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donne à leurs tireurs et mousquetaires qui, étant en grand nombre, ce qu'on leur donnait n'était pas suffisant pour payer la poudre qu'ils consumaient.

1637 Qu'il plaise au prince d'augmenter le prix.

accordé.

La seigneurie leur accorda ces trois choses, et à l'égard du prix Tout leur est du tirage, au lieu de 30 livres qu'on leur donnait avant cela, on leur accorda annuellement 100 livres faibles à retirer auprès du receveur des deniers casuels. Cet arrêt fut donné en conseil d'Etat le 8 août 1637.

Mort de Louise épouse du

de Soissons,

prince Henri II. Elle laisse une fille.

Les cantons mettre à cou

délibèrent pour

vert les frontières.

Mais ils n'em

Le 30 août mourut Louise de Soissons, épouse du prince Henri II; elle avait eu deux fils avec son époux, mais ils moururent jeunes, et une fille nommée Marie, dont il a déjà été parlé l'an 1625. Au mois de juin 1637, les cantons s'assemblèrent a Bâle pour délibérer sur les moyens de mettre à couvert les frontières de la Suisse des troupes étrangères. Mais toutes leurs précautions n'empêchèrent pas le duc de Weimar d'entrer, comme il fit, le 2 novembre pendant la nuit dans l'Evêché de Porrentruy, dont il se l'invasion des saisit sans tuer seulement un homme; il attaqua cet Evêché comme Suédois dans le appartenant à un prince d'Empire. Cette invasion causa beaucoup d'embarras aux Suisses; Soleure fut obligé re mettre des garnisons dans ses châteaux de Thierstein et de Dorneck. On continua aussi dans le comté de Neuchâtel et de Valangin de faire des gardes sur les frontières.

pêchent pas

Porrentruy.

Le Conseil de ville donna, le 24 octobre, le point de coutume Point de couqui suit:

de

Lorsqu'un mari et sa femme ont fait des dettes par ensemble pendant leur conjonction de mariage, le bien du mari a toujours été saisi, soit en cas décret ou autrement avant celui de la femme, pour payer les susdites dettes. Le 9 janvier précédent, il en avait donné un autre qui porte: Après la mort d'une personne sans hoirs, ses oncles et tantes lui doivent succéder préférablement à leurs neveux et nièces et aux cousins germains et cousines germaines du défunt. (V. l'an 1655.)

On fit beaucoup de vin cette année et peu de grain. On vendit le froment vingt-quatre batz. La vente se fit à Neuchâtel quarante livres le muid.

tume rendu par le conseil de ville.

Les dettes de la conjonction se payent par le

mari avant que la femme soit obligée de les payer.

Les oncles passent avant les

neveux.

Beaucoup de grain. Vente.

vin. Peu de

1638

gier envoyé à

ser à garantir

David Favargier, procureur-général, ayant été envoyé en France auprès de S. A., arriva à Paris au commencement de cette année David Favar1638, où il assista au Conseil du prince qui y présida lui-même. Il Paris auprès du s'agissait principalement de trouver quelque expédient pour mettre prince pour avlà couvert les comtés des insultes des troupes étrangères qui étaient les comtés des dans la Franche-Comté, et surtout des Impériaux qui étaient les ennemis de la France, cela obligeant les habitants des comtés de Neuchâtel et Valangin de continuer les gardes avec beaucoup de dépens. Le prince voulant soulager ses sujets, s'engagea d'en Sup- Le prince s'enporter la moitié.

Le 28 février, les Suédois assiégeant Rheinfelden furent battus et le siège levé pour quelques jours. Mais le 3 mars les Impériaux

troupes étrangères.

gage à payer la moitié des gardes des frontières.

1638

Rheinfelden

Suédois.

à Genève.

