du Pays-de-Vaud avançaient résolues de forcer le passage, et n'étant pas assez forts pour Pays-de-Vand. faire résistance, ils s'enfuirent. Ainsi ces troupes, parmi lesquelles il y avait 600 cavaliers bien montés, arrivèrent à Berne.

l'approche des troupes du

berg pour es

Des cavaliers Les compagnies de Neuchâtel ayant été quatre à cinq jours à viennent à Ar- Arberg, cent cavaliers bernois leur vinrent au-devant depuis Gucorter les Neu- minen, pour les escorter, et les conduisirent par le même lieu jusqu'à Berne.

châtelois.

Le capitaine Hermann, Ber

Le 18 mai, le capitaine Hermann, Bernois, étant sur le Pont neuf nois, est tué par (Neubrück) pour le garder, et ayant tué une douzaine de ces re

1653

son imprudence

belles qui s'approchaient du pont, par un coup de canon, il se prépara à en tirer un second; mais voyant que le canon n'avait et deux étupas pris feu, quoique la poudre du bassinet eût brûlé, il voulut re- diants avec lui. garder dedans, pour savoir la raison pour laquelle le coup n'était pas parti; au même instant, le boulet lui emporta la tête et tua deux étudiants qui, étant aussi curieux que lui, eurent le même sort. Le 22 mai, les troupes de Neuchâtel qui étaient dans la ville de Sortie des trouBerne firent une sortie avec celles du Pays-de-Vaud, et tuèrent tel et du Paysenviron une trentaine de rebelles.

pes de Neuchâ

de-Vaud contre les paysans.

pagne.

Enfin, le 24 mai, 10,000 hommes se mirent en campagne avec Toute l'armée 50 drapeaux et 600 cavaliers, sous la conduite du général d'Er-se met en camlach, pour aller réduire les rebelles qu'ils rencontreraient et qui refuseraient de se ranger à l'obéissance, et pour recevoir en grâce ceux qui se soumettraient et prêteraient serment de fidélité à LL. EE.

et de la ville de

Neuchâtel se

rendent encore

au secours de Berne.

Le 26 mai, il y eut encore trois compagnies qui partirent de Trois compagNeuchâtel, l'une sous la conduite du capitaine Jean-Jacques Tri- nies du comté bolet, l'autre commandée par le capitaine Sigismond Tribolet, pour le compte de la seigneurie, et la troisième, de soixante bourgeois, pour la ville de Neuchâtel, commandée par le capitaine Fréderic Rollin, qui mena avec lui deux canons, tellement que ceux des comtés de Neuchâlel et Valangin, qui prirent part à cette guerre, qu'on a nommée la guerre des paysans, furent en tout au nombre d'environ mille hommes.

rassemblent sous leurs chefs.

Les paysans soulevés voyant qu'on les allait attaquer, se réuni- Les paysans se rent, tant ceux de Berne que de Lucerne, et même de Bâle, sous la conduite de Leuenberger, homme bien parlant, très insinuant et adroit et en qui les paysans avaient une parfaite confiance.

L'armée que le canton de Zurich avait envoyée à celui de Berne et à laquelle s'étaient joints ceux de Glaris, Schaffhouse et Appenzell, comme aussi ceux de St-Gall et du Thurgau, consistait en 9000 hommes et 600 cavaliers, et elle était commandée par le général Wertmüller, qui s'empara de la petite ville de Mellingen.

rich de 9000

Armée de Zuhommes et 600 pris ceux de Schaffhouse,

cavaliers, com

Glaris, de

d'Appenzell et de St-Gall.

Les paysans

zogenbuchsee

surle cimetière.

Les paysans, de leur côté, s'étaient saisi du village de Herzogenbuchsee, et surtout du cimetière du lieu qui est sur une éminence, prennent Heroù ils prirent la résolution de se défendre et d'où l'on pouvait très et s'tablissent bien repousser l'ennemi. Mais comme ces paysans n'avaient que des massues garnies de pointes et de clous, avec lesquelles ils ne pouvaient combattre l'ennemi éloigné, et que d'ailleurs ceux qui avaient des armes à feu tiraient pardessus la tête de leurs ennemis sans

les incommoder, ils furent facilement vaincus, étant entre les armées Défaite des de Berne et de Zurich qui les attaquaient des deux côtés.

Cette bataille se donna le 28 mai. Les paysans ayant été mis en déroute, Nicolas Leuenberger prit la fuite et se retira chez lui, où

paysans.

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