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,, lorsque la contagion était dans ce pays il n'y a pas longtemps, il lui plut , d'ouvrir la main de sa libéralité à l'endroit de plusieurs pauvres pour leur ,, soulagement. Et en après il a employé de ses moyens pour notre protection, ,, entretenant les gardes aux frontières de la souveraineté par le gage ordinaire „, qu'il donnait aux officiers. Ses bienfaits donc ont été si grands en notre endroit , que nous pouvons dire qu'il est le meilleur prince du monde, et pour comble „ de grâce il nous a maintenant pourvu avec une affection paternelle d'un très sage et totalement vertueux gouverneur, par l'heureux choix de la personne de , Monseigneur Jacques de Stavay ici présent, qu'il a établi en cette charge à la place du défunt Monseigneur d'Affry, avoyer du canton de Fribourg, de glo„rieuse mémoire. Or Dieu ayant inspiré au cœur de S. A. de choisir Monseigneur , le gouverneur pour gouverner cette souveraineté, aussi a-t-il été désiré et „maintenant reçu avec applaudissement. Et nous remercions S. A. en tout et , partout de ses faveurs et requérons du Seigneur, qu'il accompagne toutes ses , allées et venues de sa favorable bénédiction et qu'il le remplisse de son Esprit, , afin qu'il nous puisse toujours conduire à la gloire de Dieu, à son utilité et à , notre salut, et qu'aussi il lui donne lignée masculine, qui soit aussi bien héritière de ses vertus que de ses pays. Mais aussi nous rendons grâce très hum„blement à S. E. Monseigneur l'ambassadeur de ce qu'il a daigné rendre service , à S. A. d'être venu jusqu'ici pour installer et prêter serment à Monseigneur le , gouverneur. Nous voudrions bien avoir tous les moyens de lui faire paraître , que nous lui sommes tous ses très humbles et très obéissants serviteurs. Outre , plus nous remercions Monseigneur le gouverneur de ce qu'il a voulu embrasser , cette charge pour seconder S. A. en ses comtés souveraines; et nonobstant ,, qu'il fût employé en France pour S. M. T. C. très avanteugeusement, il a bien voulu quitter ses emplois éminents pour tenir la place de S. A. dans cet Etat, ,, et même a voulu célébrer son arrivée dans ce lieu, afin de nous faire jouir , tant plus tôt de son agréable présence. Nous prions Dieu qu'il nous remplisse ,, tellement de son Esprit que nous puissions rendre les devoirs et la sujetion

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,, obéissante à mon dit seigneur le gouverneur, duquel nous sommes les très ,, humbles et très obéissants serviteurs."

1645

lence extraordinaire.

Dommages qu'il cause.

Le 19 janvier 1645 il souffla un vent des plus violents, qui fit Vent d'une viobeaucoup de dégât dans la Suisse et à Neuchâtel, où il abattit le chapiteau de la tournelle de l'escalier de la boucherie et plusieurs autres toits; il déracina un grand nombre d'arbres, et renversa aussi plusieurs maisons. Lorsqu'on redressa ce chapiteau, on trouva dans le bouton les noms de tous les conseillers de la ville qui vivaient lorsque la tour fut bâtie; on y remit les mêmes noms en la redressant et l'on y ajouta les noms de ceux qui étaient en vie lorsqu'on la remit en état. A Berne, il y eut treize tournelles du grand temple qui furent renversées, ainsi que plusieurs maisons; à Genève plus de 500 cheminées; le cours du Rhône y fut arrêté pendant trois heures; le fond du fleuve parut à sec, et l'on y prit beaucoup de poisson avec la main.

On eut cette année du vin et du grain en abondance, l'été ayant été extrêmement chaud et sec. La vente du vin se fit 32 livres le muid.

Abondance de vente du vin.

vin et grain.

1646

Le 7 janvier 1646 il nâquit à Henri, duc de Longueville (pen- Naissance d'un

jeune prince.

1646

Arrivée de la duchesse de

à Munster.

dant qu'il était à Munster), un fils qui fut nommé Jean-Louis-Charles. Le 12 janvier il arriva à Neuchâtel un courrier qui en apporta la nouvelle, et le 21 du dit mois on fit des feux de joie dans les deux comtés. On donna au jeune prince le titre de comte de Dunois, qui est un duché dans la Beauce, dont Jean d'Orléans, souche de la maison d'Orléans-Longueville, a porté le titre, ensuite de la donation qui lui en fut faite par le roi Charles V. (V. l'an 1504.)