Efforts inutiles

ayant été battus à leur tour, Rheinfelden se rendit aux Suédois le pris par les 22 mars. Henri, duc de Rohan, s'étant trouvé dans la susdite bataille parmi les Suédois, auxquels les Français s'étaient joints, y reçut deux blessures, ce qui l'ayant obligé à se retirer dans l'abMort du duc de baye de Königsfelden pour s'y faire panser, il y mourut le 3 avril. Rohan, blessé dans la bataille. Ses entrailles furent inhumées dans cette abbaye, mais son corps Il est enseveli fut embaumé et conduit à Genève. Marguerite de Sully, son épouse, Son mausolée. lui fit faire un magnifique mausolée dans le temple de St-Pierre, où Son épouse. elle fut aussi depuis ensevelie. Le duc de Rohan était âgé de soixante ans, et était de la religion réformée (V. Jacqueline de Rohan, 1586). Le 16 mars 1638, les cantons tinrent une journée à Soleure pour des Suisses tâcher de mettre la Franche-Comté de Bourgogne en assurance et la neutralité en lui procurer la neutralité. Ils envoyèrent pour cet effet Maurice Bourgogne. Wagner, secrétaire de ville de Soleure, en France; mais ce fut Charles, due inutilement. Charles, duc de Lorraine, entra dans la Franche-Comté de Lorraine, y entre. avec une armée de la part de l'Empereur. Henri II, duc de Longues'y rend aussi. Ville, s'y rendit aussi avec une armée de Français. Il reprit ChamSes exploits. plitte et força quelques châteaux, et quoique le duc Charles eût une plus forte armée que la sienne, il l'empêcha de rien entreprendre. Le prince est Le duc de Longueville fut envoyé de là en Italie pour y commander les troupes de France.

pour procurer

Le prince Henri

envoyé en Italie. Mariage de Simon Ballanche.

mille de Merveilleux.

Le capitaine Simon Ballanche, sieur de Bellevaux, qui avait épousé Isabeau de Thielle, de laquelle il n'avait eu qu'une fille Fief de Belle- mariée à Jean-Jacques Merveilleux, ayant acquis l'an 1595 le fief vaux à la fa- de Bellevaux, la dite Isabeau posséda ce fief jusqu'à sa mort qui arriva le 8 mai 1638. Après cette mort Simon, fils du dit JeanJacques Merveilleux et petit-fils de la dite Isabeau, parut en Conseil d'Etat le 19 juin 1638 pour demander la mise en possession et l'investiture de ce fief. Il fut ordonné qu'il mettrait ses droits et documents entre les mains du procureur-général pour aviser à la conservation des droits de S. A. et qu'il en demeurerait en possession sans préjudice.

Simon Mer

veilleux,

Fief Blayer à Le même jour 19 juin 1638, le susdit Simon Merveilleux demanda encore l'investiture du fief Blayer, en qualité de gendre de Jacques Chambrier, maire de Valangin, dont il avait épousé la fille unique. Le Conseil d'Etat rendit la même sentence qu'il avait rendue à l'égard de du fief Bellevaux, et on l'en mit en possession sans préjudice des droits de S. A.

fief Grand-Ja

leux à Abraham

Une portion du Le fief Grand-Jacques dont il a été parlé aux années 1537 et ques passe de 1538, ayant été partagé, la part de Jean Merveilleux passa à Jean, Jean Merveil- son fils aîné, qui n'ayant eu que des filles, desquelles Abraham Chambrier. Chambrier avait épousé l'aînée, celui-ci eut aussi par ce mariage la moitié de ce fief qui mouvait des Merveilleux. Abraham Chambrier n'eut qu'une fille unique nommée Salomé, qui fut mariée à Samuel

1638

de ce fief passe aussi à Abra

brier.

Chambrier, lequel n'ayant point eu d'enfants, cette moitié parvint après sa mort par partage à Rodolphe Chambrier, son frère paternel et l'un de ses héritiers testamentaires, et de Rodolphe elle a passé à son fils qui la possède encore aujourd'hui. L'autre partie de ce fief mouvant de Claude Baillods ayant passé de cette famille entre les mains de Jean Hory, S. A. la prit en payement de ce qu'il lui devait pour la somme de 6000 livres faibles et la remit L'autre moitié ensuite pour la même somme l'an 1638 au dit Abraham Chambrier pour lui et les siens, à la charge que le dit fief demeurerait astreint ham Chamet obligé envers Elle et ses successeurs aux mêmes charges, devoirs et prestations sous lesquels il avait été auparavant inféodé et à l'égal des autres fiefs qui sont dans le comté. Il est encore dit dans la dite remise qu'arrivant reversion, par faute d'hoirs ou autrement, le prince ne serait pas obligé de rembourser aucuns deniers. pour la réunion du dit fief à son domaine. Les deux parties de ce fief Grand-Jacques ayant été ainsi réunies en la personne d'Abraham Chambrier, trésorier, l'an 1638, il n'a plus été partagé dès lors, M. le maire de tellement que M. François Chambrier, moderne maire de Neuchâtel François Cham(fils du susdit Rodolphe), le possède aujourd'hui tout entier.

