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des montagnes

vers.

1632 lettres fort pressantes pour obtenir cette délimitation. Berne et Fridu Val-de-Tra- bourg écrivirent aussi de leur côté, en se plaignant de ce qu'on Les deux can- interprêtait si mal leurs lettres; qu'ils n'avaient jamais eu dessein tons prétendent de donner les mains à une délimitation du côté du Val-de-Travers, qu'elle est déjà faite depuis où les colonnes et banderoles étaient dressées de tout temps; qu'il ne longtemps et qu'ils sont en fallait pas expliquer de certains termes dont ils s'étaient servis dans possession. un autre sens que dans celui qu'ils y avaient donné, et qu'enfin la conséquence serait dangereuse, si, après plusieurs siècles, on pouvait mettre en contestation le droit des princes et ce qu'ils avaient acquis par la justice de leurs armes; que cela pourrait aller si loin qu'il ne leur resterait presque rien des terres qu'ils possédaient. C'est pourquoi ils priaient amiablement qu'on se désistât de pareilles prétentions, etc.

Le Conseil

la Marche.

général va à

Paris pour informer le prince.

tons affichent

Le Conseil d'Etat crut pour lors qu'il n'y avait point d'autre parti d'Etat demande à prendre que celui de la voie du droit et de présenter la Marche, conformément au traité de combourgeoisie. Il envoya pour cet effet Le procureur en France, au mois de juillet suivant, le procureur Favargier, pour informer le prince de ce qui se passait au sujet de cette contestation des limites; que les cantons de Berne et de Fribourg faisaient déjà faire la troisième reconnaissance des terres en litige, et que le Conseil d'Etat n'ayant pas voulu permettre l'exécution des lettres Les deux can- réquisitoires par lesquelles on assignait les possesseurs du comté aux banderoles, pour aller reconnaître à Grandson, ils les avaient affichées sur les poteaux et banderoles; et que comme on n'avait jamais pu terminer ces difficultés à l'amiable, le Conseil d'Etat voulait présenter la Marche, sur quoi il y avait plusieurs mesures à prendre, et que le Conseil d'Etat voyant que le comté de Neuchâtel était acteur, c'était à lui, suivant Choix du sur les traités de combourgeoisie, de nommer le surarbitre. Il choisit pour cet effet M. de Stahl, du Conseil étroit de Soleure, en le priant par une lettre de vouloir se charger de cette commission; et par une autre adressée à LL. EE. de Soleure, il les priait de vouloir le disLes deux can- poser à l'accepter. Mais les cantons de Berne et Fribourg n'ayant fusé la Marche, pas voulu accepter et consentir à la dite Marche, le comté de Neula difficulté châtel ne fut pas en état de les y forcer. Ainsi la difficulté resta indécise.

arbitre pour la Marche.

tons ayant re

reste indécise.

Point de coutume donné par le Conseil de ville.

On doit liquider

Le 26 juin, le Conseil de ville donna le point de coutume qui

suit :

Quand la permission a été accordée à un homme de mettre son bien en avant de collo- décret, avant que de colloquer, il faut liquider toutes les prétentions que ceux quer. qui s'y présentent peuvent avoir. On a aussi pratiqué en plusieurs égalations, Révision des de faire des révisions, mais il faut la permission de la seigneurie.

décrets.

On ne doit pas refuser la traite

Le dit Conseil déclara encore :

Qu'on ne peut pas réfuser une traite en justice à celui qui affirme une à l'affirmant. chose pour vérification de son droit.

1632

duc de Savoie

Le 5 juillet 1632, Louis XIII, roi de France, et Victor-Amédée, duc de Savoie, firent un traité de paix à Turin par lequel le duc Traité entre le céda au roi Pignerol et autres terres jusqu'à la rivière de Cluson et Louis XIII. dont l'estimation devait être faite, et la somme qui en proviendrait

et que le roi donnerait au duc, devait être employée à l'acquisition

acheter les comtés de Neu

des comtés de Neuchâtel et Valangin. Mais le duc de Longueville Le duc devait n'ayant pas voulu les vendre, cette acquisition ne se fit pas. Voici ce que contient à cet égard le traité de paix fait à Turin le 5 juil- châtel et Valet 1632:

de vendre. Teneur du traité à cet

égard.