Le 26 juillet 1646 Madame la duchesse de Longueville arriva Longueville. à Munster auprès du prince son époux, qui devait encore y être fort longtemps. Il lui alla au devant avec tous les ambassadeurs qui se trouvaient alors en cette ville. Cette princesse y fit une entrée des plus magnifiques et à la grande satisfaction du prince.

Mort de Henri

de Hochstein, évêque de Bâle.

Levées à Neu

langin à l'in

pour garder les

Le 16 novembre mourut Jean-Henri de Hochstein, évêque de Bâle. Béat-Albert de Ramstein fut élu par le chapitre le 21 du même mois pour le remplacer.

Charles-Gustave Wrangel, maréchal de camp des Suédois, s'étant châtel et à Va- saisi d'Ueberlingen et autres places sur le lac de Constance, LL. EE. stance'de Berne de Berne le firent savoir au gouverneur de Mollondin, lui donnant frontières suis- avis de tenir quelques compagnies prêtes à partir pour prévenir les ses contre les troubles qui en pouvaient résulter. On fit d'abord des élections; celles de Valangin se firent par les maîtres - bourgeois et douzains. Les troupes des comtés de Neuchâtel et Valangin partirent pour les frontières de la Suisse et se trouvèrent avec celles des cantons, et elles y restèrent jusqu'au départ du général suédois.

Suédois.

Froid violent.

Au commencement de l'an 1646 il fit un froid très violent, et Sécheresse en au mois de mai une si grande sécheresse que la plupart des fonAbondance de taines tarirent et que l'herbe sécha. Cependant il y eut une grande vin et de grain abondance de vin et de grain. La vente se fit 36 livres le muid.

mai.

Vente du

1647

Plaintes des

Prévôté au

Les pasteurs des églises de la Prévôté, qui sont celui de Taministres de la vannes, de Bevillard, de Court et de Moutier-Grandval, ayant porté prince évêque, des plaintes au prince Béat-Albert, évêque de Porentruy, de ce que le magistrat voulait user d'autorité sur l'exercice de leurs charges, ce prince déclara que les pasteurs ne devaient point dépendre du magistrat civil à l'égard de leur ministère, mais seulement à l'égard des affaires civiles. On composa alors un formulaire de serment qu'on fit prêter aux ministres le 24 février 1647, qui est ainsi conçu :

Serment que doivent prêter

les ministres de la Prévôté.

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Vous prêterez serment d'être féals et léals au révérendissime et illustrisກ sime seigneur prince, Monseigneur Béat-Albert, évêque de Bâle, et à son évêché, qu'avancerez son profit et empêcherez son dommage, que serez obéissants à Sa dite Excellence et à Messieurs ses officiers; que vous vous contenterez d'exercer la charge de votre ministère, sans vous mêler et entremettre des affaires politiques, soit en général ou en particulier; et du temps que vous serez résidents sur la terre de l'évêché, prendrez droit et jugement par devant

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les officiers de Delémont; que si S. E. devait mourir, être captif ou autrement, ,, sortirait de l'évêché, que votre serment aura lieu et dérivera sur Messieurs les révérendissimes et nobles de l'église cathédrale de Bâle, jusqu'au temps qu'un autre seigneur évêque sera élu, et que le serment de fidélité lui soit prêté, ou bien » qu'icelui absent soit de retour; et généralement de faire tout ce qu'un autre bon, féal et léal sujet est obligé de faire à ses seigneurs et princes et à ses officiers; le tout fidèlement et sans malengin. Ainsi vous aide Dieu par son Saint Evangile.“

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1647

ric-Henri de Nassau.

ses enfants.

Le 14 mars 1647 Frédéric-Henri de Nassau, prince d'Orange, Mort de Frédemourut à La Haye. Il avait épousé Emilie, comtesse de Solms, de laquelle il eut un fils nommé Guillaume, et quatre filles, qui furent Sa femme et Louise-Henriette, mariée l'an 1646 à Frédéric-Guillaume, marquis de Brandebourg, Albertine-Agnès, mariée l'an 1648 à GuillaumeFrédéric, prince de Nassau Dietz, gouverneur de Frise, HenrietteCatherine, mariée l'an 1659 à Jean-George, prince d'Anhalt-Dessau, et Marie, mariée à Louis-Henri-Maurice-François, comte palatin de Simmeren.

Impériale rend des arrêts contre le ville de Bâle.

Les cantons

suisses allibé

rés de l'Em

pire.