Le 9 août 1638 les Suédois battirent encore les Impériaux dans le Brisgau. La ville de Brisach se rendit le 29 décembre aux Suédois après un long siége. Il y eut dans cette ville une famine des plus horribles; une miche de pain s'y vendait 12 francs, un œuf un goulden, une poule cinq goulden, une livre de beurre quatre goulden, une livre de sel 12 batz, une pomme 3 batz, une courge 7 goulden, une livre de tripes de cheval 7 batz. On y dévora tous les chiens et les chats; les officiers n'y mangeaient que du pain d'avoine et les bas officiers du pain de son, etc.

Neuchâtel brier le possède aujourd'hui.

Victoire des Prise de BriFamine dans la

Suédois.

sach.

place.

comtés.

La peste fut à la Chaux-de-fonds; elle avait régné sans discon- Peste dans les tinuer dans les comtés depuis l'an 1629, tantôt dans un lieu et tantôt dans un autre, mais elle n'y fut pas bien échauffée.

Hiver froid. Printemps chaud, été plu

vieux.

1639 Horrible mas

L'hiver fut extrêmement froid, beau et sec; il tomba fort peu de neige. Le printemps fut chaud et l'été pluvieux. Le froment et le vin réussirent assez bien; mais l'avoine et les grains qu'on sema au printemps séchèrent. On vendit le froment 18 batz, l'orge 10 Vente du vin. batz, l'avoine 20 gros, etc. La vente du vin se fit 70 livres le muid. Au commencement de l'année 1639, la femme d'un colonel suédois nommé Taubadel, qui était en quartier d'hiver dans le pays de Porrentruy, fut curieuse de voir la Franche-Comté sans y être dame suédoise connue, parce qu'elle appréhendait la fureur des Bourguignons. à la Grand' Elle tâcha donc de s'y rendre incognito; mais ayant eu le malheur, auprès du village de la Grand'Combe, d'être découverte par quelques particuliers du pays, ceux-ci s'en saisirent et la traitèrent avec la cruauté la plus inouïe; ils lui coupèrent les mammelles, le nez,

sacre d'une

Combe en
Franche-

Comté.

1639

les Suédois en tireut sur les

les oreilles, lui arrachèrent les yeux et firent des choses que la pudeur ne permet pas de dire; enfin ils lui coupèrent la tête. Le duc Vengeance que Bernard de Weimar ayant appris cette action barbare en prit vengeance d'une manière terrible. Quoiqu'il n'y eut que très peu de personnes Bourguignons. coupables, cependant il y en eut un très grand nombre qui en souffrirent; il avait d'ailleurs aussi des raisons de croire que sa fille qui était morte trois ans auparavant, avait été empoisonnée par les Bourguignons. Ce duc étant donc entré dans la Franche-Comté avec son armée, brûla Mortaux et tous les villages et lieux voisins où cette barbarie avait été commise. Pontarlier eut le même sort et fut brûlée le 24 janvier 1639.

Départ des Suédois pour le Brisgau.

Les pauvres Bourguignons se réfugièrent dans les Etats voisins; mais la fureur des Suédois était si grande qu'ils les y poursuivirent et dès qu'ils pouvaient en attrapper quelques-uns dans les comtés, n'osant pas les y tuer, ils les attachaient à la queue de leurs chevaux et les traînaient jusqu'en Bourgogne où ils les faisaient passer par les armes sans faire grâce à qui que ce fût.

Après cette expédition les Suédois s'en retournèrent dans l'Alsace et dans le Brisgau. On fut obligé de continuer à faire les tinuent sur la gardes sur les frontières des comtés de Neuchâtel et Valangin. Le 12 février 1639 le conseil d'Etat fit un arrêt ordonnant :

Les gardes con.

frontière des

comtés. Diverses ordonnances du conseil d'Etat. Tanneurs.

Notaires.

Abonnissement.

1. Que les tanneurs qui refusent un batz qu'ils doivent à chaque fois qu'ils exposent leur cuir à vendre sur un ban publiquement, seront contraints au payement par gagements et poursuites, sauf à les entendre dans leurs raisons d'opposition. 2. Que les notaires seront sommés de rapporter les relations formellement ensuite de leur serment, et s'ils refusent, il y sera avisé plus outre. 3. Que la dernière déclaration de S. A. sur les difficultés de l'abonnissement sera observée régulièrement. 4. Après l'an et jour expiré le receveur se mettra en possession réelle et actuelle des pièces taxées selon les formes usitées, et subhastées à défaut de payement de censes, comme de bons acquis et dévolus. Le dernier vendredi du mois de mars les Bourguignons vinrent guignons brû- brûler le village de Renan au Val de St-Imier. Ce fut sans doute par lent Renan. haine contre la religion.