langin. Et parceque Mgr. le duc de Savoye prétend par l'interposition de S. M. d'em- Le duc de Lonployer l'argent en l'acquisition de Neufchâtel et Valangin, le roi fera toutes gueville refuse sortes d'office et procurera avec le duc de Longueville, autant qu'il lui sera possible que cette vente de laquelle il a été parlé soit effectuée; de sorte toutefois que soit que le traité d'entre les dits Seigneurs ducs de Savoie et de Longueville pour raison de la dite vente de Neufchâtel et Valangin ait lieu on ne l'ait pas, la présente cession ou délaissement de Pignerol et autres lieux cidessus mentionnés, ne laissera pas de sortir son effet plein et entier. Et en cas que l'achat du dit Neufchâtel et Valangin n'ait lieu, le dit seigneur duc de Savoye voulant employer cet argent en achat d'autres terres souveraines où l'entremise de S. M. puisse être utile, elle promet d'y contribuer en tout ce qui en dépendra.

promise au prince de Sa

On croit que le roi s'engagea encore de donner à un prince de Marie d'Orléans la maison de Savoie la riche héritière de la maison de Longueville en mariage, qui aussi depuis épousa Henri de Savoie, duc de Ne- voie, duc de mours. On nommait ainsi la fille du duc de Longueville, parce qu'elle était la plus riche princesse de France.

Nemours.

Massacre de Berne dans le

soldats de

canton de Soleure.

commerce avec Soleure.

Au mois de septembre 1630, les Bernois envoyèrent une garnison à Mulhouse, laquelle passant par la Cluse au canton de Soleure au nombre de 50 ou 75 hommes, y fut massacrée, ce qui causa une grande désunion entre Berne et Soleure. Le canton de Berne défendit Défense du à ce dernier tout commerce, ce qui fit qu'il y eut une grande cherté, pendant quelque temps, dans la ville de Soleure, où quelques bourgeois de Neuchâtel ayant, avant ces troubles, conduit du vin pour Les Neuchâtele vendre et n'ayant pas pu le débiter, ils avaient été obligés de lois qui avaient l'y encaver, et cette défense de commerce étant survenue, ils Y vendirent leur vin très avantageusement pendant quelques mois que cette interdiction subsista, et par ce moyen ils retirèrent un profit considérable de cette affaire.

du vin à So

leure.

Soleure condamné à 50000

écus.

Le canton de Soleure fut enfin obligé, par une sentence des au- Le canton de tres cantons, de donner à celui de Berne 50,000 écus pour les dépens; on trancha la tête à trois sujets du canton de Soleure de la seigneurie de Bechbourg qui étaient les auteurs de ce massacre, et Punition des on bannit de Soleure Philippe de Roll et Urs Brunner, baillifs de plus coupables. Bechbourg et de Falkenstein, qui y avaient tous deux contribué. On crut que ce massacre avait été fait en haine de la religion.

1632

Le roi de Suède

Le roi Gustave-Adolphe ayant été tué à la bataille de Lutzen en tué à la bataille Misnie, le 16 novembre 1632, Bernard, duc de Weimar, obtint après cette mort le commandement de l'armée suédoise. On aura sujet de parler souvent ci-après de ce général.

de Lutzen.

Fief du pressoir de Colombier.

Le 20 novembre 1632, Béat-Louis May ayant demandé un délai pour reprendre le fief du pressoir de Colombier et la messellerie Par quels Ber- de St-Blaise, à lui avenus par le décès de son frère Henri, on lui nois il a été et accorda quatre mois sans préjudice des droits de S. A. Ce fief était

est possédé.

Riches moissons.

pignoratif; il avait passé de la maison de Colombier à celle de
Watteville et de May; depuis ce temps il a appartenu à George
Steiger, à Bernard de Muralt, à Samuel Tillier et à Sigismond de
Bonstetten, et actuellement à Victor-Sigmund Sinner.

On eut cette année de riches moissons, mais on fit peu de vin à Vente de vin. cause des gelées du printemps. La vente se fit septante-deux livres le muid.

Valangin

1633 La bourgeoisie de Valangin voulant obliger le greffier de ce lieu Le greffier de d'accepter l'office de maître-bourgeois qu'il avait refusé par la raiexempt de des- son qu'il avait déjà assez d'occupations par son greffe, il eut reservir la charge cours à la seigneurie, laquelle donna un mandement à cet égard, le bourgeois. 29 août, signé Maréchal, et qui portait qu'à l'avenir les greffiers de

de maitre

Valangin seraient exempts d'être maître-bourgeois. Cela fait voir que dans ce temps on ne briguait point pour avoir cette charge, et que le maître-bourgeois de Valangin n'avait point de gage; mais П la recherche dès qu'on en a eu fixé un, le greffier de Valangin a recherché cet dès qu'il y a un gage fixé. emploi avec ardeur, malgré qu'on lui opposât le mandement de dispense, et il y est parvenu.

Les sujets de
Valangin

Les sujets de Valangin ayant payé au prince l'aide qu'ils lui devaient à cause de son premier mariage, ils en demandèrent et obdue au prince. tinrent une quittance qui est datée de l'an 1633.

payent l'aide

Renouvelle

ment de la

Les bourgeois de la Neuveville renouvelèrent la combourgeoisie combourgeoisie qu'ils ont avec Berne. Voici la lettre que LL. EE. leur accordèrent :

de la Neuveville avec

Berne.