La Cour Impériale ayant publié quelques mandements et rendu La Chambre des jugements contre la ville de Bâle, les cantons alliés, leurs combourgeois et sujets en portèrent plaintes, conjointement avec cette ville, à l'empereur qui, par l'avis des Etats de l'Empire, fit un décret, daté du 14 mai 1647, par lequel il déclara la ville de Bâle et les autres cantons suisses, leurs combourgeois et sujets, en possession d'une pleine liberté et exemption de l'Empire et de n'être aucunement sujets à ses tribunaux. Il est dit expressément que les L'empereur met procédures, les mandements et les jugements donnés contre la ville de Bâle et les autres cantons, leurs combourgeois et sujets, seraient contre les cancassés et annulés en quelque temps qu'ils eussent été rendus. Les comtés de Neuchâtel et Valangin furent aussi compris dans ce décret comme enclavés dans la Suisse, combourgeois de Berne et alliés des quatre cantons. Ce décret impérial fut inséré dans les traités de paix de Munster et d'Osnabruck.

à néant les

arrêts et man

dements rendus

tons.

Neuchâtel et

Valangin com

pris dans ce inséré dans le

décret, qui est

traité de paix de Munster.

de Watteville, évêque de Fri

Jean de Watteville, évêque de Fribourg et abbé du monastère Mort de Jean de la Charité en Bourgogne, mourut l'an 1647. Il eut pour successeur dans son épiscopat Jodocus Knab, docteur en théologie et prévôt du chapitre de Lucerne.

bourg.

la réformation des mœurs.

Le 28 août on fit publier dans toutes les églises de l'Etat un Mandement sur mandement tendant à la réformation des mœurs, qui, pour être consonnant avec les précédents, n'est pas ici rapporté.

Le conseil de ville de Neuchâtel donna le 26 octobre les points Points de coude coutume qui suivent :

tume donnés par le conseil de ville. 1. Les dettes non duement répétées dans trente ans depuis le terme échu, Sur la prescription de trente sont prescrites. 2. Les promesses dont on ne demande duement l'accomplissement et satisfaction dans le dit temps, le sont aussi. 3. La possession paisible de trente ans vaut un titre; le tout néanmoins sous les exceptions et modifications contenues dans les décrétales.

ans.

1647 Temps favorable.

Récolte abondante. Vente du vin.

1648

Fief donné à

gier.

Cette année 1647 fut très favorable aux fruits de la terre; aussi on eut une récolte très abondante en vin, en grain et en fruits. La vente du vin se fit 64 livres le muid.

L'année 1648, Henri II, duc de Longueville, donna en fief David Favar pignoratif et redimable à N.-David Favargier, maire de Neuchâtel, pour lui et les siens nés et à naître en loyal mariage, six muids de froment et six muids d'avoine, à percevoir annuellement au grenier et recette de Valangin, en considération de ses services, sous condition :

Conditions de

1. Que ce fief ne pourrait être partagé, divisé ou aliéné en façon que ce cette donation. fût que par le consentement du prince; 2. qu'il ne pourrait passer aux filles ni à leurs descendants, pendant qu'il y aurait des mâles descendus de lui; 3. que lui et ses successeurs seraient obligés d'en faire les reprises et en demander l'investiture en temps dû, selon la pratique en semblable cas dans cette souveraineté; 4. qu'ils seraient tenus d'assister aux Assises, Audiences, Grands jours et Etats de la souveraineté, toutes les fois qu'il leur serait demandé de la part du prince ou du gouverneur; 5. qu'ils ne pourraient s'obliger à d'autres princes, seigneurs ou républiques, par serment ou devoirs, pour fiefs ou autres considérations, à la réserve de celui qu'ils auraient au prince à cause de ce fief; 6. à peine que venant à défaillir aux dites conditions, d'être le fief remis aux mains du prince, sans que toutefois les dites adstrictions pussent préjudicier à leur bourgeoisie de Neufchâtel. Et cas avenant qu'il plût au prince, hors des dites conditions et adstrictions, de retirer ce fief à lui et le réunir à son domaine, il le pourrait faire sans autre forme ni figure de procès, en faisant payer au droit ayant en icelui, pour une fois, la somme de 5000 livres faibles, etc.

Requête de N.
Du Terraux

sur son fief rejetée.

N. Du Terraux demanda à la seigneurie de lui permettre d'enpour emprunter gager son fief pour satisfaire la veuve Hory, à laquelle il devait une somme d'argent; mais le conseil d'Etat n'ayant pas voulu lui accorder sa demande, on lui ordonna d'y employer d'autres biens. Il fut dit qu'il ne pourrait engager son fief, en quelque manière que ce soit, vu qu'il est déclaré, par la première investiture, que lui ni ses hoirs ne le pourraient aucunement vendre, aliéner ni transporter.

