1791. LETTRE DES PRINCES, AU ROI. «SIRE, NOTRE FRÈRE ET SEIGNEUR, < Lorsque l'assemblée qui vous doit l'exis■nce, et qui ne l'a fait servir qu'à la destruction de votre pouvoir, se croit au mo«ment de consommer sa coupable entreprise; « lorsqu'à l'indignité de vous tenir captif au milieu de votre capitale, elle ajoute la per«fide de vouloir que vous dégradiez votre rine de votre propre main; lorsqu'elle ase cenfin vous présenter l'iption. on ie sousmie ies fecrets ni feraient le malheur te Ts penies, m fe esser d'etre roi, 1004 musempressansturendrea "otre maieste que es puissances font nous avons récla «ne vur eile e secours. sort letermires <i 7 enolover ears forces: Tue!" empereur seni te Iusse tenment ten atrae<er engagement mutuet. Lesage ranic Cauthrapresor sure arrangu.. Cats mere te te ur a signé et engagement & Plaitz, 1791. «< dernier, conjointement avec le digne suc«< cesseur du grand Frédéric; ils en ont remis << l'original entre nos mains, et pour le faire « parvenir à votre connaissance, nous le fe<< rons imprimer à la suite de cette lettre, la publicité étant aujourd'hui la seule voie de «< communication dont vos cruels oppresseurs << n'aient pu nous priver. <«<Les autres cours sont dans les mêmes dispo«sitions que celles de Vienne et de Berlin. Les K princes et états de l'Empire ont déja protesté, << dans des actes authentiques, contre les lé«<sions faites à des droits qu'ils ont résolu << de soutenir avec vigueur. Vous ne sauriez « douter, Sire, du vif intérêt que les rois Bour<< bons prennent à votre situation; leurs ma«jestés catholique et sicilienne en ont donné « des témoignages non-équivoques. Les gé<< néreux sentimens du roi de Sardaigne, notre << beau-père, ne peuvent pas être incertains. « Vous avez droit de compter sur ceux des «< Suisses, les bons et anciens amis de la « France. Jusques dans le fond du Nord, un << roi magnanime (1) veut aussi contribuer à <<< rétablir votre autorité; et l'immortelle Ca«<therine, à qui aucun genre de gloire n'est (1) Le roi de Suède. étranger, « étranger, ne laissera pas échapper celle de « défendre la cause des souverains. « Il n'est point à craindre que la nation Britannique, trop généreuse pour contrarier ce qu'elle trouve juste, trop éclairée << pour ne pas desirer ce qui intéresse sa propre tranquillité, veuille s'opposer aux vues « de cette noble et irrésistible confédération. « Ainsi, dans vos malheurs, Sire, vous avez << la consolation de voir les puissances conspi« rer à les faire cesser, et votre fermeté, dans «<le moment critique où vous êtes, aura pour appui l'Europe entière. « Ceux qui savent qu'on n'ébranle vos ré« solutions qu'en attaquant votre sensibilité, « voudront sans doute vous faire envisager << l'aide des puissances étrangères comme pou«vant devenir funeste à vos sujets; ce qui « n'est que vue auxiliaire, ils le travestiront << en vue hostile, et vous peindront le royaume «< inondé de sang, déchiré dans toutes ses parties, menacé de démembremens. C'est « ainsi qu'après avoir toujours employé les plus fausses alarmes pour causer les maux les plus réels, ils veulent se servir encore du « même moyen pour les perpétuer; c'est ainsi qu'ils espèrent faire supporter le fléau de leur odieuse tyrannie, en fesant croire que 1791. 1791. << tout ce qui la combat, conduit au plus dur << despotisme. « Mais, Sire, les intentions des souverains qui vous donneront des secours, sont aussi << droites,aussi pures que le zèle qui nous les fait << solliciter; elles n'ont rien d'effrayant ni pour «l'état, ni pour vos peuples : ce n'est point « les attaquer, c'est leur rendre le plus signalé « de tous les services, que de les arracher au despotisme des démagogues, aux calami«tés de l'anarchie. Vous vouliez assurer, plus «que jamais, la liberté de vos sujets, quand « des séditieux vous ont ravi la vôtre : ce que << nous fesons pour parvenir à vous la rendre, << avec la mesure d'autorité qui vous appar<< tient légitimement, ne peut être suspecté « de volonté oppressive; c'est au contraire « venger la liberté que de réprimer la licence; <«< affranchir la nation, que de rétablir la force «< publique, sans laquelle elle ne peut être <«< libre. Ces principes, Sire, sont les vôtres; « le même esprit de modération et de bien«<fesance qui caractérise toutes vos actions, «sera la règle de notre conduite : il est l'ame « de toutes nos démarches auprès des cours étrangères; et dépositaires des témoignages << positifs des vues aussi généreuses qu'équita«<bles qui les animent, nous pouvons garantir " « qu'elles n'ont d'autre desir que de vous re« mettre en possession du gouvernement de « vos états, pour que vos peuplés puissent << jouir en paix des bienfaits que vous leur « avez destinés. «Si les rebelles opposent à ce desir une « résistance opiniâtre et aveugle, qui force les «les armées étrangères de pénétrer dans le << royaume, eux seuls les y auront attirées <«<sur eux seuls rejaillirait le sang coupable « qu'il serait nécessaire de répandre; la guerre « serait leur ouvrage. Le but des puissances « étrangères n'est que de soutenir la partie << saine de la nation contre la partie déli rante, et d'éteindre, au sein du royaume, le « volcan du fanatisme, dont les éruptions «propagées menacent tous les empires. ...<< D'ailleurs, Sire, il n'y a pas lieu de croire « que les Français, quelque soin qu'on prenne << d'enflammer leur bravoure naturelle, en exaltant, en électrisant toutes les têtes par « des prestiges de patriotisme et de liberté, << veuillent long-temps sacrifier leur repos, leurs << biens et leur sang pour soutenir une inno→ <«<vation extravagante qui n'a fait que des «< malheureux. L'ivresse n'a qu'un temps; les « succès du crime ont des bornes; et on se «lasse bientôt des excès, quand on est soi 1791. |