Nous l'advoyer, petit et grand Conseil, appellé celui des Deux-Cents de la ville de Berne, savoir faisons et confessons publiquement par ces présentes : Comme ainsi soit qu'avant très longues années nos louables prédécesseurs au régiment, ayant reçu et accepté pour leurs perpétuels bourgeois sous la tuition et protection de leur ville, les honorables et sages maîtres-bourgeois, conseil et générale communauté de la Neuveville et à iceux permis et accordé régal et droit de bourgeoisie sur leur hasle et maison marchande dans la ville de Berne, L'acte de au plus ample contenu de la lettre de bourgeoisie, pour lors et à cet effet érigée renouvellement en date du 11 octobre 1388, laquelle à notre sachant ni à celui de nos dits de combourperpétuels bourgeois de la Neuveville, nonobstant due enquête, n'aurait dû depuis geoisie de l'an 1388 rappelé. jamais être renouvelée, encore même qu'il soit mentionné dans icelle, que cela se devait faire de cinq ans en cinq ans quand pour ce ils en seraient requis de nous; qu'en la considération de ce, en des temps modernes, troubles et dangereux, les honorables commis des honorables, pourvoyables et sages maîtres

1633

bourgeois, conseil, bourgeois et entière communauté de la Neuveville se seraient par diverses fois présentés par devant nous le petit conseil, nous instamment suppliants, que pour icelles et autres raisons il nous plût icelle perpétuelle et irrévocable bourgeoisie présentement aussi renouveler avec eux, suivant l'exemple d'autres nos bourgeois, en ce qu'il y pourrait avoir à corriger pour la longitude du temps, pour tant plus facile observation d'icelle à l'avenir, l'accommoder et dresser, suivant la disposition du temps présent. Auquel leur louable dessein et réquisition favorablement inclinant, pour par ce témoigner la constante et sincère affection et bienveillance que leur portons, aurions à ces fins ordonné nos députés de conseil et bourgeois, savoir les spectables, nobles, pourvoyables et sages seigneurs Jean-Rodolphe Bucher, boursier; Antoine de Graffenried, ban- Députés de deret, Béat-Louis May, surintendant de notre arsenal, du Petit Conseil; Guillaume Berne à la Neude Diesbach et Jean-Sébastien Richner du Grand Conseil, et iceux dépêchés et députés en la dite Neuveville, pour illec en notre nom solennellemeut et en la meilleure forme, renouveler avec eux la dite bourgeoisie et faire prêter serment. Laquelle renovation et prestation de serment a été, à notre grand et singulier contentement, faite en l'église de la Neuveville, après la prédication à cet égard expressément tenue, avec les formalités à ce requises et nécessaires, le dimanche mentionné en la fin des présentes.

veville.

En vertu de quoi nons les prénommés advoyer, Petit et Grand Conseil de Promesse de LL la ville de Berne, disons et promettons pour nous et nos perpétuels successeurs EE de Berne. au régiment, que nous avons reçu et accepté de nouveau, en confirmation de la prédéclarée, ancienne et perpétuelle bourgeoisie et en la protection et sauvegarde de notre ville, les avant dits maîtres-bourgeois, conseil et générale communauté de la Neuveville et leurs perpétuels successeurs et après venants, en telle manière que nous serons entenus les assister d'aide et de conseil en toutes choses justes et raisonnables et nécessaires, les garder, protéger et défendre à l'encontre de tous ceux qui contre droit et raison leur voudraient faire offense, extorsion et dommage, ainsi que nous avons accoutumé de faire et que l'ancieu droit de notre ville peut permettre et porter envers les nôtres et autres bourgeois reçus en protection; à l'encontre de quoi les souvent nommés de la Neuveville seront tenus et obligés, pour reconnaissance de telle perpétuelle bourgeoisie, de nous satisfaire et délivrer annuellement, toujours sur le jour St-André, environ huit jours devant ou après, en vraie cense et rendre à notre ville de Berne, savoir, un marc de fin et pur argent, suivant et au contenu de la souvent touchée ancienne lettre de bourgeoisie; au moyen de quoi ils devront être déchargés et exempts envers nous et nos perpétuels successeurs au régiment de toutes gardes, contributions et tailles, toutefois aux conditions qu'ils viennent avec nous en guerre, et que réciproquement ils nous assistent d'aide et de conseil et qu'ils nous soient et à nos successeurs fidèles et loyaux, avançant notre profit et détournant notre dommage.

Un marc d'argent.

50 mares

de contravention.