Mort de François de Bonstetten.

François de Bonstetten, fils d'Ulrich, étant mort le 15 juin 1648, le 27 juillet fut le jour des six semaines sur lequel Charles de Ses enfants ob- Bonstetten, baron de Vaumarcus, tuteur testamentaire des enfants tiennent la con- de François, ayant demandé, au nom de ces enfants, l'investiture possession de de la seigneurie de Travers et de tout ce qui en dépend, obtint, Travers. pour ses pupilles, la continuation de la jouissance de la dite sei

tinuation de la

la seigneurie de

gneurie, sous les mêmes conditions qu'elle avait été accordée aux enfants de Rodolphe de Bonstetten le 4 mai 1631. François avait épousé Marie d'Erlach et en secondes noces Ursule de Wurstemberger. Il eut trois enfants, Catherine, mariée en juillet 1630 à Les deux fils Albert Manuel, Ulrich et François-Louis. Ces deux frères étant dite seigneurie. convenus avec leur sœur d'une somme pour sa part de la dite

retiennent la

seigneurie, se la partagèrent ensuite, ce qui forma les deux titres 1648 de Travers et de Rosières. (V. l'an 1643.)

le traité de paix

tentiaire de

et le Brande

de France.

Le 24 octobre 1648, Henri II, duc de Longueville, en qualité de Henri II signe plénipotentiaire du roi Louis XIV, signa la paix à Munster en West- de Munster phalie entre l'Empire, la France et la Suède. Le traité de paix fut comme plénipopublié le lendemain 25 octobre. Par ce traité on laissa au roi de Louis XIV. Suède une partie de la Poméranie qu'il avait prise au marquis de Arrangement Brandebourg, lequel eut pour son indemnité les évêchés de Halber- entre la Suède stadt et de Minden, qui furent sécularisés, et l'expectance de l'arche- bourg. vêché de Magdebourg fut convertie en principauté. Les autres plé- Les autres plénipotentiaires de France étaient Claude d'Avaux, commandeur des nipotentiaires ordres du roi, surintendant des finances et ministre d'Etat, et Abel Servien, comte de la Roche, aussi ministre d'Etat. Henri II revint à Paris mal content, ayant vu dans les conférences que le comte Servien possédait seul le secret et la confiance du cardinal Mazarin qui était alors le premier ministre; il quitta Munster encore qu'il y eut plusieurs choses à régler, auxquelles il n'assista point. Le traîté de paix entre l'Espagne et la Hollande avait déjà été signé le 30 janvier précédent. Le duc de Longueville ayant cependant eu bien des frais en soutenant son ambassade comme premier plénipotentiaire, le roi lui donna en récompense le château de Joux, qui est sur les frontières du comté de Neuchâtel et qui avait déjà appartenu à Philippe de Hochberg (V. l'an 1477), mais qui lui avait été repris par Marguerite d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien Ier (V. l'an 1516). Henri II ne posséda ce château de Joux que deux ans, le roi d'Espagne le lui ayant ôté par un autre traité de l'an 1650. Ce château coûtant plus de garder et d'entretenir qu'il ne l n'en profite produisait de rentes, le prince ne s'empressa pas beaucoup de le retenir.

Récompense prince Henri par le don du

accordée au

château de

Joux.

pas.

Le roi Louis XIV accorda une lettre de noblesse dans tout son Lettre de no

aux Guy d'Au

royaume à Jacques d'Audanger de Guy et à Henri et Pierre, ses blesse accordée frères, comme aussi à Guillaume de Guy, son neveu. La lettre est danger. datée de Paris du 25 octobre 1648 (V. l'an 1595). Cette lettre fut confirmée et expédiée au camp de Compiègne, le . . . . mai 1649, elle est signée Louis et plus bas Le Tellier.

ment accordé à la commu

nauté du Locle

sur la conces

sion qui lui avait été faite

La communauté du Locle obtint un éclaircissement qu'elle avait Eclaircissedemandé de l'acte du 10 janvier 1645. Il fut dit, par arrêt du 7 décembre 1648, que l'article concernant la séance de la justice dans la maison de commune doit s'entendre du plaid seulement qui doit se tenir au bas du Locle; qu'à l'égard des greniers, si les receveurs ne s'en servent pas, la dite communauté s'en pourra servir à l'usage qu'elle trouvera à propos; que les deniers provenant des fermes des boutiques reviendront au profit de la communauté, et que la boucherie lui est accordée, à l'exclusion d'autres, dans le

le 10 janvier 1645.

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