Le receveur

doit se mettre

en possession

apr s l'an et jour des pièces subhastées.

Les Bour

Bôle et Rochefort se déta

La communauté de Bôle, qui allait faire sa dévotion avec les chent de Bou- bourgeois de Boudry dans le temple de Pontareuse, s'accorda avec dry et obtien- la communauté de Rochefort pour n'avoir qu'un même pasteur. nent un pasteur Rochefort était avant ceci l'annexe du ministre de Boudry, ce qui églises. était fort incommode, les malades étant le plus souvent privés de

pour leurs

consolation à cause de l'éloignement de leur pasteur, outre qu'ils n'avaient que peu d'exercices de piété. Ces communautés souhaitant donc d'avoir un pasteur et de se détacher de l'église de Boudry, elles en obtinrent, au commencement de cette année, le consentement de S. A. qui même y contribua de quelque rente pour la pension du ministre. On élut ensuite pour premier ministre de Bôle pasteur à Bôle. Ou plutôt pour diacre de Boudry Samuel Hory, qui fut installé pas

Premier

teur des églises de Bôle et de Rochefort le 5 mai 1639. La communauté de Bôle bâtit pour lors son temple sur le four du village et une maison de cure.

Le prince Henri II, qui avait été envoyé en Piémont et qui commandait l'armée du roi, forte de 12,000 hommes d'infanterie et de 4000 de cavalerie, y fit d'abord une heureuse expédition qui aurait été suivie d'autres progrès, si le roi ne l'eût rappelé dès le mois d'août, pour aller prendre le commandement de l'armée du duc de Weimar qui était mort à Brisach.

1639 Temple de

Bôle bâti.

Exploits du prince Henri II

en Piémont.

Il est rappellé der l'armée

pour comman

suédoise en place du duc de Weimar.

lombier.

Ce prince arriva à Colombier le 14 août, il s'y était rendu en n passe à Cobateau depuis Grandson. Personne ne sut son arrivée que le procureur-général David Favargier, qui lui alla au devant, et comme S. A. avait pris beaucoup d'affection pour lui, il lui conféra l'état de noblesse et lui donna même un fief (*).

Quoique la peste fut fort échauffée à Colombier, le prince ne laissa pas que d'y séjourner jusqu'au 17 du dit mois d'août qu'il en partit pour se rendre en Allemagne, après avoir fait de grandes libéralités aux pestiférés du lieu. Il passa à Bâle où on lui fit de grands honneurs.

Confère la noblesse au maire Favargier.

Libéralités du prince envers

les pestiférés de Colombier.

baronne de

Louise d'Achey, épouse de François-Antoine de Neuchâtel, Mort de Louise, baron de Gorgier, mourut le 2 septembre et fut inhumée à Cressier. Gorgier, née Elle était de la maison de Scey, une des plus anciennes de la Franche-Comté, et son père était baron de Maillot.

d'Achey.

dée par le prince à Abra

brier.

Le prince de se grandconseil de Pa

Nassau cité devant le

Henri II à rai

Le prince ayant l'année précédente accordé au trésorier Abra- Faveur accorham Chambrier le fief Grand-Jacques sous une condition onéreuse, enleva cette réserve par un acte de cette année, à la requête du ham Chamdit Chambrier, auquel S. A. promit qu'au cas de réunion du dit fief à son domaine, on restituerait le prix de l'achat au possesseur. Le roi Louis XIII permit à Henri II de faire citer le prince Frédéric-Henri de Nassau par devant le grand-conseil de Paris pour y voir décider de la succession de la maison de Châlons, touchant les biens qui dépendaient de la couronne de France, comme étaient ris par le prince la principauté d'Orange, les quatre baronnies qui relevaient du son de la prinDauphiné et les autres biens que la dite maison possédait dans le duché de Bourgogne. Ce prince était bien fondé à requérir que cette succession fût décidée en France, puisque les biens étaient sujets à la juridiction souveraine du royaume. I consentait, à la vérité, que les biens et les terres que cette maison possédait et qui étaient dépendantes de la maison d'Autriche, comme étaient celles de la Flandre et de la Franche-Comté, fussent du ressort du grandconseil de Malines où l'empereur avait renvoyé cette fameuse querelle entre les prétendants à cette importante succession; mais tou

(*) Sa race a été éteinte par la mort du maître-bourgeois Jean-Baptiste Favargier son petit-fils mort en 1761.

cipauté d'Oran

ge et des quatre

baronnies du

Dauphiné.

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