Si toutefois il avenait (ce que Dieu veuille perpétuellement divertir) que ceux de la Neuveville ou leurs après venants fissent faute à telle bourgeoisie et fidélité, ou qu'en quelque façon ils s'en dévoyassent, iceux nous devoir alors être échus en juste peine, à savoir de cinquante marcs d'argent en pur argent qu'ils seront entenus de nous payer en la prochaine demi-année, sous l'obliga- d'argent en cas tion de tous leurs biens présents et à venir excédants quatre deniers; aussi ne devra aucune partie arrêter ni molester les gens de l'autre par cours étrangères, spirituelles ni temporelles, sinon pour fait de mariages ou usures publiques; ains que chacune partie doit être recherchée pour toutes prétentions, au lieu où la personne actionnée est demeurante, moyennant quoi chaque partie se être recherché contentera. Si tant n'était que le fait fût si important qu'il concernât les deux villes, qu'il fallût raisonnablement établir journée par devant les deux communes

Chacun doit

devant son

juge.

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1633

François-An

toine de Neu

partage avec

ses sœurs.

DE HENRI II, EUC DE LONGUEVILLE,
villes, ou c'est qu'il en faudra venir en droit, comme est accoutumé sans dol;
comme de tout ce ils nous en ont présentement érigé et délivré nouvelles let-
tres et sceaux, et que l'ancienne lettre de bourgeoisie avec autres porte et con-
tient. Et ce devra icelle perpétuelle bourgeoisie renouveler par serment de cinq
ans en cinq ans comme d'ancienneté, ou suivant la disposition des temps, et
selon ce que nous en rechercherons et amonesterons les souvent nommés de
la Neuveville. Si toutefois cela ne se faisait, qu'icelle néanmoins doit être esti-
mée et tenue pour telle, comme si le renouvellement par serment en était
réellement fait; et pour ce dès là en avant demeurer fermement auprès de la
précédente renovation, comme auparavant et suivant icelle, se devoir en tous
les points et articles strictement et inviolablement comporter et conformer.

Et pour tant plus certain témoignage, assurance et ferme observation de toutes les choses susnarrées, nous les prénommés advoyer, conseil et bourgeois de la ville de Berne, avons fait publiquement appendre le sceau de notre dite ville aux présentes, qui furent faites et données sur le dimanche 14 juillet 1633. Le 4 septembre 1633, François-Antoine de Neuchâtel, baron de châtel, baron Gorgier, prétendant d'avoir été lésé par le partage fait avec ses de Gorgier, fait sœurs, le 18 septembre 1626, elles voulurent bien, pour éviter une une revision de dissension dans la famille, consentir à faire un autre partage, comme suit. Elles confessèrent d'avoir reçu de leur dit frère mille francs sur leur capital avec tous les arrérages; Marguerite eut pour son partage sur la maison de Neuchâtel mille livres, elle eut encore les vignes de Neuchâtel, de la Côte et de Peseux pour cinquante écus l'homme, et celle de Montruz à vingt-quatre écus; Elisabeth, épouse de Pierre Vallier, seigneur de Cressy et de Chandon, eut les vignes de Bevaix à quarante écus l'homme, les vignes de St-Aubin à cinquante écus l'homme; Jeanne-Marie eut la maison et grange du Chauderon avec les appartenances, ensemble le Champ Rion; item la Bauma pour deux mille francs, la Prise pour huit mille livres, plus les deux montagnes avec le Pasquier pour quatorze cents francs; plus les deux prés de St-Aubin pour seize cents livres, le Pré du Contour pour huit cents livres, les vignes de Moulin de quatorze hommes pour quatorze cents; enfin sur la maison de Neuchâtel mille livres. Les dites trois sœurs étaient assistées de leur mère et de Hugues Tribolet, leur tuteur, et Elisabeth l'était en particulier de Pierre Vallier, son époux. Le partage fait à Môtiers le 18 septembre 1626 fut confirmé. Le sceau du gouverneur François d'Affry est appendu à l'acte signé G. Rognon. Par le moyen de ces deux actes, les susdites trois sœurs renoncèrent à toutes prééminences, hauteurs, juridictions, droits et actions dépendants de la succession de leur père, mais ce fut sous la réserve suivante :

Accord sur la succession ab intestat.

Que pour ne point préjudicier à la succession collatérale, que les dits seigneurs et damoiselles pourraient respectivement espérer les uns des autres, il a été aussi semblablement traité qu'ils ne pourront point se retronquer l'un au préjudice de l'autre, et que le décès de l'un d'eux ou de plusieurs d'eux avenant sans hoirs ou précédentes dispositions de ce qui pourrait leur appartenir, partage s'en ferait par égalité, sans préjudice toutefois de la libre disposition que

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